Cours 2.b - Physiologie digestive Flashcards
Quelles sont les différentes fonctions du tube digestif? Lien avec la structure du système digestif?
- La fonction principale du tube digestif est l’acquisition de nutriments, d’eau et d’électrolytes essentiels à la vie.
- Cette quête doit réussir tout en protégeant l’organisme des agents infectieux et allergéniques ingérés.
- Cette fonction nécessite un long tube au cours duquel les ingestas sont broyés, stérilisés, digérés et absorbés, et les excrétas éliminés.
- Ces tâches sont accomplies grâce à la spécialisation de plusieurs sections du tube.
En relation avec l’alimentation, la survie dépend…
du succès de la quête de nutriments faite par le tube digestif et celle-ci bénéficie du développement des organes des sens et du système nerveux central.
Spécialisation + innervation cavité bucopharyngée
- L’orifice à l’entrée du tube se spécialise selon les espèces animales et la nature des aliments.
- La cavité bucopharyngée est sous la gouverne du système nerveux central, mais la déglutition bénéficie de réflexes neuro-musculaires précis pour le transfert du bolus alimentaire de la bouche à l’œsophage sans erreur de transfert à la trachée.
Quelle structure gouverne le péristaltisme de l’oesophage?
L’œsophage opère un transport péristaltique qui sera coordonné par un système nerveux autonome (qui échappe au contrôle du système nerveux central).
Quelles sont les 2 fonctions de l’oesophage?
- transport du bolus vers l’estomac
- protection des voies aériennes
Expliquez la fonction principale de l’oesophage en expliquant de quelle manière la structure / histologie est liée à la fonction.
- L’œsophage reçoit le bolus alimentaire de la bouche et le transporte à l’estomac grâce aux mouvements péristaltiques de ses muscles striés, situés dans le tiers supérieur, et de ses muscles lisses.
- La forme histologique épouse cette fonction : un épithélium pavimenteux stratifié, semblable au revêtement cutané, offre une surface lisse avec de rares petites glandes, similaires aux glandes salivaires, qui sécrètent du bicarbonate et du mucus pour lubrifier le conduit.
Expliquez comment la déglutition fonctionne jusqu’à l’arrivée du bolus à l’oesophage.
- La déglutition peut être initiée volontairement, mais survient aussi de façon réflexe et involontaire lorsque le bolus atteint le palais mou.
- La déglutition s’opère sous la commande du nerf crânien 12 (nerf hypoglosse) qui active les muscles striés de la langue, propulsant volontairement le bol alimentaire vers le pharynx.
- Les nerfs crâniens 9 (nerf glossopharyngien) et 10 (nerf vague) orchestrent un mouvement réflexe et involontaire du palais, du pharynx, du larynx et de l’œsophage supérieur.
- En détail, l’ascension du pharynx par la contraction du muscle stylo-pharyngien permet au palais mou de fermer la voie vers le nasopharynx, et permet à l’épiglotte de basculer vers le bas, fermant ainsi l’entrée vers la trachée.
- Immédiatement, le sphincter œsophagien supérieur (SOS, muscle crico-pharygien) se relâche pour accueillir le bolus dans le conduit œsophagien.
Résumez les rôles du nerf crânien 9 (3) et 10 (4).
Que se passe-t-il lorsqu’il y a dysfonctionnement des réflexes de déglutition?
- Clinique : Un dysfonctionnement des réflexes de déglutition occasionne une dysphagie haute de transfert qui permet un passage de liquide à la trachée, qui se manifeste par des quintes de toux réflexes.
- Un dysfonctionnement chronique de relaxation de ce sphincter peut entraîner la formation graduelle d’un diverticule de Zenker, une sacculation, sorte de réservoir, juste au-dessus du muscle crico-pharyngien.
Quelles sont les 4 étapes de la déglutition?
Expliquez le péristaltisme oesophagien en mentionnant les neurotransmetteurs impliqués.
- Le péristaltisme œsophagien est une action musculaire involontaire qui est médiée par le système nerveux entérique du plexus d’Auerbach :
- Le passage du bolus alimentaire dans l’œsophage stimule les nerfs sensitifs du plexus.
- Alors il y a immédiatement une contraction des muscles circulaires en amont du bolus, grâce à la sécrétion de neurotransmetteurs (acétylcholine et neurokinine), et un relâchement simultané des muscles circulaires en aval du bolus, grâce à la sécrétion de VIP (vasointestinal polypeptide) et de la sécrétion d’oxyde nitrique (NO).
Quels sont les 3 types d’ondes qui caractérisent le péristaltisme oesophagien?
On observe 3 types d’ondes péristaltiques dans l’œsophage.
- Onde primaire : initiée en réponse à la déglutition, elle propulse le bolus du haut vers le bas à une vitesse de 3 à 4 cm/sec de manière irréversible. On peut ainsi boire la tête en bas.
- Ondes secondaires : initiées de façon réflexe en réponse à une stimulation locale des nerfs sensitifs par des résidus alimentaires, elles peuvent commencer à n’importe quel niveau de l’œsophage et repoussent le matériel en provenance de l’estomac lorsqu’il y a des épisodes de reflux gastro-œsophagien.
- Ondes tertiaires : on les observe chez des individus normaux, mais aussi lors d’états pathologiques ; elles sont des contractions non péristaltiques des muscles circulaires et elles n’ont pas de fonction motrice propulsive. Ainsi, on les retrouve en présence d’achalasie ou de spasmes diffus de l’œsophage, parfois douloureux.
Qu’est-ce que le SOI? Quelle est son action?
- Le sphincter œsophagien inférieur (SOI) est une courte région qui possède une tonicité musculaire presque constante au repos ; cela crée une zone de pression.
- Le SOI se relâche à l’arrivée du bolus alimentaire sous l’action de NO et de VIP.
Que se passe-t-il lorsqu’il y a une insuffisance OU une hyperpression sphinctérienne inférieure?
- Une insuffisance sphinctérienne inférieure permet le reflux gastro-œsophagien et entraîne une œsophagite secondaire.
- À l’opposé, une hyperpression du sphincter (absence de relaxation) cause une dysphagie basse, dite de transport, et ainsi mène à l’achalasie.
Quelles sont les 5 principales fonctions de l’estomac?
L’estomac a 5 principales fonctions :
- Réception d’un volume alimentaire. La diminution du tonus musculaire gastrique lors de la réception d’aliments (relaxation réceptive) permet d’accommoder un plus grand volume sans augmenter la pression intra-gastrique.
- Stérilisation des ingestas grâce à la sécrétion de l’acide chlorhydrique
- Digestion chimique grâce à la sécrétion de l’acide chlorhydrique et de la pepsine
- Digestion mécanique, nommée trituration, par les contractions gastriques, qui mélangent les ingestas et les sécrétions salivaires et gastriques pour mieux préparer les aliments pour leur transfert à l’intestin grêle.
- Régulation de la vidange gastrique. Le rythme de vidange est régulé pour optimiser la digestion et l’absorption intestinale.
Décrivez la cellule pariétale (estomac) et les substances qu’elle sécrète (stimulation, inhibition, description)
Cette cellule, unique à l’estomac, sécrète l’acide chlorhydrique (HCl) et le facteur intrinsèque.
- HCl
- La sécrétion est stimulée par l’histamine (récepteur H2), l’acétylcholine (récepteur M3) et la gastrine (récepteur CCK-B).
- La sécrétion est inhibée par la somatostatine et les prostaglandines.
- C’est une pompe à proton (H/K ATPase) qui permet la sécrétion de H+ dans l’estomac en échange du passage d’un ion de potassium dans la cellule. Ainsi, les médicaments dits inhibiteurs à proton (IPP) réduisent la sécrétion du HCl en agissant uniquement sur cette pompe spécifique de la cellule pariétale.
- La cellule pariétale n’est pas endommagée par ses propres sécrétions très acides, puisqu’elle change de forme et développe des villosités qui la protègent lorsqu’elle sécrète le HCl. De plus, cette cellule est enfouie profondément au niveau des cryptes gastriques, ce qui la protège davantage de l’acidité.
-
Facteur intrinsèque
* La cellule pariétale sécrète le facteur intrinsèque, qui permettra l’absorption de la vitamine B12 au niveau de l’iléon terminal.
Qu’est-ce qu’une anémie mégablastique?
- Clinique : Une anémie mégaloblastique (de Biermer) peut survenir lors d’un déficit de facteur intrinsèque. (Voir atrophie de la muqueuse gastrique, gastrectomie)
Décrivez la cellule principale (estomac) et les substances qu’elle sécrète
La cellule principale sécrète le pepsinogène et la lipase gastrique.
- Pepsinogène : La cellule principale synthétise ce proenzyme, stocké dans des vésicules proches de sa surface apicale et libéré dans la lumière gastrique. Le pepsinogène génère de la pepsine lorsqu’il entre en contact avec un pH acide. Cette pepsine a une action protéolytique qui lui permet de scinder les polypeptides en peptides.
- Lipase gastrique : contribue à la digestion des lipides
Décrivez la cellule à mucus (estomac), les substances qu’elle sécrète + ce qui la stimule
- aka cellule calciforme
- La cellule à mucus sécrète du mucus et du bicarbonate dans la lumière gastrique.
- Les granules sécrétoires sont situées à la région apicale.
- Sous le microscope, la grande quantité de mucus clair à l’apex luminal de la cellule lui confère la forme d’un calice.
-
Mucus :
- Sa sécrétion est stimulée par le nerf crânien 10 (nerf vague), les agents cholinergiques et les prostaglandines.
- Sa sécrétion est inhibée par certains médicaments comme les AINS. Ceci est impliqué dans la physiopathologie des ulcères gastriques.
- Le mucus forme une mince couche protectrice de glycoprotéines à la surface luminale des cellules gastriques, afin que ces dernières ne soient pas endommagées par l’acidité de l’estomac (pH 1-2).
-
Bicarbonate
- Le bicarbonate permet de créer un micromilieu, ayant un pH de 7, sous la couche de mucus et il contribue ainsi à protéger les cellules gastriques du contenu luminal acide.
Quels sont les types de cellules endocrines que l’on retrouve au sein de l’estomac? (4)
- Cellule ECL (EnteroChromaffin-Like Cell): histamine
- Cellule G: gastrine
- Cellule D: stomatostatine
- Cellule P/D: ghréline
Décrivez la cellule ECL et les substances qu’elle sécrète.
- cellule endocrine de l’estomac
- sécrète l’histamine.
- granules sécrétoires sont situées à la région basale, puisque sa sécrétion s’effectue dans l’espace extracellulaire.
- Le nom est descriptif de l’image histologique : cellule entérale (entérocyte) qui a une affinité pour le colorant chrome (chrom-affin).
- Histamine
- Lorsque l’hormone gastrine, via la voie sanguine, se fixe sur le récepteur CCK-B de la cellule ECL, cette dernière sécrète de l’histamine-2 dans l’espace extra-cellulaire. Les cellules ECL agissent par voie paracrine sur les cellules pariétales situées à proximité: l’histamine-2 stimule les récepteurs H2 et ainsi stimule la sécrétion de protons.
- Sa sécrétion est inhibée par la somatostatine (des cellules D gastriques) et le peptide YY (hormone de satiété, produite par des cellules intestinales de l’iléon lorsqu’il reçoit des aliments)
Décrivez la cellule G et les substances qu’elle sécrète.
- cellule endocrine de l’estomac
- La cellule G sécrète la gastrine, une hormone.
- Les granules sécrétoires sont situées à la région basale des cellules, puisque la sécrétion est endocrine (sanguine)
- Gastrine
- La gastrine est sécrétée dans la circulation sanguine afin de stimuler par voie endocrine la cellule ECL à sécréter davantage d’histamine. Celle-ci stimulera par la suite par voie paracrine la cellule pariétale à sécréter davantage de HCL.
- La cellule G est stimulée par le nerf vague, la gastrin-releasing-peptide et par la présence d’acides aminés en postprandial dans l’estomac.
- La cellule G est inhibée par un pH gastrique très acide (inférieur à 2). Ainsi, il y a une rétroaction négative (autorégulation) pour maintenir un milieu gastrique acide
Est-ce que la mesure de la gastrine est possible? Expliquez.
- Clinique : la mesure sanguine de la gastrine est possible (normalement < 180 ug/mL).
- Si un patient est traité avec un IPP (inhibiteur de pompe à protons), la mesure double ou triple.
- En présence d’un gastrinome, elle est quintuplée (> 1000 ug/mL).
- Voir syndrome de Zollinger-Ellison
Décrivez la cellule D et les substances qu’elle sécrète.
- Cellule endocrine de l’estomac
- La cellule D sécrète la somatostatine (soma : corps et statin : arrêt).
- Les granules sécrétoires sont situées à la région basale, puisque la somatostatine est libérée dans le sang.
- Somatostatine
- La somatostatine permet d’inhiber la sécrétion des cellules G, ECL et pariétale par voie paracrine.
- Ainsi, la cellule D a pour rôle de réguler l’activité sécrétoire des cellules qui ont pour fonction de sécréter le HCl.
- Sa sécrétion est stimulée par un pH inférieur à 2.
Est-ce qu’il est possible de mesurer l’histamine en clinique?
- Clinique : la mesure sérique n’est pas disponible.
Quelle est l’utilité de la somatostatine dans le tx en clinique?
- Par contre, la somatostatine est utilisée par injection sous-cutanée à dose thérapeutique chez les patients porteurs de tumeurs carcinoïdes, si le syndrome carcinoïde se manifeste.
- Elle est aussi utilisée en perfusion lors d’hémorragie digestive en provenance de varices œsophagiennes rupturées, car elle diminue la pression de perfusion sanguine du système porte.
Décrivez la cellule P/D et les substances qu’elle sécrète.
- cellule endocrine de l’estomac
- La cellule P/D sécrète l’hormone ghréline dans le sang.
- Les granules sécrétoires sont situées à la région basale.
- Ghréline : joue un rôle dans la régulation de l’appétit. La sécrétion augmente en période de jeûne et stimule l’appétit
Quel est l’impact sur l’appétit d’une gastrectomie partielle (réduction chirurgicale partielle de l’estomac)? Expliquez
- diminution de l’appétit
- diminution de la quantité de ghréline sécrétée par les cellules P/D
Résumé des différentes cellules de l’estomac (post-prandial vs jeûne)
Quelles sont les 3 principales voies de régulation de l’acide gastrique? Expliquez.
Il y a 3 principales voies de régulation : neurocrine, endocrine, paracrine
- Neurocrine : l’acétylcholine (nerf vague, parasympathique) et la noradrénaline (sympathique).
- Endocrine : gastrine et ghréline.
- Paracrine : somatostatine et histamine.
Quelles sont les 3 phases de régulation (sécrétion) de l’acide gastrique? Décrivez ces phases en détail.
- Phase céphalique
- Stimulée par le stress, le psychisme (vue, odorat, etc. d’un repas), via le nerf vague.
- En temps normal, la phase céphalique ne dure pas longtemps, car l’arrivée de la nourriture dans l’estomac déclenche la phase gastrique. Elle ne représente ainsi qu’une petite portion (20 %) de la sécrétion d’acide postprandial.
- En laboratoire, elle peut être davantage stimulée (ex. : mastiquer sans avaler) et elle atteint alors la moitié de la capacité sécrétoire maximale de HCl.
- Phase gastrique
- Cette phase est le moment où la sécrétion post-prandiale d’HCl est à son maximum.
- Les acides aminés contenus dans le repas activent les cellules G qui déversent plus de gastrine dans la circulation sanguine et stimulent ainsi par voie endocrine les cellules ECL. Les cellules ECL sécrètent alors l’histamine qui stimule à son tour les cellules pariétales par voie paracrine. La cellule pariétale active ses pompes à protons et sécrète le H+.
- La sécrétion de gastrine par les cellules G cesse lorsque le pH < 2 et que le contenu en acide aminé dans l’antre diminue par la vidange du chyme gastrique au grêle.
- La sécrétion de somatostatine par les cellules D débute lorsque le pH < 2. La somatostatine emprunte une voie paracrine et inhibe davantage la cellule G.
- Phase intestinale
- Cette phase est définie par l’entrée du chyme dans le duodénum.
- Cette phase représente moins de 10 % de la sécrétion totale de HCl, puisque cette sécrétion est inhibée par des hormones issues de l’intestin grêle (Gastrin Inhibitory Peptide = GIP, CholeCystoKinin = CCK, sécrétine)
Quels sont les 3 éléments de la motilité gastrique?
- Relaxation réceptive
- Trituration
- Contrôle du vidange gastrique
Qu’est-ce que le phénomène de relaxation adaptative de l’estomac?
- Le phénomène de la relaxation adaptative, définie comme étant la capacité de l’estomac à augmenter son volume sans pour autant augmenter sa pression intraluminale, permet d’ingérer une grande quantité d’aliments en un court laps de temps.
- Ceci s’opère par une inhibition du tonus de muscles lisses des parois gastriques.
- Cette relaxation évite aussi une vidange trop rapide (dumping) du contenu gastrique vers le grêle.
- Ce tonus détermine la régulation de la vidange des liquides ingérés.