La confiance des citoyens dans l'administration Flashcards
Actualité
Quelles modifications prévoit le projet de loi constitutionnelle présenté en 2019 concernant le référendum législatif et le RIP ?
Ce projet prévoit l’élargissement du champ du référendum législatif (art. 11 C°) aux questions d’organisation des pouvoirs publics territoriaux et de société. Il rénove également le RIP en l’ouvrant également à ces sujets, en abaissant le seuil à un dixième de parlementaires et 1M d’électeurs, et en permettant aux citoyens d’initier une proposition de loi.
Actualité
Quel rôle envisage le Conseil d’État pour le Conseil constitutionnel dans ce projet de loi constitutionnelle ?
Le Conseil d’État propose que le Conseil constitutionnel se voit confier une procédure de filtrage pour écarter les propositions hors du champ de l’article 11 de la Constitution.
Actualité
Quelle évolution est prévue pour le CESE selon ce projet de loi constitutionnelle ?
Selon ce projet, le CESE deviendrait le Conseil de la participation citoyenne (art. 69 C°). Il serait en charge d’organiser les conventions publiques et des conventions de citoyens tirés au sort. La consultation de ce Conseil sur les projets de loi économiques, sociaux ou environnementaux deviendrait une obligation constitutionnelle.
Actualité
Quel a été le sujet de la Convention citoyenne qui s’est achevée le 2 avril 2023 ?
Cette Convention citoyenne était consacrée à la fin de vie. Elle a été chargée de répondre à la question de savoir si le cadre d’accompagnement de la fin de vie était adapté ou si des changements devaient être apportés.
Actualité
Quelle conclusion majeure a été tirée par cette Convention citoyenne sur la fin de vie ?
Cette Convention s’est majoritairement prononcée pour une évolution du droit vers une aide active à mourir. Elle a jugé insuffisant le cadre légal actuel, en particulier la loi Clayes-Leonetti de 2016, notamment concernant la pratique de la sédation profonde et continue.
Définitions
Comment Jean Picq (1994) définit-il l’Etat ?
L’Etat est à la fois le « dépositaire de la souveraineté, (l’) instrument du pouvoir politique (et le) porte-parole de l’intérêt général » (Jean PICQ, L’État en France : servir une nation ouverte sur le monde, La doc. française, 1994, p. 15)
Définitions
Comment le terme “citoyens” a-t-il évolué dans le langage administratif français ?
Auparavant, les citoyens étaient désignés comme “administrés”, puis comme “usagers” (décret de 1983). Le terme “citoyens” est utilisé depuis la loi DCRA du 12 avril 2000, marquant une proximité croissante entre l’administration et ceux qu’elle régit.
Définition
Quelle est la définition matérielle de l’administration publique ?
Matériellement, l’administration publique est l’activité des personnes morales de droit public ou privé étroitement liées à celles-ci, remplissant une mission de service public, en dehors des fonctions législatives et juridictionnelles.
Définition
Quelle est la définition organique de l’administration publique ?
Organiquement, l’administration publique concerne l’ensemble des organes assurant la fonction administrative, qui, au sein des personnes publiques, relèvent du pouvoir exécutif.
Définition
Quels sont les trois principes qui assurent la confiance du citoyen dans l’administration en démocratie selon le texte ?
Ces principes sont la séparation des pouvoirs et l’indépendance de l’autorité judiciaire (art. 66 C°), la soumission de l’administration au pouvoir politique (art. 20 C°) et la reddition des comptes (art. 15 DDHC).
Définition
Quelle spécificité du modèle français est mentionnée dans le texte pour garantir le dévouement de la fonction publique à l’intérêt général ?
La spécificité du modèle français repose sur le recrutement par concours et la protection offerte par le statut général de la fonction publique.
Problématisation
Pourquoi la mise en relation de la citoyenneté et de l’administration peut-elle paraître paradoxale ?
L’appartenance à la Nation et au souverain, dont procède l’administration, est manifestée par la citoyenneté. Cependant, l’administration entretient avec les citoyens une relation asymétrique nécessaire à l’existence de la souveraineté nationale, exigeant que le citoyen se soumette à l’unilatéralité de l’acte administratif.
Problématisation
Qu’est-ce que la “citoyenneté administrative” selon la thèse de Gilles Dumont ?
La “citoyenneté administrative” interroge la tradition française de centralité de l’État dans la vie sociale et vise à rapprocher l’administration des citoyens et à mieux les associer à l’élaboration des décisions publiques.
Problématisation
Comment la participation citoyenne est-elle définie dans le texte ?
La participation citoyenne englobe toutes les démarches formelles permettant aux citoyens de contribuer aux choix de la société, au-delà des règles habituelles de la vie politique institutionnelle (élections). Elle peut aller d’une simple consultation à des procédures plus contraignantes pour les pouvoirs publics (référendum décisionnel local).
Problématisation
Quels sont les trois objectifs de la participation citoyenne selon le texte ?
Les objectifs sont d’ordre managérial (rendre l’action publique plus efficace), social (renforcer le lien social) et politique (favoriser la démocratisation des décisions publiques pour faciliter leur acceptation).
Problématisation
Que traduit l’essor de la participation, si l’on se réfère à Hauriou ?
L’essor de la participation traduit l’émergence d’une « administration délibérative / consultative » (Précis de droit administratif, Hauriou, 1919).
Problématisation
Quelle est la tension identifiée dans le texte concernant la “modernisation” du droit public ?
La tension identifiée est que la “modernisation” du droit public peut simplement être un “toilettage” de surface (professeur Philippe Lauvaux à propos de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 dite de modernisation de nos institutions), ou alors engendrer de nouvelles difficultés, comme la complexification du partage de compétences entre les territoires, l’allongement des procédures de consultation, ou encore l’éloignement de certains publics des outils numériques. Elle interroge également la capacité de l’administration à défendre efficacement l’intérêt général face aux revendications individuelles.
Plan
Première partie
I. L’émergence de la nécessité d’une relation de confiance entre le citoyen et l’administration s’est traduite par un double mouvement de transparence administrative et d’association au processus décisionnel
A. L’administration s’est traditionnellement construite en surplomb des administrés autour de sa mission de défense de l’intérêt général
1/ La relation entre les citoyens et l’administration est classiquement caractérisée par son asymétrie
2/ Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
B. Le mouvement de transparence administrative et d’association du public au processus décisionnel a mis en place les conditions d’une confiance renouvelée des citoyens envers l’administration
1/ L’administration exprime un souci renforcé de transparence et d’amélioration de la qualité de ses relations avec les citoyens
2/ Le niveau de la prise de décision a été rapproché du public
La relation entre les citoyens et l’administration est classiquement caractérisée par son asymétrie
Quel terme a été utilisé par J. Chevallier pour décrire le droit administratif, et pourquoi ?
J. Chevallier a décrit le droit administratif comme un “droit de privilège”, car il était conçu pour préserver les prérogatives de l’administration.
La relation entre les citoyens et l’administration est classiquement caractérisée par son asymétrie
Comment le caractère exécutoire des décisions de l’administration est-il décrit et quelle est l’exception à cette règle selon l’article 28 du statut général des fonctionnaires ?
Il est décrit comme une “règle fondamentale du droit public” (CE, 1982, Huglo). L’exception est dans les cas où l’exécution serait manifestement illégale ou nuirait à un intérêt public.
La relation entre les citoyens et l’administration est classiquement caractérisée par son asymétrie
Que signifie l’idée qu’“aucun droit n’est maintenu en réglementation” et comment a-t-elle été établie ?
Cela signifie que l’administration peut adapter unilatéralement son action en fonction des besoins du service, sans avoir besoin du consentement des administrés (CE, 1961, Vannier).
La relation entre les citoyens et l’administration est classiquement caractérisée par son asymétrie
Pourquoi l’administration peut-elle exécuter ses décisions de manière forcée en cas d’urgence, sans recours à l’autorité judiciaire ?
Parce que l’administration doit agir rapidement en cas d’urgence, comme l’a illustré ccl Romieu : “quand la maison brûle, on ne va pas demander au juge l’autorisation d’y envoyer les pompiers” (TC, 1902, Sté immobilière de Saint Just).
La relation entre les citoyens et l’administration est classiquement caractérisée par son asymétrie
Quelles sont les limites posées par le Droit Public à l’association des personnes privées à l’édiction de décisions publiques par voie contractuelle ?
Cette association ne peut concerner des missions de police (CE, 1932, Ville de Castelnaudary) ou l’organisation du Service Public (CE, 1961, Barbaro). De plus, les personnes publiques disposent d’un pouvoir de modification unilatérale du contrat (CE, 1910, Cie générale française des tramways) ou de résiliation unilatérale (CE, 1957, Distillerie de Magnac Laval).
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Quelle loi a consacré le Conseil d’Etat comme juridiction à part entière, et quel principe a été abandonné à cette occasion ?
La loi du 24 mai 1872 a consacré le Conseil d’Etat comme juridiction à part entière, exerçant la justice déléguée. Ceci a entraîné l’abandon de la théorie du ministre-juge (CE, 1889, Cadot).
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Quelle citation du conseiller Henrion de Pansey illustre la particularité du jugement de l’administration par rapport au droit commun ?
“Juger l’administration, c’est encore administrer”.
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Quel régime permet à l’administration de prendre des mesures discrétionnaires en réponse à une situation grave et exceptionnelle ?
Le régime de « légalité aménagée ». Il autorise notamment la suspension de l’obligation légale de communication de son dossier au fonctionnaire (CE, 1918, Heyriès) ou l’expulsion des filles publiques de la rade de Toulon (CE, 1919, Dames Dol et Laurent).
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Quels sont les différents régimes d’exception (articles de la Constitution, jurisprudence, loi) ?
Les régimes d’exception comprennent les “circonstances exceptionnelles”, l’état de siège (art. 36 C°), les pleins pouvoirs (art. 16 C°), contrôlés par le Conseil Constitutionnel après 60 jours depuis la révision constitutionnelle de 2008, et l’état d’urgence (loi de 1955), dont le décret est soumis à l’appréciation du juge (CE, 2006, Rolin).
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Quel type de faute a longtemps été requis pour engager la responsabilité de l’administration, et quelles exceptions actuelles existent encore à ce principe?
La faute lourde a longtemps été requise pour engager la responsabilité de l’administration (CE, 1905, Tomaso Grecco). Des exceptions existent encore aujourd’hui pour les activités de contrôle du préfet sur les actes des Collectivités Territoriales (CE, 2000, Cne de Saint Florent) et en matière d’intervention militaire (CE, 2010, Sté Touax).
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Quelle est la citation du décret de 1852 renforçant les pouvoirs des préfets et quels ont été les impacts de la loi de décentralisation Deferre du 2 mars 1982 ?
Le décret de 1852 énonce “On peut gouverner de loin mais on n’administre bien que de près”, soulignant l’importance d’une administration locale. La loi Deferre de 1982 a accentué cette proximité en décentralisant davantage le pouvoir, conduisant à la montée en puissance des métropoles, comme le prévoyait la loi MAPTAM.
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Quelles sont les caractéristiques de l’administration qui ont contribué à renforcer la confiance des citoyens ?
La confiance en l’administration a été renforcée par un recrutement par concours, un statut protecteur pour les agents garantissant une fonction publique dédiée à l’intérêt général, ainsi que par des principes tels que la neutralité de l’administration et l’égalité dans l’accès au service public.
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Quels sont les éléments clés du principe de non-rétroactivité des lois et des actes administratifs et comment ce principe est-il encadré par le Conseil Constitutionnel ?
Les lois et actes administratifs publiés au Journal Officiel de la République Française entrent en vigueur à la date qu’ils fixent, ou, à défaut, le lendemain de leur publication (art. 1er C. Civ), et ils n’ont pas d’effet rétroactif (art. 2 C. Civ). Bien que le principe de non-rétroactivité des lois n’ait pas de valeur constitutionnelle en dehors de la matière pénale, le Conseil Constitutionnel encadre très strictement la rétroactivité des lois, exigeant un “motif d’intérêt général suffisant” (CC, LFSS 1999).
Le maillage territorial et les caractères structurants de l’action publique n’ont pas permis de remettre en cause le caractère surplombant de l’administration, qui se fait d’autant plus sentir avec l’émergence de la figure du citoyen
Comment le principe de sécurité juridique a-t-il été consacré et quels sont les moyens de garantir la stabilité du droit ?
Le Conseil d’État a qualifié la sécurité juridique de principe général du droit dans la décision Sté KPMG en 2006, soulignant l’importance de l’adoption de mesures transitoires pour éviter des ruptures juridiques brutales. Ces mesures peuvent consister à différer l’entrée en vigueur des règles édictées ou à énoncer des règles particulières régissant la transition entre l’ancienne et la nouvelle réglementation.