Trouble délirant persistant Flashcards
Trouble délirant persistant : généralités ?
= Délire chronique non schizophrénique : ancienne psychose paranoïaque, psychose hallucinatoire chronique et paraphrénie
- Prévalence faible = 0,2%, avec un sex-ratio = 1, début plus tardif (âge moyen de début = 40-50 ans)
- FdR : âge avancé, isolement, déficit sensoriel, atcds familiaux de troubles délirants, trouble de personnalité, immigration
Trouble délirant persistant : sémiologie psychiatrique ?
Idée délirante = trouble du contenu de la pensée, entraînant une perte de contact avec la réalité : de type paranoïaque, pouvant être plausible (non bizarre), mais généralement non partagée par le groupe socioculturel du sujet
- Thème = généralement unique : persécution (le plus fréquent), grandeur ou mégalomanie, érotomanie, jalousie…
- Mécanisme : interprétatif, intuitif ou imaginatif, rarement hallucinatoire
- Systématisé : déroulé de façon logique et cohérente, généralement avec un thème et un mécanisme principal
- « En secteur » (n’envahit qu’un champ de la vie du sujet) ou « en réseau » (étendu à tous les domaines de la vie)
- Adhésion totale du sujet
- Participation affectif/retentissement : possiblement accompagné d’un épisode dépressif caractérisé (notamment dans les délires de persécution, jalousie et érotomanie)
Hallucinations : parfois présentes, au 2nd plan, en rapport avec le contenu du délire
Trouble délirant persistant : critères DSM-V ?
A – Présence d’une ou plusieurs idées délirantes pendant > 1 mois
B – Critère « A » de la schizophrénie non valide
C – Fonctionnement non altéré, comportement non bizarre en dehors du domaine du délire
D – Symptômes maniaques/dépressifs absent, ou brefs par rapport à la durée du délire
E – Le délire n’est pas la conséquence de l’utilisation d’une substance
Trouble délirant persistant : formes clinique ?
Erotomaniaque
= Conviction erronée d’être aimé(e) par un individu, généralement une personne célèbre ou inaccessible
- Résulte au départ d’un mécanisme intuitif puis interprétatif
- Plus fréquent chez les femmes
- Evolution en 3 phases : phase longue d’espoir, phase de dépit puis phase de rancune (avec risque de passage à l’acte hétéro-agressif)
Jalousie
= Conviction délirante que son partenaire est infidèle
- Plus fréquent chez les hommes, favorisé par un contexte d’alcoolo-dépendance
- Risque d’agression physique, homicide ou suicide
Mégalomaniaque
= Conviction délirante d’être doué d’un talent ou d’un pouvoir méconnu, ou d’avoir fait une découverte importante (« inventeur méconnu »)
Persécution
= Conviction délirante d’être victime d’un complot, d’un espionnage, ou d’être victime d’une conspiration visant à empêcher l’aboutissement des projets personnels
Somatique
= Idée délirante touchant des sensation ou fonctions corporelles
- Syndrome d’Ekbom : sensation d’être infesté par des insectes ou parasites internes
Hypochondrie
= Croyance inappropriée d’être atteint par une maladie
Quérulent/processif
= Plaintes et revendications à l’égard des autorités (quérulente) ou succession d’actions judiciaires (processive)
- Syndrome de Capgras = illusion des sosies : un proche est remplacé par un double
- Syndrome de Frégoli : un proche (généralement persécuteur) change son apparence
- Folie à 2 : délire, souvent de persécution, partagé par 2 sujets entretenant une relation étroite, avec une
personne délirante (dominante) qui induit le délire chez une 2nd personne (dépendante et suggestible)
Trouble délirant persistant : diagnostic différentiel ?
- Psychiatrique : schizophrénie, trouble schizo-affectif, trouble de l’humeur, trouble de personnalité (notamment paranoïaque, borderline ou antisocial), troubles obsessionnels compulsifs
- Non psychiatrique : toxique, iatrogène (L-dopa, baclofène…), neurologique (confusion, AVC, encéphalite, épilepsie focale, syphilis tertiaire…), maladie de Wilson, maladie de Niemann-Pick type C…
Trouble délirant persistant : traitement ?
Hospitalisation en psychiatrie
=> en cas de danger pour la sécurité des personnes ou de troubles à l’ordre public
- En cas de délire de persécution : l’hospitalisation accentue le sentiment de persécution et peut aggraver les comportements de revendication => favoriser la SPDRE à la SPDT (le tiers pouvant
ensuite être désigné comme persécuteur par le sujet)
TTT médicamenteux
- Antipsychotique en 1ère intention : atténue les convictions délirantes, l’angoisse et l’agressivité
- Antidépresseur en cas d’épisode dépressif caractérisé associé
Psychothérapie
- Thérapie de soutien, comportementale, cognitive ou d’acceptation et d’engagement