Acrosyndrome Flashcards

1
Q

Acrosyndromes : généralités ?

A

Acrosyndrome vasculaire = trouble vasomoteur des extrémités touchant les petits vaisseaux (artères, artérioles, capillaires et veinules post-capillaires), généralement des mains, pouvant toucher les pieds, le nez…

  • Trouble paroxystique : phénomène de Raynaud (le plus fréquent), érythermalgie
  • Trouble permanent : acrocyanose
  • Acrosyndrome trophique : engelure, hématome spontané du doigt, syndrome de l’orteil pourpre, ischémie digitale permanente, nécrose digitale
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2
Q

Syndrome de Raynaud : généralités ?

A

Phénomène de Raynaud = trouble vasomoteur le plus fréquent = 10 à 15% de la population, majoritairement essentiel

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3
Q

Syndrome de Raynaud : manifestations ?

A

= Acrosyndrome paroxystique, touchant volontiers une ou plusieurs phalanges d’un ou plusieurs doigts, y compris les orteils, principalement les 4 derniers doigts
- Durée variable de quelques minutes à plusieurs dizaines de minutes : durée moyenne = 20 minutes

Facteur déclenchant :

  • Froid : sortie en extérieur, refroidissement général, contact avec l’eau ou une source froide
  • Autres : changement de température (passage dans un lieu climatisé), émotion, stress

3 phases successives
- Phase blanche syncopale : doigts d’aspect blanc, exsangue, avec limite très nette, accompagné d’une
abolition de la sensibilité (anesthésie au froid)
- Phase cyanique/asphyxique inconstante : aspect cyanosé, bleuté ou violacé, indolore
- Phase pseudo-érythermalgique inconstante : érythémateuse, souvent douloureuse
=> Seul la 1ère phase est indispensable au diagnostic de phénomène de Raynaud

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4
Q

Etiologie du syndrome de Raynaud : maladie de Raynaud ?

A

= Phénomène de Raynaud essentiel : 80 à 90% des cas

  • Prédominance féminine (4/1), début < 35-40 ans (pendant l’adolescence ++), antécédents familiaux
  • Des doigts ± orteils, nez, oreille, bilatéral et symétrique, épargne les pouces, à recrudescence hivernale
  • Capillaroscopie normale et recherche d’AAN négative (si réalisée)
  • Recul de > 2 ans sans apparition d’une autre cause
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5
Q

Etiologie du syndrome de Raynaud : phénomène de Raynaud secondaire ?

A
  • Début à tout âge
  • Asymétrique ou unilatérale, pouce parfois touché, recrudescence hivernale inconstante
  • Globalement plus sévère, avec des crises plus fréquentes et plus longues

Cause

  • β-bloquant ++ (par voie générale ou collyre)
  • Dérivés de l’ergot de seigle
  • Ciclosporine
  • Bromocriptine
  • Interféron
  • Inhibiteur de tyrosine-kinase
  • Cytotoxique : bléomycine, sels de platine
  • Vasoconstricteurs nasaux
  • Toxique : tabac, cannabis, cocaïne, amphétamines
  • Sclérodermie systémique ++ (95% des cas)
  • Connectivite mixte (70%), lupus (20%), syndrome de Goujerot-Sjögren (30%), myopathie inflammatoire primitive (30%)
  • Syndrome myéloprolifératif : maladie de Vaquez, thrombocytémie essentielle
  • Vascularite (rare) : maladie de Horton, Takayasu, cryoglobulinémie, cryofibrinogène
  • Artériopathie professionnelle ou de loisirs : syndrome du marteau hypothénar (unilatéral), maladie des vibrations, intoxication professionnelle (silice, arsenic, chlorure de polyvinyle)
  • Artérite digitale
  • Thromboangéite oblitérante de Buerger
  • Maladie athéromateuse
  • Syndrome du défilé thoraco-brachial
  • Syndrome du canal carpien
  • Cause rare : embolie distale, maladie des agglutinines froides, Ig monoclonale
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6
Q

Syndrome de Raynaud : signes évocateurs d’un phénomène de Raynaud secondaire ?

A
  • Survenue chez l’homme, apparition tardive > 40 ans
  • Caractère unilatérale, atteinte des pouces ou d’autres localisations (nez…)
  • Absence de phase blanche syncopale
  • Anomalie vasculaire : abolition d’un pouls, manœuvre d’Allen positive
  • Méga-capillaires visibles à l’œil nu à la racine de l’ongle
  • Troubles trophiques (actuels ou passés) : ulcération distale, cicatrices rétractiles pulpaires…
  • Déformation des doigts : doigts boudinés, sclérodactylie, télangiectasie
  • Signes cliniques généraux orientant vers une connectivite ou une maladie systémique
  • Palpation thyroïdienne anormale
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7
Q

Bilan étiologique d’un syndrome de Raynaud : clinique ?

A
  • Recherche des pouls périphériques aux 4 membres
  • Manœuvre d’Allen (compression des artères ulnaires ou radiales) : fonctionnalité de la circulation digitale, de
    l’arcade palmaire => recherche d’occlusion ulnaire ou radiale

Facteur étiologique ou favorisant :

  • Signe de Tinel et manœuvre de Phallen (canal carpien)
  • Palpation d’une côte cervicale (syndrome du défilé thoraco-brachial)…
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8
Q

Bilan étiologique d’un syndrome de Raynaud : examen complémentaire ?

A

=> Aucun examen complémentaire (ou capillaroscopie seule) en l’absence de signe évocateur d’une cause 2ndr

En l’absence d’orientation clinique
- Ac anti-nucléaires
- Capillaroscopie = normale en cas de maladie de Raynaud : recherche d’éléments orientant vers
une microangiopathie organique (méga-capillaire, raréfaction capillaire)

Selon le contexte clinique
- Caractérisation des Ac anti-nucléaires : anti-centromère, anti-topoisomérase 1 (anti-Scl70) dans la sclérodermie systémique, anti-RNP dans les connectivites mixtes…
- Evaluation des FdRCV : glycémie à jeun, bilan lipidique
- Bilan : VS, CRP, NFS, EPS, TSH
- En cas de nécrose digitale ou selon le contexte (syndrome sec, purpura vasculaire, hémolyse…) : recherche de cryoprotéine (cryoglobuline, agglutinine froide, rarement cryofibrinogène)
- Echo-Doppler des artères des membres supérieurs : en cas d’anomalie vasculaire à l’examen clinique ou de phénomène de Raynaud unilatéral ou FdR CV
- Si orientation vers un syndrome du défilé thoraco-brachial : Rx du rachis de face centré sur
C7 (recherche d’une apophysomégalie) et RP (recherche d’une côte cervicale)

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9
Q

Bilan étiologique d’un syndrome de Raynaud : conclusion ?

A
  • En cas de suspicion de phénomène de Raynaud secondaire sans anomalie retrouvée : consultation annuelle à la recherche d’apparition de signes de sclérodermie systémique ou autre connectivite
  • Le diagnostic de maladie de Raynaud nécessite un recul évolutif d’au moins 2 ans
  • Le phénomène de Raynaud peut précéder de plusieurs mois les 1er signes cliniques d’une pathologie
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10
Q

Syndrome de Raynaud :traitement ?

A
  • RHD : protection contre le froid et l’humidité (gants…), éviter les traumatismes répétés, sevrage tabagique

+ Traitement médicamenteux dans les formes sévères :

  • Inhibiteur calcique : nifédipine ou diltiazem
  • Dérivés nitrés en patch sur la pulpe des doigts
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11
Q

Causes particulières de syndrome de Raynaud : sclérodermie systémique ?

A

= Maladie auto-immune systémique rare, caractérisée par une dysfonction microcirculatoire et une fibrose cutanée progressive, pouvant atteindre les organes profonds
- FdR : solvants organiques, chlorure de vinyl monomérique, dérivés du pétrole, silice
- Ac anti-nucléaires dans 95% des cas
=> Syndrome de Raynaud dans > 90% des cas, généralement le 1er signe clinique

Sclérodermie systémique diffuse

  • Lésions de sclérose cutanée remontant au dessus des coudes et/ou des genoux
  • Atteinte possible d’organes : fibrose pulmonaire, atteinte myocardique, atteinte digestive (malabsorption, dénutrition majeure)
  • Souvent caractérisée par des Ac anti-topoisomérase 1 (anti-Scl70)
  • Associée à la présence d’Ac anti-ARN polymérase III : risque de crise rénale sclérodermique (déclenché par une corticothérapie), risque accru de cancer

Sclérodermie cutanée limitée

  • Fibrose cutanée limitée aux mains, ne dépassant pas les coudes
  • Ac anti-centromère souvent présents
  • Risque : HTAP (10% des cas)
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12
Q

Causes particulières de syndrome de Raynaud : cause professionnelle ?

A
  • Maladie des vibrations (marteaux-piqueurs, tronçonneuse, scie…) : unilatéral ou bilatéral
  • Syndrome du marteau hypoténar (traumatismes répétés au niveau de l’éminence hypothénar, avec risque d’anévrisme de l’artère ulnaire) : dysesthésie cubitale, phénomène de Raynaud asymétrique prédominant aux derniers doigts de la main dominante, risque d’ischémie digitale
    => Maladie professionnelle (n°39) si > 5 ans d’exposition
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13
Q

Causes particulières de syndrome de Raynaud : artériopathie des membres supérieurs ?

A

Athérome
- Localisation possible au membre supérieur, généralement peu ou pas symptomatique, avec phénomène de Raynaud seulement à un stade évolué

Thrombo-angéite de Buerger

  • Homme dans > 90% des cas, jeune < 40 ans, fumeur
  • Artériopathie distale des 4 membres: phénomène de Raynaud, ischémie digitale, claudication du pied ou du mollet, abolition des pouls, troubles trophiques aux MI
  • Consommation de tabac constante, souvent très importante, ou de cannabis, amphétamine ou cocaïne
  • Associé à des phlébites superficielles, manœuvre d’Allen pathologique
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14
Q

Causes particulières de syndrome de Raynaud : artérite digitale ?

A

= Maladie artérielle en rapport avec des FdRCV, sans élément suffisant pour porter le diagnostic de
thromboangéite oblitérante ou de maladie athéromateuse symptomatique

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15
Q

Acrocyanose : généralités ?

A

= anomalie vasculaire périphérique en rapport avec une microangiopathie fonctionnelle, bénigne : fréquent
- Favorisé par un IMC bas : très fréquente au cours de l’anorexie mentale ou chez le sujet âgé dénutri

DD

  • Phénomène de Raynaud : caractère paroxystique, avec phase blanche syncopale
  • Acrorhigose : sensation de froid des extrémités, sans signe clinique visible, souvent chez la femme jeune
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16
Q

Acrocyanose : manifestations ?

A

Trouble vasomoteur permanent : extrémités froides, oedématiées, de coloration érythrosique ou bleutée, voire violacée, s’effaçant à la vitropression

  • Majorée au cours des saisons froides, remplacée par une érythrose ou une érythrocyanose en été
  • Non douloureux
  • Complication : engelure, fissure cutanée, retard à la cicatrisation, mycose péri-unguéale
  • Diagnostic clinique : aucune exploration complémentaire
  • Capillaroscopie (si réalisée) : stase veinulo-capillaire avec anses capillaires dilatées, notamment à leur partie efférente

Fréquemment associé :

  • Livedo de stase déclive, prédominant aux membres inférieurs
  • Hyperhydrose des mains et des pieds
17
Q

Erythromélalgie/érythermalgie : généralités ?

A

Erythromélalgie (2ndr à un syndrome myéloprolifératif) ou érythermalgie (sans anomalie) = acrosyndrome paroxystique rare, secondaire à une vasodilatation microcirculatoire des extrémités
=> A différencier de l’acrocholose : sensation de chaleur des extrémités sans douleur

18
Q

Erythromélalgie/érythermalgie : clinique ?

A

Trouble vasomoteur paroxystique : déclenché par le chaud
- Critère majeur (obligatoire) : rougeur et douleur très intense, évoluant par crises
Critère mineur (≥ 2 critères) :
- Déclenchement au chaud ou à l’exercice
- Augmentation de chaleur locale
- Calmé par le froid ou le repos
- Sensible à l’aspirine

=> Bilan étiologique = NFS systématique : syndrome myéloprolifératif dans 50% des cas

19
Q

Erythromélalgie/érythermalgie : causes ?

A

Forme primitive
= Familiale (± anomalie génétique documentée) ou non (par neuropathie des petites fibres)
- Début précoce, volontiers bilatérale, symétrique et souvent très intense

Forme secondaire
1. Syndrome myéloprolifératif
= Erythromélalgie : complication micro-thrombotique, parfois révélatrice d’une maladie de Vaquez ou d’une thrombocytémie essentielle
- En cas de plaquettes élevées (thrombocytose > 400 G/L)
- Bonne réponse à l’aspirine à faible dose et/ou à la diminution de la thrombocytose par le traitement de fond

  1. Autre
    - Médicament vasodilatateur : inhibiteur calcique, bromocriptine
    - Lupus systémique
    - Hyperthyroïdie
20
Q

Engelure : généralités ?

A

= acrosyndrome vasculaire à composante trophique, accompagnée de lésions histologiques

21
Q

Engelure : clinique ?

A

= Lésions cutanées induites par le froid, siégeant préférentiellement sur les doigts ou les orteils, mais pouvant toucher toute zone cutanée exposée au froid
- Aspect variable : unique ou multiple, souvent asymétrique, pouvant prendre l’aspect de macule, papule, plaque ou nodule, de couleur rouge-violacée souvent accompagné de prurit, douleur et/ou brûlure
- Débutant 12 à 24h après l’exposition au froid, se résorbant en quelques semaines, parfois chronique
- Complication : ulcération, bulle hémorragique, infection
=> Diagnostic clinique

22
Q

Engelure : cause ?

A

Engelure idiopathique

  • Terrain : femme jeune
  • Zone exposée au froid : doigts, orteils
  • Guérison en quelques semaines, complication locale possible
  • TTT : protection contre le froid, topique (émollient, dermocorticoïde) voire vasodilatateur

Pseudo-engelure
A évoquer si : purpura, livédo, nécrose, hyperkératose
- Lupus engelure : lésion cutanée chronique de lupus
- Iatrogène : identique aux syndrome de Raynaud
- Cryoglobulinémie : lésion purpurique d’évolution ulcérée, nécrotique, hyperalgique
- Vascularite ou embols de cristaux de cholestérol

23
Q

Ischémie digitale permanente : généralités ?

A

Ischémie digitale permanente = acrosyndrome trophique, pouvant aller jusqu’à la nécrose digitale
- Beaucoup plus rare que les nécroses d’orteils (essentiellement d’origine athéromateuse)

24
Q

Ischémie digitale permanente : clinique ?

A
  • Acrosyndrome atypique : sévérité, durée prolongée, touchant un ou plusieurs doigts
  • Survenue secondaire de douleurs nocturnes et d’un aspect livédoïde

Anomalie sous-unguéale quasi-pathognomonique :

  • Stries hémorragiques sous-unguéales
  • Hémorragies sous-unguéales en flammèche

Troubles trophiques au stade ultime :

  • Ulcération pulpaire
  • Infarctus péri-unguéal
  • Gangrène pulpaire
  • Jusqu’à la nécrose digitale
25
Q

Ischémie digitale permanente : cause ?

A
  • Embolie (cardiaque ou artérielle) ou thrombose : tableau brutal initial
  • Vascularite ou vasculopathie : souvent précédé d’un phénomène de Raynaud préexistant

Connectivite

  • Sclérodermie systémique : 50% des cas, surtout dans les formes cutanées limitées
  • Syndrome de Goujerot-Sjögren : rare, sauf en cas de cryoglobulinémie associée
  • Lupus systémique
  • Myopathie inflammatoire primitive ± syndrome des anti-synthétases

Traumatique
- Syndrome du marteau hypothénar, maladie des vibrations

Thromboangéite oblitérante
= De Buerger : 30-50% des cas

Hématologique

  • Maladie de Vaquez ++
  • Thrombocytémie
  • Maladie des agglutinines froides
  • Syndrome d’hyperviscosité

Vascularite

  • Cryoglobulinémie
  • SAPL

Cause embolique

  • Athérosclérose : plaque d’athérome artérielle ulcérée ++
  • Anévrisme par défilé thoraco-brachial
  • Embolie d’origine cardiaque
  • Embols de cholestérol

Néoplasie
- Surtout digestif, pulmonaire ou ovarien

Iatrogène

  • Dérivé de l’ergot de seigle
  • Chimiothérapie : bléomycine, gemcitabine

Idiopathique
= 5% des cas

26
Q

Ischémie digitale permanente : bilan étiologique ?

A
  • NFS ± recherche de mutation JAK2 si contexte évocateur
  • Glycémie, bilan lipidique
  • CRP, fibrinogène
  • Electrophorèse des protéines
  • Cryoglobulinémie
  • Ac anti-nucléaires
  • Recherche de SAPL : anticoagulant circulant, Ac anticardiolipine, Ac anti-β2-glycoportéines
27
Q

Ischémie digitale permanente : traitement ?

A
  • Inhibiteurs calciques
  • Perfusion d’analogue de prostaglandine en hospitalisation : iloprost
  • Soins locaux : pansement gras