Toxicologie des organophosphorés Flashcards
GENERALITES
-Organophosphorés (OP) : dérivés des phosphates, des thiophosphates & dithiophosphates halogénés,… Produits liquides ou solides très liposolubles & aliphatique.
- Exposition : anti-poux, insectisides organophsophorés, gaz de combat
-Carbamates : pesticides, insecticides, fongicides & herbicides.
Très liposoluble.
TOXICOCINETIQUE
A : rapide par toutes les voies (++ lipophiles)
D : dans tout l’organisme, passe BHE des OP très liposoluble
Liaison à l’AchE (SNC, GR)
Liaison à la butyrylchE (plasma, foie)
Passage de la BHE
M : hépatique, SNC, pulmonaire, rénal,…
OP= Désulfuration oxydative par CYP450 = métabolite toxique « oxon» à activité antichE
E : urinaire
MECANISME D’ACTION TOXIQUE DES OP & CARBAMATE
→ Action anticholinestérasique:
Inhibition des acétylcholinestérases (AchE): Moyens différents selon OP ou Carbamate :
OP =
- 1re phase = inhibition réversible de l’AchE : OP se fixent sur AchE en phosphorylant le site estérasique – seule la forme oxydée « oxon » des OP peut se fixer – stabilité +++ de la liaison oxon/AchE → limitation de l’hydrolyse de l’acétylcholine en choline = accumulation acétylcholine.
- 2ème phase = inhibition irréversible de l’AchE : phénomène d’agging par déalkylation de l’OP = liaison devient irréversible = destruction de l’enzyme=agging
Carbamates :
carbonylation de AchE, liaison réversible.
=Renforcement de la transmission cholinergique dans le SNC, le SNP & plaque motrice
=Stimulation excessive des R cholinergiques muscariniques et nicotinique
SYMPTOMATOLOGIE
Délai d’apparition des symptômes (5min à 3h) différents selon : bioactivation des OP, doses ingérés, voie d’exposition, si solvant associés ou non (favorise l’A), selon terrain patient.
Signes locaux : si contact cutané (irritation peau & muqueuses, fasciculation musculaires, eczéma de contact),
si projection oculaire (irritation avec larmoiement, conjonctivite ou myosis serré, fasciculation des muscles oculomoteurs),
si inhalation d’aérosols (réaction asthmatiforme, haleine alliacée caractéristique).
Signes généraux =
syndrome cholinergique avec 3 toxidromes =
→ Muscarinique (le + rapide mais absent après 24h) : myosis serré, troubles de l’accommodation, hypersialorrhée, bradycardie, hypotension, malaise, bronchoconstriction, troubles digestifs, incontinence urinaire → Central: céphalées, confusion, ataxie, convulsions, coma
→ Nicotinique: fasciculations, contraction musculaire, paralysie des muscles respiratoires, tachycardie, hypertension
DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE :
Dosage indirect des OP et carbamates dans le sang:
-Dosage de l’activité AchE par méthode enzymatique sur tube hépariné
-Dosage de l’activité butyrylchE ar immunochimie sur tube sec
-Dosage de l’Ach sérique en excès= méthode de Truhaut et Vernin
Dosages des métabolites urinaires (métabolite toxique « oxon» à activité anticholinestérasique)
PRISE EN CHARGE
Hospitalisation en urgence = IA mortelle (insuffisance respiratoire aigue +++)
-Ttt évacuateur : Contamination cutanée : déshabillage + Lavage cutanée au savon + séchage soigneux
Contamination pulmonaire: soustraire le patient de la zone viciée
Voie oculaire : rinçage à l’eau
-Ttt symptomatique : Détresse respiratoire: pneumopathie d’inhalation, coma (ventilation assistée, oxygénoT),
HypoT ou vasoplégie (remplissage vasculaire),
Bradycardie, tb du rythme: anti-arythmiques
BZD si convulsions.
-Ttt spécifique :
*Atropine = ttt de référence :
=ATG compétitif des R muscariniques à l’Ach (centraux & périphériques).
2mg toutes les 10min jusqu’à relâchement du myosis
Bolus initial IV, puis évaluation clinique régulière avec 3 objectifs essentiels :
→ disparition des crépitants ou sibilants à l’auscultation
→ FC > à 80 bpm
→ PAS > à 80 mmHg.
Puis injection d’atropine IV en continu avec débit maintenu pendant qql jours. +++ Surveillance pour éviter un surdosage en atropine.
EI : signes atropiniques.
*Sulfate de Pralidoxime (Oximes) = regenère les AchE en hydrolysant la liaison oxon/AchE.
Inefficace si phénomène d’agging.
Administrer le + rapidement possible
En IV bolus puis perfusion
Pour les IA grave.
Ne franchit pas BHE donc pas d’effets centraux.
EI : tachyC, diplopie, vision foue.
Suivi :
-clinico-biologique : efficacité-tolérance-observance
-séquelles possibles malgrès la PEC :
→ Syndrome intermédiaire =paralysie des muscles fléchisseurs du cou innervés par les nerfs crâniens – 2 à 4 jours après la guérison
→ Neuropathies sensitivomotrice tardives distales : à prédominance motrice, paralysie flasque des jambes, 2 à 5 semaines après exposition, du à démyélinisation des nerfs périphériques.
PREVENTION
-IOP : Interdits en France dans les insecticides à usage ménager & dans spécialités antiparasitaires à usage externe MAIS restent autorisés les insecticides IOP à usage agricole (chlorpyriphos, phosmet) & IOP dans les spécialités vétérinaires antiparasitaires à usage externe.
-Les IA professionnelles par les IOP sont indemnisables & inscrites aux tableaux du régime agricole.
Circonstances de l’intoxication
→ OP:
Source d’exposition : anti parasitaire (Malathion),
Insecticide, pesticides: parathion
Gaz de combat : sarin
Mode d’intoxication :
- Individuel : tentative de suicide, exposition professionnelle
- Collective : consommation de denrées alimentaires traitées par des OP
→ Carbamate:
Source d’exposition : pesticides, insecticide, fongicide, Nématicides
Herbicides
À différencier des carbamates médicaux : Méprobamate