LLC Flashcards
Leucémie Lymphoïde Chronique
prolifération lymphoïde monoclonale, responsable d’une infiltration médullaire, sanguine, parfois ganglionnaire, constituée de lymphocytes matures de morphologie normale et de phénotype B
terrain
chez l’adulte uniquement
> 50 ans le + souvent
fréquence
la + fréquente des leucémies de l’adulte
circonstances de découverte
- le + souvent sur une NFS systématique: hyperlymphocytose
- syndrome tumoral (inconstant): polyadénopathies, splénomégalie (rarement isolée)
- complication infectieuse révélatrice: zona, pneumopathie récidivante…
- plus rarement les conséquences d’une cytopénie: anémie, thrombopénie
NFS
- hyperlymphocytose le plus souvent isolée, d’importance variable (parfois très élevée), toujours supérieure à 4 G/L, persistant sur plusieurs examens au-delà de 6-8 semaines
- lymphocytes le plus souvent de morphologie normale et monomorphes sur le frottis de sang
- les autres lignées sont normales, en dehors d’une complication (hémoglobine < 120 g/L dans 25 % des cas et < 100 g/L dans 10 % des cas, thrombopénie < 100 G/L dans 5-10 % des cas)
Diagnostic positif
NFS + immunophénotypage
immunophénotypage des lymphocytes sanguins
- par cytométrie de flux
- affirme la nature B: présence des antigènes CD19 et CD20
- affirme la monotypie des lymphocytes: expression d’une seule chaîne légère d’Ig de faible intensité
- antigène CD5 présent (habituellement marqueur de lymphocytes T)
- calcul du score de Matutes
Score de Matutes
- calculé par l’immunophénotypage
- de 0 à 5 selon l’expression ou non de divers antigènes
- un score > ou = à 4 affirme le diagnostic de LLC et élimine les autres causes d’hyperlymphocytose
Indications myélogramme
inutile sauf si cytopénies mal expliquées (anémie, thrombopénie) pour en affirmer le caractère central ou périphérique
Indications ponction / biopsie ganglionnaire
inutile
Syndrome tumoral
- conséquence d’une infiltration lymphocytaire diffuse pouvant toucher tous les organes
- se manifeste principalement par des polyadénopathies superficielles, symétriques, non compressives, fermes et indolores, touchant toutes les aires ganglionnaires, avec ou sans splénomégalie, et plus rarement une hépatomégalie
bilan complémentaire
- EPS
- test de Coombs direct
électrophorèse des protéines sérique
- le + souvent normale au diagnostic
- hypogammaglobulinémie: situation la plus fréquente quelques années après le diagnostic, qui favorise les infections à répétition
- objective un composant monoclonal (10 % des cas), le plus souvent de nature IgM et < 5 g/L
test de Coombs direct
- révèle par une agglutination la présence auto-anticorps anti-érythrocytaires
- direct car les érythrocytes sont directement mis en contact avec l’antiglobuline
- objective une hémolyse auto-immune
Diagnostic différentiel
autres syndromes lymphoprolifératifs: DD au frottis sanguin
- lymphome du manteau (B CD5 + avec profil d’expression d’Ag particulier)
- lymphome de la zone marginale (B CD5-)
- lymphome folliculaire (B CD5 -)
- très rares lymphoproliférations de type T
Classification
classification clinico-biologique de Binet
- Stade A: < 3 aires ganglionnaires atteintes
- Stade B: >= 3 aires ganglionnaires atteintes
- Stade C: anémie (avec hémoglobine < 100 g/L) et/ou thrombopénie (avec plaquettes < 100 G/L)
Evolution stade A
Les stades A :
- resteront pour la moitié d’entre eux en stade A et auront une survie comparable à celle de la population du même âge qui n’a pas la maladie
- évolueront pour l’autre moitié d’entre eux vers des stades B ou C
Pronostic stade B et C
survie moyenne 10 ans
marqueurs pronostiques
- Temps de doublement de la lymphocytose sanguine
- Délétion ou non du gène P53
- Détermination du profil muté ou non des gènes des immunoglobulines
Complications
- infections
- insuffisance médullaire
- survenue d’une anémie hémolytique auto-immune ou d’une thrombopénie auto-immune +/- érythroblastopénie auto-immune
- évolution sous forme d’un lymphome de haut grade
- augmentation de l’incidence des tumeurs solides
infections
- le plus souvent bactériennes (principalement à germes encapsulés et en particulier le pneumocoque), mais aussi virales (herpès, zona
- favorisées par la présence d’une hypogammaglobulinémie ou d’une insuffisance médullaire et par certains traitements (immunosuppresseurs, corticoïdes)
vaccins ?
La LLC ne constitue pas une contre-indication vaccinale (en particulier pour la grippe et le pneumocoque) sauf pour la fièvre jaune.
érythroblastopénie auto-immune
anémie avec réticulocytes effondrés
Syndrome de Richter
- évolution rare (< 5 %) de la maladie sous la forme d’un lymphome de haut grade
- s’accompagne de l’apparition ou de l’augmentation rapide et asymétrique du syndrome tumoral avec aggravation des signes généraux et augmentation des LDH
Traitements possibles
alkylants, analogues des purines et anticorps monoclonaux
intensifications thérapeutiques (greffes de cellules souches hématopoïétiques) proposées chez les patients jeunes à pronostics péjoratifs