Réaction inflammatoire Flashcards
Réaction inflammatoire : généralités ?
= réponse immunitaire innée : mécanisme de défense de l’organisme mis en place en cas d’agression
- Action cérébrale : hyperthermie, anorexie, asthénie, somnolence
- Action endothéliale : modification du tonus, de la perméabilité et de l’adhésivité vasculaire permettant la migration des leucocytes circulants dans les tissus => signes inflammatoires locaux (rougeur, douleur, tuméfaction, chaleur)
- Action hépatique : production de protéines de la phase aiguë (syndrome inflammatoire biologique)
Réaction inflammatoire : mécanisme ?
= Libérées par les tissus endommagés/stressés et par les cellules (mastocytes, macrophages, phagocytes…)
- Amines vasoactives : histamine, sérotonine, kinine (bradykinine ++)
- Radicaux libres, NO
- Lipidiques : phospholipase A2 (acide arachidonique), Cox-2 (prostaglandine pro-inflammatoire), lipo-oxygénase
- Protéines inflammatoires hépatiques : CRP, SAA, α1-antitrypsine, haptoglobine, fibrinogène, céruléoplasmine
- Cytokines pro-inflammatoires (macrophages ++) : TNFα, IL1, IL6, IL12, IL15, IL18
- Cytokines anti-inflammatoires (lymphocytes T, surtout Th2 ++) : IL4, IL10, IL11, IL13, TGF-β
Protéines du complément :
- Anaphylatoxine = induisent l’inflammation : C4a, C5a, C3a
- Opsonisation : C3b
- Protéines du complexe d’attaque membranaire : C5b, C6 à C9
Réaction inflammatoire : clinique ?
=> Aucun signe clinique n’est pathognomonique d’un état inflammatoire
- Fièvre : après un repos de 15-20 minutes, avant toute prise d’antipyrétique, avec mesure du pouls et de la PA
- Anorexie, amaigrissement : augmentation de la consommation d’énergie (fièvre, augmentation synthèse protéique, catabolisme musculaire)
- Asthénie, somnolence
- Douleur : Spécifique : localisation variable selon l’organe atteint ou non spécifique : arthro-myalgies, céphalées
- Signes locaux en cas d’atteinte d’organe superficiel (peau, arthrite…) : rougeur, chaleur, tuméfaction, douleur
Réaction inflammatoire : syndrome inflammatoire biologique ?
= non spécifique, marqueur évolutif de la pathologie sous-jacente
= 2 critères/3 : augmentation CRP (cinétique rapide) et augmentation VS et augmentation haptoglobine et/ou fibrinogène (cinétique lente)
Réaction inflammatoire : électrophorèse des protéines sériques ?
Hyper-α-globulinémie :
- Migration de l’orosomucoïde et de l’α1-anti-chymotrypsine en α1
- Migration de l’haptoglobine et de la céruléoplasmine en α2
- Migration du fibrinogène en β et de la CRP en γ : sans influence sur le profil de l’EPP
- En cas d’inflammation prolongée : hypo-albuminémie
Réaction inflammatoire : vitesse de sédimentation des GR ?
= Distance parcourue en 1h par des GR sédimentant naturellement dans un tube => agrégation favorisée par les protéines de la phase aiguë de l’inflammation (principalement le fibrinogène (50%)) : méthode simple, peu coûteuse, mais limitée (Se = 50%, Sp = 97%)
- Technique de Westergreen (la plus utilisée) : 1,6 mL de sang pour 0,4 mL de citrate, versé dans un tube de 2,5 mm de diamètre et 300 mm de hauteur, sur un support vertical immobile
- Résultat = hauteur de plasma libéré après sédimentation des GR, en mm, à 1h, 2h et 24h
Variation physiologique
= augmentée chez les personnes âgées et les femmes : formule de Miller
- N = âge/2 chez l’homme : moyenne = 15 mm < 50 ans, 20 mm > 50 ans
- N = (âge + 10)/2 chez la femme: moyenne = 20 mm < 50 ans, 30 mm > 50 ans
Elévation
- Syndrome inflammatoire
- Grossesse (en dernière partie : du 4ème mois à 4 semaine post-partum)
- Anémie
- Hémolyse auto-immune, macrocytose
- Hypercholestérolémie, obésité
- Insuffisance rénale, syndrome néphrotique
- Hypergammaglobulinémie : cirrhose, pic monoclonal…
Diminution
- Polyglobulie
- Microcytose, drépanocytose
- Hyperleucocytose > 50 G/L
- Hyperviscosité
- Hypofibrinogémie congénitale
- Cryoglobulinémie
- Corticothérapie à forte dose
- Insuffisance cardiaque
- Cachexie
Réaction inflammatoire : NFS ?
- Anémie inflammatoire en cas de réaction inflammatoire prolongée (> 3 semaines) : par non-transport du fer dans les GR et accumulation dans les réserves : normocytaire, voire microcytaire, normochrome, non régénérative
- Hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles par action de l’IL1 sur les précurseurs granuleux médullaires : inconstante, généralement liée à une infection bactérienne, mais peut être observée en dehors de toute infection bactérienne
- Hyperplaquettose par action de l’IL6 sur les précurseurs mégacaryocytaires médullaires : jusqu’à 1000 G/L, proportionnelle à la durée de l’inflammation
Réaction inflammatoire : dosages spécifiques des protéines de l’inflammation ?
- Protéine de l’inflammation = dont la concentration augmente de > 25% au cours de la 1ère semaine
suivant le début de la réaction inflammation (action hépatique de l’IL1, IL6 et du TNFα)
Protéine
- CRP
- Protéine amyloïde sérique A
- Haptoglobine
- Orosomucoïde
- Fibrinogène
- Céruléoplasmine
- α1-anti-trypsine
- α1-anti-chymotrypsine
Concentration
x 1,5 : céruléoplasmine, C3, C4
x 3 : Orosomucoïde, α1-anti-trypsine, Haptoglobine, α1-anti-chymotrypsine, Fibrinogène
x 500 : CRP, Protéine amyloïde sérique A (SAA)
- diminuée : Albumine, Préalbumine, Transferrine
Cinétique rapide = augmentée en 8h et demi-vie de 12-24h - CRP - SAA - α1-antichymotrypsine
Cinétique intermédiaire = Demi-vie de 1 à 5 jours - Haptoglobine - Orosomucoïde - C3
Cinétique lente = Demi-vie > 5 jours - Fibrinogène - Albumine - Transferrine
Intérêt clinique
- Confirmer un syndrome inflammatoire à VS normale (polyglobulie, cryoglobulinémie…)
- Suivi rapide de l’efficacité thérapeutique (CRP surtout)
Intérêt étiologique:
- CRP > 150 et aigmentation PNN : infection bactérienne dans 60% des cas
- Ne suit pas l’inflammation au cours du lupus: oriente vers une poussée lupique si CRP < 60, ou une surinfection bactérienne si CRP > 100 en cas de fièvre et syndrome inflammatoire chez un patient lupique
Augmentation :
- Prise d’oestrogènes
Diminution :
- Insuffisance hépatocellulaire sévère
- Hémolyse intravasculaire (chute haptoglobine)
- Syndrome néphrotique (chute orosomucoïde)
- Carence martiale (chute ferritine)
- Déficit génétique (chute α1-anti-chymotrypsine, céruléoplasmine, haptoglobine)
Réaction inflammatoire : manifestation à long terme ?
- Amylose AA (infection torpide, MAI non contrôlée) : dépôts extracellulaires fibrillaires de produits de
dégradation de la protéine SAA formant des feuillets β-plissés => atteinte rénale ++, cardiaque… - Risque cardiovasculaire : facteur de risque d’athérosclérose
Bilan étiologique d’une réaction inflammatoire : diagnostic simple ?
- Généralement : tableau clinique au 1er plan avec syndrome inflammatoire biologique confirmant l’organicité
- Parfois : syndrome inflammatoire biologique de découverte fortuite, sans signe clinique spécifique
Faux syndrome inflammatoire
= Un seul test anormal, sans réel syndrome inflammatoire
- augmentation VS isolée : anémie, dysglobulinémie, syndrome inflammatoire en voie de résolution
Etiologie simple
= Orientation clinique évidente, confirmé par des examens paracliniques dirigés
- Suivi du syndrome inflammatoire : efficacité thérapeutique, guérison, rechute
Bilan étiologique d’une réaction inflammatoire : diagnostic difficile ?
- Infection aiguë : septicémie, pneumopathie, pyélonéphrite, prostatite, méningite, encéphalite,
spondylodiscite, arthrite… - Infection chronique : endocardite d’Osler, tuberculose, abcès froid, diverticulite intestinale, maladie de Whipple, maladie de Castleman…
- Hémopathie : surtout lymphome, de haut grade
- Tumeur solide : cancer hépatique (primitif ou MT), cancer rénal, colorectal, prostatique…
- Maladie inflammatoire : PR, SPA, maladie de Still de l’adulte, myosite et dermatomyosite, lupus érythémateux disséminé, vascularite (Horton, périartérite noueuse, micropolyangéite, Wegener, Churg-Strauss, Behçet), polychondrite, maladie de Crohn, RCH, fibrose rétropéritonéale, dissection aortique chronique, fièvre méditerranéenne familiale, TRAPS…
Causes fréquentes => 11 étiologies dans 2/3 des fièvres prolongées - Tuberculose - Lupus - Maladie de Crohn - Endocardite infectieuse - Maladie de Still - Lymphome - Abcès profond (abdominal) - Maladie de Horton - Médicamenteuse - CMV/EBV - Sarcoïdose
Bilan étiologique d’une réaction inflammatoire : bilan à réaliser en cas de diagnostic difficile ?
1ère intention
- Hémoculture systématique (même chez un patient apyrétique)
- NFS, bilan hépatique, bilan rénal, protéinurie/24h
- Quantiféron/IDR
- ECBU
- Sérologies orientées : Mycoplasme, Brucella, Legionella, Coxiella burnetii, VIH, CMV, EBV (répétées à 15 jours d’intervalle)
- Bilan immunologique : Ac anti-nucléaires, FR, CH50, fraction du complément
- Dosage du PSA
- RP
- Echographie abdominale et pelvienne
- Rx des sinus, panoramique dentaire
- Rx sacro-iliaque
- Parfois TDM thoraco-abdomino-pelvien en 1ère intention
2nd intention
- Renouveler le bilan initial : bilan biologique, hémocultures, Rx
- Ferritinémie
- TSHus
- Recherche de BK (crachat, selle, moelle osseuse, urines…)
- TDM thoraco-abdomino-pelvien
- TEP-scan
- Echographie cardiaque transthoracique ± transoesophagienne
- Biopsie ostéomédullaire + myéloculture
- Biopsie d’artère temporale si patient > 55 ans (même en l’absence de symptômes)
En 3ème intention
- Endoscopie digestive
- Fibroscopie bronchique ± LBA
- EMG des membres
Si bilan négatif
- Etat général conservé : surveillance à 3 mois, 6 mois, 1 an, jusqu’à disparition du syndrome inflammatoire (2/3 des cas) ou découverte d’une pathologie
- Etat général altéré : traitement d’épreuve par antibiothérapie, antituberculeux ou corticoïdes selon l’orientation