APE 5 - Épidémiologie Populations Flashcards
Décrire la base de la surveillance et l’utilité des indicateurs de santé pour mesurer l’état de santé d’une population
• Surveillance sanitaire : récolte, analyse, interprétation et dissémination continues de données sanitaires (indicateurs de santé). Elle produit l’information pour la prise de décision et l’action dans le domaine de la santé publique. +/- le même objectif que l’anamnès+examen physique vérifier comment se porte le patient (patient=population/sous-groupe). Elle concerne toutes les dimensions de la santé (décès, maladies, accidents, santé mentale, santé subjective, comportements de santé ; organisation, utilisation et financement du système de soins ; etc.) et ses déterminants.
• Les indicateurs de santé sont essentiels à la planification, l’implémentation et l’évaluation des pratiques de santé publique. C’est donc le fondement de la surveillance sanitaire. Constituent la base pour la surveillance et pour dresser le portrait de la santé d’une population. Permettent de:
• décrire la distribution de la maladie ou des facteurs de risque
• Trouver des indices quant aux facteurs de risque potentiels
• Détecter les épidémies
• Planifier les besoins en services de santé
• Guider le développement, l’implantation et l’évaluation de mesures de contrôle et de prévention
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Identifier et interpréter différents indicateurs sanitaires importants (espérance de vie à la naissance, à 65 ans et en bonne santé, morbidité et mortalité, mortalité infantile, mortalité néonatale, mortalité post- néonatale, mortalité périnatale, etc.)
Espérance de vie à la naissance :
- Définition : âge moyen qu’une personne peut espérer atteindre à partir de sa naissance, en fonction des conditions sanitaires, sociales et économiques actuelles.
- Un indicateur très important évaluer l’état de santé d’une population (avec la mortalité infantile et périnatale)
- Plus l’espérance de vie est élevée, meilleure est la qualité des soins de santé, de la nutrition et de l’environnement. Cependant, elle peut ne pas refléter les inégalités sociales et économiques qui affectent certaines populations plus vulnérables.
- au Québec H 80,7ans et F 84,3ans
Espérance de vie à 65 ans :
- définition : l’espérance de vie restante à partir de 65 ans. Cela donne une idée de la qualité de vie après cet âge, tenant compte des maladies chroniques, de la prise en charge médicale et de l’accès aux soins de santé pour les personnes âgées.
- permet de mesurer non seulement la longévité mais aussi la qualité de vie durant la vieillesse.
- Si l’espérance de vie à 65 ans est élevée, indique une population vieillissante en bonne santé avec un accès efficace aux soins gériatriques.
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Espérance de vie en bonne santé :
- Définition : nombre d’années qu’une personne peut espérer vivre sans être limitée par des problèmes de santé ou des handicaps.
- Indicateur de la qualité de vie en fonction de la santé physique et mentale.
- Un faible nombre d’années en bonne santé indique une charge importante de maladies chroniques, d’incapacités ou de maladies invalidantes au sein de la population.
Morbidité :
- Définition : l’incidence ou la prévalence des maladies au sein d’une population.
- Elle peut être exprimée en termes de nombre de cas (incidence) ou de proportion de personnes affectées (prévalence) par une maladie.
- Les taux de morbidité permettent de comprendre la fréquence des maladies dans une population.
- Des taux de morbidité élevés peuvent être associés à des facteurs de risque environnementaux, sociaux ou comportementaux, ou à des systèmes de santé insuffisants.
Mortalité :
- Définition : nombre de décès au sein d’une population. Elle peut être mesurée globalement ou selon des causes spécifiques (par exemple, mortalité due aux maladies cardiaques, au cancer, etc.).
- Un taux de mortalité élevé peut indiquer une mauvaise qualité des soins de santé, un manque de prévention, ou la présence de maladies ou d’accidents fréquents dans la population.
- Ce taux peut être ajusté selon des facteurs comme l’âge ou le sexe pour mieux comprendre les dynamiques sous-jacentes.
Mortalité infantile :
- Regroupe la mortalité néonatale et post-néonatale
- Mortalité infantile= La probabilité qu’un enfant né vivant meurt dans la première année de vie dans les 27 premiers jours de vie (néonatale) ou dans les 27 à 365 jours de vie (post-néonatale).
- Un indicateur très important évaluer l’état de santé d’une population (avec l’espérance de vie)
- Si élevée reflète besoins sanitaires non-comblés (conditions économiques, malnutrition, hygiène, soins médicaux, etc.)
- La mortalité infantile est inversement associée à l’espérance de vie à la naissance et à l’espérance de vie en santé
Mortalité néonatale :
- nombre de décès d’enfants survenant dans les 28 premiers jours de vie (période néonatale)
- relève de causes « endogènes » (malformations, prématurité, hypertension gravidique)
- reflète principalement la qualité des soins médicaux à la naissance, l’accès aux soins intensifs néonatals et la gestion des risques périnatals.
- Une mortalité néonatale élevée peut indiquer des problèmes de soins prénatals, des complications lors de l’accouchement, ou un manque d’infrastructures de santé spécialisées pour les nouveau-nés.
Mortalité post-néonatale :
- décès des enfants âgés de 28 jours à 1 an. Il exclut donc les décès survenant pendant la période néonatale.
- souvent liée à des maladies infantiles, des infections, des malnutritions ou des accidents.
- Ce taux peut aussi être influencé par les pratiques de soins à l’enfance, l’accès aux soins pédiatriques et les conditions socio-économiques.
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Mortalité périnatale :
- La probabilité qu’un fœtus « viable » soit mort-né ou meurt dans sa 1ère semaine de vie.
- Reflète :
• Qualité du suivi pendant la grossesse et l’accouchement et les efforts de collaboration entre les obstétriciens et les néonatalogistes
• La non-viabilité du fœtus en raison de mutations et problèmes graves durant la grossesse
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Taux de mortalité prématurée :
- correspond aux décès survenant chez les individus avant 65 ans, dus à des causes évitables, comme les maladies cardiovasculaires, certains cancers, ou les accidents.
- Un taux élevé peut indiquer une mauvaise gestion des facteurs de risque modifiables, tels que le tabagisme, l’alimentation, la sédentarité ou la pollution.
Interprétation globale de ces indicateurs
• Amélioration des indicateurs : Si un pays ou une région présente des valeurs élevées d’espérance de vie, de faible mortalité infantile et de faible morbidité, cela suggère que le système de santé est efficace, que les politiques de prévention sont bien appliquées et que les conditions de vie (nutrition, hygiène, accès à l’eau potable, éducation) sont favorables.
• Mauvaise interprétation ou biais : Les indicateurs doivent être interprétés avec prudence. Par exemple, une espérance de vie élevée ne signifie pas nécessairement une bonne santé si les gens vivent longtemps avec des maladies chroniques. Inversement, un taux de mortalité infantile faible peut ne pas refléter une égalité d’accès aux soins dans certaines populations vulnérables.
Distinguer et interpréter les indicateurs bruts, spécifiques et ajustés et connaître la raison et une façon d’ajuster ces indicateurs (standardisation directe).
- Indicateurs bruts
• Définition : Un taux global qui mesure la fréquence d’un événement (ex : maladie/décès) dans toute la pop, sans tenir compte des différences dans la structure de la population comme l’âge, le sexe, ou d’autres facteurs de risque (même chose pour le taux d’incidence brut ou le taux de mortalité brut)
• Utilisation : donnent une vue d’ensemble de la situation, un taux global
• Limite : Pv être biaisés/trompeurs qd les populations comparées = structures d’âge différentes ou des compositions démographiques variées et que sous-groupes sont surreprésentés. (ex : une pop + âgée peut avoir un taux de mortalité brut + élevé simplement parce que les personnes âgées sont plus à risque de décès) - Indicateurs spécifiques
• Définition : mesurent la fréquence d’un événement dans un sous-groupe particulier de la population, comme les taux par âge, sexe, ou catégorie socio-économique.
• Utilisation : permettent une analyse plus détaillée, car ils tiennent compte des différences au sein de la population. Fournissent des informations précises pour des sous-groupes utiles pour identifier les groupes à haut risque (ex : calculer un taux d’incidence spécifique chez les 65 ans et plus donne une idée de l’impact d’une maladie dans ce groupe d’âge particulier)
• Limite : ne permettent pas une comparaison directe entre deux populations globales, car les caractéristiques des sous-groupes peuvent varier d’une population à l’autre. - Indicateurs ajustés (standardisés)
• Définition : Taux modifiés pour tenir compte des différences ds la structure d’une population permet donc de comparer les indicateurs de santé de façon plus précise entre différentes populations ou périodes, en contrôlant les variations démographiques.
Étapes simplifiées de la standardisation directe : - Choisir une population standard de référence (utilisée pour “uniformiser” les comparaisons. Elle représente la structure d’âge ou autre caractéristique que l’on souhaite appliquer aux populations comparées).
- Calculer les taux spécifiques par sous-groupe (par exemple, taux de mortalité par groupe d’âge) pour chaque population à comparer.
- On multiplie chaque taux spécifique de la population étudiée par le poids (ou proportion) de ce groupe d’âge dans la population standard.
- on additionne les résultats pour obtenir un taux ajusté global
• Utilisation : Cette méthode est souvent utilisée pour comparer l’incidence ou la mortalité entre des pays ou des régions où les structures d’âge ou autres caractéristiques diffèrent. Ex : ds le graphique des Q4 et Q5, les TI et TM pour diff types de cancer = ajustés pour l’âge permet de comparer les tendances dans les pop indépendamment des changements dans la structure d’âge de la population, ce qui pourrait fausser la comparaison.
Identifier les grandes causes de mortalité et les sites de cancer les plus importants chez les hommes et les femmes, au Canada et en énumérer les taux d’incidence et de mortalité approximatifs.
4 grandes causes de mortalité :
- Cancers
- Cœur = MCV
- Accidents
- COVID-19 (avant 2021 c’était MPOC)
Les taux d’incidence (TI) et taux de mortalité (TM) sont des indicateurs clés en épidémiologie et en santé publique, utilisés pour mesurer l’impact des maladies sur une population. Ils varient considérablement d’un pays à l’autre, en fonction de nombreux facteurs tels que l’accès aux soins de santé, l’éducation sanitaire, les conditions socio-économiques, l’environnement, et les politiques de santé publique.
Le taux d’incidence mesure la fréquence de survenue de nouveaux cas d’une maladie dans une population pendant une période donnée (généralement un an). Il indique le risque qu’un individu développe la maladie au cours de cette période.
Le taux de mortalité mesure le nombre de décès survenus dans une population donnée
Sites de cancer les plus importants chez les hommes :
Cancer du poumon (courbes jaunes): les taux d’incidence et de mortalité par cancer du poumon sont en baisse chez les hommes depuis 1990, chez lesquels la baisse du tabagisme a commencé dans les années 60. Le TI est similaire au TM car la létalité est très élevée. TI=TM=115/100 000
Cancer colorectal (courbe noire): Le TI du cancer colorectal est à la baisse pour les deux sexes, grâce au dépistage qui permet de détecter les polypes précancéreux et les éliminer. Les TM aussi sont en baisse pour les deux sexes, probablement à cause de l’amélioration du diagnostic et des traitements. TI= 80/100 000 TM= 45/100 000
Cancer de la prostate (courbe rouge): le cancer le plus répandu chez les hommes (TI). C’est aussi la troisième cause principale de mortalité par cancer chez les hommes (TM). Au Canada, le TI du cancer de la prostate a atteint un point culminant en 1993 et en 2001. Ces pics, suivis dans chaque cas d’un déclin, coïncident avec deux vagues d’intensification du dépistage. Grosse baisse d’incidence depuis 2011, mais légère augmentation plus récemment qui pourrait s’expliquer par le fait qu‘on ne dépiste plus systématiquement en raison de l’incertitude quant aux bienfaits/risques associés à ce test. Le TM a diminué de façon significative: sûrement à cause des traitements (hormonothérapie et progrès en radiothérapie) car aucun lien avec les pics de dépistage. TI=175/100 000 TM=45/100 000
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Sites de cancer les plus importants chez les femmes:
Cancer du sein (courbes rouges) : Le cancer le plus répandu chez la femme (TI). Deuxième principale cause de décès par cancer chez les femmes. L’incidence du cancer du sein a augmenté constamment entre 1980 et le début des années 1990, tendance qui s’explique en partie par le recours accru au dépistage par mammographie. La baisse de l’incidence qui s’est produite vers 2002 peut être le reflet de la diminution du recours au traitement hormonal substitutif (hormonothérapie - THS) chez les femmes ménopausées. Les TM par cancer du sein diminuent pour tous les groupes d’âge depuis au moins le milieu des années 80. Il est au plus bas depuis 1950, en raison probablement d’une combinaison du dépistage accru par mammographie et de l’utilisation de traitements plus efficaces après les opérations chirurgicales.
Cancer colorectal (Courbes noires) : idem à l’homme, à la baisse.
Cancer du poumon (courbes jaunes) : Chez les femmes, la consommation de tabac a commencé à chuter au milieu des années 1980, ce qui fait que les TI et TM du cancer du poumon viennent de commencer à baisser (TI: 2011, TM: 2006)
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Interpréter les mesures liées à l’histoire naturelle d’une maladie (survie, létalité) et savoir mettre en relation ces indicateurs avec les taux d’incidence et les taux de mortalité d’une maladie.
Létalité = proportion de décès parmi les malades = # décès spécifique à une maladie (durant période après dx)/# cas diagnostiqués de cette maladie
Relation entre incidence – létalité – mortalité : Le taux de mortalité est en fctn du taux d’incidence de la maladie et du risque de mourir une fois la maladie contractée (létalité)
** Pour les maladies dont la létalité est élevée (ex : au-delà de 80% comme dans le cancer du poumon), le taux de mortalité est similaire au taux d’incidence. -> TM = TI x L
** Si TI augmentée mais TM diminue alors L diminue
Identifier les sources de données permettant de mesurer la fréquence de la morbidité et de la mortalité
- Recensement : dénombrement périodique de la pop selon des caractéristiques de base (âge, sexe, langue, état matrimonial, etc.), utile pour fournir un cadre démographique pour d’autres mesures.
- Statistiques de l’état civil :
o Naissances : Enregistrement obligatoire des naissances.
o Décès : Enregistrement obligatoire des décès et de leurs causes, certifiés par les médecins. - Maladies à déclaration obligatoire (MADO) : Les maladies qui doivent être légalement déclarées aux autorités de santé publique en raison de leur danger pour la pop.
- Registres de morbidité : collectent et centralisent les informations de plusieurs sources (ex : dossiers médicaux, les rapports de laboratoires, les déclarations des médecins) pour documenter tous les nouveaux cas (cas incidents) d’une maladie sur un territoire donné, (ex : Registre québécois du cancer qui enregistre tous les nouveaux cas de cancer diagnostiqués au Québec)
- Bases de données administratives : initialement conçus pour administrer des programmes et services (ex : facturation des soins). Mais = systèmes de collecte et de gestion de données qui contiennent des données utiles pour l’analyse de la morbidité et de la mortalité (ex. Med-echo qui enregistre les séjours hospitaliers, RAMQ).
- Dossiers hospitaliers : Source majeure en épidémiologie, même si ces dossiers sont principalement destinés aux soins des patients.
- Enquêtes transversales de santé : Ce sont de grandes enquêtes populationnelles qui fournissent des données sur les déterminants de santé et peuvent inclure des mesures de morbidité.
- Laboratoires de microbiologie : fournissent des données sur les infections et peuvent contribuer à la surveillance de certaines maladies.
- Registres de vaccination : documentent l’état vaccinal de la population et peuvent aider à évaluer les effets des campagnes de vaccination.
Reconnaître la responsabilité du médecin dans la mesure et la qualité des indicateurs de santé
• Déclaration obligatoire des maladies, signalement
• Exactitude du constat de décès (SP-3)
La cause initiale du décès représente la maladie ou le traumatisme qui a enclenché l’évolution morbide conduisant directement au décès, ou les circonstances qui ont entraîné un traumatisme mortel (coroner). L’identification d’une cause initiale sur l’acte de décès est parfois imprécise, particulièrement aux âges avancés.
• Exactitude du constat de naissance (SP1/DEC-2)
o Le formulaire Constat de naissance (DEC-2) est joint au formulaire Bulletin de naissance vivante (SP-1). Il est rempli par le médecin accoucheur ou la sage-femme.
• Exactitude du contenu de la feuille sommaire d’hospitalisation
o Diagnostic principal et diagnostics secondaires
• Exactitude de la facturation (SISMACQ)