Ethanol Flashcards
Généralité
Structure alcool primaire:
CH3-CH2-OH
Origine: produit de fermentation de la levure Saccharomyces cerevisiae
Pptés:
Liquide volatil, incolore, inflammable
Odeur et saveur brulante caractéristiques
Distillable et dialysable
Réducteur
Soluble dans l’eau, solvant organique et l’éther
Circonstance de l’intoxication
Sources d’exposition:
Industrielle
Domestique
Principal mode d’intoxication: individuel par ingestion volontaire
1ere cause d’IA dans les services d’ugences
Si IC: imprégnation éthylique excessive et prolongée à l’origine de lésions organiques
Recommandation: maximum 2 verres standards/jour, soit 10 verres/ semaines avec ≥ 2jours d’abstinence
Toxicocinétique
Absorption:
Voie digestive (↑ à jeun et avec le titre alcoolique)
Voie pulmonaire et cutanée
Distribution :
Eau totale de l’organisme (Vd= 0,6-0,7 L/kg)= hydrosoluble donc distribution dans organes ++ vascularisé
(LCR) > (sang), passage transplacentaire important
Métabolisme oxydatif hépatique:
90 à 95% de l’éthanol est métabolisé en acétaldéhyde selon 3 voies différentes :
- Voie principale : via l’alcool déshydrogénase. Cette voie peut être saturée, auquel cas les voies accessoires suivantes vont prendre le relais.
- Par la voie MEOS (Cytochrome
2E1) dans les hépatocytes centro-lobulaires. Cette voie n’est utilisée que pour des consommations importantes et entraîne la production de radicaux libres soit une toxicité hépatique.
- Voie de la catalase.
L’acétaldéhyde est le métabolite le plus toxique de l’éthanol, il cause notamment des nausées, vomissements, céphalées et une asthénie.
Il va ensuite être oxydé à 90% en acétate par l’action de l’aldéhyde-déshydrogénase=
on parle de détoxification.
Enfin l’acétate va être expulsé hors du foie et catabolisé en acétyl-CoA : il va en résulter la libération de dioxyde de carbone et d’eau.
Il existe aussi des voies de métabolisme non oxydatif empruntées par l’éthanol mais en très faible proportion, notamment au niveau du SNC et du cœur (formation d’esters éthyliques ou de phosphatidyl-éthanol).
Elimination: urinaire, pulmonaire, salivaire, sudorale, lait maternel
Argument biologique
IA:
Biochimie:
+/- tb hydroélectrolytique, +/- hypoglycémie, +/- hyperosmolarité (↑ TO)
IC:
Marqueurs non spécifiques de l’éthylisme chronique :
Hémogramme : macrocytose spécifique +/- thrombopénie
–bilan lipidique : hypertriglycéridémies, hypercholestérolémie
Bilan hépatique:
-↑ γGT (peu spé)
-Hypertransaminasémie et ↑ rapport ASAT/ALAT > 1
Marqueur spécifique, sensible, de diagnostic et de suivi :
↑ Transferrine désialylée (CDT)
Mécanisme d’action toxique
Intoxication aigüe=
Toxicité centrale :
-Stimulation puis dépression centrale
-Activation du circuit de la récompense
-Pertubation de la fluidité membranaire neuronale
Toxicité périphérique:
-Effet vasodilatateur, diurétique, myorelaxant
-Perturbation de la thermorégulation
-Irritation des muqueuses digestives
-Inhibition de la néoglucogénèse hépatique
Intoxication chronique :
Toxicité centrale:
↑ Neurotransmission glutamanergique → tolérance
↑ Dopamine (noyau accumbens)→ récompense
Toxicité périphérique:
-Défaut d’oxydation des acide gras → accumulation d’Acétyl CoA, TG, NADH, radicaux libre
-Irritation chronique des muqueuses
-Activation du SRAA
-Toxicité endocrinienne
-Toxicité hématologique
Seuils légaux de sécurité routière
Alcoolémie: 0,5 g/L (ou 0,2 g/L pour les permis probatoire)
Taux d’alcool dans l’air expiré: 0,25 mg/L (ou 0,1mg/L pour permis probatoire)
Analyse toxicologique
Dosage dans l’air expiré:
-Ethylotest: test colorimétrique ou appareils électroniques
-Ethylomètre: absorption d’un rayonnement IR
→ Positif si >0,25mg/L d’air expiré (0,1 mg/ L pour permis probatoire).
Dosage de l’éthanolémie:
→ Chromatographie en phase gazeuse avec détecteur à ionisation de flamme (CPG-FID)
→ Dosage enzymatique à l’ADH: peu spécifique
→ positif (+ si > 0,5 g/L ou 0,2g/L pour permis probatoire), permet de confirmer le diag.
° alcoolique (concerne les liquides) : % (en volume) d’alcool dans un mélange liquide
Pour l’IC: le dosage de l’éthanol dans le sang n’est pas un marqueur
Effet sur le SNC et périphérique
-Euphorie puis dépression du SNC car éthanol = narcotique
→ Dépresseur du SNC modulation positive de GABA-A
+Inhibe la transmission glutamatergique
+Inhibition des canaux calciques voltages dpd (effet myorelaxant)
→ Stimulation de la voie de récompense
→ IM : Il renforce l’effet dépresseur des mdts psychotropes (BZD) = synergie d’action
→Augmentation de la fluidité membranaires (insertion de l’éthanol dans les membranes plasmiques des neurones) =stimulation de la voie de récompense = stimule libération de dopamine.
Prériphérique:
→ Action diurétique par diminution de la libération d’ADH = vasopressine => déshydratation
→ Vasodilatation périphérique (accélère le transport de la chaleur du centre→ périph) : sensation de chaleur mais participe à l’hypothermie = car perte de chaleur
→ renforce l’effet dépresseur des mdts psychotropes (BZD) = synergie d’action
→ Irritation muqueuse gastrique: car stimulation sécrétion acide
→ Effet myorelaxant : ++ muscles squelettiques & utérine
Mécanisme d’action toxique
Métabolisme oxydatifs =induit une forte consommation de NAD et accumulation de NADH++(qui doit être réoxydé) à origine de trouble métabolique:
→ Perturbation du Cycle de Krebs par réoxydation par la navette malate/oxaloacétate
(malate → NAD→ NADH→ oxaloacétate)
→ Perturbation métabolisme des glucides :
réduction pyruvate→ NADH→ NAD→ lactate = ↑ lactatémie= acidose lactique= hyperventilation compensatoire & hyperkaliémie de transfert : due au transport H+/K+.
(mais normalement pyruvate permet la néoglucogénèse mais ici il est mobilisé pour oxyder NAD → baisse néoglucogénèse → hypoglycémie = pas source d’énergie → cétogénèse : acides gras → corps cétoniques + glycolyse anaérobie (↑ lactates encore +))
→ Perturbation du métabolisme des lipides: Ralentissement de la
ß-oxydation des AG: car consomme normalement +++ NAD => accumulation lipides dans hépatocytes (= stéatose) + lipides sécrétés par hépatocytes.
Quel dosage sanguin permet de confirmer le diagnostic ?
Éthanolémie → Prise de sang Permet d’avoir une idée de la gravité de l’intoxication:
-Technique chromatographique =CPG-FID
-Kits enzymatiques
-Méthode de Cordebard
Limites en France :
0,5 g /L de sang
0,25 mg/L d’air expiré (mesuré par éthylotest)
Décrire la prise en charge thérapeutique globale
Hospitalisation en réanimation
PEC multidisciplinaire
déclaration centre anti-poison
-Surveillance clinico-biologique : vérification non apparition complication, dosage alcoolémie (indice de gravité) & glycémie (complication).
Traitement évacuateur :
LG à discuter (absorption éthanol rapide ++)
Charbon actif inutile car non carboadsorbable
Traitement symptomatique :
-Mise en PLS pour éviter au patient de s’étouffer si vomis
→ Coma : intubation et ventilation mécanique + voie veineuse
→ Hypothermie : Mise en place rapide d’un réchauffement mécanique, couverture
→ Hypoglycémie : perfusion de sérum glucosé à 30%
→ Hydratation du patient en IV
→ BZD si convulsion (diazépam)
→ Hyperkaliémie : résine échangeuse d’ions, envisager une dialyse si l’hyperkaliémie ↑ suivie de la kaliémie et de la fonction cardiaque avec ECG.
→ Acidose: alcalinisation par bicarbonates + KCl si hypokaliémie
Si IC
→ tachycardie, prévention de la rupture des varices: ß-bloquant
Traitement spécifique :
-Pas de traitement spécifique, seulement traitement symptomatique
-Injection IV B1(cofacteur métabolisme glucose), B6 avant perf glucose
-Dialyse si hyperkaliémie ou si l’acidose n’est pas corrigée
TTT épurateur=aucun
-Vérifier si dépendance chronique alcool +++ à sevrage
-PEC psychosociale sur les risques en soirées
Quel est le risque pour le patient d’un arrêt brutal de la consommation d’alcool ?
dépendance physique et psychique
Seuils de dangerosité OMS: 21 verres/sem pour un homme
Recommandation France: Pas plus de 10 verres / sem
Syndrome de sevrage :
-Hallucinations
-Tremblements 24h après arrêt
-Augmentation de la stimulation du système nerveux central (hyperthermie…)
-Insomnies
-Possible risque mortel si delirium tremens ==> hyperactivité du système nerveux autonome, confusion, convulsions…
Prévenir anxiété, tremblements (Diazépam haute dose), delirium tremens (surveiller température, neuroleptiques) , Baclofène à forte dose, Antiépileptiques,
Cure de dégout: disulfirame= inhibition de l’acétaldéhyde-DSH entraîne une élévation de la concentration en acétaldéhyde= manifestations déplaisantes
Intoxication aiguë
→ phase d’excitation psychomotrice simple (>1g/L): Haleine caractéristique, euphorie, désinhibition central, logorrhée, inversion de l’humeur
→ phase d’incoordination et d’instabilité : dépression centrale, Hyporéflexe, ataxie, diplopie, syndrome vestibulaire, nausées, vomissements, analgésie
→ phase de coma calme et profond: hypotension, hypothermie, hypoventilation, hypoglycémie
→ décès possible par arrêt cardiorespiratoire
→ chez l’enfant : hypoglycémie majoré, convulsions, acidose métabolique
→ chez la femme enceinte : syndrome d’alcoolisation fœtale