Pathologie auto-immune Flashcards
Pathologie auto-immune : généralités ?
Auto-immunité = phénomène naturel permettant le maintien de la tolérance du système immunitaire vis-à-vis des Ag du soi
=> une maladie auto-immune est une rupture de tolérance (auto-Ac et/ou lymphocytes auto-réactifs)
- En l’absence de traitement : évolution souvent imprévisible, par poussées entrecoupées de rémissions ± longues, les organes touchés pouvant varier d’une poussée à une autre
Epidémio
= 3ème cause de morbidité dans les pays développés : prévalence globale = 6 à 7%, augmente avec le vieillissement
- Fréquente > 1/2000 : Gougerot-Sjögren (1-20/1000), polyarthrite rhumatoïde (1/200), thyroïdite, maladie coeliaque…
- Rare < 1/2000 : lupus (1/2000), sclérodermie (1-2/10 000), myosite (0,5-1/10 000)…
=> Maladie de Horton : rare en population générale (1/11 000) mais fréquente > 50 ans (1/1000)
Pathologie auto-immune : distinction spécifique et systémique ?
MAI spécifique
- Thyroïdite de Hashimoto, diabète type 1, maladie de Biermer…
MAI systémique
- Connectivite : lupus, syndrome de Gougerot-Sjögren, sclérodermie, myosite, connectivite mixte
(syndrome de Sharp), SAPL…
- Vascularite : artérite à cellules géantes, Takayasu, périartérite noueuse, vascularite associée aux ANCA, vascularite à IgA, vascularite des cryoglobulinémies, maladie de Behçet…
Pathologie auto-immune : association ?
= Certaines maladies auto-immunes peuvent s’associer ou se succéder
- Syndrome de Sjögren et : lupus, cirrhose biliaire primitive, sclérodermie, polyarthrite rhumatoïde…
- Thyroïdite et : lupus, syndrome de Sjögren, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Biermer, myasthénie…
- Sclérodermie systémique et cirrhose biliaire primitive = syndrome de Reynolds
- Hépatite auto-immune et cirrhose biliaire primitive = syndrome de chevauchement
- Hépatite auto-immune et cholangite sclérosante
- Maladie bulleuse et : myasthénie, cytopénie auto-immune, maladie de Biermer…
- Syndrome de Sharp puis : lupus, sclérodermie, myosite ou polyarthrite rhumatoïde
Poly-endocrinopathie auto-immune
Type 2
- Fréquente : - Endocrinien : thyroïdite, diabète type 1, insuffisance surrénalienne
- Non endocrinien : vitiligo, gastrite auto-immune, Biermer, maladie coeliaque
Type 1
= Syndrome APECED : plus rare, monogénique par mutation du gène de la protéine AIRE
- Maladie d’Addison, hypoparathyroïdie, diabète type 1, candidose, dystrophie ectodermique
Pathologie auto-immune : facteurs favorisants ?
= Processus physiopathologique mal connu, aboutissant à une rupture des mécanismes de tolérances contrôlant l’activation des lymphocytes B et T auto-réactifs périphériques vis-à-vis d’auto-Ag
Facteur génétique
- Grande prévalence chez les jumeaux monozygotes : 30%
- Modèles animaux
- Système HLA : HLA B51 et Behçet, HLA DR3 et certaines connectivites, diabète, ou maladies Addison ou de Basedow
- Facteurs de la voie classique du complément : C1, C2, C4 et lupus systémique
- Gène FOXP3 (absence de lymphocytes T régulateurs si muté) : syndrome d’immuno-dérégulation, poly-endocrinopathie et entéropathie auto-immune liée au chromosome X = syndrome IPEX
Facteurs environnementaux
- Répartition différente de certaines maladies auto-immunes selon un gradient Nord/Sud
- Lien avec l’exposition aux poussières (silice et sclérodermie), ou entre exposition aux UV et lupus
- Probable rôle de certains agents infectieux (EBV), expositions médicamenteuses (médicament inducteur de lupus) et toxiques (solvants)
- Tabagisme : rôle important dans la polyarthrite rhumatoïde
Sexe
- Prédominance féminine en période d’activité génitale
Auto-anticorps : généralités ?
- Diagnostic : permettent de confirmer ou d’éliminer le diagnostic d’une MAI en complément de la clinique
Dans certains cas :
- Pronostic = indication du risque évolutif : anticoagulant circulant, Ac anti-ADN natifs, anti-CCP…
- Suivi = évolution sous traitement : ANCA, Ac anti-ADN natif, anti-TRAK, anti-RACh, Ac anti-transglutaminase et endomysium, anti-MBG…
MAI systémique : ac anti-nucléaires (AAN) ?
= ACAN ou facteurs anti-nucléaires (FAN) ou Ac anti-noyaux des cellules
=> Test de dépistage le plus sensible et le plus utilisé pour les MAI systémiques
Technique
Immunofluorescence indirecte sur cellules Hep-2 (cellules de carcinome laryngé avec rapport nucléo-cytoplasmique élevé) fixées sur lame, perméabilisées puis incubées avec le sérum du patient et lavées :
- Ajout d’Ac anti-IgG humaine + fluorochrome : lecture en chambre noire avec microscope à fluorescence
=> Permet également la détection d’auto-Ac dirigés contre les Ag cytoplasmiques (ribosome, JO-1, mitochondries…)
Aspect de fluorescence
- Homogène : Ac anti-histone ou anti-ADN
- Homogène à renforcement périphérique : Ac anti-ADN
- Moucheté : Ac anti-nucléoprotéine soluble (Sm, RNP, Scl70, SSA, SSB)
- Centromérique ou nucléolaire : évocateur de sclérodermie
Titre
= Inverse de la dernière dilution pour laquelle on détecte une fluorescence
- Seuil de positivité = 1/160
- Fréquence de positivité : lupus = 99%, sclérodermie = 50-96%, syndrome de Sjögren = 40-70%, myosite = 30-60%, PR = 30-70%
- Faux positifs (généralement à titre faible) : retrouvé chez 5% des sujet sain ou MAI spécifiques d’organe, hémopathie, cancer, infection, médicament
MAI systémique : ac anti-ADN natif ?
= Spécifique du lupus systémique : à réaliser seulement en cas d’AAN positifs
- Test de Farr (= référence) : spécifique, peu sensible
- Test d’IFI sur kinétoplaste de Crithidia luciliae : très spécifique, peu sensible
- Test ELISA : trop sensible, à interpréter avec précaution
=> Plus souvent positifs en cas de lupus actif ou en poussée, notamment rénale
MAI systémique : ac anti-antigène nucléaire soluble ?
= Ac anti-ENA (extractable nuclear Ag) ou anti-ECT (extraits cellulaires thymiques) : à réaliser
seulement en cas d’AAN positifs
=> Anti-SSA et SSB : risque de BAV fœtal (1-2%)
Lupus
- Anti-Sm (20-30%) : peu sensible mais très spécifique ++
- Anti-RNP (30-40%)
- Anti-Ro/SSA (25-35%) : non spécifique
- Anti-La/SSB (10%) : jamais seul, toujours associé à des Ac anti-SSA
Sclérodermie
- Anti-Scl70 = topoisomérase 1 (20-50%) => forme systémique diffuse
- Anti-centromère (80%) => forme cutanée limitée
- Anti-ARN polymérase III (10%) => crise rénale sclérodermique
Sjögren
- Anti-SSA, anti-SSB (40-60%)
Myosite
- Anti JO1, PL7, PL12, EJ, OJ, PM-Scl, Mi2, Ku… (60-80%)
Sharp
- Anti-RNP (93-100%)
MAI systémique : ac anti-phospholipide ?
- Ac anti-cardiolipine (aCL) : plus sensible, peu spécifique (positivé par une infection)
- Anticoagulant circulant lupique (ACC ou Ac anti-prothrombinase) : induisent un allongement des TP/TCA in vitro avec un risque de thrombose in vivo
- Ac anti-β2-glycoprotéine 1 : plus spécifique, moins sensibles
MAI systémique : facteur rhumatoïde ?
= FR : dirigé contre le fragment constant Fc des IgG humaines et/ou animales
- Technique : test au latex, réaction de Waaler-Rose, remplacés par des techniques immuno-
enzymatiques (FR de spécificité humaine ou de spécificité animale)
- Sensibilité : 80% si PR ancienne, abaissée à 30% si PR débutante
- Spécificité faible : infection (endocardite, hépatite C, Lyme), autres maladies auto-immunes (aussi fréquent en cas de Gougerot-Sjögren que dans la PR) et chez 6% des sujets sains
- Possiblement responsable d’une activité cryoglobulinémique
=> Aucun intérêt dans le suivi
MAI systémique : ac anti-CCP ?
= Ac anti-peptides cycliques citrullinés (ACPA) :
- Spécificité de 95% pour la PR : faux positif en cas de MAI (Sjögren, lupus, psoriasis…)
=> Prédictif d’une maladie érosive, mais aucun intérêt pour le suivi
MAI systémique : ac anti-cytoplasme des PNN (ANCA) ?
= Très contributifs pour le diagnostic de vascularite associée aux ANCA
- Détection par IFI sur polynucléaires neutrophiles
- Faux positifs : MICI (RCH surtout), pathologies infectieuses
Type :
- cANCA (cytoplasmique) : fluorescence cytoplasmique granulaire, généralement Ac anti-protéinase 3 => très spécifique des granulomatose avec polyangéite
- pANCA (périnucléaire) : fluorescence périnucléaire, généralement anti-myélopéroxydase => moins spécifiques : polyangéite microscopique, Churg-Strauss, glomérulonéphrite extra-capillaire pauci-immune
- xANCA (atypique) : contribution diagnostique limitée
MAI systémique : les auto-anticorps ?
- anti-nucléaire
- anti-ADN natif
- anti antigène nucléaire soluble
- anti-phospholipide
- facteur rhumatoïde
- anti-CCP
- anti-cytoplasme des PNN
- anti-mitochondries de type M2 : cirrhose biliaire primitive
- anti-muscles lisses avec spécificité anti-actine : hépatite auto-immune, surtout type 1
- anti-microsome de foie et rein:
- Anti-LKM1: hépatite auto-immune type 2, ou hépatite C (1-5%), hépatite à l’halotane (25%)
- Anti-réticulum endoplasmique
MAI spécifique d’organe : auto-anticorps thyroïdiens ?
- Ac anti-TPO (thyropéroxydase) : pratiquement constant dans la thyroïdite de Hashimoto à titre
élevé, très fréquent dans la maladie de Basedow (75%) - Ac anti-Tg (thyroglobuline) : moins sensible, exceptionnellement isolés => utile en cas de forte
suspicion de thyroïdite auto-immune si Ac anti-TPO négatifs
=> Non spécifiques : positifs chez 4 à 8% des sujets sains et dans d’autres MAI - Ac anti-récepteurs de la TSH : sensible (à titre élevé dans 90% des Basedow, très spécifique (rare dans les autres thyroïdites, exceptionnelle chez le sujet sain), titre corrélé à l’activité de la maladie
MAI spécifique d’organe : auto-anticorps cutanés ?
- Ac anti-substance intercellulaire (inter-kératinocytaire) : pemphigus
- Ac anti-membrane basale (jonction dermo-épidermique) : pemphigoïde, dermatose à IgA
linéaires, épidermolyse bulleuse acquise
MAI spécifique d’organe : auto-anticorps myasthénie ?
- Ac anti-récepteur de l’acétylcholine (RACh) : spécifique, sensibilité moyenne dans les formes oculaires (50-60%), meilleure dans les formes généralisées (80-95%), corrélé à l’activité de la maladie (suivi thérapeutique)
- Ac anti-MuSK (muscle specific tyrosine kinase) : détecté chez 40-60% des patients avec myasthénie généralisée sans Ac anti-RACh
MAI spécifique d’organe : auto-anticorps estomac ?
- Ac anti-cellules pariétales : très sensible de la maladie de Biermer (70-100%), moins dans la gastrite atrophique (20-50%), mais peu spécifique (thyroïdite, diabète, ADK gastrique, sujet sain)
- Ac anti-facteur intrinsèque : très spécifique, moins sensible (50-70%)
MAI spécifique d’organe : auto-anticorps rénal ?
- Ac anti-membrane basale glomérulaire : très spécifique du syndrome de Goodpasture, à la
biopsie (dépôts linéaires) et dans le sérum, associé dans 50% des cas à des ANCA