Chômage - Breal Flashcards
Définition du chômage
▪ BIT définit en 1982 un chômeur - personne en âge de travailler (15 ans ou plus), qui remplit 3 critères :
∙ Absence d’emploi : ø heure de travail la semaine qui précède l’enquête
∙ Disponibilité : la personne peut occuper un emploi dans un délai inférieur à 15 jours
∙ Recherche active : la personne fait des démarches pour trouver un emploi
↳ Très général, les statisticiens doivent interpréter les résultats - le chômage est le fruit d’une construction
▪ En France, mesure du chômage par :
∙ INSEE : PSRE, calqué sur la définition du BIT
∙ Pôle Emploi : DEFM (personnes sans emploi, disponibles pour en occuper un, inscrites à Pôle Emploi)
↳ Un chômeur peut l’être au sens de Pôle Emploi, avec une activité professionnelle très réduite, qui ne rompt pas les droits à l’indemnisation
▪ Taux de chômage toujours exprimé selon le BIT, pour les comparaisons internationales. Mais à nuancer, les salariats ne sont pas comparables d’une période à l’autre, ou d’un pays à l’autre (cf : salariat dans les PED et PMA)
Le halo du chômage
▪ Problèmes de répartition :
∙ Simpliste de réduire le chômage à la différence entre offre et demande de travail
∙ Répartition entre actifs occupés, chômeurs et inactifs floue, car beaucoup de situations limitrophes aux autres
▪ Freyssinet : Halo du Chômage - les individus ne sont pas considérés comme chômeurs, mais sont dans une situation équivalente à du chômage
↳ Chômeurs découragés souhaitent travailler mais ne sont plus actifs ; personnes non disponibles car en formation ou étude mais à la recherche d’un emploi
[Schéma p. 551]
▪ BIT a donc introduit le « sous-emploi » pour rendre compte des situations intermédiaires
↳ Notion introduit l’absence de symétrie entre création d’emploi et baisse du chômage [cas des chômeurs découragés] - Taux de flexion du chômage
Les différentes caractéristiques du chômage
▪ Le chômage est sélectif :
Forte inégalité face au chômage (âge, diplôme, sexe, catégorie socioprofessionnelle, etc;) - certaines populations sont très vulnérables au chômage
↳ 2015 : 24% des moins de 25 ans sont au chômage
▪ La durée du chômage :
La durée met en évidence le cercle vicieux du chômage - la probabilité de trouver un emploi diminue avec l’ancienneté du chômage (signal négatif sur la personne + dégradation du capital humain)
R. Salais décrit le chômage comme une file d’attente inversée, où les plus performants passent devant
▪ Les différentes formes du chômage :
En complément à Freyssinet, Gautié propose une classification à partir des transitions sur le marché du travail :
∙ Chômage d’insertion : nouveaux entrants sur le marché du travail (jeunes diplômés)
∙ Chômage de conversion : travailleur issu d’un emploi stable, licencié avec les modifications de l’appareil productif - relativement employable
∙ Chômage d’exclusion
∙ Chômage répétitif : alternance
Les grandes tendances du chômage
▪ 1900-1930 : croissance économique relativement soutenue - chômage faible, exit le RU pendant les années 1920
▪ 1930 : conséquences de la crise de 1929 - taux de chômage passe de 2% à 5% (N.B : faible par rapport à aujourd’hui, mais comptabilisation différente)
▪ Trentes Glorieuses : plein emploi - chômage < 3% dans les pays développés
▪ Fin des années 1960 : montée continue du chômage (deviendra un chômage de masse) + apparition de différences entre les pays
▪ Dans les années 1990, USA reviennent à de faibles taux de chômage, contrairement à l’Europe (dont le chômage pourtant diminue)
▪ Crise de 2008 : croissance inédite du chômage depuis la Seconde Guerre mondiale
▪ Depuis 2010 : évolution des pays différentes (baisse aux USA et Japon, Europe lutte contre la hausse du chômage)
↳OCDE : reprise faible ou inégale, certains pays toujours en récession - 3 conclusions :
∙ La croissance économique n’a pas été suffisamment forte pour freiner la hausse du chômage conjoncturel
∙ Les personnes sans-emploi souffrent d’une marginalisation croissante
∙ La marginalisation conduit les chômeurs de longue durée à se retirer de la vie active
La recherche du plein emploi
▪ Plein emploi : situation de l’économie où toutes les capacités matérielles de production sont requises, et où toute personne désirant travailler peut bénéficier d’un emploi
↳ ≠ taux de chômage nul (destruction créatrice + chômage frictionnel)
▪ Les indicateurs de plein emploi :
∙ Taux d’emploi (proportion de personnes occupant un emploi parmi les personnes en âge de travailler) - nécessite de sa hausse pour parer le vieillissement démographique [Europe 2020 : objectif de taux global d’emploi de 70 à 75%, et non taux de chômage]
∙ BIT : Concept de travail décent, pour prendre en compte l’aspect qualitatif (le plein emploi doit exclure le sous-emploi)
Le chômage conjoncturel
▪ Lié aux rythmes de croissance des activité (ralentissement ⇒ chômage, résorbé en cas d’accélération du cycle d’activité)
▪ Keynes : opposition aux thèses néoclassiques (surtout Pigou) - le sous-emploi n’est pas lié à la rigidité à la baisse des salaires réels (par les syndicats) :
∙ Le chômage est involontaire : en l’absence de toute rigidité des salaires à la baisse, le chômage peut subsister car l’emploi dépend de la demande effective (donc anticipée des entreprises)
∙ La demande effective n’aboutit en revanche pas nécessairement au plein emploi - équilibre de sous-emploi lié à une demande effective insuffisante
∙ La baisse des salaires est impraticable et inéquitable (⇒ ↘︎PA ⇒ ↘︎D), mieux vaut augmenter le prix
Chômage et croissance économique
▪ Optique Keynésienne - à ct : ΔPIB ⇒ ΔEmploi ⇒ ΔChômage :
∙ Distinction PIB effectif - véritablement réalisé - et PIB potentiel - PIB si plein emploi sans tension inflationniste
∙ Différence représentée par le gap, et notions en relation par la loi d’Okun (mesure la sensibilité du chômage à une variation du gap)
▪ Ajustement Emploi/Conjoncture n’est pas immédiat, ni proportionnel (+1% PIB US ⇒ -0,5% de chômage seulement) :
∙ Conséquences de la croissances amorties par les cycles de productivité (Entreprise peut modifier le nombre d’heures travaillées au lieu de l’emploi) -Ajustement que si conjoncture durable [N.B : ΔProductivité selon la période du cycle] + pays rigides plus sensibles
↳ Blanchard et Cohen : coefficients d’Okun -
France : 0,17 (1970) → 0,4 (aujourd’hui) ; USA (même période) : 0,4 → 0,5 - La croissance s’est enrichie en emploi
∙ Nombre de chômeurs dépend de la disponibilité des emplois - chômeurs découragés en récession ou travailleurs qui reprennent espoir pendant la croissance
Les effets de fluctuation de l’activité économique sur le chômage catégoriel
▪ Différence de taux de chômage entre catégories de travailleurs dépend : productivités + salaires relatifs + conjoncture (exemple : jeunes et fluctuations de l’activité économique)
▪ Les catégories ne subissent pas toutes la même vulnérabilité au chômage (exemple : cadres et ouvriers)
La courbe de Philipps
▪ 1957 : Philipps découvre une corrélation négative entre le chômage et la croissance des salaires nominaux entre 1861 et 1957
↳ Résulte d’un ajustement du marché du travail
▪ Reprise des travaux de Philipps par Solow et Samuelson entre l’inflation et le chômage (inflation se substitue à la croissance des salaires nominaux - possible car liaison forte entre les 2 événements)
(Schéma p. 558)
Arbitrage inflation chômage et dilemme de politique économique
▪ Courbe de Philipps de Solow et Samuelson complète le modèle IS/LM mainstream de ces années
▪ Politiques économiques ont le choix entre inflation et chômage
↳ Dilemme : les responsables accordent ± d’importance à un objectif ou l’autre
▪ Fondement des politiques discrétionnaires des années 1960, comme le Stop and go britannique
La remise en cause des politiques conjoncturelles de lutte contre le chômage
▪ Critique monétariste :
∙ 1968, Friedman remet en cause la courbe de Philipps à long terme, en prenant en compte les anticipations (vire p. 559 schéma + explications)
↳ Neutralité monétaire, qui corrobore la dichotomie entre sphère réelle et monétaire
∙ Impossibilité de faire baisser durablement le taux de chômage, en raison du « taux de chômage naturel » (lié aux imperfections des différents marchés)
▪ NAIRU :
∙ NAIRU - Tobin : taux de chômage qui n’accélère pas l’inflation
∙ Instrument des politiques macroéconomiques : politiques pê efficaces si taux de chômage conjoncturel (Taux de chômage effectif - NAIRU > 0)
↳ Utilité néanmoins controversée : évaluation imprécise du NAIRU + évaluations souvent pessimistes (mauvaise estimation aux USA en 1994)
▪ Approche de la NEC :
∙ Les anticipations des agents sont rationnelles et imparfaites [J. Muth introduit] : information utilisée de manière rationnelle et optimale
↳ Lucas : les agents ne sont pas victimes d’illusion monétaire ⇒ ø arbitrage inflation/chômage
∙ Kydland et Prescott : nécessite de suivre des règles pour suivre une cohérence temporelle pour une crédibilité des autorités publiques
↳ opposition aux politiques discrétionnaires
▪ Théorie du déséquilibre :
∙ Staglation ⇒ Fin du paradigme keynésien
∙ Nouvelle hypothèse : prix et salaires rigides à ct, non-ajustable pour rééquilibrer offre et demande
∙ Malinvaud, Clower et Benassy : désir de concilier travail NEC et Keynésien
∙ Ajustement par le volume échangé (côté court, au plus faible de l’offre) - coexistence chômage keynésien (insuffisance Demande) et classique possible [entre branches par exemple]
Le chômage structurel comme équilibre du marché
▪ NEC :
∙ Vision du travail : travail marchandise + demande de travail décroissante du salaire réel + productivité marginale décroissante + offre de travail croissante du salaire réel
∙ CPP ⇒ Equilibre unique
∙ Rueff, Pigou, Robbins : chômage persistant de l’époque explicable par le modèle néoclassique : des institutions (comme les syndicats) entravent la flexibilité des salaires à la baisse [schéma p. 562]
▪ Equilibre imparfait du marché du travail :
∙ Ecart entre chômage d’équilibre théorique et effectif
↳ Facteurs structurels des marchés (dont marché du travail) + existence de salaires non-concurrentiels
▪ Modèle WS-PS :
∙ Layard, Nickell, Jackman : modèle d’équilibre générale en concurrence imparfaite (⇒ agents price takers ⇒ chômage d’équilibre ne résulte pas que du marché du travail)
∙ Double relation :
WS - décroissante - ↗︎Taux de chômage ⇒ ↘︎Possibilité de hauts salaires
PS - croissante - ↗︎Salaire réel ⇒ ↘︎Marges entreprises ⇒ ↗︎Licenciements
↳ Chômage dépend des déterminants relatifs des salaires et prix, lié aussi à l’indemnisation du chômage (↘︎Concurrence sur le marché des biens)
Le chômage structurel résulte d’un problème d’appariement sur le marché du travail
▪ Chômage de prospection et processus d’appariement :
∙ Chômage structurel explicable par l’appariement - chômeurs et emplois vacants compatibles (problème d’information des 2 côtés)
∙ Stigler - modèle Job search : Recherche d’information sur les emplois vacants est coûteuse (coût direct + coût d’opportunité)
↳ Continuité par Mortensen : Chômage = activité rationnelle de prospection - problèmes liés à l’imperfection et donc au coût de l’information
∙ Indemnisation chômage :
NEC : fait monter la durée du chômage
Pissarides : incitation au chômage, mais surtout permet à un travailleur de trouver un travail adapté à ses compétences (⇒ indemnisations doivent inciter au travail)
▪ Courbe de Beveridge :
∙ Réactualisation de la courbe par Blanchard et Diamond : relation entre taux de chômage et taux d’emploi vacant
↳ Flux permanent de création et destruction d’emplois, mais appariement non instantané
∙ Courbe varie selon la conjoncture (en croissance, beaucoup d’emplois vacants et chômage faible, et inversement en récession)
∙ Fonctionnement du marché : Eloignement de la courbe d’origine ⇒ dégradation de l’adéquation offre/demande
▪ Hystérèse :
∙ Summers, Blanchard : Chômage conjoncturel se transforme en chômage structurel
∙ Chômage durablement élevé ⇒ Dégradation du marché du travail
↳ ↗︎Durée moyenne du chômage ⇒ ↗︎ outsiders