Hyperthyroïdie Flashcards
Quelles sont les manifestations cliniques possibles du syndrome de thyrotoxicose ?
- Troubles CV :
- tachycardie régulière, sinusale, persistant au repos, palpitations +/- dyspnée d’effort
- augmentation de l’intensité des BDC (éréthisme) +/- souffle systolique de débit
- pouls vibrant
+/- élévation de la PAS - Troubles neuropsychiques : nervosité excessive, agitation psychomotrice, labilité de l’humeur, tremblement fin et régulier des extrémités, fatigue générale, troubles du sommeil
- Thermophobie, hypersudation, mains chaudes et moites
- Amaigrissement rapide et souvent important, contrastant avec un appétit conservé ou augmenté (polyphagie)
- Autres :
- polydipsie (conséquence de l’augmentation de la production de chaleur)
- amyotrophie prédominant aux racines et accompagnée d’une diminution de la force musculaire (signe du tabouret)
- augmentation de la fréquence des selles par accélération du transit
- rare : rétraction de la paupière supérieure découvrant l’iris avec asynergie oculopalpébrale (très rare hors Basedow), gynécomastie (par augmentation de la SHBG), troubles des règles de tous types (fertilité conservée)
Quelles sont les deux pathologies dans lesquelles on retrouve une hyperthyroïdie s’accompagnant d’une TSH inappropriée (normale ou haute) ?
- Adénome hypophysaire thyréotrope
- Résistance aux hormones thyroïdiennes : mutation du récepteur bêta aux hormones thyroïdiennes
Quels signes biologiques non spécifiques peut-on retrouver dans le syndrome de thyrotoxicose ?
- Diminution du cholestérol et des TG (en fonction des chiffres antérieurs)
- Discrète hyperglycémie, surtout aggravation d’un diabète associé
- Élévation des enzymes hépatiques
- Leuconeutropénie avec lymphocytose relative
Quelles sont les principales complications possibles du syndrome de thyrotoxicose ?
- Complications cardiaques = cardiothyréose :
- troubles du rythme : supraventriculaires ++ (FA)
- IC : généralement associée à une FA, classiquement à prédominance droite, débit cardiaque élevé ou normal
- aggravation ou révélation d’une insuffisance coronaire du fait de l’augmentation du débit cardiaque
- Crise aiguë thyrotoxique (exceptionnelle, survenant surtout après thyroïdectomie en l’absence de préparation médicale) : exacerbation des symptômes de l’hyperthyroïdie avec fièvre, déshydratation, troubles CV et neuropsychiques pouvant mettre en jeu le pronostic vital
- Complications musculaires (personne âgée, ++ si dénutrition)
- Ostéoporose (femmes ménopausées, rachis ++)
Quelles sont les principales étiologies possibles de l’hyperthyroïdie ?
- Causes auto-immunes :
- maladie de Basedow (Graves’ disease) : cf. questions spécifiques
- thyroïdite du post-partum : touche 5% des femmes dans les semaines suivant l’accouchement, hyperthyroïdie transitoire suivie d’une hypothyroïdie le plus souvent transitoire (lyse des thyréocytes), Ac anti-TPO ++ sans Ac anti-récepteurs de la TSH
- thyroïdite de Hashimoto : très rarement responsable d’une hyperthyroïdie dans sa phase initiale, goitre irrégulier et très ferme pseudo-nodulaire, absence d’Ac anti-récepteurs de la TSH, Ac anti-TPO ++
- Nodules thyroïdiens hypersécrétants (1ère cause chez le sujet âgé) :
- goitre multinodulaire toxique (GMNT) : hyperthyroïdie déclenchée par un apport massif d’iode, goitre multinodulaire clinique confirmé par l’échographie, scintigraphie «en damier»
- adénome toxique : nodule unique à la palpation, tissulaire ou partiellement kystique à l’échographie, scintigraphie pour diagnostic (nodule hyperfixant contrastant avec le reste du parenchyme qui est hypofixant)
- Causes iatrogènes :
- iode (produits de contraste iodés, amiodarone ++) : apport brutal sur une pathologie thyroïdienne nodulaire préexistante = type I = forme fonctionnelle, OU effet toxique de l’iode sur les thyréocytes avec lyse des cellules thyroïdiennes et thyroïdite (scintigraphie blanche) = type 2 = forme lésionnelle
- immunomodulateurs (interféron, immunothérapies anticancéreuses ++) : thyroïdites se manifestant par une phase d’hyperthyroïdie suivie d’hypothyroïdie
- hormones thyroïdiennes : thyrotoxicose «factice» (prise d’hormones thyroïdiennes dans un but d’amaigrissement, pas de goitre, scintigraphie blanche, thyroglobuline effondrée) ou mauvaise adaptation d’un TTT substitutif pour une hypothyroïdie ++
- Thyroïdite subaiguë de De Quervain (cf. question spécifique)
- Thyrotoxicose gestationnelle transitoire : 2% des grossesses, due à un effet stimulant par l’hCG sur le récepteur de la TSH
- Causes rares avec TSH inadaptée (normale ou élevée) : cf. question spécifique
Quel est le profil hormonal habituel sous amiodarone ?
- T4L élevée par inhibition de la désiodation de la T4
- T3L et TSH normales
Quels sont les éléments du diagnostic d’une thyroïdite subaiguë de De Quervain ?
- État inflammatoire initial dans un contexte grippal, fièvre, augmentation importante de la CRP
- Goitre dur et douloureux ++
- Phase initiale d’hyperthyroïdie par lyse des cellules suivie d’une phase d’hypothyroïdie, puis récupération en 2-3 mois
- Scintigraphie blanche, aspect hypoéchogène en échographie
Quelle est la prévalence de la maladie de Basedow dans la population générale ?
1% (1,9% des femmes et 0,4% des hommes)
Quelles sont les manifestations cliniques pouvant s’ajouter au syndrome de thyrotoxicose dans la maladie de Basedow ?
- Goitre d’importance variable, diffus, homogène, élastique, vasculaire (souffle à l’auscultation de la thyroïde)
- Manifestations oculaires = orbitopathie ou ophtalmopathie : spécifiques mais inconstantes cliniquement, dues à une myosite des muscles orbitaires et à une inflammation des tissus péri-oculaires et de la graisse rétro-orbitaire, liées à la présence d’Ac anti-récepteurs de la TSH
- rétraction palpébrale et/ou asynergie oculopalpébrale
- signes inflammatoires : hyperhémie conjonctivale avec larmoiement, picotements, photophobie
- exophtalmie bilatérale mais souvent asymétrique, réductible dans les formes non compliquées
- œdème palpébral
- inflammation conjonctivale avec chémosis
- limitation du mouvement du regard par atteinte d’un ou plusieurs muscles -> diplopie
Quels éléments permettent le diagnostic positif de la maladie de Basedow ?
- Diagnostic assuré si manifestations oculaires spécifiques
- En 1ère intention : mesure des Ac anti-récepteurs de la TSH (TRAK) -> diagnostic confirmé si présence à un titre élevé
- En 2ème intention (titre des Ac bas ou dosage non disponible) : scintigraphie montrant une hyperfixation diffuse et homogène
- Alternative (notamment en cas de grossesse) : écho-Doppler thyroïdien retrouvant une glande globalement hypoéchogène et très vascularisée
Quels sont les deux principaux problèmes pouvant se poser en cas de maladie de Basedow chez la femme enceinte ?
- Passage transplacentaire d’Ac anti-récepteurs de la TSH (pouvant persister y compris après TTT radical préalable à la grossesse et maladie apparemment guérie, à rechercher systématiquement) -> hyperthyroïdie fœtale et néonatale
- Passage transplacentaire des ATS -> goitre et/ou hypothyroïdie fœtale (s’ils doivent être utilisés, les prescrire à la posologie la plus faible possible)
Quel est le délai d’action habituel des antithyroïdiens de synthèse ?
10-15 jours (les ATS n’empêchent pas la sécrétion des hormones thyroïdiennes déjà synthétisées et stockées dans les vésicules colloïdes)
Quels sont les principaux effets indésirables des antithyroïdiens de synthèse ?
- Communs et mineurs (1-5%) : peuvent conduire à un changement de molécule sans CI à la poursuite des ATS
- rashs cutanés et urticaire
- arthralgie
- leuconeutropénie transitoire
- alopécie
- perturbations mineures des fonctions hépatiques
- Rares et sévères (< 1%) :
- agranulocytose aiguë immunoallergique ++ : CI à la poursuite des ATS
- hypoplasie médullaire
- hépatite cytolytique (dérivés thio-uraciles)
- hépatite rétentionnelle (imidazolés)
- vascularites allergiques liées aux ANCA
- hypoglycémies par Ac anti-insuline
Quelle est la surveillance recommandée lors d’un traitement par antithyroïdiens de synthèse ?
- Pour s’assurer d’un retour à l’euthyroïdie :
- doser la T4L à la 3-4ème semaine de TTT (intertie thyréotrope de la TSH qui peut donc rester basse longtemps)
- une fois l’euthyroïdie obtenue : dosage de la TSH tous les 3 mois pendant la durée du TTT médical
- Pour dépister l’agranulocytose : surveillance de la NFS tous les 10 jours pendant les 2 premiers mois et avertir le patient d’arrêter le TTT et de faire une NFS en urgence en cas de fièvre et de signes infectieux (notamment pharyngés type angine)
Quelle est la précaution à prendre avant une chirurgie de thyroïdectomie totale pour une maladie de Basedow ?
Préparation médicale par ATS permettant d’obtenir l’euthyroïdie et d’éviter une crise toxique postopératoire