Pathologie auto-immune Flashcards

1
Q

Pathologie auto-immune : généralités ?

A

Auto-immunité = phénomène naturel permettant le maintien de la tolérance du système immunitaire vis-à-vis des Ag du soi
=> une maladie auto-immune est une rupture de tolérance (auto-Ac et/ou lymphocytes auto-réactifs)
- En l’absence de traitement : évolution souvent imprévisible, par poussées entrecoupées de rémissions ± longues, les organes touchés pouvant varier d’une poussée à une autre

Epidémio
= 3ème cause de morbidité dans les pays développés : prévalence globale = 6 à 7%, augmente avec le vieillissement
- Fréquente > 1/2000 : Gougerot-Sjögren (1-20/1000), polyarthrite rhumatoïde (1/200), thyroïdite, maladie coeliaque…
- Rare < 1/2000 : lupus (1/2000), sclérodermie (1-2/10 000), myosite (0,5-1/10 000)…
=> Maladie de Horton : rare en population générale (1/11 000) mais fréquente > 50 ans (1/1000)

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2
Q

Pathologie auto-immune : distinction spécifique et systémique ?

A

MAI spécifique
- Thyroïdite de Hashimoto, diabète type 1, maladie de Biermer…

MAI systémique
- Connectivite : lupus, syndrome de Gougerot-Sjögren, sclérodermie, myosite, connectivite mixte
(syndrome de Sharp), SAPL…
- Vascularite : artérite à cellules géantes, Takayasu, périartérite noueuse, vascularite associée aux ANCA, vascularite à IgA, vascularite des cryoglobulinémies, maladie de Behçet…

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3
Q

Pathologie auto-immune : association ?

A

= Certaines maladies auto-immunes peuvent s’associer ou se succéder

  • Syndrome de Sjögren et : lupus, cirrhose biliaire primitive, sclérodermie, polyarthrite rhumatoïde…
  • Thyroïdite et : lupus, syndrome de Sjögren, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Biermer, myasthénie…
  • Sclérodermie systémique et cirrhose biliaire primitive = syndrome de Reynolds
  • Hépatite auto-immune et cirrhose biliaire primitive = syndrome de chevauchement
  • Hépatite auto-immune et cholangite sclérosante
  • Maladie bulleuse et : myasthénie, cytopénie auto-immune, maladie de Biermer…
  • Syndrome de Sharp puis : lupus, sclérodermie, myosite ou polyarthrite rhumatoïde

Poly-endocrinopathie auto-immune
Type 2
- Fréquente : - Endocrinien : thyroïdite, diabète type 1, insuffisance surrénalienne
- Non endocrinien : vitiligo, gastrite auto-immune, Biermer, maladie coeliaque

Type 1
= Syndrome APECED : plus rare, monogénique par mutation du gène de la protéine AIRE
- Maladie d’Addison, hypoparathyroïdie, diabète type 1, candidose, dystrophie ectodermique

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4
Q

Pathologie auto-immune : facteurs favorisants ?

A

= Processus physiopathologique mal connu, aboutissant à une rupture des mécanismes de tolérances contrôlant l’activation des lymphocytes B et T auto-réactifs périphériques vis-à-vis d’auto-Ag

Facteur génétique

  • Grande prévalence chez les jumeaux monozygotes : 30%
  • Modèles animaux
  • Système HLA : HLA B51 et Behçet, HLA DR3 et certaines connectivites, diabète, ou maladies Addison ou de Basedow
  • Facteurs de la voie classique du complément : C1, C2, C4 et lupus systémique
  • Gène FOXP3 (absence de lymphocytes T régulateurs si muté) : syndrome d’immuno-dérégulation, poly-endocrinopathie et entéropathie auto-immune liée au chromosome X = syndrome IPEX

Facteurs environnementaux

  • Répartition différente de certaines maladies auto-immunes selon un gradient Nord/Sud
  • Lien avec l’exposition aux poussières (silice et sclérodermie), ou entre exposition aux UV et lupus
  • Probable rôle de certains agents infectieux (EBV), expositions médicamenteuses (médicament inducteur de lupus) et toxiques (solvants)
  • Tabagisme : rôle important dans la polyarthrite rhumatoïde

Sexe
- Prédominance féminine en période d’activité génitale

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5
Q

Auto-anticorps : généralités ?

A
  • Diagnostic : permettent de confirmer ou d’éliminer le diagnostic d’une MAI en complément de la clinique

Dans certains cas :

  • Pronostic = indication du risque évolutif : anticoagulant circulant, Ac anti-ADN natifs, anti-CCP…
  • Suivi = évolution sous traitement : ANCA, Ac anti-ADN natif, anti-TRAK, anti-RACh, Ac anti-transglutaminase et endomysium, anti-MBG…
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6
Q

MAI systémique : ac anti-nucléaires (AAN) ?

A

= ACAN ou facteurs anti-nucléaires (FAN) ou Ac anti-noyaux des cellules
=> Test de dépistage le plus sensible et le plus utilisé pour les MAI systémiques

Technique
Immunofluorescence indirecte sur cellules Hep-2 (cellules de carcinome laryngé avec rapport nucléo-cytoplasmique élevé) fixées sur lame, perméabilisées puis incubées avec le sérum du patient et lavées :
- Ajout d’Ac anti-IgG humaine + fluorochrome : lecture en chambre noire avec microscope à fluorescence
=> Permet également la détection d’auto-Ac dirigés contre les Ag cytoplasmiques (ribosome, JO-1, mitochondries…)

Aspect de fluorescence

  • Homogène : Ac anti-histone ou anti-ADN
  • Homogène à renforcement périphérique : Ac anti-ADN
  • Moucheté : Ac anti-nucléoprotéine soluble (Sm, RNP, Scl70, SSA, SSB)
  • Centromérique ou nucléolaire : évocateur de sclérodermie

Titre
= Inverse de la dernière dilution pour laquelle on détecte une fluorescence
- Seuil de positivité = 1/160
- Fréquence de positivité : lupus = 99%, sclérodermie = 50-96%, syndrome de Sjögren = 40-70%, myosite = 30-60%, PR = 30-70%
- Faux positifs (généralement à titre faible) : retrouvé chez 5% des sujet sain ou MAI spécifiques d’organe, hémopathie, cancer, infection, médicament

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7
Q

MAI systémique : ac anti-ADN natif ?

A

= Spécifique du lupus systémique : à réaliser seulement en cas d’AAN positifs
- Test de Farr (= référence) : spécifique, peu sensible
- Test d’IFI sur kinétoplaste de Crithidia luciliae : très spécifique, peu sensible
- Test ELISA : trop sensible, à interpréter avec précaution
=> Plus souvent positifs en cas de lupus actif ou en poussée, notamment rénale

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8
Q

MAI systémique : ac anti-antigène nucléaire soluble ?

A

= Ac anti-ENA (extractable nuclear Ag) ou anti-ECT (extraits cellulaires thymiques) : à réaliser
seulement en cas d’AAN positifs
=> Anti-SSA et SSB : risque de BAV fœtal (1-2%)

Lupus

  • Anti-Sm (20-30%) : peu sensible mais très spécifique ++
  • Anti-RNP (30-40%)
  • Anti-Ro/SSA (25-35%) : non spécifique
  • Anti-La/SSB (10%) : jamais seul, toujours associé à des Ac anti-SSA

Sclérodermie

  • Anti-Scl70 = topoisomérase 1 (20-50%) => forme systémique diffuse
  • Anti-centromère (80%) => forme cutanée limitée
  • Anti-ARN polymérase III (10%) => crise rénale sclérodermique

Sjögren
- Anti-SSA, anti-SSB (40-60%)

Myosite
- Anti JO1, PL7, PL12, EJ, OJ, PM-Scl, Mi2, Ku… (60-80%)

Sharp
- Anti-RNP (93-100%)

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9
Q

MAI systémique : ac anti-phospholipide ?

A
  • Ac anti-cardiolipine (aCL) : plus sensible, peu spécifique (positivé par une infection)
  • Anticoagulant circulant lupique (ACC ou Ac anti-prothrombinase) : induisent un allongement des TP/TCA in vitro avec un risque de thrombose in vivo
  • Ac anti-β2-glycoprotéine 1 : plus spécifique, moins sensibles
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10
Q

MAI systémique : facteur rhumatoïde ?

A

= FR : dirigé contre le fragment constant Fc des IgG humaines et/ou animales
- Technique : test au latex, réaction de Waaler-Rose, remplacés par des techniques immuno-
enzymatiques (FR de spécificité humaine ou de spécificité animale)
- Sensibilité : 80% si PR ancienne, abaissée à 30% si PR débutante
- Spécificité faible : infection (endocardite, hépatite C, Lyme), autres maladies auto-immunes (aussi fréquent en cas de Gougerot-Sjögren que dans la PR) et chez 6% des sujets sains
- Possiblement responsable d’une activité cryoglobulinémique
=> Aucun intérêt dans le suivi

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11
Q

MAI systémique : ac anti-CCP ?

A

= Ac anti-peptides cycliques citrullinés (ACPA) :
- Spécificité de 95% pour la PR : faux positif en cas de MAI (Sjögren, lupus, psoriasis…)
=> Prédictif d’une maladie érosive, mais aucun intérêt pour le suivi

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12
Q

MAI systémique : ac anti-cytoplasme des PNN (ANCA) ?

A

= Très contributifs pour le diagnostic de vascularite associée aux ANCA

  • Détection par IFI sur polynucléaires neutrophiles
  • Faux positifs : MICI (RCH surtout), pathologies infectieuses

Type :

  • cANCA (cytoplasmique) : fluorescence cytoplasmique granulaire, généralement Ac anti-protéinase 3 => très spécifique des granulomatose avec polyangéite
  • pANCA (périnucléaire) : fluorescence périnucléaire, généralement anti-myélopéroxydase => moins spécifiques : polyangéite microscopique, Churg-Strauss, glomérulonéphrite extra-capillaire pauci-immune
  • xANCA (atypique) : contribution diagnostique limitée
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13
Q

MAI systémique : les auto-anticorps ?

A
  • anti-nucléaire
  • anti-ADN natif
  • anti antigène nucléaire soluble
  • anti-phospholipide
  • facteur rhumatoïde
  • anti-CCP
  • anti-cytoplasme des PNN
  • anti-mitochondries de type M2 : cirrhose biliaire primitive
  • anti-muscles lisses avec spécificité anti-actine : hépatite auto-immune, surtout type 1
  • anti-microsome de foie et rein:
  • Anti-LKM1: hépatite auto-immune type 2, ou hépatite C (1-5%), hépatite à l’halotane (25%)
  • Anti-réticulum endoplasmique
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14
Q

MAI spécifique d’organe : auto-anticorps thyroïdiens ?

A
  • Ac anti-TPO (thyropéroxydase) : pratiquement constant dans la thyroïdite de Hashimoto à titre
    élevé, très fréquent dans la maladie de Basedow (75%)
  • Ac anti-Tg (thyroglobuline) : moins sensible, exceptionnellement isolés => utile en cas de forte
    suspicion de thyroïdite auto-immune si Ac anti-TPO négatifs
    => Non spécifiques : positifs chez 4 à 8% des sujets sains et dans d’autres MAI
  • Ac anti-récepteurs de la TSH : sensible (à titre élevé dans 90% des Basedow, très spécifique (rare dans les autres thyroïdites, exceptionnelle chez le sujet sain), titre corrélé à l’activité de la maladie
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15
Q

MAI spécifique d’organe : auto-anticorps cutanés ?

A
  • Ac anti-substance intercellulaire (inter-kératinocytaire) : pemphigus
  • Ac anti-membrane basale (jonction dermo-épidermique) : pemphigoïde, dermatose à IgA
    linéaires, épidermolyse bulleuse acquise
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16
Q

MAI spécifique d’organe : auto-anticorps myasthénie ?

A
  • Ac anti-récepteur de l’acétylcholine (RACh) : spécifique, sensibilité moyenne dans les formes oculaires (50-60%), meilleure dans les formes généralisées (80-95%), corrélé à l’activité de la maladie (suivi thérapeutique)
  • Ac anti-MuSK (muscle specific tyrosine kinase) : détecté chez 40-60% des patients avec myasthénie généralisée sans Ac anti-RACh
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17
Q

MAI spécifique d’organe : auto-anticorps estomac ?

A
  • Ac anti-cellules pariétales : très sensible de la maladie de Biermer (70-100%), moins dans la gastrite atrophique (20-50%), mais peu spécifique (thyroïdite, diabète, ADK gastrique, sujet sain)
  • Ac anti-facteur intrinsèque : très spécifique, moins sensible (50-70%)
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18
Q

MAI spécifique d’organe : auto-anticorps rénal ?

A
  • Ac anti-membrane basale glomérulaire : très spécifique du syndrome de Goodpasture, à la
    biopsie (dépôts linéaires) et dans le sérum, associé dans 50% des cas à des ANCA
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19
Q

MAI spécifique d’organe : auto-anticorps DT1 ?

A
  • Ac anti-GAD (glutamic acid decarboxylase)
  • Ac anti-IA2 (dirigés contre une protéines des îlots de Langerhans)
  • Ac anti-ZnT8 (dirigés contre un transporteur de zinc)
  • Ac anti-insuline : non interprétable en cas de traitement par insuline
    => Combinaison des 4 anticorps : spécificité de 95% pour affirmer la nature auto-immune d’un diabète au diagnostic, persiste chez seulement 50% des patients après 20 ans d’évolution
    => Leur présence chez un sujet à risque (apparenté d’un patient diabétique de type 1) est prédictive du développement d’un diabète
20
Q

MAI spécifique d’organe : auto-anticorps maladie coeliaque ?

A
  • Ac anti-transglutaminase de type IgA (ou IgG si déficit en IgA)
  • Ac anti-endomysium de type IgA (ou IgG si déficit en IgA)
    => Sensibles (85-100%) et spécifiques (95-100%) de la maladie coeliaque
    => Corrélés à l’activité de la maladie : diminue en quelques mois sous régime sans gluten
21
Q

Pathologie auto-immune : NFS ?

A
  1. Anémie
    Mécanisme fréquent
    - AHAI : Ac anti-érythrocytaires
    - Carence martiale par malabsorption (maladie de Crohn)…
    - Anémie inflammatoire
    - Insuffisance rénale chronique (lupus…)

Mécanisme plus rare

  • Microangiopathie thrombotique : SAPL catastrophique, lupus, PTT
  • Médicamenteux
  • Carence en vitamine B12 (maladie de Biermer)
  • Erythroblastopénie : thymome, lupus
  1. Leucopénie
    - Lymphopénie surtout et/ou neutropénie : fréquente (50% des lupus, 30% des Sjögren), généralement auto-immune
  2. Thrombopénie
    = Auto-immune (Ac anti-plaquette, de recherche inutile) :
    - Profonde : PTI primaire ou associée à un lupus
    - Modérée (80 à 100 G/L) sans risque hémorragique : fréquente au cours du SAPL

=> AHAI + PTI ± neutropénie = syndrome d’Evans

22
Q

Pathologie auto-immune : hémostase ?

A
  • augmentation TCA partiellement corrigé par le plasma témoin : présence d’un ACC
  • Ac anti-facteur de coagulation (anti-facteur VIII : hémophilie A acquise) : risque hémorragique
  • CIVD
23
Q

Pathologie auto-immune : EPS ?

A

= Hypergammaglobulinémie :

  • augmentation des 3 isotypes : Gougerot-Sjögren, lupus, sarcoïdose
  • augmentation IgG : hépatite auto-immune
  • augmentation IgM : cirrhose biliaire primitive
24
Q

Pathologie auto-immune : syndrome inflammatoire ?

A

= Dans de nombreuses MAI, particulièrement au cours des vascularites
- augmentation VS : syndrome inflammatoire, hypergammaglobulinémie, anémie
=> Dans le lupus : CRP habituellement normale ou peu élevée (sauf sérite ou infection associée)

25
Pathologie auto-immune : système du complément ?
= Dosage : - CH50 (complément hémolytique 50%) : voie classique et voie terminale commune - Fractions du complément : C3 et C4 Activation de la voie classique (chute CH50 et C4) : - Déficit génétique de la voie classique (C1q, C2, C4) - Activation par des complexes immuns circulants : lupus, cryoglobulinémie mixte (VHC, hémopathie...) => Une cryoglobulinémie peut être à l’origine d’une diminution isolée du C4 => Synthèse hépatique : augmenté si syndrome inflammatoire, diminué si insuffisance hépatocellulaire
26
Traitement MAI spécifique ?
= Traitement symptomatique généralement suffisant = pallier l’insuffisance de production de l’organe cible : insuline dans le diabète type 1, hormones thyroïdiennes dans la thyroïdite de Hashimoto...
27
TTT MAI systémique : généralités ?
=> Les lésions d’organes « nobles » (rein, système nerveux, cœur, appareil digestif) doivent être systématiquement recherchées : MAI sévère, pouvant engager le pronostic vital ou fonctionnel - Schéma général : phase d’attaque (mise en rémission) puis phase d’entretien (éviter une rechute)
28
TTT MAI systémique : corticothérapie systémique ?
= Traitement spécifique de 1ère intention - Associé à de nombreux effets secondaires, surtout en cas de posologie > 7 mg/jour Prévention - Recherche de foyer infectieux latent - Vaccination antigrippale et anti-pneumococcique - Contre-indication aux vaccins vivants - Dépistage VHB/VHC - Traitement préventif de l’anguillulose chez les patients à risque (atcd de séjour en pays tropical) par cure d’ivermectine - Surveillance de la kaliémie en début de traitement ± substitution - Dépistage du diabète ± traitement - RHD : régime peu salé, limiter les sucres rapides et les graisses saturées, éviter le grignotage, activité physique - Supplémentation en calcium et vitamine D ± biphosphonate si FdR
29
TTT MAI systémique : immunosuppresseur/immunomodultateur ?
= Utilisation d’emblée en association aux corticoïdes dans les formes sévères, ou en 2nd intention pour franchir un seuil de cortico-dépendance ou en cas d’échec des corticoïdes seuls 1. Molécules spécifiques - Hydroxychloroquine : lupus systémique, sarcoïdose - Colchicine : maladie de Behçet... 2. Immuno-suppresseur - Cyclophosphamide - Mycophénolate mofétil - Azathioprine - Méthotrexate - Léflunomide - Anti-calcineurine : ciclosporine 3. Biothérapie - Ac anti-TNFα (PR, MICI) : infliximab, adalimumab, étanercept, certolizumab - CTLA4-Ig : abatacept - Anti-IL6R : tocilizumab - Anti-CD20 (vascularite à ANCA, PTI, AHAI) : rituximab - Anti-récepteur de l’IL1 (maladie de Still) : anakinra 4. Echange plasmatique = Plasmaphérèse : épuration du sérum du patient de ses Ac en le remplaçant par un soluté de remplissage (albumine humaine, plasma frais congelé, soluté macromoléculaire) - Indiqué dans les formes graves de : SAPL, lupus, vascularite associée aux ANCA ou aux cryoglobulinémies, crise aiguë thyrotoxique ou myasthénie EI - Complication métabolique : hypocalcémie ++, hypokaliémie, hypophosphorémie, hypomagnésémie, hypoglycémie - Surcharge volémique : insuffisance cardiaque, OAP - Thrombose veineuse ou artérielle - Complications liées au soluté de remplissage (allergie, IRA...) 5. Immunoglobulines polyvalentes IV = Mélange d’Ig recueilli sur plasma de milliers de donneurs sains (coûteux) - Dose immuno-modulatrice : 2 g/kg sur 2 ou 5 jours EI - Intolérance : réaction fébrile, frissons, malaise, nausées, vomissements - Anaphylaxie : surtout en cas de déficit en IgA avec Ac anti-IgA - Insuffisance rénale aiguë - Méningite aseptique - Thrombose veineuse ou artérielle
30
Syndrome de Gougerot-Sjögren : généralités ?
= Exocrinopathie auto-immune par infiltration lympho-plasmocytaire : connectivite fréquente, prédominance féminine marquée (9/1), pic d’apparition entre 40 et 60 ans - Primitif : sans autre maladie auto-immune associé - Secondaire à une autre maladie auto-immune : polyarthrite rhumatoïde, lupus, sclérodermie, connectivite mixte (syndrome de Sharp), polymyosite, vascularite, thyroïdite auto-immune, hépatite chronique active, cryoglobulinémie mixte
31
Syndrome de Gougerot-Sjögren : clinique ?
1. Syndrome sec Xérophtalmie : - Sensation de sable ou de voile, insuffisance de larme - Test de Schirmer < 5 mm et break-up time < 10 secondes - Risque : kérato-conjonctivite sèche, puis d’ulcération cornéenne Xérostomie : - Tuméfaction des glandes salivaires - Langue dépapillée, fissurée - Syndrome de Mikulicz : atteinte des parotides, des glandes sous-maxillaires et lacrymales - Génitale - Cutanée - Voies aériennes = xérorhinie : toux sèche, trachéite récidivante 2. Symptômes extra-glandulaires - Pneumonie interstitielle lymphocytaire: TVR d’aggravation rapide, infiltrat bilatéral prédominant aux bases, alvéolite lymphocytaire => cortico-sensible - Fibrose pulmonaire interstitielle diffuse : images réticulo-nodulaires avec alvéolite ànPNN => peu cortico-sensible - Polyneuropathie axonale symétrique sensitivomotrice ou sensitive pure (tableau de Denny-Brown) - Mononévrite multiple - Myélite - Comitialité - Syndrome extrapyramidal - Méningite aseptique - Troubles cognitifs - Troubles psychiatriques - Arthralgies non destructrices, sensible aux AINS, voire polyarthrite - Phénomène de Raynaud - Vascularite cutanée - ADP, splénomégalie - Néphropathie tubulo-interstitielle : acidose tubulaire distale, hypokaliémie, néphrocalcinose
32
Syndrome de Gougerot-Sjögren : paraclinique ?
- Hypergammaglobulinémie polyclonale - Ac (inconstant) : anti-SSA (souvent associé au lupus) et/ou anti-SSB (syndrome de Gougerot-Sjögren primitif ++) - FR et AAN dans 2/3 des cas - Cryoglobulinémie à rechercher Biopsie des glandes salivaires accessoires = Examen de référence pour le diagnostic : si stade III ou IV - Lésions : aspect de sialadénite focale, avec infiltrat inflammatoire lympho-plasmocytaire, lésions canalaires et déplétion des acini Classification de Chisholm : - 0 : absence - I : léger - II : moyen (< 1 foyer/4 mm2) - III : 1 foyer/4 mm2 - IV : > 1 foyer/mm2
33
Syndrome de Gougerot-Sjögren : diagnostic différentiel ?
= Hyposialie : - Médicamenteuse ou toxique (80%) : anticholinergique, benzodiazépine, neuroleptique, antidépresseur, antihistaminique H1, diurétique, antiémétique, antiparkinsonien, anti-vertigineux, antihypertenseur central, β-bloquant, inhibiteur calcique, radiothérapie cervico-faciale - Physiologique : personne âgée, nourrisson, déshydratation, ménopause - Autres : HTA, diabète, infection VIH, VHC, tabac, stupéfiant
34
Syndrome de Gougerot-Sjögren : complication ?
Lymphome de la zone marginale = Complication majeure du syndrome de Gougerot-Sjögren : transformation lymphoïde maligne A évoquer : - Hypertrophie salivaire - ADP ou splénomégalie importante - Baisse brutale de l’hypergammaglobulinémie polyclonale - Apparition d’un pic monoclonal ou d’une cryoglobulinémie de type II - augmentation β2-microglobuline
35
Syndrome de Gougerot-Sjögren : traitement ?
Syndrome sec - Oculaire : larmes artificielles - Buccale : substitut salivaire, salive artificielle, bonbons acidulés, hydratation Manifestations extra-glandulaires - Atteinte articulaire : hydroxychloroquine - Atteinte viscérale (vascularite, pneumopathie interstitielle, néphropathie symptomatique, myélite) : corticothérapie ± cyclophosphamide
36
Sclérodermie : généralités ?
= maladie auto-immune systémique, caractérisée par une fibrose cutanée progressive, pouvant atteindre des organes profonds, et une dysfonction microcirculatoire - Prévalence : 1/6500, prédominance féminine (4/1), début généralement entre 30 et 50 ans - FdR : exposition aux solvants organiques, chlorure de vinyl monomérique, dérivés du pétrole ou à la silice
37
Sclérodermie : clinique ?
Acrosyndrome - Phénomène de Raynaud = sévère, bilatéral, avec atteinte des pouces, phase asphyxique, sans rémission estivale : 1er signe dans la majorité des cas, précède de plusieurs semaines à plusieurs années les autres manifestations - Ulcérations pulpaires (50% des cas) : petite taille, douloureuse, souvent avec cicatrice rétractile Atteinte cutanée - Sclérodactylie : peau adhérente au plan profond, limitant le mouvement articulaire, avec rétractions digitales en flexion - Sclérose cutanée du visage : limitation de l’ouverture de la bouche - Télangiectasies : au niveau des mains, du visage, des lèvres et de la muqueuse buccale - Calcifications sous-cutanées et tendineuses Atteinte digestive = Atteinte extensive : troubles moteurs, malabsorption risque de dénutrition - RGO : fréquent (80% des sclérodermies systémiques), précoce - Gastroparésie - Troubles du transit, incontinence anale - Malabsorption Atteinte musculo-squelettique - Myalgies - Arthralgies - Plus rarement : polyarthrite (15%), myopathie inflammatoire (5%) Atteinte pulmonaire - Fibrose pulmonaire interstitielle : toux sèche, dyspnée - HTAP Atteinte rénale = Crise rénale sclérodermique : néphropathie vasculaire avec insuffisance rénale sévère par HTA maligne, voire microangiopathie thrombotique - FdR : Ac anti-ARN polymérase III, diagnostic récent, corticoïdes à forte dose Atteinte cardiaque - Myocardiopathie sclérodermique - Péricardite
38
Sclérodermie : examens complémentaires ?
- Capillaroscopie : méga-capillaires avec raréfaction capillaire, dystrophie capillaire, hémorragies en flammèche - AAN : positifs dans > 85% des cas, de type mouchetée Ac anti-Ag nucléaire soluble : - Ac anti-centromères : 60% des sclérodermies cutanées limitées, de bon pronostic - Ac anti-topoisomérase 1 = anti-Scl70 : 20% des sclérodermies diffuses - Ac anti-ARN polymérase III : retrouvé dans les sclérodermie diffuses
39
Sclérodermie : formes cliniques ?
Sclérodermie systémique cutanée diffuse - Atteinte cutanée au dessus des coudes/genoux : extensive, pouvant atteindre le tronc - Atteinte viscérale précoce : fibrose pulmonaire, atteinte myocardique, atteinte digestive - Ac anti-topoisomérase 1 (anti-Scl70) souvent présent - Ac anti-ARN polymérase III : risque de crise rénale sclérodermique, risque accru de cancer Sclérodermie systémique cutanée limitée - Fibrose cutanée limitée aux mains ± au visage et ne dépassant pas les coudes - Atteinte viscérale lente et tardive : HTAP (10% des cas) - Ac anti-centromère souvent présents => CREST : Calcinose sous cutanée, Raynaud, Œsophage (RGO), Sclérodactylie, Télangiectasies
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Sclérodermie : traitement ?
1. Bilan - Bilan initial ou sur signe d’appel : scanner thoracique, fibroscopie oeso-gastro-duodénale - Bilan annuel : échographie cardiaque, ECG, EFR 2. TTT symptomatique Phénomène de Raynaud - Inhibiteurs calciques en 1ère intention - Analogue de prostacycline : iloprost en cures courtes IV Ulcérations digitales - Traitement : soins locaux, iloprost IV - Prévention des récidives : bosentan, sildénafil Atteinte rénale - Prévention et traitement par IEC HTAP - Traitement de référence : bosentan - En 2nd intention : isoprosténol en perfusion continue, iloprost en aérosol 3. TTT curatif = Aucun traitement de fond n’est validé dans la sclérodermie - Immunosuppresseur dans les formes graves : cyclophosphamide, méthotrexate, Cellcept® => Corticothérapie contre-indiquée à forte dose (> 15 mg/j) : majore le risque de crise rénale
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Myosite auto-immune : généralités ?
- Dermatopolymyosite = immunité humorale et activation du complément, dirigée contre le périmysium, essentiellement au niveau des vaisseaux : oblitération vasculaire et ischémique musculaire => atrophie péri-fasciculaire des fibres musculaires - Polymyosite = immunité cellulaire, dirigée contre l’endomysium : agression directe des fibres musculaires
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Myosite auto-immune : clinique ?
Signes généraux - Asthénie, souvent majeure, aggravée par la faiblesse musculaire - Amaigrissement - Fièvre Atteinte musculaire = Touche la partie proximale des membres (ceintures scapulaires et pelviennes) et les muscles paravertébraux, de manière bilatérale et symétrique - Déficit musculaire d’intensité variable - Myalgies (inconstante) - Possible atteinte pharyngée ou oesophagienne : dysphonie, dysphagie, fausses routes Atteinte cutanée de la dermatopolymyosite - Erythème des paupières avec aspect « lilacé » - Lésions érythémato-squameuses du dos des mains, en regard des articulations (papules de Gottron), plus rarement au niveau des coudes - Erythème péri-unguéal, parfois douloureux à la mobilisation de l’ongle (signe de la manucure) Atteinte pulmonaire - Musculaire : hypoventilation alvéolaire - Pneumopathie interstitielle diffuse, d’évolution fibrosante Atteinte articulaire - Arthralgies - Arthrite exceptionnellement
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Myosite auto-immune : examens complémentaires ?
- Elévation des CPK - Auto-Ac = nombreux, retrouvés dans 60 à 80% des cas : anti JO1, PL7, PL12, EJ, OJ, PM-Scl, Mi2, Ku... - EMG = tracé myogène : potentiels d’unité motrice courts et polyphasiques, activité spontanée de repos avec fibrillation et décharges répétées à haute fréquente - Biopsie musculaire Souvent associées à une néoplasie (colorectal, sein, ovaire...) : à recherche systématiquement par TDM thoraco-abdomino-pelvien, voire PET-scan et endoscopie digestive
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Myosite auto-immune : autre forme ?
= Syndrome des anti-synthétases = 10 à 20% des cas, de pronostic redoutable - Atteinte pulmonaire interstitielle diffuse, évoluant rapidement vers la fibrose Associés : - Polyarthrite - Phénomène de Raynaud - Hyperkératose fissuraire des mains et des doigts (« mains de mécanicien »), voire lésions de vascularite distale - Biologie : Ac anti-JO1 positifs
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Myosite auto-immune : diagnostic différentiel ?
Myosite infectieuse : - Virale : grippe, coxsackie, rétrovirus, poliomyélite - Parasitaire : toxoplasmose, trichinose, toxocarose, cysticercose - Bactérie : leptospirose, maladie de Lyme, BGN, mycobactérie - Endocrinienne : hyper/hypothyroïdie, déficit en vitamine D, hyper/hypoparathyroïdie, hypercorticisme - Iatrogène : chloroquine, colchicine, corticoïdes, fibrates, statine, zidovudine... => Myosite nécrosante auto-immune = à Ac anti-HMG-CoA-réductase : apparition sous statine, non régressive à l’arrêt