Item 91 Flashcards
Définition d’une infection nosocomiale
= infection apparaissant au cours ou à la suite d’une hospitalisation
et qui était absente au moment de l’admission à l’hôpital
. En pratique: infection survenant ≥ 48h après l’admission
. Cas particuliers
- Infections du site opératoire: délai = 30 jours après l’intervention
- Si pose d’une prothèse ou implant: délai = 1an après l’intervention
- Classiquement: infection non nosocomiale si > 30J après la sortie
Définition d’une infection associée aux soins (IAS)
. toute infection survenant au cours ou à la suite d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique ou préventive)
. qui n’était ni présente ni en incubation au début de la prise en charge
. Comprend
- l’infection nosocomiale classique (IN)
- et les infections contractées lors de soins (ILS) délivrés hors établissement de santé.
Épidémiologie des infections nosocomiales
. Prévalence globale des IN = 10% des hospitalisations (20% en réanimation)
. IN les plus mortelles = pneumopathies / les plus fréquentes = infections urinaires
. Sites infectieux et facteurs de risque
- Infections urinaires (40% / FdR = sondage vésical)
- Pneumopathies (20% / FdR = ventilation mécanique)
- Infections du site opératoire (10% / FdR = opération)
- Infections liées au cathéter (3% / FdR = pose de VVP)
Physiopathologie des infections nosocomiales
. Germes fréquents
- 3 fréquents: E. Coli (20%) / staph. aureus (15%) / pseudomonas (10%)
- Autres: entérocoques / proteus mirabilis (IU) / champignons, virus
. Mécanismes
- IN endogène: infection du patient par ses propres germes (sur acte invasif ++)
- IN exogène: infection par un germe manuporté ou dans l’environnement
Aspect médico-légal des infections nosocomiales
. Le principe d’aléa thérapeutique s’applique (Loi du 4 Mars 2002)
« Responsabilité sans faute » si critères: imprévisibilité / imputabilité / gravité
→ procédure judiciaire ou à l’amiable (CRCI) / indemnisation par l’ONIAM
Épidémiologie / germes / facteurs favorisant les infections urinaires nosocomiales
. IN les plus fréquentes (40%) / par mécanisme ascendant ou lors de la pose / réservoirs digestif
. Germes: E. coli (endogène) le plus souvent / autres: entérocoque, staph
. Facteurs favorisant les infections urinaires nosocomiales
- sexe féminin / âge > 50 ans
- sondage urinaire / manœuvres instrumentales (endoscopie/chirurgie)
- durée du sondage > 7j / diabète
- vessie neurologique / pathologies néoplasiques
- ATB préalable / diarrhée nosocomiale
Diagnostic d’infection urinaire nosocomiale
. IU nosocomiale = association de
- ECBU positif: bactériurie ≥ 10^3 CFU/ml
- et symptômes:
- fièvre / pollakiurie / brûlures / douleur sus-pubienne / unies troubles ou malodorantes / hématurie
- Grosse bourse inflammatoire / AEG / douleur abdo ou lombaire / troubles du transit
- BU non fiable en cas de sondage à demeure ou de vessie neurologique (leucocyturie très fréquente)
Mesures spécifiques de prévention des infections urinaires nosocomiales
. Limitation des indications et de la durée des sondages +++
. Mesure du RPM par bladder scan (plutot que par sondage aller-retour)
. Pose de la sonde en condition d’asepsie stricte
. Sonde urinaire à système clos / poche en position déclive
. Eviter sondage à demeure: étui pénien ou sondage intermittent
. Changement de sonde différé tant que possible
. Désinfection quotidienne de la sonde/du méat / hydratation ++
. Vessie neurologique: préférer auto-sondage
. Suivi épidémiologique
Traitement d’une infection urinaire nosocomiale
. Les colonisations ne doivent pas être traitées par ATB
. Antibiothérapie adaptée à l’ABG de l’ECBU le plus possible
. Si urgence ATB large spectre puis adaptation secondaire
. De préférence FQ / biT si signe de gravité
. Durée: ≥ 7J si cystite / ≥ 14 J si PNA / ≥ 3S si prostatite
. Ablation de la sonde vésicale (changement à défaut mais à J2-3 de l’ABT) (PMZ)
Épidémiologie / physiopathologie / facteurs favorisant les pneumonies nosocomiales
. IN les plus fréquentes en réa (20% si IOT > 48h) / létalité la plus importante
. On distingue les pneumopathies nosocomiales (ou PAVM: pneumopathies acquises sous ventilation mécanique)
- précoces: délai < 5J → germes extra-hospitaliers ++ (pneumocoque)
- tardives: délai > 5J → germes intra-hospitaliers ++ (staph / pseudomonas)
. Physiopathologie
- Contamination et infection pulmonaire par voie aérienne +++
- Contamination initiale de l’oropharynx par des bactéries provenant de la flore digestive du patient
* Facteurs favorisant
. Pathologie pulmonaire chronique / ATB préalable / dénutrition
. Sonde d’intubation / Sonde naso-gastrique
- ou de l’environnement (manuportée)
- Puis contamination de l’arbre trachéobronchique par micro-inhalations répétées
* Facteurs favorisant
. Perte des réflexes protecteurs : troubles de conscience / anesthésie / sédation / sonde
. Décubitus / réplétion gastrique / âge
Germes des pneumonies nosocomiales (PAVM)
. PAVM précoce (< 5j) et pas d’ATB préalable ni risque de BMR
- Streptocoques (pneumocoque) / SASM / H. Influenzae / E. Coli
. PAVM tardive (> 5j) et/ou FdR de BMR
- Entérobactéries / BLSE / Pseudomonas Aeruginosa / SARM
Diagnostic de pneumopathie nosocomiale
. Pneumopathie nosocomiale = association de:
- Opacités parenchymateuses récentes et évolutives à la RTx ou TDM Tx
- et ≥ 1 critère parmi:
- des expectorations purulentes d’apparition récente
- une fièvre d’apparition récente (> 39°C) sans autre cause
- un prélèvement positif (ECBC / LBA / ponction pleurale/d’abcès)
- une hémoculture positive (en l’absence d’autre foyer: KT ++)
- une sérologie positive ou antigénurie légionnelle/pneumocoque
- hyperleucocytose ≥ 12000 GB/mm3 ou leucopénie < 4000 GB/mm3
- élévation de marqueurs biologiques de l’inflammation
Traitement curatif + préventif d’une pneumopathie nosocomiale (PAVM)
. Traitement
- Urgence thérapeutique vitale / transfert en REA si signes de gravité
- Antibiothérapie probabiliste débutée après prélèvements et avant résultats
* PAVM précoce sans ATB récente et sans hospitalisation préalable
. Monothérapie par C3G ou Augmentin IV
* PAVM précoce avec ATB récente (oxygénothérapie / les aérosols
. Analgésie suffisante pour permettre la toux
Généralités sur l’infection du site opératoire (ISO)
. Généralités
- ISO = infection dans les 30J après l’intervention (!! 1an si pose de matériel)
- FdR: scores ASA et NNISS / type de chirurgie (propre ≠ septique) / durée de l’opération
. Trois modes de contamination du patient opéré :
- pré-opératoire / péri-opératoire (+++) / post-opératoire.
Diagnostic d’infection du site opératoire
. 3 types d’ISO
- Infection superficielle de l’incision: foyer situé au-dessus de l’aponévrose
- Infection profonde de l’incision: foyer situé au-dessous de l’aponévrose
- Infection touchant l’organe: implique l’organe/espaces autres que l’incision
. En pratique, ISO si ≥ 1 critère parmi:
- Ecoulement purulent (par l’incision ou par le drain)
- Réouverture par le chirurgien devant une fièvre/inflammation
- Prélèvement avec mise en culture identifiant un germe
- Diagnostic clinique d’infection établi par un médecin
- Signes d’infection lors de la réintervention
. En cas d’ISO profonde
- Confirmation par prélèvements bactériologiques profonds peropératoires
(pas de valeur des prélèvements superficiels) / !! avant toute ABT