Les juges nationaux et le droit européen et international Flashcards

1
Q

[Introduction]

Quelle est la décision du Conseil d’État (CE) dans l’affaire Fédération française du transport de personnes sur réservation en 2019 ?

A

Le CE a partiellement annulé un décret en raison de l’absence de certaines mesures visant à assurer le respect de la liberté d’établissement (art. 49 TFUE) et a enjoint au Premier ministre de prendre un nouveau décret pour compléter le décret partiellement annulé dans un délai de 6 mois.

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2
Q

[Introduction]

Comment la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a-t-elle précisé la répartition des compétences juridictionnelles dans l’arrêt Berlusconi et Finivest en 2018 ?

A

La CJUE a établi qu’en cas de procédure administrative complexe impliquant des autorités administratives nationales et européennes, les actes préalables pris par les autorités nationales ne peuvent être contrôlés par une juridiction nationale mais peuvent être appréciés par la CJUE dans le cadre d’un recours en annulation contre la décision finale de l’institution de l’UE.

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3
Q

[Introduction]

Quelle première application a été faite par la CJUE de l’article 260 §3 TFUE dans l’arrêt Commission c/ Royaume de Belgique en 2019 ?

A

La CJUE a indiqué le montant d’une somme forfaitaire et/ou d’une astreinte adaptée aux circonstances à la charge de l’État pour garantir l’effectivité du recours en manquement sans attendre la non-exécution par l’État membre d’un premier arrêt en constatation de manquement.

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4
Q

[Introduction]

Selon la doctrine normativiste de Kelsen, comment sont organisées les normes ?

A

Les normes s’organisent dans une pyramide hiérarchique, fondée sur une norme fondamentale hypothétique, qui se concrétise en différentes normes de degré en degré jusqu’au niveau le plus immédiat.

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5
Q

[Introduction]

Comment la hiérarchie pyramidale des normes est-elle remise en question avec l’imbrication des ordres juridiques ?

A

La hiérarchie pyramidale est déstructurée au profit d’un réseau de normes ((François Ost et Michel Van de Kerchove, De la pyramide au réseau, 2002), ou d’un “modèle de Calder”, selon le président Vosskuhle, dont l’équilibre est assuré par l’appui mutuel des composantes les unes sur les autres.

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6
Q

[Introduction]

Quelle est la conséquence de l’application du principe de subsidiarité dans le droit administratif français face au droit européen ?

A

Le droit européen était réduit à quelques pans qui empruntaient largement à leurs homologues français, mais aujourd’hui, le droit européen est le résultat d’une harmonisation imposée par des organes supranationaux indépendants des États.

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7
Q

[Introduction]

Comment la Constitution française de 1958 s’inscrit-elle dans la voie moniste en matière de droit international ?

A

L’article 52 de la Constitution confère au Président de la République la responsabilité de la conduite des négociations internationales, et l’intervention du Parlement n’est pas nécessaire en dehors des cas prévus à l’article 53

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8
Q

[L’art. 55 C° garantit l’effectivité des principes du DI et du DUE en droit interne]

Quels sont les principaux changements apportés par l’art. 55 de la Constitution dans l’incorporation du DI et du DUE en droit interne ?

A
  • Art. 55 C° garantit effectivité des principes du DI et du DUE
  • Monisme juridique (art. 26 C°, al. 14 P46)
  • Primauté du DI sur les actes réglementaires (CE, 1952, Dame Kirkwood)
  • Primauté du DUE sur les lois (CE, 1989, Nicolo)
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9
Q

[L’art. 55 C° garantit l’effectivité des principes du DI et du DUE en droit interne]

Comment le CE a-t-il évolué dans sa reconnaissance de la primauté des traités sur les lois postérieures ?

A
  • Réticence initiale (CE, 1968, Synd. général des fabricants de semoule)
  • Influence de la décision IVG de 1975 du CC
  • Contrôle de la conventionnalité d’une loi postérieure à un traité (Cass, 1975, Soc des cafés J. Vabre ; CC, 1989, Election dans la 5ème circonscription du Val d’Oise)
  • Arrêt CE, 1989, Nicolo
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10
Q

[L’art. 55 C° garantit l’effectivité des principes du DI et du DUE en droit interne]

Quelles sont les conditions d’applicabilité des traités en droit interne selon l’art. 55 et comment le CE les contrôle-t-il ?

A
  • Ratification, publication, réciprocité
  • Contrôle de la régularité de la procédure de ratification (CE, 1998, SARL du parc d’activités de Blotzheim ; CE, Ass, 2003, Aggoun)
  • Contrôle du respect de la condition de réciprocité (CE, 2010, Ass, Mme Cheriet Benseghir)
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11
Q

[L’art. 55 C° garantit l’effectivité des principes du DI et du DUE en droit interne]

Quelle est la position du CE sur la primauté et l’effet direct du DUE en droit interne ?

A
  • Reconnaissance de la primauté des traités relatifs à l’UE (art. 55 C°), règlements (CE, 1990, Boisdet), directives (CE, Ass, 1992, SA Rothmans International France et SA Philip Morris France), et PGDUE (CE, 2001, Syndicat national de l’industrie pharmaceutique)
  • Pas de primauté pour la coutume (CE, 1997, Aquarone) et les PGDI (CE, 2000, Paulin)
  • Coopération loyale (art. 4§3 TUE) et interprétation conforme à une directive européenne (CE, 2003, Association L’Avenir de la langue française)
  • Effet direct des directives non transposées (CE, 2009, Mme Perreux)
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12
Q

[L’art. 55 C° garantit l’effectivité des principes du DI et du DUE en droit interne]

Quelle est la position du CE sur l’effet direct des traités et accords internationaux en droit interne ?

A
  • Moins manifeste que pour les directives
  • Stipulations directement invocables par les particuliers (CE, 2012, GISTI et FAPIL)
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13
Q

[Les principes du DI et DUE se sont progressivement diffusés dans le droit national, en raison de la qualité du dialogue entretenu avec les juridictions nationales]

Comment les juges nationaux contribuent-ils au respect et à l’approfondissement des garanties européennes ?

A
  • Dialogue avec juridictions nationales
  • Vérification et injonction pour faire cesser les violations (Exemple : CE, 2003, GISTI)
  • Interprétation loyale des critères du DUE et CEDH
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14
Q

[Les principes du DI et DUE se sont progressivement diffusés dans le droit national, en raison de la qualité du dialogue entretenu avec les juridictions nationales]

Comment l’art. 6§1 CEDH s’applique-t-il dans différents domaines juridiques ?

A
  • Sanctions prises par des AAI (Exemple : CE, Ass, 1999, Didier)
  • Fonctionnement des juridictions administratives (Exemple : CE, 1996, Maubleu)
  • Célérité de la justice (Exemple : CE, 2002, Garde des sceaux, justice c. Magiera)
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15
Q

[Les principes du DI et DUE se sont progressivement diffusés dans le droit national, en raison de la qualité du dialogue entretenu avec les juridictions nationales]

Quelles améliorations ont été apportées à la séparation des fonctions consultative et contentieuse du CE luxembourgeois et français suite à l’application rigoureuse de l’art. 6§1 et 13 CEDH ?

A
  • Décret de 2008 rendant obligatoire la pratique du déport
  • Interdiction aux juges d’accéder aux avis rendus sur les textes contestés devant eux
  • Ouverture de la possibilité de déposer une note en délibéré (Exemple : CEDH, 2001, Kress c. France ; CEDH, 2013, Marc Antoine c. France)
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16
Q

[Les principes du DI et DUE se sont progressivement diffusés dans le droit national, en raison de la qualité du dialogue entretenu avec les juridictions nationales]

Quelles sont les modifications apportées à la procédure du CC en matière de QPC ?

A
  • Procédure contradictoire
  • Audience publique
  • Déport des membres
  • Garanties nouvelles entourant la nomination (art. 13 C°)
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17
Q

[Les principes du DI et DUE se sont progressivement diffusés dans le droit national, en raison de la qualité du dialogue entretenu avec les juridictions nationales]

Comment la notion de bien au sens de l’art. 1er du premier protocole de la CEDH a-t-elle évolué ?

A
  • Couvre les créances constituées (Exemple : CEDH, 1994, Raffineries grecques Stran c/ Grèce)
  • Couvre les créances non constituées mais permettant une “espérance légitime” (Exemple : CEDH, 2005, Draon c/ France)
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18
Q

[Les principes du DI et DUE se sont progressivement diffusés dans le droit national, en raison de la qualité du dialogue entretenu avec les juridictions nationales]

Comment le DUE a-t-il renouvelé les conditions d’engagement de la responsabilité de l’Etat du fait des lois et des décisions de justice ?

A
  • Responsabilité de l’Etat pour dispositions législatives contraires aux objectifs d’une directive européenne (Exemple : CE, 1992, Société Rothmans International et Société Philip Morris)
  • Responsabilité sans faute de l’Etat pour méconnaissance des engagements internationaux et européens (Exemple : CE, 2007, Gardedieu)
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19
Q

[Les principes du DI et DUE se sont progressivement diffusés dans le droit national, en raison de la qualité du dialogue entretenu avec les juridictions nationales]

Comment les juges nationaux et européens entretiennent-ils un dialogue de qualité ?

A
  • Respect des conditions strictes pour maintenir une norme contraire au droit de l’Union (Exemple : CJUE, 2012, Inter environnement Wallonie)
  • Modération des juges européens dans l’exécution de leurs arrêts
  • Réexamen des décisions de justice nationales seulement dans des circonstances exceptionnelles et pour réaliser la “restitutio in integrum”
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20
Q

[Dans l’articulation du DI et du droit européen, le principe de subsidiarité et la marge d’appréciation reconnue aux Etats-membres constituent un facteur de coordination]

Quels sont les pouvoirs du juge administratif (JA) sur la norme européenne et quelle est la jurisprudence emblématique sur ce sujet ?

A
  • Pouvoirs limités
  • Ne peut prononcer l’invalidité
  • CJCE, 1987, Fotofrost
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21
Q

[Dans l’articulation du DI et du droit européen, le principe de subsidiarité et la marge d’appréciation reconnue aux Etats-membres constituent un facteur de coordination]

Quels sont les principes généraux du droit de l’Union européenne (PGDUE) dégagés par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et quelle jurisprudence en est à l’origine ?

A
  • Traditions constitutionnelles communes aux États membres
  • CJCE, 1970, Internationale Handelsgesellschaft
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22
Q

[Dans l’articulation du DI et du droit européen, le principe de subsidiarité et la marge d’appréciation reconnue aux Etats-membres constituent un facteur de coordination]

Comment la CJUE veille-t-elle à l’autorité des normes constitutionnelles nationales ?

A
  • Respect des structures fondamentales politiques et constitutionnelles
  • Exemple : CJCE, 2004, Omega Spielhallen
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23
Q

[Dans l’articulation du DI et du droit européen, le principe de subsidiarité et la marge d’appréciation reconnue aux Etats-membres constituent un facteur de coordination]

Qu’est-ce que le principe de subsidiarité et comment est-il appliqué par la CJUE ?

A
  • Art. 5$3 TUE
  • Autorité centrale n’exécute que les tâches ne pouvant être accomplies de manière pertinente à un échelon inférieur
  • Exemple : CJUE, 2014, M. et Mme Leone
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24
Q

[Dans l’articulation du DI et du droit européen, le principe de subsidiarité et la marge d’appréciation reconnue aux Etats-membres constituent un facteur de coordination]

Comment le Conseil d’État (CE) a-t-il récemment jugé une loi prévoyant une bonification des droits à pension pour les femmes ayant élevé 3 enfants ?

A
  • Justifié par un objectif légitime de politique sociale
  • CE, Ass, 2015, M. Quintanel
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25
Q

[Dans l’articulation du DI et du droit européen, le principe de subsidiarité et la marge d’appréciation reconnue aux Etats-membres constituent un facteur de coordination]

Qu’est-ce que le système d’alerte précoce instauré par le traité de Lisbonne ?

A
  • Contrôle par les Parlements nationaux du respect du principe de subsidiarité par les institutions de l’UE
  • Art. 88 6 C°
26
Q

[Dans l’articulation du DI et du droit européen, le principe de subsidiarité et la marge d’appréciation reconnue aux Etats-membres constituent un facteur de coordination]

Qu’est-ce que le principe d’autonomie procédurale et comment est-il appliqué par la CJCE ?

A
  • Chaque État membre désigne la juridiction compétente et qualifie les droits découlant du droit européen selon les critères du droit interne
  • Exemple : CJCE, 1976, Rewe
27
Q

[Dans l’articulation du DI et du droit européen, le principe de subsidiarité et la marge d’appréciation reconnue aux Etats-membres constituent un facteur de coordination]

Qu’est-ce que la marge d’appréciation reconnue aux États membres par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) ?

A
  • Latitude pour adopter des mesures de restriction en fonction des intérêts en cause et des droits protégés
  • Exemple : CEDH, 2007, Evans c/ RU
28
Q

[La tension née de la confrontation des normes européennes et des normes constitutionnelles nationales a été progressivement dépassée]

Comment le Conseil constitutionnel (CC) et le Conseil d’État (CE) ont-ils surmonté la tension entre la primauté des normes constitutionnelles (art. 54 C°) et la primauté du droit de l’Union européenne (DUE) ?

A
  • Contrôle de conformité limité aux dispositions incompatibles avec l’identité constitutionnelle de la France (CC, 2006, loi relative au droit d’auteur ; QPC, 2010, Kamel D)
  • Recherche d’un principe similaire dans le DUE et contrôle de la conformité de la directive à ce principe (CE, 2007, Arcelor)
  • Contrôle indirect des directives par rapport à une convention internationale (CE, 2012, Sté Air Algérie)
29
Q

[La tension née de la confrontation des normes européennes et des normes constitutionnelles nationales a été progressivement dépassée]

Comment le CC distingue-t-il les compétences lors du contrôle de la conformité d’un traité à la Constitution (art. 54 C°) ?

A
  • Compétence exclusive de l’UE : vérifier que les stipulations ne remettent pas en cause un principe inhérent à l’identité constitutionnelle de la France (CC, 2017, CETA)
  • Compétence partagée avec les États membres (EM) ou compétence exclusive des EM
30
Q

[La tension née de la confrontation des normes européennes et des normes constitutionnelles nationales a été progressivement dépassée]

Quel rôle joue la question préjudicielle (QP) dans l’articulation entre le droit français et le DUE ?

A
  • Accélération de l’interprétation des règles constitutionnelles à la lumière du droit européen (CC, 2010, Jeux d’argent et de hasard en ligne)
  • Possibilité pour les juges français de poser une QP à la CJUE à tout moment (CE, 2010, Rujovic ; CJUE, 2010, Melki et Abdeli)
  • Renvoi d’une QP à la CJUE en cas de difficulté sérieuse d’interprétation (CE, Ass, 2016, M. Jacob)
31
Q

[La tension née de la confrontation des normes européennes et des normes constitutionnelles nationales a été progressivement dépassée]

Quelle conséquence peut entraîner la jurisprudence en matière d’égalité entre sociétés nationales et européennes ?

A

Discrimination à rebours contraire au principe constitutionnel d’égalité si la CJ reconnaît qu’une directive ne s’applique pas entre sociétés nationales mais seulement entre sociétés nationales et européennes

32
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Quelle influence l’UE exerce-t-elle sur la souveraineté nationale et comment la France y réagit-elle ?

A
  • Ordre juridique propre (CJCE, 1964, Costa c/ ENEL)
  • Recours croissant à des procédures de décision à la majorité qualifiée
  • Art. 88-1 C° permettant la pleine participation de la France à la construction européenne
33
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Comment l’art. 54 C° s’articule-t-il avec le principe de souveraineté nationale ?

A
  • Primauté des normes constitutionnelles sur le droit international
  • Alourdissement de la procédure de ratification d’un traité européen
  • Révisions constitutionnelles pour surmonter les difficultés d’ordre constitutionnel
34
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Quel est l’impact du contrôle de conventionnalité par voie d’exception sur la constitutionnalité ?

A
  • Contrôle indirect de constitutionnalité (Petit, Frier)
  • Contrevient à l’esprit de l’art. 10 de la loi des 16 et 24 août 1790
35
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Comment l’UE réagit-elle face aux atteintes aux droits et principes fondamentaux par un État membre ?

A
  • Art. 7 TUE : procédure particulière
  • Volet préventif et volet punitif
  • Suspension des droits de l’EM tenant du traité (jamais utilisée)
36
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Quels sont les exemples de divergences entre juridictions nationales suprêmes et les cours européennes ?

A
  • CJUE, 2013, Melloni
  • CJUE, 2016, Tele2 Sverige
  • CE, 2001, Entreprise Freymuth
37
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Comment le Conseil d’État aborde-t-il la question de la primauté de la norme constitutionnelle ?

A
  • Contrôle de conventionalité limité aux règles de fond
  • Exclusion des règles procédurales définies par la Constitution (CE, 2015, M. Allenbach et autres)
38
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Qu’est-ce que la jurisprudence Solange I et Solange II ?

A
  • Solange I (1974) : contrôle des actes juridiques communautaires à l’aune des DF allemands
  • Solange II (1986) : suspension du contrôle tant que protection des DF équivalente dans l’ordre juridique communautaire
39
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Comment une cour suprême nationale peut-elle réagir face à un arrêt de chambre de la CEDH ?

A
  • Ne pas se conformer à l’arrêt
  • Inviter les autorités nationales à saisir la Grande chambre (art. 43 CEDH)
40
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Quel est l’exemple d’une condamnation de la France pour manquement en raison de l’inaction d’une juridiction nationale ?

A
  • CJUE, 2018, Commission c/ France
  • Conseil d’État n’a pas posé de question préjudicielle en interprétation
41
Q

[Alors que le principe de souveraineté nationale perd de sa vigueur, les divergences d’appréciation entre les juridictions nationales suprêmes et les cours européennes restent nombreuses]

Comment les Parlements nationaux en Europe peuvent-ils défier l’autorité du droit européen ?

A
  • Révisions constitutionnelles (ex : Hongrie, 2011)
  • Refus de modifier la législation nationale malgré condamnations (ex : RU, CEDH, 2005, Hirst c/ RU ; CEDH, 2015, McHugh et autres c/ RU).
42
Q

[La globalisation des échanges et l’intégration croissante des économies créent des situations asymétriques conduisant à une sorte de déterritorialisation du droit]

Qu’est-ce que la globalisation du droit selon J-B Auby et quels sont les facteurs qui y contribuent?

A
  • Nouveaux pôles de normativité, nationaux et internationaux
  • Interdépendance croissante entre ces pôles
  • Facteurs : régulation économique et financière, lutte contre le réchauffement climatique, protection des droits de l’homme, lutte contre le terrorisme, réseaux numériques, mobilité accrue des personnes
43
Q

[La globalisation des échanges et l’intégration croissante des économies créent des situations asymétriques conduisant à une sorte de déterritorialisation du droit]

Comment le droit comparé peut-il aider à aborder le pluralisme juridique et la globalisation du droit?

A
  • Fonction critique (O. Pfersmann)
  • Utile dans domaines fortement internationalisés (droit bancaire, droit de la concurrence)
  • Crée des solidarités transfrontalières sans porter atteinte à la souveraineté des États
  • Auxiliaire de la souveraineté et de l’applicabilité territoriale du droit
44
Q

[La globalisation des échanges et l’intégration croissante des économies créent des situations asymétriques conduisant à une sorte de déterritorialisation du droit]

Qu’est-ce que l’extraterritorialité du droit et comment peut-elle contribuer à la protection des droits au niveau mondial?

A
  • Application du droit d’un État au-delà de ses frontières
  • Permet une meilleure protection de certains droits et prise en compte des “objectifs monumentaux” (Frison-Roche)
  • Exemple : protection de la vie privée à l’ère numérique (CJUE, 2014, Google Spain)
45
Q

[La globalisation des échanges et l’intégration croissante des économies créent des situations asymétriques conduisant à une sorte de déterritorialisation du droit]

Quels sont les enjeux et les limites de l’extraterritorialité du droit, notamment dans le cas des États-Unis?

A
  • Législation extraterritoriale américaine condamnant personnes étrangères pour actes commis à l’étranger (rattachement au territoire américain)
  • Critère de rattachement : CPJI, 1927, Lotus
  • Permet la réalisation d’objectifs nationaux de dimension mondiale (ex : lutte contre le terrorisme, affaire BNP-Paribas)
  • Limites : risque d’abus, réponse timide de l’UE (ex : protection de la vie privée)
46
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Qu’est-ce que le dialogue institutionnalisé entre les juges et comment fonctionne-t-il?

A
  • Apparu dans les conclusions de l’arrêt Cohn Bendit
  • Procédure des Questions Préjudicielles (QP) selon l’article 267 TFUE
  • Exemple: CE posant des QP à la CJUE (CE, 2017, Mme Chupin et autres)
47
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Quelle est la théorie de “l’acte clair” et comment est-elle encadrée?

A
  • Théorie admise par la CJCE (1982, CILFIT)
  • Permet un recours raisonné à la technique des QP
  • Responsabilité de l’État en cas de méconnaissance du DUE (CE, 2008, Gestas)
48
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Comment fonctionne le Protocole 16 CEDH et quelle est son utilité?

A
  • Saisine des Cours suprêmes nationales pour demandes d’avis consultatif
  • Portée non contraignante, effet analogue aux éléments interprétatifs
49
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Qu’est-ce que le dialogue vertical et comment s’engage-t-il?

A
  • Dialogue loyal entre autorités nationales en cas de divergence d’appréciation
  • Exemple: décision Aranyosi (CJUE, 2016, Aranyosi Caldararu) pour concilier primauté du DUE et protection des DF
50
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Comment s’exprime la volonté de mise en conformité du droit national au DUE par le juge administratif?

A

Exemple: saisine du CC pour abroger une loi française (CE, 2015, Sté Métro Holding France)

51
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Quelle est la coopération horizontale entre les cours européennes?

A
  • Protection croissante des DF (CJCE, 2002, Limburgse Vinyl Maatschappij)
  • Présomption de protection équivalente (CEDH, 2005, Bosphorus Airways c/ Irlande)
52
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Comment se manifeste le dialogue horizontal entre les cours nationales?

A
  • Référence à la JP d’autres juridictions nationales (CE Ass., 2014, Mme Lambert)
  • Exemple: référence à la CS des EUA (CE Ass., 2016, Fédération départementale de la libre pensée de Vendée)
53
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Quelle est l’importance de l’Association internationale des hautes juridictions administratives (AIHJA)?

A
  • Participation à l’élaboration d’un droit global
  • Encouragement du dialogue entre juridictions
54
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Quelle est l’utilité des services dédiés à la recherche comparative dans les juridictions nationales?

A
  • Favoriser l’échange d’informations et le dialogue entre juridictions
  • Exemple: CRDJ en France
55
Q

[Le dialogue institutionnalisé des juridictions ainsi que leur « dialogue sans parole » (Olivier Dutheillet de Lamothe) doivent être mobilisés à des fins de mise en cohérence des ordres juridiques]

Quelles sont les mesures pour renforcer le dialogue entre les juridictions nationales?

A
  • Formation des juges nationaux au droit comparé
  • Traduction des décisions dans un nombre significatif de langues
  • Exemple: CE proposant une sélection de décisions traduites en 5 langues
56
Q

[En parallèle, l’extraterritorialité et la comparaison des droits doivent s’inscrire dans un cadre régulé par les États]

Quelles sont les réserves prévues par le TFUE relatives à la libre circulation des personnes et comment illustrent-elles la possibilité des systèmes juridiques à poser des limites à l’interpénétration des droits?

A
  • Réserves d’ordre public, de sécurité publique et de santé publique (art. 45 § 3 du TFUE)
  • Limites à l’interpénétration des droits en préservant les fonctions régulatrices des États
  • Illustration : CE, 2016, Fosmax, annulation d’une sentence arbitrale ne respectant pas les règles impératives du droit public français
57
Q

[En parallèle, l’extraterritorialité et la comparaison des droits doivent s’inscrire dans un cadre régulé par les États]

Comment l’art. 54 C° limite-t-il la saisine du CC pour l’examen des traités et quelles en sont les conséquences?

A
  • Pas d’automaticité de la saisine du CC
  • Ratification possible d’un traité non “breveté” par le CC
  • 14 saisines sur le fondement de l’art. 54 C° depuis 1970
  • Difficulté à prendre en compte le droit dérivé intéressant la souveraineté nationale
58
Q

[En parallèle, l’extraterritorialité et la comparaison des droits doivent s’inscrire dans un cadre régulé par les États]

Quelles solutions sont proposées pour pallier les difficultés liées à la saisine du CC pour les traités importants?

A
  • Saisine obligatoire du CC pour les traités mentionnés à l’art. 53 C°
  • Contrôle de constitutionnalité des normes dérivées
59
Q

[En parallèle, l’extraterritorialité et la comparaison des droits doivent s’inscrire dans un cadre régulé par les États]

Quel est le point de vue d’E. Picard sur la décision IVG et ses conséquences?

A
  • Opportunité ne justifie pas renversement de la décision IVG
  • Mérites du contrôle de conventionnalité par les juges ordinaires
  • CC pourrait être contredit par juges ordinaires (art. 62 C° et art. 55 C°)
  • Abandon partiel de la JP IVG pour des raisons de logique juridique
60
Q

[En parallèle, l’extraterritorialité et la comparaison des droits doivent s’inscrire dans un cadre régulé par les États]

Pourquoi la différence de nature entre contrôle de constitutionnalité et contrôle de conventionnalité n’est plus valable selon E. Picard?

A
  • Condition de réciprocité non applicable pour les conventions protégeant la vie humaine (art. 60§5 CVDT 1969)
  • Exemple : CEDH, 1978, Irlande c/ RU
  • Al. 14 du P46 et règle Pacta sunt servanda (CC, 1992, Traité sur l’UE)
  • Articles 88 1 à 88-3 C° constitutionnalisent les traités européens et les actes dérivés
61
Q

[En parallèle, l’extraterritorialité et la comparaison des droits doivent s’inscrire dans un cadre régulé par les États]

Quel est un exemple d’évolution du CC en matière de contrôle de constitutionnalité liée aux traités européens?

A
  • CC, 1998, LO déterminant les conditions d’application de l’art. 88-3 C°
  • Examen de la constitutionnalité de la LO relative au droit de vote des citoyens européens aux élections municipales