Diabète sucré de types 1 et 2, complications Flashcards
Quelle valeur correspond à une glycémie à jeun normale d’après les recommandations de l’OMS ?
< 1,10 g/L (6 mmol/L)
Sur quels critères peut-on établir le diagnostic de diabète sucré ?
- Glycémie à jeun > ou = 1,26 g/L constatée à deux reprises
OU - Glycémie aléatoire > 2 g/L avec signes cliniques d’hyperglycémie (soif, polyurie)
OU - HGPO (indiquée dans un contexte de grossesse ou si hyperglycémie modérée à jeun = GAJ 1,10-1,26 g/L) : glycémie 2h après charge orale > 2 g/L (valeur normale < 1,4 g/L, entre les deux = intolérance au glucose)
Quelles sont les différentes formes/étiologies possibles de diabète sucré ?
- Diabète de type 1 : auto-immun (classique ou type 1 lent = LADA)
- Diabète de type 2 (variante : diabète cétosique du sujet d’origine africaine)
- Diabètes génétiques : anomalies de la fonction de la cellule bêta = diabètes MODY 1 à 6 (hérédité de type dominant), diabète néonatal (< 6 mois), diabète mitochondrial à transmission maternelle (MIDD)
- Maladies du pancréas exocrines : pancréatite chronique/aiguë, néoplasie, mucoviscidose, traumatisme/pancréatectomie, hémochromatose,…
- Maladies endocrines : hypercorticisme, acromégalie, phéochromocytome, hyperthyroïdie, glucagonome
- Médicaments et toxiques : CTC et stéroïdes sexuels, neuroleptiques (notamment atypiques), antiprotéases, immunosuppresseurs (interféron gamma) et immunomodulateurs anticancéreux (anti-PD1),…
- Formes rares de diabète auto-immun : PEAI 1 (Sd APECED) ou 2 ++,…
- Syndromes génétiques complexes pouvant comporter un diabète : T21, Klinefelter, Turner, Prader-Willi,…
Quel est le processus physiopathologique à l’origine du diabète de type 1 ?
Carence absolue en insuline due à la destruction des cellules bêta pancréatiques du fait d’une réaction auto-immune spécifique d’organe à médiation cellulaire (LT CD8) dans > 90% des cas
Quels sont les principaux auto-antigènes ciblés par la réponse immune dans le diabète de type 1 ?
- GAD
- IA-2
- ZnT8
- Insuline et pro-insuline
- ICA (anti-îlots)
Quelles sont les maladies auto-immunes spécifiques d’organe les plus fréquemment associées au diabète de type 1 ?
- Thyroïdopathies (maladies de Basedow et Hashimoto)
- Insuffisance surrénale lente par rétraction corticale (notamment maladie d’Addison)
- Gastrite atrophique (notamment maladie de Biermer)
- Maladie cœliaque
- Vitiligo
Quels éléments peuvent faire partie de la présentation clinique initiale habituelle du diabète de type 1 ?
- Début rapide ou explosif
- Syndrome cardinal (PUPD, amaigrissement, polyphagie, énurésie secondaire chez l’enfant)
- Examen clinique pauvre : possible fonte musculaire du quadriceps, rarement HMG, signes d’acidose (dyspnée de Kussmaul, odeur cétonique de l’haleine) et de déshydratation globale
- Possible acidocétose inaugurale (cf. questions spécifiques)
À quoi correspond la “lune de miel” du diabète de type 1 ?
Période pouvant survenir à la suite de diagnostic d’un DT1 typique après une insulinothérapie intensive. Possibilité d’équilibrer les glycémies avec de très faibles doses d’insuline voire d’arrêter transitoirement le TTT. Peut durer quelques mois, traduit la persistance d’une sécrétion insulinique et donc l’existence de cellules bêta fonctionnelles
En présence d’une hyperglycémie, quelle triade classique permet le diagnostic clinique du diabète de type 1 ?
- Maigreur ou amaigrissement
- Cétose
- Âge < 35 ans
Quels sont les objectifs glycémiques idéaux en fonction de l’horaire chez les diabétiques de type 1 non âgés ?
- Le matin à jeun : 0,9-1,2 g/L
- Avant les repas : 0,8-1,2 g/L
- 2h après les repas : 1,2-1,8 g/L
- Au coucher : 1,2 g/L
- A 3h du matin : > 0,8 g/L
Quelles sont les valeurs cible de l’HbA1c chez le diabétique de type 1 en fonction de l’âge ?
- Enfant < 6 ans : 7,5-8,5%
- Enfants prépubères : < 8%
- Adolescents 13-19 ans : < 7,5%
- Adulte (hors grossesse) : < 7%
Quelle est la conduite à tenir pour un patient diabétique de type 1 en présence d’une hyperglycémie inexpliquée et prolongée +/- associée à des symptômes digestifs (nausées, vomissements) ?
Dépistage précoce d’une décompensation cétonique : recherche par le patient de la présence de corps cétoniques dans les urines ou dans le sang (prélèvement capillaire)
Quels sont les éléments de la surveillance au long cours d’un patient diabétique de type 1 ?
- HbA1c tous les 3 mois
- Consultation spécialisée chez un diabétologue ou un pédiatre endocrinologue 3-4 fois/an
- Profil lipidique, créatinine, microalbuminurie et ECG 1 fois/an
- Examen ophtalmologique (FO ou rétinographie par caméra non mydriatique) au moins 1 fois/an (dépistage), surveillance plus rapprochée par l’ophtalmologiste si lésions de rétinopathie
- Consultation de cardiologie 1 fois/an chez les patients symptomatiques, âgés, de longue durée d’évolution ou compliqués
- Consultation annuelle chez le dentiste
- TSH 1 fois/an si Ac anti-TPO positifs
Quels sont les principaux niveaux de retentissement de la grossesse sur un diabète de type 1 préexistant ?
- Risque majoré de variabilité glycémique et d’hypoglycémie au 1er T
- Augmentation des besoins en insuline (résistance physiologique) au 3ème T, portant en général sur les besoins prandiaux mais risque d’hypoglycémie à distance des repas, conduisant au fractionnement de l’alimentation
- Risque d’aggravation de la rétinopathie +++ et de la néphropathie si non stabilisées parfaitement au préalable -> surveillance au moins trimestrielle de la rétine (++ si diabète ancien, rétinopathie préexistante et n’ayant pas fait l’objet d’une photocoagulation par laser)
Quelles sont les principales conséquences de l’insulinorésistance au niveau hépatique et périphérique dans le diabète de type 2 ?
- Insulinorésistance périphérique :
- adipocytaire : augmentation de la lipolyse (lipotoxicité), diminution de la captation et de l’utilisation du glucose
- musculaire : diminution de la clairance des TG, diminution de la captation et de l’utilisation du glucose
- Insulinorésistance hépatique : augmentation de la production du glucose, augmentation de la synthèse des VLDL
Pour quelle valeur seuil de glycémie la polyurie apparaît-elle généralement dans le diabète ?
Seuil de réabsorption rénale du glucose : glycémie ~ 1,8 g/L
Quelles sont les indications de réalisation d’une glycémie à jeun pour le dépistage du diabète de type 2 ?
- Sujets présentant des signes cliniques évocateurs de diabète (il s’agit alors plutôt d’une confirmation diagnostique que d’un dépistage)
- Sujets > 45 ans : tous les 3 ans en l’absence de FDR de diabète, plus précocement en cas d’apparition d’un FDR
- Tous les ans chez les sujets présentant un ou plusieurs FDR : obésité (abdominale ++), sédentarité, HTA, dyslipidémie mixte, HDL-C bas, stéatose hépatique (nutritionnelle et/ou alcoolique), ATCD familiaux de DT2, ATCD de DG ou de macrosomie, SOPK
- Dépistage proposé dans les cas suivants :
- sujets d’origine non caucasienne et/ou migrants
- marqueurs du syndrome métabolique : excès pondéral avec IMC > 28 kg/m2, HTA (PAS > ou = 140 mmHg et/ou PAD > ou = 90 mmHg et/ou HTA traitée), HDL-C < 0,35 g/L et/ou TG > 2 g/L et/ou dyslipidémie traitée
- ATCD familial au 1er degré de diabète, ATCD personnel de diabète gestationnel/enfant de PN > 4 kg, de diabète temporairement induit, de maladie vasculaire ou rénale
Quelle est la valeur cible de l’HbA1c chez les sujets diabétiques de type 2 selon leur profil ?
- Cas général :
- pour la plupart des patients : < ou = 7%
- DT2 nouvellement diagnostiqué avec espérance de vie > 15 ans et sans ATCD CV : < ou = 6,5% (sous réserve que cet objectif soit atteint avec une monothérapie ou une bithérapie n’exposant pas au risque d’hypoglycémie)
- comorbidité grave avérée et/ou espérance de vie limitée (< 5 ans) OU complications macrovasculaires évoluées OU longue durée d’évolution du diabète (> 10 ans) avec difficulté à atteindre la cible de 7% (hypoglycémies sévères provoquées par l’intensification médicamenteuse : < ou = 8%
- Personnes âgées :
- «vigoureuses», espérance de vie jugée satisfaisante : < ou = 7%
- «fragiles», état de santé intermédiaire : < ou = 8%
- «malades», dépendantes, mauvais état de santé (polypathologie chronique évoluée génératrice de handicaps et d’un isolement social) : < 9% (et/ou glycémies capillaires préprandiales 1-2 g/L
- Patients avec ATCD CV :
- ATCD de complication macrovasculaire considérée comme non évoluée : < ou = 7%
- ATCD de complication macrovasculaire considérée comme évoluée (IDM avec IC, atteinte coronarienne sévère, atteinte polyartérielle, AOMI symptomatique, AVC < 6 mois) : < ou = 8%
- Patients avec IRC :
- IRC modérée (stades 3A et 3B) : < ou = 7%
- IRC sévère ou terminale (stades 4 et 5) : < ou = 8%
- Patientes enceintes ou envisageant de l’être :
- avant d’envisager la grossesse : < ou = 6,5% (plusieurs semaines avant la conception)
- durant la grossesse (au moins les 8 premières semaines) : < ou = 6,5% (idéalement), GAJ < 0,95 g/L, glycémie post-prandiale à 2h < 1,2 g/L
Quel est le nombre de bandelettes d’auto-surveillance glycémique remboursées pour un diabétique de type 2 non traité par insuline ?
200/an
Quel est le principal mode d’action des biguanides ?
Réduction de l’insulinorésistance, surtout au niveau hépatique
NB : molécule = metformine
Quels sont les principaux effets indésirables des biguanides ?
- Digestifs (fréquents et souvent transitoires) : douleurs abdominales, diarrhées -> prendre au milieu ou en fin de repas
- Acidose lactique (si non respect des CI, cf. question spécifique)
Quelles sont les principales contre-indications à la prescription de biguanides ?
- Pathologie aiguë/examen susceptible d’altérer la fonction rénale
- IR : utilisation possible à pleine dose si DFG > 60 mL/min, demi-dose entre 30 et 60 mL/min, arrêt si < 30 mL/min
- IH
- Hypoxie tissulaire, insuffisance cardiaque
- Insuffisance respiratoire
- Enfant < 10 ans
Quel est le principal mode d’action des sulfamides et glinides et le principal effet indésirable qui en découle ?
Stimulent l’insulinosécrétion (pour les glinides : durée d’action courte qui «couvre le repas» avec possibilité de saut d’une prise si absence de prise alimentaire) -> risque d’hypoglycémie (surtout si dosage inadapté aux besoins et interaction médicamenteuse, moindre et de durée plus courte pour les glinides)
NB :
- molécules : gli- (sulfamides), repaglinide
- autre EI : prise pondérale
Quelles sont les principales contre-indications à la prescription de sulfamides et glinides ?
- Grossesse et allaitement
- IH sévère
- IR sévère (sulfamides uniquement, diminuer la dose pour DFG 30-60 mL/min, CI si < 30 mL/min)
- Allergie
- Association au miconazole (sulfamides uniquement)
Quel est le principal mode d’action des inhibiteurs de la DPP-4 (gliptines) ?
- Inhibition de l’activité de la DPP-4, enzyme détruisant le GLP-1
- Augmentation de l’insulinosécrétion en fonction de la glycémie, diminution des glycémies postprandiales
NB : molécules : -gliptine
Quelles sont les principales contre-indications à la prescription d’inhibiteurs de la DPP-4 (gliptines) ?
- IH (ASAT ou ALAT > 3N) -> surveillance tous les 3 mois la 1ère année
- IC
- ATCD de réaction d’hypersensibilité grave (peuvent être favorisées en association aux IEC)