Addictions comportementales Flashcards
Addiction comportementale : généralités ?
= addiction sans drogue : met en jeu le système dopaminergique de la récompense (comme pour les addictions avec substance)
- Origine multifactorielle : prédisposition génétique (héritabilité de 40-60%), sexe et âge, comorbidités psychiatriques, troubles de personnalités associés, environnemental (début précoce, disponibilité, milieu parental…)
- Envie irrépressible du comportement (« craving »)
- Fréquence excessive, croissante et non contrôlée d’un comportement au détriment d’autres activités
- Poursuite d’un comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives
- Vise à produire un plaisir, ou à écarter une sensation de malaise interne, un manque, une anxiété en cas d’interruption
Jeu pathologique : généralités ?
= Pratique inadaptée, persistante et répétée de jeux d’argent, qui perturbe l’épanouissement personnel, familial et professionnel : préoccupations importantes centrées sur le jeu, besoin de jouer
- Jeu de hasard : pur (loterie, ticket à gratter, machine à sous), avec quasi-adresse (paris sportifs, black jack) et avec adresse sans possibilité de gain au long terme (poker)
- Risque de précarité financière et d’isolement socio-familial
- 1,3% de joueurs problématiques (difficultés liés au jeu, sans remplir les critères diagnostiques), 0,4% de pathologiques
Jeu pathologique : clinique ?
Parcours du joueur typique
- Phase de gros gain initial : un gain important dès les 1ère expériences de jeu est de mauvais pronostic
- Phase de perte : tentative de rattraper l’argent perdu, avec conséquences négatives (difficultés financières, actes médico-légaux)
- Phase de désespoir : fort risque de développement d’un épisode dépressif, avec risque suicidaire
Profil :
- Joueurs de courses et de PMU : plutôt des hommes, de faible niveau socioéducatif
- Joueurs de machine à sous : plutôt des femmes, d’âge moyen, comorbidité psychiatrique fréquente
Jeu pathologique : comorbidités psychiatriques ?
- Trouble dépressif caractérisé
- Trouble bipolaire
- Addiction aux substances
- Trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité
Jeu pathologique : diagnostic différentiel ?
- Jeu social (conduite conviviale et occasionnelle, pertes acceptables)
- Jeu professionnel (souvent associé au jeu pathologique et dénié)
- Episode hypomaniaque ou maniaque
Addiction sexuelle : généralités ?
= Fréquence excessive, croissante et non contrôlée d’un comportement sexuel, en règle général conventionnel, persistant malgré les conséquences négatives possibles et la souffrance du sujet
- Prévalence = 3 à 6% aux USA, grande majorité d’hommes (5/1), début généralement dans l’adolescence
- Fréquence importante d’abus sexuels dans l’enfance
Addiction sexuelle : clinique ?
=> Motif de consultation : épisode dépressif caractérisé, tentative de suicide, IST, délit sexuel
- Comportement sexuel : fantasmes sexuels intrusifs, masturbation compulsive, recours à des partenaires
sexuels multiples payés, à des relations extra-conjugales, à l’usage de la pornographie
≥ 2 caractéristiques :
- Drague compulsive avec partenaires multiples
- Rapports sexuels compulsifs insatisfaisants
- Rapports amoureux compulsifs multiples
- Auto-érotisme compulsif avec masturbations frénétiques
- Fixation amoureuse compulsive sur des partenaires inaccessibles
Addiction sexuelle : comorbidités psychiatriques ?
- Autres comportements addictifs : alcool, toxiques, psychotropes ou comportementales
- Trouble de personnalité (de tous type) dans 50% des cas
- Impulsivité fréquente
- Troubles de l’humeur, troubles anxieux, hyperactivité
Addiction sexuelle : diagnostic différentiel ?
- Trouble bipolaire, érotomanie
- Lésions des lobes temporal et/ou frontal
- Epilepsie
- Démence débutante
- Syndrome de Kleine Levin ou de Klüver-Bucy
- Hyperandrogénie, parfois favorisée par le dopage
- Consommation d’alcool, cocaïne ou amphétamines
- Agonistes dopaminergiques ou stimulation des noyaux gris centraux chez le parkinsonien
=> A différencier des troubles des fonctions sexuelles, des paraphilies (comportement sexuel déviant)
Achats compulsifs : généralités ?
= Comportements répétitifs d’achats inappropriés, associé à des pensées envahissantes concernant les achats, des impulsions d’achat, des achats fréquents supérieurs aux capacités financières, l’achat répété d’objets inutiles
- 1 à 8% de la population générale, surreprésentation féminine (90%), âge de début = 18 ans
Achats compulsifs : clinique ?
- Besoin irrésistible d’acheter des objets inutiles
- Dimension addictive : plaisir intense au moment de l’achat, culpabilité au décours, achat effectué seul,
irritabilité quand ne peut se réaliser - Conséquences négatives : financières, personnelles, familiales, sociales
- Emotions négatives : tristesse, sentiment de solitude, irritabilité
=> L’objet de l’addiction n’est pas la possession mais le pouvoir lié à l’acquisition
Achats compulsifs : comorbidités psychiatrique ?
- Trouble dépressif caractérisé ou dysthymie
- Poly-addictions
- Troubles du comportement alimentaire
- Troubles anxieux
- Personnalité état-limite, narcissique, obsessionnelle, antisociale
Achats compulsifs : diagnostic différentiel ?
- Episode hypomaniaque ou maniaque
- Trouble obsessionnel compulsif
- Collectionnisme avec investissement des objets
- Syndrome d’accumulation d’objets récupérés et non achetés
Addiction aux jeux vidéos ?
= ≥ 14h/semaine de jeu en ligne, notamment sur MMORPG : 8 à 9% des 8-18 ans
- Dimension comportementale : temps important passé à la pratique, au détriment d’autres activités, incapacité
à contrôler ou réduire le temps de jeu, répercussions négatives sur le travail, l’équilibre alimentaire, le sommeil
- Dimension psychologique : tristesse, anxiété, agressivité
DD
- Episode hypomaniaque ou maniaque
Comorbidité psychiatrique
- Trouble dépressif caractérisé
- Troubles anxieux, notamment phobie sociale
- Trouble de la personnalité : obsessionnelle, évitante, schizoïde
- Trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité
Addiction à l’activité physique ?
= Besoin de pratiquer une activité physique, qui se traduit par un comportement de pratique excessive, incontrôlée
- 3% de la population générale, 50% des pratiquants réguliers de sport (aussi bien amateur que de haut niveau)
- Tolérance : besoin d’augmenter l’activité physique pour atteindre les effets désirés
- Anxiété, troubles du sommeil, sentiment de dévalorisation à l’arrêt
- Effet d’intention : pratique de l’activité physique en plus grande quantité ou durée que prévue
- > 8h/semaine consacré à l’activité, au détriment d’autres activités
- Continuité malgré des complications physiques (blessure) et socioprofessionnelles
Comorbidité psychiatrique
- Troubles du comportement alimentaire (40%)
- Addiction avec substance ou comportementale
- Traits de personnalité : recherche de nouveauté, extraversion, perfectionnisme
- Trouble dépressif caractérisé
DD
- Episode hypomaniaque ou maniaque, troubles anxieux, trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité