Hypersensibilité, allergie Flashcards

1
Q

Hypersensibilité : définition ?

A

= Réaction inappropriée et excessive à l’exposition à une ou plusieurs substances normalement tolérées chez la majorité des individus : allergique ou non allergique

Allergique
= Stimulation des récepteurs de l’immunité adaptative (TCR/BCR des lymphocytes T et B, Ig) par la substance, appelée allergène, après une 1ère exposition à l’allergène
- IgE-médiée : Atopique (rhinite, asthme, allergie alimentaire…) ou non atopique (piqure d’insecte, helminthes, médicamenteuse…)
- Non IgE-médiée : lymphocytes T, éosinophiles, IgG…

Non allergique
= Stimulation de l’immunité sans reconnaissance spécifique d’allergène, par plusieurs mécanismes : toxiques, pharmacologiques, chimiques, immunité innée…
- Si médiée par l’histamine : histamino-libération non spécifique

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Sensibilisation : définition ?

A

= Acquisition d’effecteurs de l’immunité adaptative (lymphocytes T et/ou Ig) spécifiques d’allergènes

  • Résulte d’une association entre terrain génétique, structure de l’antigène et facteurs adjuvants
  • N’est pas synonyme d’allergie : possible sensibilisation sans manifestations cliniques (tests cliniques ou biologiques positifs sans symptômes lors de l’exposition à l’allergène)
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Tolérance : définition ?

A

= Capacité à tolérer cliniquement l’allergène : absence de symptômes allergiques lors de l’exposition à l’allergène, même en présence d’une sensibilisation biologique
- Repose sur la présence d’effecteurs spécifiques (LB et LT régulateurs) capable d’inhiber les réponses effectrices contre l’allergène

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Atopie : définition ?

A

= Prédisposition génétique à produire de façon excessive des IgE contre les Ag : terrain familial
=> Un sujet atopique est fréquemment sensibilisé, et parfois allergique

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

Hypersensibilité et allergie : classification de Gell-Coombs ?

A

Hypersensibilité immédiate de type 1
= Activation brutale des mastocytes et PNB après reconnaissance de l’allergène par les IgE
- Phase de sensibilisation : production d’IgE, asymptomatique
- 2nd contact : allergène => IgE => récepteurs FcεRI des mastocytes et PNB => dégranulation immédiate de substances vasoactives (histamine, tryptase) + cascade de signalisation par la voie des phospholipides membranaires entraînant la libération de produits de dégradation de l’acide arachidonique, cytokines pro-inflammatoires et chimiokines (manifestation retardée)
- Stimulation chronique : réponse inflammatoire chronique locale => remodelage du tissu

Hypersensibilité retardée de type 4
= Médiée par les lymphocytes T mémoires spécifiques : manifestations cliniques en 24 à 48h
- Réaction inflammatoire locale, s’amplifiant en quelques heures/jours

Plus rares :

  • Hypersensibilité de type 2 = médiée par des Ac tissulaires, généralement IgG
  • Hypersensibilité de type 3 = médiée par des Ac circulants formant des complexes immuns
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Hypersensibilité et allergie : épidémiologie ?

A
  • 3ème cause de maladie chronique dans le monde, 1ère cause de maladie chronique chez l’enfant
  • 30% de la population en France, plus fréquent dans les pays occidentaux, en milieu urbain
  • Rhinite = 30% de la population, asthme = 10 à 15% des enfants et 5 à 7% des adultes, médicament = 7%
  • Incidence en augmentation depuis 40 ans, actuellement en stabilisation

Facteurs génétiques
= Héritabilité forte de l’allergie, d’expression variable au sein d’une même famille
- En l’absence d’atcd familial d’atopie = 10% de risque
- Si 1 parent atopique = 30% de risque
- Si 2 parents atopiques = 70% de risque
=> Nombreux polymorphismes génétiques associés : HLA, FcεRI, cytokines et récepteurs, CD14…

Facteurs environnementaux

  1. Habitation, zone géographique
    - Allergies au pollen : Cupressacée au sud, Bétulacée au nord
    - Allergie aux acariens : favorisé par l’habitat dans une maison moderne
    - Allergie aux blattes : favorisé par l’habitat dans un immeuble ancien
    - Allergies alimentaires : moins fréquentes en zone rurale
  2. Alimentation
    - Allergies alimentaires variables selon la culture alimentaire et la présentation de l’aliment (arachide grillée > arachide bouillie…)
    - Allaitement maternel : rôle protecteur (discuté)
  3. Mode de vie, infections
    - Mode de vie occidental/urbain : exposition massive et précoce à certains allergènes (acariens, blattes, squames animaux, moisissures…)
    - Modification des bactéries de l’environnement par les mesures d’hygiènes : chute réponse T régulatrice anti-inflammatoire (Th1 et Th2)
  4. Autres
    - Pollution atmosphérique, notamment par les particules de diesel
    - Tabac, alcool, prise d’AINS, efforts physiques, chaleur
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Hypersensibilité et allergie : types d’allergènes ?

A

=> Le mode de pénétration de l’allergène ne préjuge pas du type de symptôme, de la gravité ou de l’évolution

  • Pneumallergène : aéroporté, présent dans l’atmosphère, contact via les muqueuses respiratoires, ou possiblement par la peau et les muqueuses digestives
  • Trophallergène : allergène alimentaire, contact via les muqueuses digestives
  • Allergènes cutanés : contact via la peau
  • Allergène injectable (médicament, venin d’hyménoptère) : contact par voie veineuse, intramusculaire ou sous-cutanée

Haptène = Allergène de petite taille, trop petit pour être immunogène, qui doit se coupler à une protéine porteuse pour induire une sensibilisation : médicament surtout…

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Hypersensibilité et allergie : principaux allergènes ?

A
  1. Aéroporté
    * Per-annuel
    - Acariens : Dermatophagoides pteronyssinus et farinae
    - Moisissure : Alternaria, Aspergillus fumigatus, Cladausporium
    - Squames animales : chat, chien, cheval, cobaye, souris, rat…
    - Blattes
    * Saisonnier
    - Pollens d’arbres : bouleau, cyprès, aulne, chêne, noisetier
    - Graminées : dactyle, ivraie, fléole
    - Herbacées : ambroisie, ortie, armoise
  2. Alimentaire
    - Œuf (blanc ou jaune), lait de vache, crevettes, bœuf, poisson
    - Arachide, noisette, pêche, kiwi, pomme, pois
  3. Professionnel
    - Latex : protéine naturelle ou agent de vulcanisation
    - Farine de blé
    - Isothiocyanate
  • Antibiotique (pénicilline et céphalosporine ++), curare, morphinique…
  • Venin de guêpe ou d’abeille
  • Cosmétique, parfum, métaux, antiseptiques, conservateurs

Histamino-libérateurs
= Aliments ou médicaments non responsables d’hypersensibilité allergique mais d’histamino-libération non spécifique : symptômes semblable à l’allergie, mais dose-dépendant, avec une dose seuil
- Aliments : charcuterie (saucisson sec, jambon, foie de porc, abats…), fromages fermentés (emmental, roquefort, gouda…), poisson, légumes (tomate, épinard, choucroute, lentilles, fèves…), fruits (banane, fraises, agrumes), alcool (bière, vins, cidres), chocolat, thé, café
- Médicament : AINS, codéine, morphine, curare, pénicilline, sulfamide, produit de contraste iodé

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Hypersensibilité et allergie : évolution ?

A

Maladie chronique, dont les symptômes évoluent avec l’âge = marche atopique :
- Début généralement chez le nourrisson : dermatite atopique, allergies alimentaires
- Evolue à 3-4 ans vers une symptomatologie pulmonaire : asthme allergique
- A l’adolescence : rhinite/conjonctivite allergique
=> Sans valeur pronostic : une allergie peut survenir chez le nourrisson et régresser spontanément, ou apparaître chez l’enfant ou l’adulte jeune sans antécédent allergique dans l’enfance, ou persister toute la vie

Alimentaire

  • Le plus souvent transitoires chez l’enfant : notamment pour le lait de vache (disparaît dans 50% des cas < 1 an et 80% des cas < 5 ans) et l’œuf (disparaît généralement entre 2 et 3 ans)
  • Le plus souvent persistante chez l’adulte : variable selon la source allergénique (lait de vache, arachide, fruits, œufs)

Respiratoire
- Persistant dans 30% des cas après l’adolescence

Médicamenteuse
= Très rare, largement surestimée (généralement réaction virale non allergique concomitante de la
prise d’un antibiotique)
- Persiste en cas d’allergie médicamenteuse vraie : exclusion définitive du médicament

Hyménoptère
- Plus fréquentes chez l’adulte, persistante

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Hypersensibilité et allergie : phase de sensibilisation ?

A

Phase de sensibilisation : entre 10 jours et 4 semaines après le 1er contact

  • Parfois après plusieurs expositions bien tolérées sur des années
  • Exception : allergie croisée entre 2 sources allergéniques différentes
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Hypersensibilité et allergie : rhinite allergique ?

A

= Ecoulements clairs, éternuements répétés (en salve), prurit nasal et palatin ± du conduit auditif externe, alternant avec une obstruction nasale
- Dure plusieurs heurs par jour, rapidement déclenchés après une exposition allergénique
- Intermittente (durée < 4 jours/semaine ou < 4 semaines) ou persistante
- Sévérité : gêne quotidienne, sommeil, activités professionnelles/scolaires, sociales et loisirs
- Polypes nasaux possible en cas de rhinite évoluant depuis plusieurs années
=> Toujours rechercher un asthme associé à une rhinite allergique

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Hypersensibilité et allergie : conjonctivite allergique ?

A

= Larmoiement avec écoulement clair, érythème conjonctival, prurit souvent intense, parfois avec
oedèmes palpébrale et conjonctival, yeux collés au réveil, voire photophobie, BAV
- Dure plusieurs heures par jours, déclenchés après une exposition allergénique
- Généralement associée à une rhinite allergique

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Hypersensibilité et allergie : asthme allergique ?

A

= Toux, oppression, dyspnée avec sifflement expiratoire, difficulté à parler ou respirer

  • Chez le nourrisson : épisodes répétés de dyspnée sifflante expiratoire
  • Caractère allergique difficile à identifier : déclenchement brutal d’une crise après exposition à un allergène potentiel
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

Hypersensibilité et allergie : allergie digestive ?

A
  • Hypersensibilité immédiate (plus fréquente) : vomissements, nausées, diarrhée aiguë, rectorragie
  • Hypersensibilité retardée : perte de poids, diarrhée chronique, douleurs abdominales, ballonnements, météorisme, oesophagite
    => Aucun des symptômes n’est spécifique de l’allergie
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Hypersensibilité et allergie : allergie cutanée ?

A
  1. Immédiate

Urticaire
= Papules érythémateuses, prurigineuses, apparaissant rapidement en quelques minutes/heures, disparaissant en < 24h sans séquelle
- Allergique : < 10% des urticaires aiguës, jamais chronique

Angiœdème
= Œdème hypodermique
- ORL : risque d’asphyxie en cas d’atteinte laryngée (œdème de Quincke)

  1. Retardée

Eczéma
- Eczéma allergique = de contact
- Eczéma atopique = constitutionnel (ou dermatite atopique) : sécheresse cutanée constante, évoluant par poussées dès les 1ère semaines/mois de vie,
débutant aux convexités du visage puis touchant les plis chez le jeune enfant
- Eczéma non allergique et non atopique : rare, d’apparition tardive chez l’adulte => rechercher un autre diagnostic (lymphome T cutané…)

Toxidermie
= Réactions cutanées déclenchées par un médicament : allergique ou non
- Bénin, souvent non allergique : exanthème maculo-papuleux
- Sévère, souvent allergique : pustulose aiguë généralisée, syndrome de Lyell ou de Stevens-Johnson, DRESS

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Hypersensibilité et allergie : anaphylaxie ?

A
  • Cofacteurs : effort, prise d’AINS, consommation d’alcool
  • Prodromes : prurit, picotement des paumes des mains et des plantes des pieds, agitation, anxiété
  • Stade 1 = signes cutanéo-muqueux généralisés : urticaire, angioedème
  • Stade 2 = atteinte multiviscérale modérée : signes cutanéo-muqueux, oppression respiratoire, hypotension, tachycardie
  • Stade 3 = atteinte multiviscérale sévère : bradycardie, collapsus, bronchospasme sévère, trouble du rythme, œdème laryngé, signes digestifs sévères
  • Stade 4 = arrêt cardio-respiratoire
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
17
Q

Hypersensibilité et allergie : interrogatoire ?

A

Contexte
- Hypersensibilité allergique immédiate : symptômes répétés systématiquement avec le même allergène, sans effet dose majeur, après un délai court < 1 à 2h
- Hypersensibilité immédiate non allergique : symptômes peu/non reproductibles, non systématiques, avec une ou plusieurs substances différentes, un seuil d’exposition et un délai d’apparition variable (de quelques minutes à plusieurs jours)
=> Pour les médicaments : plus les symptômes sont associés à des molécules très différentes, moins une allergie dépendante des IgE est suspectée
- Hypersensibilité allergique retardée : symptômes répétés systématiquement avec le même allergène (souvent unique), sans effet dose majeur, avec un délai long de quelques heures/jours

Terrain
- Antécédent allergiques chez les sujets apparentés au 1er degré : argument diagnostique

Mode de vie

  • Habitat : rural ou urbain, type (immeuble ou maison), qualité et âge de la construction (humide, aéré), présence de moquettes ou tapis, literie, animaux
  • Exposition professionnelle et de loisir
18
Q

Hypersensibilité et allergie : généralités sur les tests cutanés ?

A

= Reproduction locale de la réaction allergique vis-à-vis de l’allergène
- Risque faible de réaction systémique : réalisés par des équipes spécialisées, formées aux gestes de
réanimation, avec chariot d’urgence à proximité, surtout en cas d’exploration d’une anaphylaxie
=> Un test positif indique une sensibilisation, à différencier d’une allergie (présence ou non de signes
cliniques) : 20% de la population générale ont des tests cutanés positifs sans allergie clinique

19
Q

Hypersensibilité et allergie : prick-test ?

A

= Hypersensibilité immédiate : effraction superficielle de la peau avec une lancette à travers une goutte d’antigène déposé sur l’avant bras, puis lecture à 15-20 minutes

  • Témoin positif (histamine ou codéine) et négatif (sérum physiologique)
  • Résultat positif : apparition d’une papule d’urticaire > 50% du témoin positif
  • Peuvent être réalisés avec tous types d’allergène : très utilisés pour les pneumallergènes, les trophallergènes, les médicaments et le latex
  • Sous surveillance pendant 30 minutes après réalisation du prick-test

Tests

  • Adulte/enfant > 3 ans : acariens, pollens de graminées, pollens d’arbre (selon la région), phanères d’animaux domestiques, blatte germanique, moisissures
  • Enfant < 3 ans : + trophallergènes (arachide, blanc d’œuf, poisson, lait de vache)
  • Ajout selon l’interrogatoire, le site géographique et la profession

EI
- Réaction locale étendue (prurit, œdème)
- Urticaire généralisé
- Réaction syndromique (rhinite, asthme)
- Exceptionnellement anaphylaxie
=> Réalisé en milieu hospitalier en cas d’accident initial sévère (anaphylaxie grade 3/4)

CI

  • Prise d’anti-histaminique (faux -) : arrêt 3 à 7 jours avant
  • Dermographisme (faux +) : test après 15 jours d’antihistaminique, arrêté 3 jours avant
  • Autres : prise de β-bloquant (contre-indication relative), poussée d’eczéma, asthme instable ou sévère, grossesse, infection cutanée non contrôlée
20
Q

Hypersensibilité et allergie : patch-test ?

A

= Hypersensibilité retardée : application d’antigène sur la peau du dos, sous occlusion, pendant 24-48h, parfois avec 2nd lecture à J3-J5

  • Batterie standard européenne (23 allergènes les plus fréquemment responsable d’eczéma de contact) ± allergènes spécifiques selon la profession (coiffeur, dentiste…)
  • Témoin négatif : vaseline

Résultat :

    • : érythème et infiltration => souvent irritatif
  • ++ : érythème et infiltration avec vésicules => souvent allergique
  • +++ : érythème et infiltration avec bulles => quasiment toujours allergique
  • IR : irritation, brûlure sans infiltration

CI :

  • Syndrome de Lyell ou autre toxidermie grave (hors centre spécialisé)
  • Traitement par corticoïdes ou immunosuppresseurs (faux négatif)
21
Q

Hypersensibilité et allergie : intradermo-réaction ?

A

= Hypersensibilité immédiate et retardée : injection d’allergène dans le derme superficiel de l’avant bras ou du dos avec une aiguille

  • Lecture immédiate : positif si papule de diamètre > 2 fois le témoin négatif
  • Lecture retardée (24-48h) : identique au patch test
22
Q

Hypersensibilité et allergie : tests biologiques ?

A

=> Généralement en 2nd intention, si tests cutanés contre-indiqués ou impossibles à réaliser

  • IgE spécifiques
  • IgE totales
  • tryptase sérique
  • Histamine (moins performant que la tryptase) : pic en 5 à 15 minutes, 1⁄2 vie plus courte, faux,positif en cas de massage cardiaque
  • Tests d’activation cellulaire in vitro (basophiles, lymphocytes) : en dernière intention
  • Dosage d’IgG et IgG4 spécifiques : augmentée après désensibilisation
23
Q

Hypersensibilité et allergie : IgE spécifiques ?

A

= Recherche et quantification d’IgE sériques dirigés contre des antigènes allergéniques purifiés par méthode RAST (Radio AllergoSorbent Test)
- Avantage : sans risque, insensible à la prise d’anti-histaminique ou corticoïdes, possible en cas de dermatose étendue, dermographisme ou risque de réaction sévère
- Sensibilité et spécificité variable selon l’allergène et la méthode utilisée : très bonnes pour les pneumallergènes et bonnes pour les trophallergènes
=> Pour les médicaments = mauvaise sensibilité mais bonne spécificité
- Intérêt prédictif dans certains cas : allergie ou sensibilisation, sévérité potentielle des réactions, persistance ou non dans le temps
- Tests multi-allergéniques de dépistage (en l’absence d’orientation clinique) = mélanges d’extraits alimentaires (Trophatop®, peu utilisé), respiratoires (Phadiatop®) ou professionnels
=> réponse qualitative (négative ou positive), avec une bonne sensibilité

24
Q

Hypersensibilité et allergie : IgE totales ?

A

= Peu d’indication : inutile pour le diagnostic d’allergie

  • Recherche d’un terrain atopique, sans intérêt pronostique ou thérapeutique
  • Adaptation posologique de l’omalizumab (anti-IgE) dans l’asthme allergique sévère
  • Autres : diagnostic d’aspergillose bronchopulmonaire, déficits immunitaires
25
Q

Hypersensibilité et allergie : tryptase sérique ?

A

Augmentation :

  • Dégranulation synchronisée par les IgE de nombreux mastocytes = anaphylaxie : pic entre 30 minutes et 2h après dégranulation, normal en 12h
  • Mastocytose : élévation constante

=> Dosage de tryptase : entre 30 minutes et 2h après le début, 2nd prélèvement à 24h

26
Q

Hypersensibilité et allergie : test de provocation ou d’éviction-réintroduction ?

A

= Gold standard, surtout en double aveugle : essentiellement pour les trophallergènes, les
médicaments et les allergènes professionnels
- Test d’éviction-réintroduction = en 1ère intention : infirmer une allergie
- Test de provocation = introduction de l’allergène suspect par la voie habituelle, en milieu hospitalier, sous surveillance 4h après la fin du test, après consentement éclairé

27
Q

Hypersensibilité et allergie : généralités sur le traitement ?

A

= Administration locale (topique, oculaire, intra-nasale) ou systémique

  • diminution réaction allergique : antihistaminiques, inhibiteurs de dégranulation, anti-leucotriène, corticoïdes, anti-IgE
  • diminution des conséquences de l’allergie : bronchodilatateur (asthme), adrénaline (anaphylaxie)
28
Q

Hypersensibilité et allergie : prévention ?

A
  • Education thérapeutique
  • Dermatite atopique : utilisation quotidienne d’émollients en dehors des poussées

Eviction allergénique
= Aide possible d’un Conseiller en environnement intérieur (CMEI) à domicile

Acariens

  • Réduction de l’humidité, aérer
  • Température ambiante < 20°C
  • Aspirateur double sac avec filtre Haute Efficacité pour les Particules Aériennes (HEPA)
  • Changement de literie
  • Lavage des draps à haute température (60°C)
  • Housse anti-acarien
  • Retrait des ramasses-poussière
  • Privilégier un sommier à lattes plutôt que tapissier

Blattes
- Insecticide, voire intervention spécialisée

Animaux domestiques
- Mise en extérieur ou éviction
=> Après éviction, les allergènes de chat peuvent persister plusieurs mois

Moisissure

  • Nettoyage à l’eau de Javel
  • Ventilation
29
Q

Hypersensibilité et allergie : traitement symptomatique ?

A

= Selon l’organe atteint : antihistaminique, bronchodilatateur, corticoïdes, adrénaline
- Anaphylaxie de grade ≥ 2 : adrénaline IM ou IV, répétée à 5 minutes en cas de non amélioration
- Eczéma : dermocorticoïdes quotidiens en pommades (lésions sèches en dehors des plis), crème (lésions
suintantes ou dans les plis) ou lotions (zone pileuse)

30
Q

Hypersensibilité et allergie : traitement curatif ?

A

= Immunothérapie spécifique allergénique = désensibilisation : induction d’une tolérance immunitaire par administration de faibles doses croissantes d’allergène

  • Réintroduction progressive de l’allergène en cause par voie sous-cutanée, sublinguale ou orale
  • Seulement efficace pour certains allergènes : acariens, pollens (graminées, bouleau, ambroisie, cyprès), hyménoptères

Indication :

  • Rhinite, conjonctivite ou asthme allergique aux pollens ou aux acariens
  • Allergie aux venins d’hyménoptères

Injectable
= Injection sous-cutanée stricte à la face externe du bras d’une solution allergénique purifiée standardisée, sous contrôle médical (jusqu’à 20-30 minutes après injection)
- Induction : ascension progressive des doses puis espacement jusqu’à 4 semaines
- Entretien : injection mensuelle pendant 3 à 5 ans (selon l’allergène)

Sublinguale
= Auto-administration : efficacité apparemment comparable

CI

  • Maladie allergique non IgE-dépendante
  • Dysimmunité
  • Grossesse
  • Asthme sévère
  • Mastocytose
  • Prise de β-bloquant (contre-indication absolue) ou d’IEC (contre-indication relative)

EI

  • Réaction locale fréquente
  • Réaction syndromique (asthme, rhinite, urticaire) : signe d’alerte
  • Réaction systémique : interruption du traitement

Efficacité

  • Doit faire la preuve de son efficacité la 1ère année (chute des symptômes ou de la prise de médicaments) : interruption du traitement si inefficace
  • Bénéfice conservé pendant plusieurs années après arrêt du traitement
31
Q

Allergie au latex : généralités ?

A

Latex = allergène Hev b (Hévéa brasiliensis), de type 1 à 13 (associé ou non à une réaction anaphylactique)

  • Allergie fréquente : 1% de la population (jusqu’à 5 à 12% du personnel de santé), 2ème cause de choc anaphylactique au bloc opératoire : 20% chez l’adulte, 70% chez l’enfant
  • Gants en latex hypo-allergénique (norme NF): retrait des allergènes majeurs (associés à des symptômes dans > 50% des cas)
  • Allergies alimentaires croisées (variable selon l’allergène du latex en cause) : principalement à la banane, au kiwi, à la châtaigne, au sarrasin ou au poivron

FdR :

  • Femme, jeune
  • Atopie
  • Travail au contact du latex : profession de santé, alimentaire, industrie du caoutchouc…
  • Opérations chirurgicales multiples
32
Q

Allergie au latex : hypersensibilité cutanée retardée ?

A

= Allergie à un composant autre que le latex (agent de vulcanisation…) : 75% des cas
- Urticaire de contact, rhino-conjonctivite (allergène volatil), asthme
- PEC : éviction du latex, déclaration en maladie professionnelle, changement de poste
=> N’est jamais dû au latex

33
Q

Allergie au latex : hypersensibilité immédiate ?

A

= Allergie au latex : 7% des allergies au gant en latex
- Manifestations systémiques : urticaire généralisé, œdème de Quincke, choc anaphylactique
- Hors chirurgie : allergie aux fruits, ballon de baudruche, préservatif…
- En per-opératoire : après application du garrot, électrode, masque à O2… => classiquement 15-20
minutes après le début de la chirurgie, au réveil ou lors d’une césarienne
=> DD = allergie au curare ou aux antibiotiques : dès le début de l’intervention

  • Lors du choc : dosage de tryptase (confirmation de la nature anaphylactique)
  • Dosage des IgE spécifiques
  • Prick-test avec extraits allergéniques (ne plus faire de prick-test à travers un gant en latex : risque de réaction anaphylactique) : à distance du choc (> 1 mois)

Immédiat

  • Retirer le latex au contact du patient
  • Prise en charge du choc anaphylactique

Prévention secondaire

  • Désensibilisation non efficace
  • Carte d’allergie au latex
  • Eviction du latex
  • En cas d’opération chirurgicale : gants et matériel sans latex, opération en 1er dans la journée (évite le latex en suspension dans l’air)
34
Q

Hypersensibilité aux médicaments : hypersensibilité immédiate ?

A

=> Sur-diagnostiqué : cause allergique vraie dans 5% des cas d’urticaire ou d’angioedème du visage, généralement d’autre cause (hypersensibilité non spécifique, infection virale…)

Cause non allergique > 90%
- Eruption isolée
- Délai > 1h après la prise
- Dose-dépendante
- A plusieurs médicaments
- Terrain atopique ou d’urticaire chronique
=> Réintroduction possible sous anti-histaminique

Cause allergique < 10%
- Souvent sévère : réaction anaphylactique
- Délai < 1h après la prise
- Non dose-dépendant
- A 1 seul médicament
=> Eviction du médicament à vie
=> Induction de tolérance : peut être discutée en cas de médicament irremplaçable (chimiothérapie principalement), à débit ralenti, sous surveillance progressive

35
Q

Hypersensibilité aux médicaments : hypersensibilité retardée (toxidermie) ?

A

Exanthème maculo-papuleux
= Majorité : 1 à 21 jours après prise
- Eruption maculo-papuleuse prurigineuse ± bulleuse, débutant aux plis puis extension (jusqu’à l’érythrodermie) ± fièvre associée
- Guérison avec desquamation en 1 à 3 semaines

Nécrolyse épidermique

  • Syndrome de Stevens-Johnson = atteinte de < 10% de la surface cutanée
  • Syndrome de Lyell = atteinte de > 30% de la surface cutanée : AEG, fièvre, érosions muqueuses, décollement cutané superficiel, lymphopénie fréquente, atteinte viscérale (rein, poumon, digestive, foie) => 20% de mortalité

DRESS syndrome
- Délai : 3 semaines à 3 mois après la prise
- Prodrome : pharyngite, AEG, fièvre, œdème du visage et du cou, poly-adénopathie, hépatosplénomégalie, hyperéosinophilie
- Atteinte viscérale : atteinte hépatique, rénale, cardiaque, pulmonaire, thyroïdienne, digestive
- Histologie : infiltrat dermique lymphocytaire, à PNE, parfois avec épidermotropisme, nécrose kératinocytaire éparse
=> 10% de mortalité

PEAG
= Pustulose exanthématique aiguë généralisée

36
Q

Hypersensibilité aux médicaments : exemple de l’allergie à l’amoxicilline ?

A
Cas 1 : forte probabilité d'allergie 
=> réaction immédiate = anaphylaxie
=> exclusion amoxicilline + céphalosporine
- test cutanés +/- tests in vitro 
=> positif = hypersensibilité 
=> négatif : test de provocation 
- positif : hypersensibilité
- tolérance : pas d'hypersensibilité

Cas 2 : forte probabilité d’allergie
=> réaction non immédiate potentiellement sévère = toxidermie
=> exclusion amoxicilline + C1G (C3G possible)
- test cutanés +/- tests in vitro
=> positif = hypersensibilité
=> négatif : test de provocation (contre-indiqué si toxidermie sévère)
- positif : hypersensibilité
- tolérance : pas d’hypersensibilité

Cas 3 : faible probabilité d'allergie 
=> réaction non immédiate et sans caractère de sévérité potentielle : urticaire/angio-dèmen maladie sérique..
=> exclusion amoxicilline
- test de provocation
=> positif : hypersensibilité
=> tolérance : pas d'hypersensibilité
37
Q

Hypersensibilité alimentaire : hypersensibilité non allergique ?

A

= Majorité des cas : intolérance au lactose, intolérance au saccharose, aliments particuliers (libération
de toxine…)
- Histamino-libérateur : œufs, fraise, chocolat, tomate, banane, fruits exotiques, agrumes, vin…
- Riches en histamine : fromage fermenté, thon, anchois, sardine, maquereaux, choucroute, saucisson,
coquillage, crustacé…
- Riche en tyramine : camembert, gruyère, brie, roquefort, parmesan, chocolat, saucisson, gibier,
choux, pomme de terre, épinards, avocat

38
Q

Hypersensibilité alimentaire : allergie alimentaire IgE médiée ?

A
  • Trophallergènes fréquents = généralement antigènes thermostable, résistant à la protéolyse et au pH acide : blanc d’œuf, cacahuète, lait de vache, moutarde, poisson, légumineuse
  • Plus fréquente chez l’enfant et l’adolescent : disparition généralement avant l’âge adulte
  • Plus rare chez l’adulte : généralement définitive

Selon l’allergène :
- Allergie généralement transitoire : lait, œuf, soja, blé
- Allergie généralement persistante : arachide, noix, poisson, fruit de mer, sésame
=> Persistance plus fréquente si : ovomucoïde du blanc d’œuf, caséine du lait, protéine Arah2 de l’arachide

39
Q

Hypersensibilité alimentaire : diagnostic ?

A

= Dans les < 4h après absorption

  • Syndrome oral : prurit labial, buccal et pharyngé, parfois réaction urticarienne ou oedémateuse
  • Signes digestifs immédiats (plus fréquents) : vomissements, nausées, diarrhée aiguë, rectorragie
  • Signes digestifs chroniques : perte de poids, diarrhée chronique, douleurs abdominales, ballonnements, météorisme, oesophagite
  • Tests cutanés immédiats et tests biologiques systématiques
  • Test de provocation orale en cas de doute : en milieu hospitalier, avec accord parental, précédé d’un test de provocation labiale, contre-indiqué en cas d’accident initial sévère
40
Q

Hypersensibilité alimentaire : cas particuliers => APLV, oeuf, arachide, blé ?

A

APLV
= Caséine (commune à tous les laits, thermostable), β-lactoglobuline, α-lactalbumine…
- IgE médiée (majorité) = manifestations immédiates < 2h : urticaire, œdème, syndrome oral, vomissement, diarrhées, rhinoconjonctivite, bronchospasme, voire choc anaphylactique
- Non IgE médiée : dermatite atopique, douleurs abdominales, diarrhée, vomissement

Oeuf
= 35% des allergies alimentaires de l’enfant : surtout < 3 ans ++ puis 2/3 de tolérance à 7 ans
- Blanc plus allergisant que le jaune
- Cru (ovalbumine thermolabile) plus allergisant que cuit (ovomucoïde thermostable)

Arachide
= Allergie alimentaire la plus fréquente > 3 ans : seulement 5% de guérison
- IgE médiée, souvent sévère

Blé
= Oméga-5-gliadine : souvent bénin, 1/3 de tolérance à 4 ans
- Associé à l’anaphylaxie d’effort (consommation de blé + sport dans les 4h => choc)