Sociologie des inégalités sociales de santé Flashcards
Quel est l’interaction entre entre les définitions de la santé et de la maladie et des considérations sociales ?
Les définitions de la santé et de la maladie ne sont pas indépendantes des considérations sociales
Quelle était la caractéristique des soins prodigués dans les hôpitaux à l’époque ?
Les soins étaient tout autant d’ordre social que sanitaire : il s’agissait d’abord d’assurer le gît et le couvert avant de cherche un quelconque traitement médical
Que se passe-t-il au 19e et au milieu du 20e siècle, au niveau du lien entre action sociale et malades ?
Il y a renouvellement du lien entre action sociale et malades avec les assurances sociales (19e) et la création de la sécurité sociale (20e)
Comment est alors pensée la maladie ?
Elle est pensée comme relevant des aléas sociaux contre lesquels les travailleurs et les ayant droits doivent être protégés
Que détermine notre organisation administrative de la santé ?
C’est la double action à la fois sanitaire et sociale
A quoi sont liées la santé, la maladie et même la mort ?
Elles sont toutes liées aux différentes dimensions du domaine social
Donc à quoi appartient la santé ?
Elle appartient au champ du social et pas que dans le champ biologique
Quels sont les éléments qui façonnent la santé et contribuent à sa distribution de façon uniforme ?
- l’organisation des individus entre eux
- les modes de vie
- les habitudes
- le rapport à la nature
- définition de ce qui est considéré comme normal ou non
Qu’est-ce que les inégalités sociales de santé ?
Selon le lieu où l’on vit, la place que l’on occupe dans la
société, le métier qu’on exerce, la probabilité de contracter une pathologie déterminée est différenciée. De même, les soins prodigués et l’espérance de vue moyenne varient selon les groupes d’appartenance
Comment formuler l’existence des inégalités sociales de santé ?
Les catégories sociales conditionnent :
- le type de maladie
- l’espérance de vie
- la consommation de soins
Il existe une inscription du social dans le corps des individus
Ainsi quelles caractéristiques peuvent être corrélées à quel domaine ?
Des caractéristiques élémentaires comme la taille ou encore le poids peuvent être corrélés à des appartenances sociales
Quand est-ce que la question des inégalités est-elle conceptualisée et à partir de quoi ?
Elle est conceptualisée à la fin du 18e siècle à partir du constat d’une mortalité différée suivant les couches sociales
Comment ce constat a été mis en lumière ?
Inspirés par la philosophie des lumières, et rendus possibles par le développement de la statistique, des travaux ont mis évidence une surmortalité de certaines catégories sociales
Que se passe-t-il en France dès le début du 19e siècle ?
On tente de donner des explications à ces inégalités, un médecin va distinguer deux facteurs : la pauvreté (liée au capitalisme) et l’insalubrité (lié à l’hygiénisme)
Pourquoi ce médecin a-t-il mené cette enquête ?
Parce qu’il s’intéresse à la santé des ouvriers
Comment expliquer la misère ouvrière ?
- certaines lectures vont privilégier la dégradation morale des ouvriers
- d’autres insistent sur la primauté des conditions de l’industrialisation et son incidence sur l’état physique et la durée de vie des individus
Comment se produisent les premiers constats argumentés des inégalités de santé ?
Ils se produisent en regard de l’industralisation et de ses effets sur le corps des individus
Comment était appréhendée la condition ouvrière ?
Elle était appréhendée à partir d’une lecture des corps et plus particulièrement les corps en croissance (ceux des enfants)
Qu’est-ce que cette analyse induit ?
Elle conduit tout d’abord à des changements dans les règlementations du travail de ces derniers (enfants)
Quelle est la différence entre les avancements en terme d’étude des inégalités de santé en Grande Bretagne et en France ?
L’analyse des inégalités de mortalité selon la catégorie sociale va être plus précoce et plus développée en Grande Bretagne qu’en France, de même que ses effets sur la dénonciation de l’organisation industrielle puis sur les règlementations du travail
Comment s’explique le moindre intérêt, et retard français qui se retrouve encore aujourd’hui ?
Il s’explique par la faiblesse de la culture épidémiologique et de santé publique en France et de l’organisation du système de soin fondé sur une politique du remboursement centré sur l’offre alors que la gratuité est en rigueur en Grande Bretagne, donnant lieu à de multiples études de besoins
Que se passe-t-il dans ces dernières années ?
Dans ces dernières années, des populations cibles sont déterminées afin d’organiser la répartition des allocations de ressources, les inégalités territoriales aussi bien que sociales sont ainsi précocement mises au jour
Pourquoi la question de l’industrialisation est-elle importante ?
Une baisse de la santé est mauvaise pour le circuit économique, au niveau de la production, donc on se concentre sur l’objectif d’avoir une main d’oeuvre de bonne santé même si la santé des populations garde une certaine place
Donnez des exemples de maladies qu’on a essayé d’éviter la propagation au sein de la population ouvrière
La syphilis et la tuberculose corrélées aux conditions de travail et de vie des travailleurs
Qu’amène l’industrialisation ?
Elle amène un exode rural où les habitants des campagnes vont se concentrer dans les espaces urbains pour aller travailler dans des usines
Quelle est la conséquence de cet exode rural ?
Ces populations vont être entassées dans des villes pas adaptées pour elles résultant à des conditions de vie insalubres pour ces populations
Qu’est-ce que l’hygiénisme ?
C’est une science qui a pour but de l’amélioration des conditions de la vie humaine par l’application administrative des règles d’hygiène et de la santé publique
Qu’est-ce que l’hygiène ?
C’est une science qui nous enseigne les moyens de conserver et d’améliorer notre santé, éviter les maladies et vivre plus longtemps, c’est la science après la morale, la plus utile, celle dont personne ne devrait ignorer les principes
Qu’induit le développement de l’hygiène publique en France ?
Elle induit un réarrangement de la société (réaménagement urbain : égouts, boulevards…), devenant un moyen pour combattre les propagations de certaines maladies
Que devient alors l’hygiène ?
Il devient un savoir social qui agit sur l’espace public
Qu’est-ce que les fléaux sociaux ?
C’est l’influence sur la santé et sur la diffusion de certaines maladies dû à des agents pathogènes, des conditions de vie, de travail, de comportement…
Pourquoi y avait-il l’idée d’éduquer la population (à travers de conseils, de brochures…) ?
Pour qu’elle adopte de bons comportements, qu’elle assainisse ses logements, qu’elle aère, que les personnes ne consomment moins d’alcool pour éviter la propagation de ces maladies
Quelle approche est donc constatée ?
Une approche plus populationnelle qu’individuelle est ici constatée
Dans quoi la révolution bactériologie a-t-elle un rôle important ?
Elle a un rôle important dans la reconfiguration de la prévention, ne remplaçant pas forcément l’hygiénisme mais qui va permettre un autre moyen de compréhension des maladies
Qu’est-ce qui devient possible grâce à la révolution bactériologique ?
L’identification des germes responsables des maladies permettant de fonder ou invalider l’aménagement de l’environnement et des pratiques sociales
Quel écrit va marquer un temps fort de la lecture des inégalités sociales de santé ?
C’est le Black Report publié en 1980, montrant que sur le demi-siècle écoulé : une tendance à l’augmentation des inégalités sociales de santé malgré un accroissement fort de l’espérance de vie pour toutes les catégories sociales et l’instauration d’un accès égalitaire au système de soins
Que pouvons-nous constater sur ces inégalités ?
C’est qu’elles ne concernent pas uniquement la population ouvrière par rapport à toutes les autres catégories sociales mais ce sont des inégalités tout au long de l’échelle sociale formant un gradient social de santé
Pourquoi se mettent en place certaines études ?
Pour approfondir cette lecture des déterminants de santé, notamment la cohorte de Whitehall, montrant qu’il existe des écarts sur l’ensemble de la pyramide sociale (même au sein d’intellectuels)
Quelle explication n’est plus assez valable ?
On ne peut donc plus d’explication causale fondée sur la précarité de la partie de la population qui serait la plus déshéritée
Comment sont alors pensées les inégalités de sang ?
Elles touchent l’ensemble de la population et non plus seulement des catégories extrêmes, cela va devenir un mode de lecture du social
Dans quels domaines des champs de recherche vont-ils s’ouvrir ?
Des champs de recherche économie, sociologie, épidémiologie, santé publique
Quel est le contexte français au sujet de ces problèmes ?
La France intègre tardivement ces problèmes, il va falloir attendre les années 90 pour voir apparaître un secteur de recherche structuré autour de ces questions
Quelle idée fausse restait vivace en France et expliquait en partie le retard de la France sur ces problèmes ?
Les progrès médicaux et l’amélioration des conditions de vie se traduiraient mécaniquement par une diminution des inégalités
Qu’est-ce qui semble freiner aussi cette appréhension collective de cette réalité ?
C’est cette considération des maladies à la fois biologique et individuelle
Quel constat était-il connu depuis longtemps et qui constitue une inégalité ?
On sait depuis bien longtemps que les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes
Avec quoi ce constat est-il lié ?
Il n’y aurait pas qu’une raison biologique (liée au sexe) mais un plutôt sociale : dans la place de la femme dans la société, des pratiques et conditions de vie différentes
Que montrent certaines études de santé ?
- le taux de morbidité des femmes est bien supérieur à celui des hommes (mais moins gravement malade)
- les inégalités sociales de santé sont plus importantes chez l’homme que chez la femme
- l’espérance de vie des hommes “cadre” était supérieur de 7 années à celui d’un ouvrier alors que c’est un moins grand écart chez les femmes
Quels sont alors les critères sociaux qui conditionnent le niveau de santé et l’espérance de vie ?
Le genre, la catégorie professionnelle, le niveau de revenu, le niveau d’éducation, le lieu de résidence
Pourquoi l’élucidation des causes sociales des inégalités de santé s’avère plus complexe ?
Elle s’avère plus complexe du fait du grand nombre de facteurs potentiellement impliqués
Que pouvons-nous néanmoins distinguer malgré le grand nombre de facteurs impliqués ?
Nous pouvons distinguer plusieurs axes même si les facteurs qu’ils détaillent peuvent être indépendants et plus-ou-moins superposables
Quel est le premier élément contribuant à maintenir ces inégalités ?
Tout d’abord, ce sont les conditions matérielles de vie des personnes, qui sont liées au revenu économique et qui comprend le logement et l’alimentation
Quelle est la particularité de ce premier élément qui contribue elle même au maintiens de ces inégalités ?
C’est son effet tout au long de la vie, en effet des conditions de vie particulière dans l’enfance peuvent influer sur l’état de santé quelques années plus tard
Que détermine le capital économique ?
Il détermine aussi l’accès au soin et le niveau de consommation médicale
Pourquoi malgré la diffusion à l’accès à des dispositifs tels que la couverture médicale universelle (CMU) ou encore l’Aide Médicale Gratuite, les inégalités à l’accès au soin se maintiennent-elles ?
Parce que malgré l’accroissement de ces aides, la part que doit payer le patient elle aussi s’accroît
Alors quels soins sont les plus délaissés ?
Ce sont ceux les moins couverts par les aides et ainsi dans lesquels les inégalités continuent de s’accroître
Pourquoi ne pas avoir consulté un professionnel de santé pour des petits problèmes pourrait provoquer de maladies graves ultérieurement ?
Parce que potentiellement l’état de santé va se dégrader beaucoup plus vite à cause d’absence d’action assez en amont
Quel est l’objectif de la CMU et de l’Aide Médicale Gratuite (AME) ?
C’est d’ouvrir en partie le système de santé aux plus défavorisés
Quel problème rencontre-t-on avec ces dispositifs ?
C’est qu’ils ne sont pas suffisants pour réduire les inégalités, ces dispositifs d’aide peuvent aussi être à doubles tranchants provoquant une stigmatisation, un sentiment de honte, de mésestime de soi dû fait de leur dépendance de la collectivité
Comment apparaît un dispositif règlementaire pour les inégalités sociales de santé ?
Il apparaît comme nécessaire mais non suffisant pour produire de l’équité
Qu’est-ce que le second facteur explicatif ?
L’environnement social des personnes, souvent corrélé aux conditions matérielles puisqu’il expose ou protège à des risques spécifiques en santé
Dans quels sens l’environnement social peut-il exposer les personnes à des risques spécifiques en santé ?
Il peut le faire lorsque par exemple l’environnement de vie s’avère être une zone de pollution ou encore de déserts médicaux, ou dans l’environnement de travail pouvant provoquer des nuisances psychologiques
Néanmoins que peuvent être des facteurs protecteurs ?
La satisfaction intellectuelle, l’adéquation poste/compétences et le travail valorisé
Quels sont les autres facteurs exposant à des risques en santé touchant les personnes socio-économiquement les plus fragiles ?
C’est l’insécurité, la précarisation de l’emploi et surtout l’absence de travail
Comment peut s’expliquer la sur-morbidité et surmortalité des chômeurs et des inactifs ?
Elles peuvent s’expliquer par le fait que l’exclusion du monde du travail génère une dévalorisation personnelle, un sentiment d’inutilité sociale et un isolement social
Qu’est-ce qui a alors un fort impact sur la santé des personnes isolées ?
Le degré d’insertion sociale et de sociabilité, son inscription et sa participation aux différents sphères de la vie sociale ont un fort impact sur la santé
Quelle part occupe les conduites individuelles à risque ?
Elles occupent une grande part de l’explication des inégalités de santé, les comportements ne sont pas complètement individuels dans la mesure où ils sont corrélés dans la catégorie sociale
Comment peuvent être interprétées ces conduites à risque ?
Elles peuvent être interprétées comme une moindre attention portée à sa santé chez les personnes en situation de vulnérabilité sociale avec des difficultés économiques, d’accès au logement et d’insertion sur le marché du travail sur lesquelles elles se concentrent prioritairement
Que nécessite alors une démarche de santé publique intervenant sur les comportements d’une population ?
Elle doit prendre en compte la réalité des choses, les réalités quotidiennes des personnes, une prescription qui puisse être appliquée par la population
Comment se comportent alors les couches sociales favorisées ?
Elles consultent plus précocement et sont plus observantes sur le plan préventif et ne visent pas seulement à préserver son capital santé mais à le maximiser, enfin elles fréquentent et connaissent mieux le monde de la médecine, de la santé et du mieux être
Qu’induit une meilleure connaissance du monde de la médecine, de la santé et du mieux être ?
Une meilleure qualité de soins due à un accès rapide aux innovations médicales et aux nouvelles informations de prévention et orientation plus facile vers les professionnels spécialistes
Comment se définissent aussi cette fréquentation et connaissance du monde de la médecine ?
Elles se définissent par la proximité socio-culturelle des médecins (milieu de la santé), partageant ainsi les mêmes normes et référents sociaux, notamment langagiers, facilitant la compréhension réciproque et la rencontre médicale
Sous quel autre angle la santé peut-elle être considérée, excepté comme conséquence ?
Elle peut aussi être considérée comme cause d’inégalité sociale, en effet certains problèmes spécifiques (handicap, maladie…) peuvent eux-mêmes constituer un facteur de baisse revenu…
Avec quoi peut se combiner cet élément ?
Il peut se combiner avec les facteurs précédemment évoquées, agissant en tant que chaîne : des conditions matériels, un environnement physique, des conduites de consommation et un faible niveau de soin déterminent des situations de santé pouvant elles-mêmes être la cause d’un niveau social plus bas (cercle vicieux)
Comment sont traitées les inégalités de santé de nos jours ?
Elles sont très bien documentées et intègrent même les plans de santé publique pourtant les inégalités de santé restent largement présentées comme un archaïsme
Par quoi sont caractérisées nos sociétés contemporaines ?
Elles sont caractérisées par la connaissance, l’information et la promotion de la santé
Vers quoi se dirigent nos sociétés contemporaines ?
Elles ne se dirigent plus vers une diminution des inégalités sociales mais bien vers un renforcement de celles-ci
Que conduit alors l’analyse des inégalités sociales de santé ?
Elle conduit à brouiller les distinctions entre le biologique et le social qui apparaissent toujours plus intriquées au sein de situations individuelles et collectives
Qu’est-ce qui détermine alors le niveau d’égalité de santé ?
Il ne semble pas être déterminé par les facteurs mentionnés en amont (conduites à risques, niveau de revenu…) mais semble lier d’abord à la structure et l’organisation de chaque société
A cet égard, que représentent les inégalités de santé ?
Elles représentent un mode de lecture de l’ordre social, une façon d’accéder à la compréhension de cet ordre
Quand est-ce que l’obésité est déclarée comme épidémie mondiale ?
En 2000 par l’OMS
Quelle est l’évolution de l’obésité dans le monde ?
Elle tend à augmenter dans les pays développés mais aussi de façon spectaculaire dans ceux en voie de développement cohabitant avec la malnutrition
Quelles sont les estimations de l’OMS sur l’obésité ?
- 1,9 Md d’adultes en surpoids
- 650 M d’adultes obèses
- 38 M d’enfants de moins de 5 ans en surpoids
CA TOUCHE ENORMEMENT DE MONDE
Que devient alors l’obésité suite aux différents agissements de l’OMS ?
Elle devient une question globale avec les Etats-Unis dans le devant de la scène
Que fait le sujet d’un large consensus international depuis la fin des années 1990 ?
C’est la différenciation sociale de l’obésité de l’adulte
Que se passe-t-il à la fin des années 80 ?
Jeffrey Sobal et Albert J. Stunkard, ont réalisé une méta-analyse en comparant 144 études, mettant en évidence une situation différente selon si on se trouvait dans un pays développé ou en voie de développement
Qui sont Jeffrey Sobal et Alvbert J. Stunkard ?
Jeffrey Sobal est un sociologue de l’alimentation et de la nutrition et Albert J. Stunkard est un psychiatre spécialisé dans les troubles du comportement alimentaire et l’obésité
Où se concentrent les obèses dans les sociétés en voie de développement ?
Ils se concentrent plus fréquemment dans le haut de l’échelle sociale tout sexe confondu
Comment ces chercheurs l’expliquent-ils ?
Ils explique ce phénomène par 3 causes principales :
- malnutrition pour une plus grande partie de la population, il existe une grande disponibilité alimentaire dans les milieux aisés
- travail et conditions de vie ne nécessitant pas de dépenses énergétiques importantes
- système de représentation qui valorise les corpulences fortes alors associées à une certaine aisance
Dans les sociétés développés, où se retrouvent les obèses ?
Les liens statistiques vont s’inverser, les sujets obèses vont plus se retrouver dans les couches populaires et dans le bas de l’échelle sociale, phénomène très lisible pour les femmes et beaucoup moins pour les hommes
Que pouvons-nous observer en prenant en compte les dates de réalisation de ces études ?
On constate un mouvement de basculement d’une obésité masculine distinguée présente dans les couches sociales aisées, dominante avant les années 60 vers une obésité masculine populaire plus fréquente dans les études contemporaines
Que pouvons-nous en conclure de ce constat ?
Que les sociétés en voie de développement suivent le même schéma que les sociétés développées
En France, quelles études épidémiologiques ont été mises en évidence ?
- une différenciation sociale et économique de la prévalence de l’obésité, aussi bien pour les femmes que pour les hommes
- les taux de prévalence les plus élevés dans les milieux les moins favorisés
Comment les travaux de sociologie de la santé complètent-ils le tableau ?
En pointant du doigt les liens entre l’obésité et les dynamiques sociales intergénérationnelles et intragénérationnelles, les prévalences les plus fortes étant associées o des dynamiques descendantes : dégradations de position sociale
Quelle est la situation des enfants au niveau de l’obésité ?
C’est une situation en effet différente :
- dans les sociétés en développement, tous les jeunes obèses sont issus des groupes sociaux les plus élevés
- dans les sociétés développées, pas de régularité entre les positions sociales des parents et la prévalence de l’obésité
Néanmoins que laisse à penser l’évolution de l’obésité chez l’enfant depuis la fin des années 80 ?
Elle laisse à penser que l’obésité chez l’enfant est liée à un statut économique faible des parents
Que montrent les différentes enquêtes en France sur les enfants ?
Elles montrent que la prévalence de l’obésité augmentent en fonction des catégories sociales des parents et sont notamment importantes par rapport à celles de cadres
Que montrent les rares enquêtes chez les adolescents ?
Ils renforcent l’hypothèse de l’influence de déterminants sociaux dans le développement de l’obésité de l’enfant malgré le grand nombre de facteurs à considérer
Quelle question se pose une fois dressé le constat du développement et de la différenciation sociale de l’obésité ?
Par quelle chaîne de causalité, les facteurs sociaux ont-ils une influence sur le développement de l’obésité ?
Comment peut être envisagé l’influence des déterminants sociaux sur le développement de l’obésité ?
Elle peut être envisagée selon deux chaines de causalité à la fois distinctes et complémentaires (double chaine de causalité) :
- les statuts et les dynamiques sociales peuvent être considérés comme déterminants de l’obésité
- l’obésité et plus largement la corpulence peut également être vue comme influençant les positions et les dynamiques sociales
Dans quoi s’inscrit la première chaîne de causalité ?
Elle s’inscrit dans le cadre conceptuel des théories de l’épidémiologie sociale et de la santé publique
Comment l’impact des positions sociales sur les pathologies s’opère-t-il ?
Il s’opère principalement mais pas exclusivement par les modes de vie
Quelles caractéristiques des modes de vie peuvent avoir un impact sur l’obésité ?
- le style d’alimentation
- le niveau d’activité physique
- une sensibilité cognitive liée au niveau d’étude (au message de santé publique)
- influence secondaire d’autres facteurs sociaux comme le stress, l’exclusion sociale…
= influence du social sur le physiologique
Que pose cette perspective ?
Elle pose les statuts économiques et sociaux comme déterminants de l’obésité
Quels sont les 3 variables socio-économiques considérées comme pertinentes ?
Le niveau d’éducation, les revenus et les professions/les catégories professionnelles
Sur quoi ces 3 variables impactent-elles ?
Elles agissent de façon plus-ou-moins directe sur les pratiques alimentaires, l’activité physique et le tabagisme
Comment le modèle thermodynamique dominant pose l’obésité ?
Il le pose comme un écart entre les apports alimentaires et les consommations d’énergie
Que se passe-t-il dans les sociétés modernes au niveau de l’activité physique et quels en sont les causes ?
Il y a une baisse des dépenses énergétiques en raison des modifications des modes de vie depuis une soixantaine d’année (par exemple : les transports, les nouvelles formes de relation industrielle…)
Comment ont évolué les consommations alimentaires ?
Elles ont également baissé mais moins que celle des dépenses énergétiques, cet écart expliquerait l’obésité
Comment la sociologie de l’alimentation contribue à étayer cette lecture ?
Elle y contribue de plusieurs façons :
- la baisse de consommation se serait opérée de façon socialement diversifiée (écart des apports entre les couches sociales au profit des couches les plus populaires)
- différenciation sociale des goûts qui se traduit par une survalorisation “du puissant” dans les milieux populaires (revanche sociale : famine)
- niveau et conditions d’appropriation de l’information nutritionnelle : intérêt porté à la nutrition varie en fonction du niveau social
Quelle est la nuance à comprendre sur le dernier point de la question précédente ?
La disposition d’un stock d’informations nutritionnelles ne se traduit pas toujours par des transformations dans les comportements
Comment les paramètres biologiques (anthropiques ???) influencent-ils l’obésité, sa prévalence ?
- d’une part avec les transformations structurelles et organisationnelles des sociétés modernes et de leur impact sur les systèmes d’action concrets de la filière alimentaire
- d’autre part des mutations de systèmes de représentations sociales relatifs à l’alimentation et à l’image du corps
Donner des exemples des transformations structurelles et organisationnelles des sociétés modernes et de leur impact sur les systèmes d’action concrets de la filière alimentaire
De l’industrialisation de l’alimentation et des systèmes d’approvisionnement, à la concentration des formes de distribution, au développement de la restauration hors foyer, jusqu’aux formes d’urbanisation des cités modernes
Que va faire la seconde chaine de causalité ?
Elle va inverser la perspective et considérer les systèmes de valeurs associés à la corpulence comme déterminant partiellement les statuts économiques et sociaux
Comment expliquer l’influence de la corpulence sur les dynamiques sociales ?
La sociologie de l’obésité fait appel au concept de stigmatisation et de discrimination qui lui sont associés
De quoi la stigmatisation est le résultat ?
Le résultat du système de valorisation culturelle de certaines formes de corpulence et des processus de définition des normes sociales relatives au corps qui désignent comme « déviants » des individus qui s’en éloignent.
Comment se traduit cette stigmatisation ?
Elle se traduit par :
- des conséquences objectives : discriminations
- des conséquences subjectives : sur estime de soi des personnes stigmatisées
Sur quoi la stigmatisation a-t-elle un impact et comment ?
Elle a un impact sur les trajectoires sociales et le développement de l’obésité en encourageant la désocialisation qui pourrait constituer le sous bassement de troubles alimentaires plus-ou-moins compensatoires
Sur quoi affectent les stigmatisations et discriminations ?
Elles affectent le parcours scolaire, l’accès à l’emploi, la trajectoire professionnelle
Comment les conséquences de la stigmatisation sont-elles le plus souvent lu ?
D’effets d’aggravation de l’obésité
Quels sont les effets de la stigmatisation et des systèmes d’idéal de minceur ?
Ils ont des effets directs sur les obèses ou les personnes en surpoids mais aussi des effets d’anticipation sur des sujets non obèses, en les alertant sur le sort qui risque d’être le leur
Que peut donc faire la chaîne de causalité ?
Elle peut donc s’inverser, la corpulence devenant dès lors un déterminant des statuts économiques et sociaux
Quel est le contexte français de la stigmatisation et des discriminations sur l’obésité ?
En France, le mouvement est en retrait sans doute parce que la France a été exposée tardivement à l’obésité, néanmoins la stigmatisation augmente de plus en plus
Comment se présente alors ce décalage temporel ?
Il constitue à la fois une chance (peu d’effets de la stigmatisation) mais un obstacle aussi (phénomène plus difficilement détectable)
Comment agit l’épidémie de maladies à virus Ebola qui a sévie en Afrique de l’Est ?
Il agit comme un révélateur d’inégalitaires sanitaires mondiales :
- inégalités dans la probabilité d’être affecté et de succomber
- inégalités d’accès aux soins
- inégalités dans l’accès aux médicaments
- inégalités dans le traitement médiatique
Que constitue la lutte contre les inégalités mondiales pour les organisations sanitaires internationales ?
Elle constitue une priorité mais soulève de nombreuses difficultés : les inégalités étant cumulatives, la lutte nécessite la mise en place d’une approche multisectorielle dépendant d’une volonté politique
Comment a évolué la situation sanitaire mondiale durant le 20e siècle ?
Elle s’est améliorée : des progrès au niveau de la santé des populations mais cela s’accompagne d’un renforcement d’inégalités sanitaires (par exemple en Afrique subsaharienne)
Où sont marquées les inégalités en terme de santé ?
Elles sont marquées entre les pays selon le niveau de richesse mais aussi dans les pays
Quelles sont les différentes échelles d’inégalités ?
économiques, sociales et politiques
Quels progrès sanitaires sont des moyens de lutte des inégalités sanitaires à partir de la fin du 19e siècle ?
Les progrès dus aux découvertes scientifiques et à la révolution microbiologique mais aussi à la mise en place de réformes sanitaires sociales visant à améliorer les conditions de vie des populations les plus pauvres, puis à la création de systèmes de sécurité sociale
Comment sont répartis les fléaux sociaux ?
Ils sont inégalement répartis à la surface du globe, ainsi l’existence d’une transition épidémiologique ne doit pas être surestimée
Qu’est-ce qui renforce l’unité microbienne et sanitaire du monde ?
L’accroissement des interdépendances, donc de la circulation des virus et des modes de vie
Face à cela, de quoi dépend la capacité des populations à maintenir un bon état de santé ?
Elle dépend avant tout de leur accès aux soins et aux médicaments
Sur quoi se concentraient les premières organisations sanitaires internationales ?
Elles se concentraient sur le contrôle des maladies et la prévention des épidémies
Par quoi était marqué les relations au sein du système sanitaire international ?
Par les logiques de la colonisation
Comment étaient comprises les inégalités sanitaires entre pays ?
Elles étaient comprises comme le reflet de la dépendance entre la métropole et les territoires coloniaux
Quand est-ce que les inégalités sanitaires internationales deviennent la préoccupation centrale ?
Il faudra attendre les années 70 avec l’investissement des pays du sud consécutifs à la décolonisation
Sur quoi l’accent est-il mis ?
Il est mis sur le rôle de la santé dans le développement économique et social, ainsi que l’importation de la réduction des inégalités socio économiques et politiques pour l’amélioration de la situation sanitaire
Qu’est-ce que la médecine coloniale ?
C’est l’amélioration sanitaire vue comme un moyen de développement économique des colonies
Comment se fait la réorganisation du système sanitaire international après la seconde guerre mondiale ?
Elle se fait autour de l’OMS
Dans quoi s’engage l’OMS ?
Il s’engage pour un nouvel ordre sanitaire international, sur l’accès à la santé pour tous et centré autour du lancement d’une nouvelle stratégie dite des soins de santé primaire
De quoi résulte cette nouvelle orientation ?
Elle résulte d’un épuisement des approches verticales fondées sur une conception étroite et technique des maladies ne prenant pas en compte l’environnement économique et social dans lequel vivent les populations
Que va faire l’OMS à partir des années 70 ?
Il va commencer à s’intéresser aux déterminants de la santé et porter un intérêt particulier sur les conditions dans lesquelles vivent les populations
Quel est l’objectif de tout ça ?
C’est de comprendre les inégalités pour pouvoir lutter
Que va affirmer l’OMS ?
Il va affirmer sa volonté de lutter contre les causes des inégalités sanitaires et donc dans des domaines extrasanitaires