En quoi la philosophie nous éclaire-t-elle nos conceptions du corps et de la vie Flashcards

1
Q

Pour Aristote, quelles fonctions du vivant l’âme en est la cause ?

A

Elle est la cause de tous les phénomènes :
- des fonctions communes au végétal et à l’animal
- des fonctions communes à l’animal et à l’homme
- des fonctions propres à l’homme

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2
Q

Pour Aristote comment définir une chose ?

A

Il faut en connaître les causes ce qui en découle la théorie des 4 causes

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3
Q

Qu’est-ce que la théorie des 4 causes ?

A

Une chose est définit par 4 causes : cause matérielle, cause efficiente, cause formelle et la cause finale, la cause finale étant la plus importante

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4
Q

Comment Aristote définit-il le corps vivant ?

A

Il le définit par sa cause finale, sa finalité : c’est le finalisme

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5
Q

Expliquez la pensée d’Aristote pour expliquer et définir les phénomènes intérieurs à l’organisme vivant

A

Il est axé sur sa pensée finaliste dans le sens où il dit qu’il faut connaître “ce en vue de quoi” ils existent, leur fin, leur but, la fonction à laquelle ils concourent, leur cause réside dans leur fin, et non dans l’agencement des éléments matériels dont ils sont composés

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6
Q

Expliquez l’exemple de l’oeil

A

Donc d’après Aristote, la nature de l’oeil serait sa fonction, c’est-à-dire la vue, l’acte de voir et non la matière en soit, il écrit ainsi que l’âme de l’oeil est la vue

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7
Q

Qu’est-ce que l’âme pour Aristote ?

A

L’âme est la fin et, partant, la cause et la nature même du corps vivant, c’est l’acte, la pleine actualisation, la réalisation de toutes les fonctions du vivant, formant une unité avec le corps (et non deux entités distinctes)

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8
Q

Quelles sont les conséquences du finalisme ?

A
  • il se met en place l’opposition entre le mécanisme et le finalisme, centrale pour la philosophie du vivant
  • le vivant est composé d’un corps et d’une âme inséparables
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9
Q

Qu’est-ce que le mécanisme ?

A

C’est le principe d’explication des phénomènes qui privilégie la cause efficiente : un phénomène s’explique par ce qui le précède immédiatement

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10
Q

Donner un exemple explicatif du mécanisme

A

Le déplacement d’un corps dans l’espace s’explique par le choc d’un autre corps qui le met en mouvement

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11
Q

Qu’est-ce que le finalisme (en quelques mots) ?

A

C’est le principe d’explication des phénomènes qui privilégie la cause finale : un phénomène s’explique par la fin à laquelle il concourt

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12
Q

Expliquez la relation du corps et de l’âme pour Aristote

A

Le corps n’est vivant que parce qu’il possède l’âme, il ne peut se concevoir sans celle-ci et réciproquement, il n’y a pas de sens à penser l’âme séparément du corps qu’elle rend vivant, il y a une unité de l’âme et du corps

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13
Q

Qu’implique la notion d’union de l’âme et du corps ?

A

Elle implique la sommation de deux substances distinctes

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14
Q

Que prétend la philosophie de Descartes ?

A

Elle se trouve tout d’abord dans la continuité de la physique galiléenne (physique mathématisée) et prétend unifier les sciences de la nature : inerte et vivant sont régis par les mêmes lois : celles de la physique mécanique

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15
Q

Quel est le concept du mécanisme ?

A

Il réduit tous les changements de la nature à des mouvements locaux, à des déplacements de la matière dans l’espace, mouvements qui trouvent leurs causes dans d’autres mouvements matériels qui les précèdent

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16
Q

Comment se pose la pensée de Descartes par rapport à celle d’Aristote ?

A

Elle est en rupture avec Aristote, le mécanisme bannit le recours à la cause finale et explique la vie par les causes efficientes et matérielles, Descartes rompt avec le finalisme et l’animisme aristotéliciens

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17
Q

Comment Descartes définit-il le corps ?

A

Il le définit par sa configuration spatiale, sa figure, sa forme et son mouvement, strictement spatial, Il le définit comme une portion de l’étendue, délimitée en longueur, largeur et profondeur, l’essence des corps est la substance étendue

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18
Q

Critique de la conception animiste et finaliste du corps chez Aristote

A
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19
Q

Qu’est-ce que l’âme pour Descartes ?

A

L’âme pour Descartes est seulement le principe de la pensée, la substance ou la chose pesante et est immatérielle et n’est pas cause de toute fonction biologique contrairement à ce que dit Aristote

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20
Q

Où est-ce que sa physiologie mécaniste est-elle exposée ?

A

Dans le Traité de l’homme publié de manière posthume et dans le Discours de la méthode au XVIIe siècle

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21
Q

Que pouvons-nous en conclure ?

A

Le corps vivant n’est plus l’actualisation de l’âme, la vie n’est pas expliquée ni définie par la présence de l’âme mais par certains mouvements de la matière dans l’organisme

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22
Q

Qu’impose cette conclusion à la distinction entre corps inerte et corps vivant ?

A

Elle impose aucune différence de nature entre les corps vivants ou non et n’indiquent pas une spécificité du corps vivant

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23
Q

A quoi Descartes compare-t-il le corps vivant ?

A

Il le compare à une machine à travers cette théorie du vivant qui prend pour modèle les automates inventés au XVIIe siècle

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24
Q

Comment décrit-il alors le corps humain selon le modèle des automates ?

A

Il n’y aurait pas de différences entre le corps humain et les automates, il s’agirait seulement d’une machine dans laquelle se meuvent des particules de matières comme les rouages pour faire fonctionner un automate

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25
Q

A quoi sont alors liées les principes de la vies ?

A

Elles sont liées aux mouvements de la matière, elles sont mécaniques

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26
Q

Quelle est la cause efficiente qui fait marcher la machine qu’est le corps vivant ?

A

Descartes la décrit comme une chaleur du coeur équivalent au ressort de l’horloge, un feu entretenu par le sang et les aliments désignant un mouvement local, un déplacement très rapide de particules matérielles qui met en mouvement le sang

27
Q

En quoi la vie est-elle réduite ?

A

En une chaine de mouvements matériels locaux dus à la chaleur du coeur qui est lui-même un phénomène matériel et mécanique

28
Q

Comment s’articule ce mécanisme ?

A

Il s’articule au dualisme, l’idée selon laquelle l’âme et le corps sont deux substances distinctes, l’une immatérielle et pensante, l’autre matérielle et étendue (mesurable)

29
Q

Quel problème pose cette distinction ?

A

La question de leur union, son articulation

30
Q

En quelles questions se subdivisent ce problème ?

A
  • Comment penser la sensibilité, les sensations, les sentiments, les passions, c’est-à-dire l’influence du corps sur la pensée l’influence de la substance matérielle sur la substance immatérielle
  • Comment penser la volonté, le pouvoir de mouvoir, c’est-à-dire l’influence de l’âme sur le corps, l’influence de la substance immatérielle sur la substance matérielle
31
Q

Quel modèle propose Descartes ?

A

Le modèle d’une interaction de l’âme et du corps au travers de la glande pinéale qui est siège de l’âme (l’épiphyse)

32
Q

Comment se fait alors cette interaction, ces influences réciproques ?

A

Par l’intermédiaire des esprits animaux (particules dans le sang) qui assurent la transmission des sensations depuis les organes des sens vers la glande pinéale et à la transmission des volontés depuis la glande pinéale vers les organes moteurs

33
Q

Qu’est à l’origine le dualisme cartésien ?

A

Il est à l’origine du matérialisme qui fait procéder voire réduire les facultés de la pensée à des effets de la matière cérébrale faisant de Descartes l’un des premiers à localiser les fonctions de la pensée dans le cerveau

34
Q

Comment cela représente-t-il le paradigme cartésien ?

A

En effet, Descartes réduit ces fonctions biologiques, et la biologie en elle même à de la physique et donc représenter le corps humain comme un corps inerte

35
Q

Quel est l’autre paradoxe du mécanisme cartésien ?

A

C’est qu’il n’exclut pas le recours à la notion de finalité, en effet pour penser la formation et l’unité du vivant, le mécanisme recourt à une finalité extérieure : l’existence d’un Dieu mécanicien ou ingénieur de la machine viante

36
Q

Que montre, pointe du doigt Kant ?

A

Il montre l’insuffisance du mécanisme et récuse l’assimilation de l’organisme à une machine, il montre que pour penser un vivant, un organisme, on est bien obligé de penser la finalité et que les parties d’une machine sont des instruments agencés en vue d’une finalité préexistant la machine et qui lui est extérieure

37
Q

Que pouvons-nous en conclure des limites du mécanisme et de ce que dit Kant ?

A

Que l’organisme vivant se définit par sa capacité d’auto-organisation et d’auto-formation : les parties de l’organisme se produisent les unes les autres, l’organisme vivant se produit lui-même comme tout ; contrairement à la montre, il a sa finalité à l’intérieur de lui même

38
Q

Quels autres arguments pose Kant contre l’assimilation de l’organisme vivant avec la machine ?

A
  • la conservation, la régulation et la réparation de la machine exigent la surveillance et l’action de l’ingénieur alors que l’organisme a la capacité d’auto-régénération, d’auto-réparation et d’auto-régulation
  • la reproduction distingue irréductiblement la machine du vivant : la montre ne produit pas d’autres montres
39
Q

Expliquez le fait que la finalité est interne à l’organisme

A

Les machines sont construites en vue d’une fonction, d’une finalité et sont agencés en un tout alors que les parties de l’organisme vivant produisent le tout et le tout produit les parties

40
Q

Que fait alors Kant au niveau de la pensée publique influencée par le cartésianisme ?

A

Il réhabilite l’idée de finalité pour définir le vivant : les organes se produisent les uns des autres en vue d’une fin, le fonctionnement d’un tout

41
Q

Comment définit-il donc le vivant ?

A

Il le définit comme une finalité naturelle, autrement dit, dans le vivant, les phénomènes sont réciproquement causes et effets les un des autres et du tout, ils sont interdépendants et finalisés : à la fois moyens et fins formant un tout

42
Q

Que met en valeur Kant ?

A

Il met en valeur la totalité, l’individualité du vivant, l’organisme doit être considéré comme un tout, irréductible à la somme de ses parties

43
Q

Quels problèmes pose l’approche objective du corps comme objet de connaissance appréhendé comme tout objet physique de manière mathématisable et mesurable ?

A

Cette approche occulte la définition du corps comme corps propre, corps vécu, corps ayant une identité, une appartenance et aussi que la conscience de soi naît de l’expérience du corps propre : nous sommes à nous mêmes et au monde à travers notre corps

44
Q

Résumez en d’autres termes

A

Le corps comme miens, propre et le corps comme les fondements de l’expérience de moi même, de ma conscience de soi risquent d’être occultés, négligés

45
Q

Pourquoi pouvons-nous dire que Descartes n’est pas responsable de cette vision strictement objectivante du corps ?

A

Chez Descartes, l’expérience subjective du corps propre peut être vue comme première : l’union, le sentiment d’appartenance de mon corps à mon âme est première

46
Q

Quel est donc le lien entre le sujet et le corps ?

A

Il n’est pas dans son corps comme un pilote en son navire, il ne possède pas son corps mais il est son corps, les sentiments de soi, de faim, de soif montrent que l’âme est unie au corps tout entier, l’union est un fait immédiat d’expérience

47
Q

Que dit Descartes dans la Sixième méditation métaphysique ?

A

Il distingue deux points de vue sur l’homme et deux sur le corps

48
Q

Quels points de vue développe-t-il sur l’homme ?

A
  • celui de la connaissance ou celui de Dieu qui distingue les deux substances, âme et corps, selon leur nature propre
  • celui de l’existence ou celui du sujet lui-même qui fait l’expérience immédiate de son propre corps, c’est-à-dire l’union de l’âme et du corps
49
Q

Que pouvons-nous en conclure ?

A

Que la distinction entre les substances n’est que seconde, elle n’a qu’une visée de connaissance : elle vise à attribuer l’âme et le corps des attributs qui leur conviennent : la pensée et l’étendue

50
Q

Quels points de vue sur le corps développe Descartes ?

A
  • un point de vue objectif où le corps est considéré comme chose étendue, comme une quantité de matière étendue divisible et changeante
  • un point de vue subjectif où le corps est considéré comme le corps d’un homme, c’est-à-dire comme la chose étendue en tant qu’elle est unie à l’âme d’un seul et même homme, la quantité de matière peut bien être divisée, changée, le corps d’un homme demeure le même, ce dernier demeure un individu, unique, indivisible et identique
51
Q

Que fait donc l’individualité du corps humain ?

A

C’est l’âme en tant que conscience de soi

52
Q

Pourquoi l’objectivation du corps, sa réduction à un objet étendu, soumis à la connaissance, etc, sont-elles fondatrices en médecine ?

A

Parce que la connaissance en médecine et la pratique de la médecine consistent à mettre en parenthèses l’expérience que le sujet fait de son corps, de sa maladie et de sa vie avec la maladie donc à travers cette objectivation du corps

53
Q

Qu’importe-t-il de faire en ces temps modernes (avec tous les progrès médicales en terme de diagnostic et traitement) ?

A

Il importe de rouvrir cette parenthèse que se soit dans la prise en charge d’un patient individuel ou dans la construction des connaissances médicales et cela afin d’améliorer la qualité des soins

54
Q

Quelle était l’origine de la médecine et comment la médecine l’a-t-elle oublié ?

A

L’origine de la médecine était l’expérience subjective et l’appel à l’aide du malade, elle fut occultée par l’histoire scientifique de la médecine

55
Q

Quelle est la dualité de l’origine et la pratique de la médecine ?

A

L’origine de la médecine réside dans l’appel à l’aide du malade, d’un sujet singulier, souffrant, désirant, pensant et parlant alors que la pratique repose souvent sur la mise entre parenthèses de la subjectivité du malade, en particulier de sa singularité biographique et de son vécu psychique, mais aussi de celle du médecin

56
Q

Commet la subjectivité du médecin peut-elle nuire ?

A

Lorsque l’affectivité de celui-ci peut nuire à son jugement à son geste technique

57
Q

En quoi tient cette parenthèse dans laquelle la subjectivité du malade est placée ?

A

Elle réside au double statut de la médecine : art de soigner et science de la vie

58
Q

Depuis le XIXe siècle, depuis la naissance de la clinique et l’avènement de la médecine scientifique, comment se faisaient les diagnostics et traitements ?

A

Pour ce faire, il fallait faire du corps et de la maladie des objets de connaissance scientifique et d’investigation technique et il faut que le patient parle le plus possible le langage de la médecine

59
Q

Quel problème pose le refoulement et la mise en parenthèse de la subjectivité du médecin ?

A

Cela peut causer de la souffrance psychologique au médecin, ainsi cette mise en parenthèse est une condition nécessaire mais insuffisante à la pratique de la médecine

60
Q

Quel est l’enjeu de la responsabilité du médecin dans la pratique clinique ordinaire ?

A

C’est celui d’articuler les deux registres distincts, complémentaires et aussi indispensables l’un que l’autre de son activité : la lutte contre la maladie et la prise en charge du malade

61
Q

Quelle est la dualité mise en évidence de ces deux registres ?

A

La lutte contre la maladie requiert la mise entre parenthèses de la subjectivité du malade alors que la prise en charge du malade demande au médecin de mettre en parenthèses l’objectivité de son savoir et de changer d’attention et d’attitude : pour comprendre et prendre en compte l’expérience subjective vécue par le malade et le corps

62
Q

Que doit donc allier le médecin ?

A

Il doit allier une posture du clinicien reposant sur la connaissance et l’interprétation clinique de la parole du malade, à une position de soignant faisant place à sa rencontre humaine avec le malade

63
Q

Quels sont alors les objectifs de la rencontre humaine avec le malade ?

A

Elle cherche à approcher le point de vue subjectif du malade sur sa vie et sa maladie, à comprendre son expérience et le sens, évolutif et toujours singulier, que le patient donne à sa maladie ou à son état, à le restaurer dans son statut de sujet contre les discours et dispositifs médicaux et techniques qui l’objectivent et une prise en charge individualisée contre l’effacement de sa singularité