Item 73 Flashcards
Risques liés à l’eau et à l’alimentation = ?
- Infectieux +++
* Bactérie: legionella / shigella / choléra
* Virus: adénovirus / rotavirus / VHA
* Parasites: amoebose / bilharziose- Autres risques
- Chimique: organique (engrais / pesticides) ou minéral (plomb / mercure)
- Allergique: urticaire et anaphylaxie
- Physique: radioactivité
- Autres risques
Définition d’une TIAC
- TIAC: toxi-infection alimentaire collective: 3 critères
* Au moins 2 cas (sauf botulisme)
* Même symptomatologie digestive
* Même origine alimentaire suspectée
Épidémiologie des TIAC
- TIAC fréquentes: > 500 cas de TIAC déclarés en France en 2001 (sous-déclaré ++)
- Majorité en restauration collective (scolaire, entreprise: 60%) ou familiale (40%)
- Grande majorité des cas bénins: 20% de Cs / 80% de guérison spontanée
Facteurs de risque de TIAC
. Non-respect de la chaîne du froid
. Long délai entre préparation et consommation de l’aliment
. Contamination par mode de préparation / stockage / transport
3 axes de prévention des TIAC
. Respect des règles d’hygiène (abattages / transport / cuisines)
. Respect de la chaîne du froid (récipients isotherme / isolés)
. Respect du contrôle sanitaire: DRASS / médecine du travail
Étiologies des TIAC selon la présentation clinique
. Syndrome cholériforme
- Staphyloccus aureus (++)
- Clostridium perfringens (++)
- Autres: E. coli entéro-toxinogène / vibrio cholerae
. Syndrome dysentérique
- Salmonella (+++ / !! pas sanglante en pratique)
- CMV / Klebsielle / Clostridium difficile / Amibe / Campylobacter / Yersinia / Shigella / Salmonella / E. Coli
-> « c’est le klebs difficile de mon ami quand y chie ça colle »
Quelles sont les 3 bactéries responsables de 80% des TIAC en France ?
. Salmonella non typhii (50%)
. Staphylocoque aureus (20%)
. Clostridium perfringens (10%)
Principales bactéries (3) responsables de TIAC à symptomatologie digestive + durée d’incubation + clinique + source
. Salmonella non typhii - Incubation : 12-24h - Symptômes : diarrhée aiguë fébrile (39-40°) - Source : aliments peu ou pas cuits -> œufs +++ / viandes / volailles / fruits de mer . Staphylocoque aureus - Incubation : 2-4h - Symptômes : vomissements / douleur abdo / diarrhée / pas de fièvre - Source : * Laits et dérivés * Plats préparés la veille * Mauvaise réfrigération * Staphylococcie cutanée / porteur sain . Clostridium perfringens - Incubation : 8-24h - Clinique : diarrhée isolée sans fièvre - Source : * Plats cuisinés la veille * Mauvaise réfrigération * Restauration collective
Examen clinique devant une suspicion de TIAC
. Interrogatoire
- Anamnèse +++
* Contexte épidémique: cas dans entourage (familial / professionnel)
* Consommation d’aliments à risque: viande crue / fruits de mer..
!! NPO autres causes: prise d’ABT récente / notion de voyage < 3M
- Signes fonctionnels
* Caractériser la diarrhée: cholériforme ou dysentérique +++ / évolution
* Rechercher des signes associés: fièvre / vomissement / douleur / rectorragies
. Examen physique
- Prise des constantes: température / PA-FC / FR-SpO2
- Caractériser le syndrome digestif
* Syndrome cholériforme
. Mécanisme entérotoxinique
. Diarrhée aqueuse abondante
. Peu ou pas fébrile
. Douleurs modérées
. Vomissements fréquents
. Complication = déshydratation rapide +/- THE
* Syndrome dysentérique
. Mécanisme entéro-invasif
. Diarrhée glairo-sanglante
. Fièvre franche +/- sepsis
. Douleurs violentes / en cadre
. Sd rectal : épreinte et ténesme
. Complications : sepsis / HD / péritonite
- Evaluer le retentissement: signes de gravité
* Rechercher une déshydratation (DEC): hypotension orthostatique, etc
* Rechercher un sepsis: signes de SRIS / sepsis sévère / choc septique
* Rechercher des signes extra-digestifs
. syndrome botulique: signes anticholinergiques (parésie / diplopie / globe)
. syndrome histaminique: signes vasomoteurs (flush facial / céphalées)
!! Remarque: cas particulier des salmonelloses (PMZ)
* En pratique, diarrhée rarement sanglante si TIAC à salmonelle mineure +++
→ douleur importante / fièvre à 38-39°C / diarrhée liquide (mais non hydrique)
Bilan paraclinique devant une suspicion de TIAC
. Indication d’un bilan paraclinique
- Systématique si suspicion de TIAC (même si cholériforme banal) (PMZ)
. Bilan de 1ère intention si indiqué (4)
- Coprocultures (examen bactériologique des selles)
* Ex. direct: pour recherche leucocytes/hématie (cf entéro-invasif)
* Mise en culture sur milieux spécifiques (yersinia / campylobacter)
* Avec recherche des toxines de Clostridium difficile
- Examen parasitologique des selles (EPS)
* 3 prélèvements sur 10 jours / examen direct sur selles fraîches
- Bilan du retentissement
* Hémocultures: !! NPO: systématique si patient fébrile
* NFS-CRP: recherche syndrome inflammatoire / DEC
* iono-créatinine: recherche hypokaliémie / alcalose métabolique
- Si sanglante: recto-sigmoïdoscopie +++
!! systématique devant tout syndrome dysentérique / post-ABT
* Réalisation de biopsies pour ex. bactério et anapath. (étiologie)
7 éléments de la CAT devant une suspicion de TIAC (médecin)
1 Prévenir le médecin de l’établissement
2 Identifier les malades ayant eu les signes cliniques
3 Établir une liste pour chaque malade comportant :
Nom / Nature des symptômes / date et heure de début des symptômes
4 Conserver les restes des matières premières et des denrées servies à la collectivité au cours des 3 derniers jours
5 Effectuer des prélèvements de selles et éventuellement de vomissements des malades
6 Préparer une liste des menus des 3 derniers jours
7 Déclarer par téléphone la TIAC au médecin inspecteur de l’ARS ou à défaut au Service vétérinaire de l’hygiène alimentaire
CAT (générale) devant une TIAC
1 Mesures immédiates / en urgence / par tout médecin
- Diagnostic et traitement du/des cas index
* Ex: diarrhée cholériforme: coprocultures/EPS puis réhydratation
- Dépistage +/- traitement de tous les sujets contacts
* Recherche de symptôme similaires parmi familles/collègues
- Mesures de prévention: isolement et hygiène
* Isolement entérique: cas et sujets contacts
* Mesures d’hygiène: bien se laver les mains…
- Déclaration obligatoire à l’ARS (PMZ)
!! c’est l’ARS et la DSV qui réaliseront l’enquête épidémiologique
* Comme pour toute déclaration: signalement en urgence puis notification
2 Enquête épidémiologique : phase descriptive
- Par médecin inspecteur de santé publique (MISP) de l’ARS
- Identification du cas index et définition précise de la maladie
* Préciser les symptômes, le terrain, les étiologies potentielles
* Ex: diarrhée aiguë liquidienne à staph. aureus dans le cadre d’une TIAC
- Recherche exhaustive de tous les cas
* Au sein de la collectivité (famille, école..) / lien spatio-temporel entre les cas
* Ex: rechercher une diarrhée liquidienne parmi tous les membres de la famille
- Affirmer le caractère épidémique = cohorte historique exposés-non exposés
* Alternative: enquête cas-témoin à défaut si tous les sujets ne sont pas disponibles
(larges collectivités+++)
* Calcul des taux d’attaque
. TA (F+) = i(M/F+) = # malades / # personnes F+ (en contact avec le cas index)
. TA (F-) = i(M/F-) = # malades / # personnes F- (sans contact avec le cas index)
* En déduire le risque relatif
. RR = i(M/F+) / i(M/F-) donc ici RR = TA(F+) / TA(F-)
. Si RR > 1 → il s’agit bien d’une TIAC +++
* Construire une courbe épidémique
. Nombre de cas en fonction du temps. Elle doit comprendre:
→ cas index / période de propagation / pic épidémique / fin de l’épidémie
. Si courbe pluri-modale (avec plusieurs pics), 3 possibilités:
[T° inter-humaine II / plusieurs aliments / plusieurs consommations]
3 Enquête sanitaire: phase analytique / enquête microbiologique
- Par médecin inspecteur de santé publique (MISP) de l’ARS
- Prélèvements bactériologiques (preuve biologique)
* Examens bactériologique sur réservoir potentiel et sur les patients
* Ex: identification du staph. aureus sur coprocultures / aliments
- Etude de la chaîne alimentaire / formuler des hypothèses
* Etiologie, germe, mode de transmission, réservoir, FdR
- Affirmer la cause de la TIAC = enquête de type cas/témoins
* Enquête rétrospective: on compare l’exposition entre cas et témoins
* On dresse un tableau de contingence et on calcule l’Odds Ratio (OR)
* Si OR > IC(95%) alors le facteur étudié est bien un FdR de l’épidémie
!! NPC: l’OR est différent du RR mais calculé sur le même tableau de contingence
4. Mesures correctrices et préventives (déterminer les actions à mener)
- Système de surveillance : lancer avis d’alerte
- Mesures préventives: respect de la chaine du froid, hygiène alimentaire
- Vaccination, dépistage, éducation de la population
- Rédaction d’un rapport avec recommandations
Saturnisme : généralités + diagnostic
- Généralités
* Saturnisme = intoxication chronique au plomb
* Devenu rare (350 cas/an en France) mais santé publique
* Contamination par peinture au plomb ou tuyauterie- Diagnostic
- Clinique
. Terrain: enfant ++ (> 50% entre 1 et 4ans) / précarité +++
. Anamnèse: inefficacité d’une supplémentation martiale évocatrice
. Signes fonctionnels
- Syndrome anémique: pâleur / asthénie / dyspnée ++
- Signes digestifs: douleurs abdominales / constipation..
. Autres atteintes
- Neurologique: encéphalopathie / retard mental / ↓ ROT
- Rétine (tâches périmaculaires) / liseré gingival (de Burton..) - Paraclinique
. Plombémie +++ : intoxication si plombémie > 100μg/L
. NFS: anémie normochrome normo ou microcytaire a ou peu régénérative
. Autres: opacités coliques à l’ASP / bandes métaphysaires aux radios osseuses..
- Clinique
- Diagnostic
Saturnisme : prise en charge thérapeutique
- Prise en charge
* En ambulatoire sauf intoxication massive
* Tt étiologique
. éviction du plomb: enquête des services sociaux (PMZ) / Arrêt de l’exposition
. chélateur (EDTA calcique) si plombémie > 250μg/L
* Tt symptomatique
. antalgiques si douleurs abdominales
!! supplémentation martiale inefficace- Mesures associées (PMZ)
. Déclaration obligatoire à l’ARS
. Dépistage des sujets contacts: fratrie
. Enquête sociale +/- dépistage de l’immeuble
. Travaux obligatoire si exposition avérée - Surveillance
- Développement psychomoteur de l’enfant / signes neurologiques
- Dosage trimestriel de la plombémie +++
- Mesures associées (PMZ)
Botulisme : ce qu’il faut savoir
- Affection rare en France
- Contamination par ingestion de la toxine préformée dans l’aliment : jambon, conserve de fabrication artisanale
- toxine B la plus fréquente
- Mode d’action de la toxine : blocage des synapses cholinergiques du système nerveux parasympathique et neuromusculaire.
- Clinique
- Incubation : 12 à 72 heures.
- Invasion : troubles digestifs transitoires, puis pseudo-presbytie.
- État : syndrome parasympathicolytique : mydriase, sécheresse de la bouche, dysphagie, constipation, dysurie ; parfois paralysies descendantes : paires crâniennes, membres, muscles respiratoires
- Ni fièvre, ni trouble de la vigilance
- Diagnostic clinique +++
* Mise en évidence de la toxine possible dans le sang, vomissements, selles, surtout l’aliment suspecté.
- Traitement : hospitalisation, traitement essentiellement symptomatique.
- Contamination par ingestion de la toxine préformée dans l’aliment : jambon, conserve de fabrication artisanale