L'Etat et l'allocation des ressources - Breal Flashcards
La garantie des droits de propriété et des contrats
La « main invisible » ne conduit pas spontanément à une allocation optimale des ressources ⇒ intervention de l’état contre les défaillances du marché
▪ Marché nécessite règles institutionnelles pour fonctionner :
∙ Développement des échanges - nationaux et internationaux
∙North : rôle central des institutions : contraintes humaines qui structurent les interactions par des règles formelles et des contraintes informelles
↳ Mauvaise institution ⇒ ↗︎Coûts de transaction ⇒ ↘︎Echanges
∙ Contrats ⇒ Tribunaux indépendants, pour trancher un différend selon la loi
▪ Le doit de propriété est un préalable au développement des échanges :
∙ de Soto : Inexistence des droits de propriétés bien définis ⇒ Pauvreté + Sous-développement (80% de la population mondiale ne dispose pas du droit de propriété sur des les biens détenus - « capital mort »)
La protection de la concurrence
▪ La concurrence doit être préservée pour une allocation optimale des ressources :
∙ Néoclassique : concurrence permet une meilleure allocation des ressources dans les règles de la CPP
↳ Concurrence ⇒ Innovation + ↘︎Prix ⇒ Produits peu chers et adaptés aux besoins
∙ Monopole ou oligopole ⇒ Entreprises à pouvoir de marché ⇒ ↗︎Prix ⇒ Situation sous-optimale : perte de production (donc perte de bien-être) + transfert du consommateur au producteur
▪ La protection de la concurrence par l’Etat :
∙ Fonctionnement concurrentiel assuré par l’Etat : contrôle des concentrations + sanction des positions dominantes (condamnation Microsoft 2004) + contrôle des ententes entre entreprises
∙ Sanctions ou contrôle difficile, car nécessite la preuve de l’entente ou de la pratique anti-concurentielle
Les défaillances du marché par les monopoles naturels
▪ Défaillance des marchés : équilibre du marché ⇏ allocation optimale des ressources (défaillance arrive dans 3 cas : monopoles naturels, externalités, bien collectifs) - cas du monopole naturel là
▪ Le monopole naturel s’explique par la taille du marché d’un certain bien + par des raisons techniques :
∙ La structure de marche naturelle avec des rendements d’échelle croissants est le monopole
↳ Barrières à l’entrée ⇒ ø concurrence
∙ Monopole néfaste (production insuffisante, prix excessif) mais monopole naturel optimal (production efficace, i.e moins chère)
↳ Echec CPP (coût marginal < coût moyen) ⇒ Production à perte ⇒ Intervention de l’Etat
▪ L’Etat doit nécessairement réglementer les monopoles naturels :
∙ L’économie ne doit pas être captée par le monopole sous forme de rente (surprofit)
∙ Réglementations possibles : ↘︎Prix (jusqu’au coût marginal - mais l’Etat doit verser une subvention d’exploitation ⇒ effets de distorsion par l’impôt) + ↗︎Prix jusqu’au coût moyen + Moduler les ventes du monopole selon la sensibilité (déficit du monopole naturel financé par les usagers prêts à payer plus cher)
∙ Régulation des monopoles : nationalisations en europe, réglementation aux USA
Les défaillances du marché par les externalités
▪ Avec les externalités, les quantités produites ou consommées ne sont pas optimales :
∙ Pigou : certaines situations ne sont pas optimales (notamment avec les externalités) - possible d’améliorer la satisfaction d’un individu sans détériorer celle d’un autre
∙ Externalité : les actions d’un agent modifient le bien-être d’autres agents sans donner lieu à une compensation (positives ou négatives)
↳ peuvent être du côté de la production ou de la consommation
∙ Externalité = Défaille du marché - les agents produisent ou consomment en quantité excessive ou insuffisante par rapport au niveau socialement souhaitable
↳ Externalité négative : coût social (i.e coût supporté par les victimes) > coûts privés de production (et inversement)
▪ L’Etat peut internaliser les effets externes :
∙ Etat appelé à internaliser par une taxation des générateurs d’externalités négatives (ou une subvention si externalité positive)
∙ Principe du pollueur-payeur : indemnisation des victimes + ↗︎Coût marginal de production
∙ Développement de l’éducation + protection des brevets (1973 : Brevet européen durant la convention de Munich) + financement de programmes de R&D
∙ Taxe pigouvienne difficile à mettre en œuvre : problèmes informationnels + problème du financement des subventions + réel coût d’une externalité
Les défaillances du marché par les biens collectifs
▪ En présence de biens collectifs, le marché ne permet de répondre à une demande socialement utile :
∙ Théorie libérale : Etat doit prendre en charge les biens collectifs - Samuelson les définit et opère une double qualification : non-rivaux, non-exclusifs
▪ La prise en charge des biens collectifs :
∙ Main invisible tenue en échec ⇒ nécessité de l’intervention de l’Etat
∙ Etat doit assurer la production des bien collectifs purs + faire ou faire faire les biens de club + préservation et usage des biens communs
Les défaillances du marché par les asymétries d’information
▪ Akerlof, Stiglitz, Spence : étude de l’économie de l’information - information incomplète ou asymétrique (⇒ ↘︎échanges)
▪ La sélection adverse ou l’opportunisme pré-contractuel :
∙ Information imparfaite ⇒ Prix pas représentatif de la valeur intrinsèque
∙ Sélection adverse : Agent qui prend la décision ne dispose que d’une information imparfaite (suite à un caractère opportuniste) ⇒ Mauvaise sélection du produit ou client
∙ Aléa moral ou opportunisme post-contractuel : Un parti peut rompre ses engagements sans s’en faire empêcher par l’autre car l’impossibilité du contrôle des actions de ses partenaires (Lehman Brothers jusque sa faillite)
Les imperfections du choix collectif pour les interventions publiques
▪ La préfère des agents diffère en matière de politiques publiques ⇒ Etat doit agréger ces préférences pour un choix collectif optimal
▪ De l’optimum individuel à l’optimum social :
∙ Economie du bien-être : étude de la maximisation de la satisfaction d’un individu (optimum individuel), et d’une société (optimum social) - Pigou, Pareto [optimal : améliorer le bien-être d’un individu diminue le bien-être d’un autre)
∙ Optimum individuel : Panier de biens qui maximise la satisfaction d’un individu sous contrainte de revenu
▪ L’agrégation des préférences individuelles ne conduit pas forcément à l’optimum social :
∙ Paradoxe de Condorcet + Règle d’impossibilité d’Arrow :
∙ Vote démocratique biaisé, ne représente pas nécessairement les préférences collectives
▪ Procédures pour déterminer l’optimum social :
∙ Méthode « dictatoriale » - despote éclairé décide de la répartition (incompatible avec la microéconomie : les agents sont souverains, il faut respecter leurs choix)
∙ Kaldor et Hicks : ↘︎utilité d’un groupe acceptable si le supplément d’utilité qui en résulte pour d’autres agents permet un dédommagement
∙ Pigou : Redistribution du revenu aux pauvres - le pauvre améliore davantage son bien-être que le riche avec une faible variation de revenus
Les apports de l’économie politique pour les interventions publiques
▪ Le Public Choice conteste l’hypothèse d’un Etat maximisateur du bien-être social :
∙ Gordon, Tullock : les hommes politiques font prévaloir leurs intérêts sur l’intérêt général
↳ principe d’analyse microéconomique : les électeurs vont voter pour le candidat susceptible de leur procurer le plus d’avantages + les politiciens veulent être réélus
∙ Marché : biens publics payés par l’impôt s’ils en tirent un avantage
▪ Les fonctionnaires d’une bureaucratie ne cherchent pas forcément à satisfaire l’intérêt général
∙ Niskanen : théorie de la bureaucratie - dans l’organisation bureaucratique, le bureaucrate cherche avant tout à maximiser son utilité [rémunération, réputation, puissances, avantages professionnels], liée au budget
∙ Le bureaucrate va donc maximiser les ressources sur laquelle il a le contrôle [budget discrétionnaire, négocié grâce à l’asymétrie d’information qu’il possède sur le coût de son travail]
↳ Surproduction, d’où la nécessité de concurrence entre bureaux
L’incohérence temporelle et le cycle politico-économique
▪ Incohérence temporelle peut avoir un objectif opportuniste ou électoraliste :
∙ Période d’élections : ↗︎G ⇒ ↗︎Activité + ↘︎Chômage - au mépris des équilibres macroéconomiques
∙ Nordhaus : Existence de cycle politico-économique, facteur d’instabilité - coûts économiques élevés, pas en adéquation avec les besoins économiques
▪ L’observation corrobore un cycle politico-économique :
∙ INSEE : cycle électoral municipal de 1965 à 2000
↳ Investissement municipal : ↗︎6% 2 ans avant la fin de mandat mais ↘︎5% les 2 ans après l’élection
L’incohérence temporelle disqualifie les politiques discrétionnaires
▪ Les politiques discrétionnaires doivent laisser placer à des politiques de règle :
∙ Kydland, Prescott : Nécessité des politiques de règle + interdiction des politiques discrétionnaires - incohérentes à terme
∙ Incohérence ⇒ Annule les anticipations rationnelles des agents (politique pê remise en cause à tout moment) ⇒ Annule l’effet attendu des politiques
∙ Exemple des preneurs d’otage
▪ Les autorités publiques doivent être mains liées pour être crédibles :
∙ Nécessite de règles fixes, pour préserver leurs engagements
∙ Kydland, Scott : exemple de la réglementation des brevets