Module 12 Flashcards
Que peut on dire quand à où nous en somme rendue pour atteindre les objectifs de développement durable?
les Objectifs du développement durable des Nations Unies définissent les cibles mondiales à atteindre en termes économique, sociétal et environnemental d’ici 2030. Les ODD sont composés de 17 objectifs, eux-mêmes divisés en 162 cibles précises. Parmi les 17 objectifs, on peut compter l’éradication de la pauvreté
(objectif 1), l’accès à une éducation de qualité (objectif 4), l’égalité entre les sexes (objectif 5) ou encore l’atteinte d’une consommation et production responsable (objectif 12). L’analyse de l’état des lieux des ODD fournit donc une image globale du progrès réalisé en matière de DD. Les données les plus récentes d’avant la pandémie de COVID-19 nous indiquent que les progrès demeuraient inégaux et que nous n’étions pas sur la bonne voie pour atteindre la majorité des ODD d’ici à 2030 (Nations Unies, 2020, p. 2). De plus, la pandémie de COVID-19, les catastrophes climatiques et les récents conflits (comme la guerre en Ukraine) ont freiné, voir effacé, une part importante du progrès réalisé dans de nombreux objectifs.
Est-ce que les efforts du développement durable sur les changements climatiques portent fruit jusqu’à présent?
jusqu’à maintenant, les efforts consentis dans ce domaine semblent insuffisants. En effet, afin de
ralentir les changements climatiques et maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 2°C, la communauté internationale a fixé de multiples objectifs de réduction des gaz à effet de serre. Cependant, le Canada et le reste du monde ne sont pas en voie d’atteindre ces objectifs. En fait, sans une action rapide et concertée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il sera très difficile de maintenir l’augmentation des températures moyennes mondiales dans une fourchette de 1,5 à 2 °C. Dans les scénarios les plus pessimistes, la température mondiale pourrait augmenter en moyenne de près de 5°C d’ici la fin du siècle. Selon les engagements nationaux volontaires actuels en matière de lutte contre les changements climatiques, les émissions de GES augmenteront de près de 14 % d’ici à 2030 alors qu’il faudrait que ceux-ci diminuent de 43%. S’ajoute à la problématique des changements climatiques les nombreux enjeux entourant la perte de la biodiversité et l’épuisement des diverses ressources de la planète. Par exemple, près d’un quart de toutes les espèces vivantes font face à l’extinction, dont de nombreuses dans les décennies à venir
Quels sont les effets global du réchauffement climatique?
il est estimé que les changements climatiques engendreront de nombreux autres effets néfastes dans les prochaines décennies. Parmi ceux-ci se trouvent l’augmentation des températures moyennes dans la plupart des régions terrestres et océaniques, la perte et l’extinction de nombreuses espèces animales et végétales, l’élévation du niveau de la mer et de son taux d’acidité ainsi que l’augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses ou les tempêtes. Le réchauffement de la température
mondiale, de même que les répercussions importantes sur les systèmes économiques et sociaux de nos sociétés qu’il engendre, représente un enjeu important pour les générations actuelles et futures.
Que peut on dire quant au progrès du développement durable sur la pauvreté?
l’ampleur de la pauvreté dans le monde reste encore considérable. En 2019, on estimait qu’environ 650 millions de personnes - soit à peu près une personne sur douze vivaient encore dans l’extrême pauvreté. De plus, même avant la pandémie de la COVID-19 (qui a fortement contribué à augmenter le taux de pauvreté), il était prévu que 6% de la population mondiale serait toujours dans cette situation précaire
dans les prochaines années. En fait, on estime que la pauvreté extrême augmentera en Afrique dans les prochaines années à cause de la croissance démographique rapide et de la stagnation économique du continent. Cet enjeu est d’autant plus important que les populations pauvres sont régulièrement les premières victimes de la dégradation environnementale. Bref, on constate un
progrès notoire dans la lutte contre la pauvreté, toutefois, il reste encore beaucoup à faire,
particulièrement sur le continent africain.
Que peut on dire quant au progrès du développement sur les inégalités entre les pays et dans les pays?
Sur la scène internationale, les inégalités entre les pays ont globalement décliné dans les dernières décennies. En effet, l’écart entre les revenus moyens du 10 % des pays les plus riches et les revenus moyens du 50 % des pays les plus pauvres a été réduit de 20% depuis 1980. Toutefois, cet écart reste considérable lorsque l’on considère que le revenu moyen des 10% les plus riches est encore 40 fois plus
élevé que celui des 50% les plus pauvres. Les inégalités entre genres ont également été réduites sur la même période. Les femmes gagnent aujourd’hui en moyenne 35% du revenu mondial alors qu’elles ne gagnaient que 30% il y a 40 ans. Cependant, quand on regarde la tendance au sein même des pays, on constate un mouvement inverse. Ainsi, la différence entre les revenus du 10% les plus riches et du 50%
le plus pauvre au sein des pays a doublé durant les dernières décennies. Les plus riches ont maintenant, en moyenne, un revenu 15 fois supérieur à celui des plus pauvres dans un même pays. On constate donc une réduction des inégalités entre pays, mais la tendance inverse au sein de ceux-ci.
Quelles sont deux grandes critiques par rapport au développement durable et à l’échec de l’atteinte des objectifs?
- La perte de sens du concept
- Les contradictions au sein du concept
Nommez un exemple de l’instrumentalisation et perte de sens du concept de développement durable
Dans le monde de l’entreprise, [nombreux sont ceux] qui envisagent le développement durable en termes de croissance durable. D’autres voient le DD comme un dialogue entre l’économie et l’environnement.
D’autres encore interprètent le DD comme un développement qui intègre l’économie, envi. et le social. Une même problématique se pose derrière toutes ces définitions, que plusieurs traduisent par l’idée d’un meilleur équilibre entre l’économie, le social et l’environnement. Or, cet équilibre correspond
le plus souvent à un arbitrage où l’économie et la finance prennent le pas sur l’environnement et le social. La question qui se pose dès lors est celle de la relation entre développement durable et croissance économique. Il est facile de trouver de nombreux exemples concrets où une entreprise prône le
développement durable, mais favorise certains piliers par rapport à d’autres. On peut alors assister à une instrumentalisation (voulue ou non) du concept.
Que veut on dire lorsqu’on mentionne que la plus grande force du développement durable est en réalité sa plus grand faiblesse?
on constate alors que « la force du concept de développement durable, soit sa capacité à s’adapter aux sphères économique, sociale et environ. , est aussi sa plus grande faiblesse : tout en étant largement diffusé et institutionnalisé, il s’avère ambigu et n’est demeuré qu’à l’étape du discours, car il se révèle difficile à opérationnaliser ». Son attrait universel peut également amener l’approche du DD à être cooptée et redéfinie de manière à limiter ses objectifs et donc les changements sociétaux nécessaires pour les atteindre
Comment les auteurs Abraham, Marion et Hervé résument l’enjeu des contradictions du concept du DD?
Peut-on vraiment envisager une croissance économique continue qui n’aggraverait pas la crise environnementale dont nous constatons chaque jour davantage les symptômes ? Est-il possible que l’on puisse se développer à l’infini dans un monde
fini ? Par ailleurs, l’effort de croissance n’a de sens que dans la mesure où il favorise l’accomplissement de ces deux idéaux fondateurs de l’Occident moderne que sont l’égalité et la liberté individuelle. Or, la création de richesses phénoménales dont nos
sociétés sont capables, les progrès scientifiques et techniques qu’elles accomplissent, ne se traduisent pas nécessairement par davantage d’égalité entre les humains, ni davantage de liberté. C’est même le contraire que l’on a maintes fois observé, notamment au cours des trois dernières décennies, que ce soit en Occident ou ailleurs. En somme, n’y a-t-il pas une contradiction indépassable entre croissance économique d’une part, progrès social et respect de l’environnement, d’autre part ?
Quelles sont certaines solutions qui sont proposées?
1) La décroissance
2) autres concepts spécifiques
3) Repenser le développement durable
Qu’est-ce qu’est le concept de décroissance?
la décroissance requiert une réduction planifiée de l’utilisation des ressources et de l’énergie afin de rétablir l’équilibre entre l’économie et le monde vivant, tout en réduisant les inégalités et en améliorant le bien-être humain. On constate ainsi que le projet accorde une grande importance à l’aspect environnemental. Selon cette approche, il faut remettre en question l’hégémonie de la croissance afin d’atteindre une durabilité environnementale. Il est donc essentiel de préserver les différents aspects de la nature (biodiversité, qualité de l’air, qualité de l’eau, etc.) et de ne pas les sacrifier au profit de la croissance économique. Bref, on peut décomposer le concept de décroissance en trois aspects importants : le réalisme écologique, la critique de la
croissance et l’idéalisme anticapitaliste.
Quelle est la première critique pouvant être émise quant à la solution de développement durable: décroissance
le projet de la décroissance demande une réforme radicale de nos sociétés via la voie démocratique. Cette réforme requiert l’adhésion de nombreux citoyens dont les dispositions civiques, sociales et
psychologiques ne sont pas nécessairement en phase avec ceux requis par le projet de la décroissance. Par exemple, il est difficile de s’imaginer que dans notre société de consommation de masse actuelle, la majorité des citoyens puisse finalement se contenter
de vivre dans la frugalité. Également, la réduction de la production et de la consommation engendrée par la décroissance pourrait entraîner une baisse des recettes fiscales pour les gouvernements, ce qui pourrait compliquer le financement des services publics tels que l’éducation et les soins de santé. Cette baisse potentielle des services offerts peut avoir un
effet important sur l’acceptabilité de l’approche.
Quelle est la deuxième critique pouvant être émise quant à la solution de développement durable: décroissance
la décroissance nécessite la remise en cause du
paradigme de croissance actuel. Toutefois, le développement des dernières décennies a
permis à des dizaines de millions d’individus de sortir de la pauvreté. Dans cette perspective, est-il juste de freiner le développement actuel alors que des millions de personnes vivent toujours dans la pauvreté dans les pays en développement ? Même au
sein des sociétés développées actuelles, il reste encore de nombreux individus qui vivent dans des situations précaires. Adopter l’approche de la décroissance pourrait diminuer les chances de ceux-ci de sortir de cette situation.
Que peut on dire quant à la solution « autres concepts spécifiques » ?
Les dernières décennies ont vu l’émergence et la popularisation de nouveaux concepts et approches qui sont parfois présentés comme des éléments à prioriser par rapport au DD. Ces nouveaux concepts n’essayent pas nécessairement de remplacer le paradigme entier du DD à l’instar de la décroissance, mais plutôt de mettre l’accent sur des enjeux
particuliers sur lesquels la société devrait concentrer ses efforts. Parmi ceux-ci on peut évoquer la transition juste, la transition verte, l’économie verte, la résilience. Par exemple, l’économie verte occupe une place grandissante au sein de nos sociétés. Pour
certains, ces nouvelles approchent, qui peuvent profiter d’une définition et d’un cadre d’opérationnalisation plus précis, seraient mieux outillées pour faire face aux défis globaux comme les changements climatiques.
Comment theys explique-t-il que les nouveaux concepts spécifiques ne sont en réalité que des facettes du développement durable?
Employés seuls, [ces concepts] constituent qu’une version appauvrie : considérer, par exemple, qu’il faille privilégier la résilience, c’est se résigner à accepter ne pas avoir de prise sur le développement futur. Aucun de ces termes n’a, non plus, la même
capacité à constituer une langue commune – à mettre en tension autant d’objectifs et de mondes différents ; et donc à mobiliser autant d’acteurs. C’est la contrepartie d’un sens à chaque fois plus resserré, mais aussi plus clairement normatif (la croissance verte n’est pas la transition écologique qui n’est pas la résilience…). Le risque est de se retrouver dans dix ans avec une version appauvrie de l’économie
verte ou de la transition énergétique, en ayant, au passage, évacué toutes les potentialités, encore largement sous-exploitées, du « développement durable ».