RPT Flashcards
Definition de la réticulo-péritonite traumatique
Inflammation de la paroi du réseau et de son revêtement péritonéal suite à la perforation de sa paroi par un corps étranger (CE) vulnérant ingéré par l’animal
Citer les principales causes qui prédisposent les bovins à la réticulo- péritonite traumatique (RPT).
Cause dominante : Ingestion d’un corps étranger dont les conformations induisent une RPT, à savoir :
1. Densité : suffisamment dense et lourd pour persister dans le réseau.
2. Forme : pointu et acéré à au moins une extrémité pour perforer la paroi.
3. Taille : mesurer au moins 5 à 10 cm afin de pouvoir traverser la paroi.
4. Matière : métallique (clou, vis, fils de fer, armatures de pneus) (exception : plastique dur).
Causes prédisposantes :
- Comportement des bovins : la vache ne trie pas sa nourriture, et le temps accordé à la mastication est très faible.
- Anatomie du réseau : position déclive + structure alvéolée piège les corps étrangers à l’intérieur.
- Contractions réticulaires : facilitent l’implantation du corps étranger au sein de la paroi réticulaire (toutes les 55 secondes).
Causes favorisantes :
- Syndrome de Pica : défaut comportemental, comportement de léchage excessif.
- Ingestion d’aliments anormalement contaminés (dans des fermes mal tenues).
- Fin de gestation : les efforts expulsifs lors de la mise bas, le transport (les secousses
notamment) ou encore la descente de plans inclinés (viscères poussés vers l’avant) favorisent l’implantation de corps étrangers dans la paroi réticulaire.
Citer les signes d’appel d’une forme aiguë de RPT
trois types de signes d’appels :
Des symptômes généraux :
o Une anorexie, totale ou partielle.
o Une chute de production laitière (30% minimum), voire un arrêt brutal.
o Une hyperthermie modérée ne dépassant pas les 40°C (en général, comprise entre
39,5°C et 40°C).
Une indigestion, avec :
o Une hypotonie (diminution de la fréquence des contractions réticulaires) voire une atonie ruminale (arrêt complet des contractions réticulaires).
o Un météorisme modéré du flanc gauche.
o Une constipation ou émission de selles sèches en faible quantité.
Une douleur rétro-diaphragmatique, remarquable grâce à :
o Un regard inquiet, des oreilles basses et des tremblements.
o Une abduction des coudes.
o Une cyphose thoracolombaire (dos voussé pour se soulager de la douleur),
abduction des coudes, réticence à se déplacer ou à se coucher.
o Une respiration costale superficielle accompagnée de plaintes expiratoires possibles.
Citer un examen complémentaire de la RPT
Test du garrot : on se place sur le garrot que l’on pince très fort avec les doigts, l’animal doit avoir le réflexe de se baisser. S’il a une RPT, il va faire l’inverse et se voussera.
Citer les causes des indigestions chroniques chez les bovins (syndrome d’Hoflund)
Syndrome d’Hoflund par atteinte de l’orifice réticulo-omasal :
Syndrome d’Hoflund par atteinte de l’orifice pylorique
Syndrome d’Hoflund = indigestion vagale par défaut de transit alimentaire
Expliquer le **Syndrome d’Hoflund par atteinte de l’orifice réticulo-omasal **
- Transit au travers de ce secteur gastrique antérieur pouvant être perturbé par :
o Soit une insuffisance fonctionnelle du sphincter réticulo-omasal ou du canal omasal
o Soit un défaut de motricité et des mouvements de propulsion du réticulo-rumen suite à des lésions à l’origine d’une diminution du transit de cette zone -> vidange moins efficace -> le sac ventral du rumen se distend, augmente de volume et déborde vers la droite -> le sac dorsal du rumen est lui aussi distendu par du gaz ; sa zone de débordement est variable. - Cette diminution du transit peut avoir deux origines :
o Origine mécanique : obstruction, compression ou déformation de l’ORO (corps
étranger, abcès, tumeur…)
o Origine nerveuse : des lésions à proximité du trajet du nerf vague dans sa partie
cervicale, thoracique ou abdominale peuvent être à l’origine d’une diminution du transit de cette zone. - A terme, la disparition du contenu stratifié du rumen aggrave ce défaut de motricité. En effet, la flore ruminale devient moins présente, donc moins active. C’est à cet instant que le jus de rumen devient mousseux, écumeux.
=> profil pomme-poire
Donner les causes possibles du Syndrome d’Hoflund par atteinte de l’orifice pylorique
- Diminution de la motricité pylorique : lésion vagale (primitive ou suite à un volvulus
abomasal), lésions de la paroi (causant des ulcères de la caillette), péritonite (causant des
ulcères perforés ou une RPT) - Obstruction à la vidange : par un CE assez gros, par une dilatation-déplacement de caillette à
gauche ou à droite ou par la présence d’un fœtus volumineux en fin de gestation (et donc une
compression du pylore). - Anomalies de contenu : impaction de la caillette (ration trop riche en fibres de mauvaise
qualité est associée à une prise de boisson insuffisante), augmentation de la viscosité du contenu de la caillette.
On observe un reflux du contenu abomasal dans le réticulo-rumen (vomissement interne) et la vidange du réticulo-rumen devient elle aussi difficile
Citer les principaux symptômes du syndrome d’Hoflund
Les signes généraux ne sont pas constants et sont peu prononcés :
- Animal abattu, maigre, légèrement déshydraté.
- Dysorexie et hypotonie ruminale (examen du flanc gauche : mouvements courts ou absents).
- Distension abdominale marquée avec un profil abdominal en « pomme-poire »
- Perte de la stratification du contenu ruminal, ce dernier étant de consistance pâteuse semi-
liquide, mousseuse ou écumeuse (mis en évidence par la palpation : sensation liquidienne uniforme à la succussion).
Rang B: Citer les principales lésions et séquelles liées à une perforation traumatique de la paroi du réseau
A l’autopsie, on peut mettre en évidence d’autres lésions, causées par ce corps étranger, telles que :
- Des abcès réticulaires ou péri-réticulaires.
- Une cicatrice de la muqueuse réticulaire.
- Lésions du péritoine : péritonite localisée (aigue/chronique) ou généralisée (rare).
- Péricardite exsudative(=> épanchement péricardique).
- Pleurésie (inflammation plèvre et poumons).
- Pleurésie symphysaire, pleuro-péricardite, abcès hépatique, thrombose de la veine cave caudale.
Rang B : Citer les examens paracliniques qui permettent de mettre en évidence le corps étranger et l’inflammation péritonéale
- Le détecteur de métaux
Cet outil est utile pour mettre en évidence la présence de corps étrangers métalliques dans le réseau de la vache. Cependant, il ne détectera pas les corps étrangers non métalliques, ni les corps étrangers ayant déjà quitté le réseau. Par ailleurs, son utilisation peut être biaisée par les corps étrangers du réticulo-rumen non perforants, ainsi que par la présence d’un aimant.
- La radiographie du réseau
Il s’agit du seul examen permettant la visualisation du corps étranger. Cependant, cet examen est réservé à des structure hospitalières spécifiques et n’est pas utilisé en routine.
-
L’échographie du réseau
ATTENTION : elle ne sert pas à trouver le corps étranger mais à voir les lésions et inflammations provoquées par ce dernier. On place la sonde derrière le coude sur le processus xiphoïde puis on la recule progressivement. Successivement, on voit le réseau, l’atrium et le sac ventral du rumen. La paroi du réseau et du rumen est hyperéchogène et forme une image en « mouette d’enfant ». On voit, toutes les 55 secondes, les contractions du réticulum.
- La laparotomie, souvent refusée par l’éleveur du fait du coût
- Le dosage du fibrinogène, marqueur d’une inflammation récente si sa concentration est
supérieure à 10 g/mL
- La numération formule sanguine : on recherche une leucocytose neutrophilique.
- L’analyse biochimique, révélant une élévation des protéines totales (> 90g/mL) associée à une hyperglobulinémie.
- La paracentèse abdominale crâniale, rarement pratiquée et peu spécifique d’une RPT car elle
consiste à mettre en évidence un liquide riche en protéines et en cellules de l’inflammation
Rang B : Proposer un diagnostic différentiel des syndromes d’Hoflund
Autres maladies responsables d’un amaigrissement progressif et d’un appétit capricieux :
o Forme chronique d’une RPT
o Déplacement de caillette à gauche.
o Pyélonéphrite (= infection allant d’un rein à la vessie).
Autres maladies responsables d’un profil abdominal anormal :
o Météorisation ruminale gazeuse ou spumeuse
o Déplacement de caillette à gauche (rare).
o Hydropysie (=épanchement de sérosité) des annexes fœtales.
o Rupture de vessie.
o Ascite (=accumulation de liquide dans l’abdomen).
Rang B : Décrire et argumenter la démarche thérapeutique conseillée lors de RPT
Traitement de la RPT :
1. Aimant par voie orale ou ruminotomie pour retirer le corps étranger.
2. Antibiothérapie à large spectre devant être mise en place. Les molécules qui peuvent être
utilisées sont :
o Pénicillines A +/- acide clavulanique.
o Benzylpénicilline + dihydrostreptomycine.
o Sulfamides + TMP.
o Tétracyclines.
3. AINS : cas où l’animal est souffrant et douloureux. Utilisation controversée.
4. Fluidothérapie IV ou drenchage : Soutien supplémentaire de l’état général éventuel.
Prophylaxie :
1. Administration d’un aimant dès l’âge d’un an dans le réticulo-rumen du bovin, qui piégera les corps étrangers ingérés.
2. Contrôle de l’environnement (recherche des potentielles sources de contamination,
utilisation d’une désileuse/mélangeuse équipée d’un aimant…).