Les inégalités urbaines : Processus et usages Flashcards

1
Q

Le marché immobilier

A

Hallwachs, L’expropriation et le prix des terrains à Paris, 1908 : une sociologie économique.
(Disciple de Durkheim).

Le niveau du prix des sols (urbains ou ruraux) est un puissant déterminant de tel ou tel groupe dans l’espace.
Prix élevés : peu de pauvres et inversement.
Les économistes ne comprennent pas que ce marché ne peut être analysé par l’idée de l’offre et de la demande.

Pour comprendre comment il fonctionne : il faut savoir que c’est plus compliqué qu’une courbe d’offre et de demande.

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2
Q

Marché d’usager ou marché de spéculateur ? (Marché immobilier)

A

Prendre en compte les motifs des acheteurs et demandeurs : qu’est-ce qu’ils comptent faire des biens achetés ? Or les motifs peuvent être très constatés : pour vivre, pour spéculer (= fait d’acheter pour revendre plus cher).
Le mode de fonctionnement du marché est modifié.

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3
Q

Le poids des représentations collectives (Marché immobilier)

A

Le poids des représentations collectives que les acteurs se font de l’espace urbain.

En terme de dynamique marchande : le différentiel de prix entre Mont rouge et le 14è : représentation symbolique qui joue.
Le calcul d’intérêts objectifs ne suffit pas : il y a aussi l’image.

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4
Q

Le rôle (déterminant et anticipé) de l’État

A

Pouvoirs publics nationaux et locaux qui ont une série d’incidence sur les dynamiques marchandes du marché immobilier (où passent les lignes de bus/métros, etc.). Les décisions de politiques publiques affectent le marché immobilier. Il faut faire de la science politique à un niveau local.

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5
Q

Des interactions complexes : le cas marseillais

A

Roncayolo, 2003
Comment l’haussmannisation des quartiers nord n’aura pas résisté aux préventions des bourgeois du Sud.

Au 19è : volonté de désenclaver les quartiers nords (ville collineuse, difficile d’accès). Mise en place d’interactions urbanistes comme à Paris : mise en place d’immeubles haussmanniens pour faire en sorte que les riches du vieux port partent, se désenclavent et aillent vivre plus au Nord. Pour aérer, faciliter la situation.
Installation d’un dispositif mais cela ne fonctionne pas : les habitants du Sud restent dans le Sud.
La politique qui pourtant avait fonctionné dans les autres grandes villes n’a pas fonctionné.
L’image perçue par la classe populaire du nord de la part des classes dominantes était si forte qu’elle a voulu éviter tout contact avec eux.

Aujourd’hui : quartiers nord : populaires // quartiers sud : riches.

C’est la résistance de la population qui a contré la politique volontariste.

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6
Q

La politique des “Grands ensembles”

A

Le déplacement des enjeux :
- Un contexte profondément modifié
- Conserver de la valeur économique
- Veiller à la composition sociale des cités

La mutation des politiques :
- Un pilotage plus volontariste : prendre en compte les équilibres globaux à l’intérieur des immeubles.
- Apparier le candidat et le quartier : travailler sur l’articulation entre le demandeur et le lieu où il souhaite habiter.
- Une gestion de plus en plus décentralisée : cela ne peut être fait depuis le centre-ville : il faut être proche des quartiers : mission confiée à des acteurs plus sur place.

Les politiques publiques pèsent sur les inégalités urbaines, les segmentations. Mais elles ne sont pas mécaniques : d’autres facteurs peuvent intervenir. Ce ne sont pas des décisions prises par des individus loin du terrain : certaines décisions sont prises “au ras du sol”.

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7
Q

La volonté de rapprochement communautaire

A

L’exemple de la Goutte d’or (Toubon et Massamah, 1991) : Les personnes arrivant savent qu’elles vont trouver dans ces quartiers des ressources : culinaires, langagières, d’habitudes de vie.

Dimension culturelle qui apparaît matériellement.

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8
Q

Dynamiques communautaires et stratégiques économiques

A

Les enclaves ethniques, support du développement économique et de l’entreprendrait.

Mais cela peut se retourner en contrainte : l’enclave communautaire peut être exclusive : obliger l’intégration. Le K social peut rendre service, mais il peut aussi se retourner contre celui en dispose.

Il y a un usage très fort des relations communautaires.

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9
Q

La gentrification

A

Avant les années 60 : on envisage de détruire ces quartiers centraux (jugés insalubres, risque d’effondrement), possibilité de raser ces quartiers.

Mais dans les années 60 : transformation profonde : des groupes y investissent pour les transformer.

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10
Q

L’exemple lyonnais (gentrification)

A

3 groupes veulent y investirent :
1. Accédants culturels : profs, anciens actifs, etc. qui voient dans ce quartier ancien un côté pittoresque, convivial.
2. Accédants techniques : moins jeunes, issus des couches supérieures de la classe ouvrière qui voient dans ces quartiers l’opportunité de devenir propriétaires.
3. Nouveaux locataires : jeunes individus souvent célibataires, qui viennent de milieux divers et sont généralement dans des études en travaillant à côté, qui souhaitent s’investir dans des activités culturelles.

Raisons pratiques : localisation + prix
Raisons culturelles : histoire
Raisons collaboratifs : bars

Ces groupes transforment les habitations et les anciens habitants quittent ces milieux pour ne plus y revenir.

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11
Q

Une histoire transcontinentale du ghetto

A

À l’origine : Le ghetto = enferment dans une space clot et accord d’un statut spécial qui les protègent des actes antisémites.
- Les membres de la communauté y vont volontairement
- Vie communautaire : synagogue, famille
- Règles spécifiques données par la communauté juive
- Certains membres du ghetto décident d’y rester pour s’autoréguler

Le destin européen du ghetto, des juifs :
- Destin assimilationniste : les juifs se fondent dans les sociétés et ne sont plus mis à part
- Destin rural : Yiddishland (dynamique différente du ghetto urbain)

1920s : les ghettos du nouveau monde
- Plateforme d’accueil des vagues migratoires
- Un phénomène de circulation se met en place → l’emprise communautaire devient trop forte et les gens quittent le ghetto. Après avoir quitté le ghetto, ils y reviennent → retour à la communauté pour se protéger des agressions extérieures).

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12
Q

Modéliser la ghettoïsation

A

Les ghettos ne reposent pas sur des communautés racistes.

Il y a une agrégation de décisions individuelles :
- Les individus sont distribués aléatoirement dans l’espace urbain
- Ils sont distribués en 2 groupes
- Ils souhaitent avoir, dans leur entourage immédiat 30% au moins d’individus de leurs groupes
- Dans le cas contraire, ils quittent leur logement qui est occupé par un membre de l’autre équipe.

Même si à l’origine, les personnes n’étaient pas extrêmement sectaires et racistes (ils sont près à vivre avec d’autres gens), au final leurs micros décisions donnent naissance à des ghettos.

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13
Q

Dynamiques économiques (l’apartheid américain)

A

Villes industrielles construites autour d’usines proches de centres villes qui sont les prépa les employeurs des populations à l’intérieur de ces villes. Hors ces usines ont aussi attiré des populations extérieures : notamment les Afro américains qui ont migré.

Cohabitation d’afro-américains populaires et de classes moyennes.

Mise en place d’une discrimination purement raciale à l’encontre des Afro-américains : refus de vendre des logements aux noirs.

Droits civiques et désindustrialisation : possibilité pour les familles AA les plus aisées de quitter les zones de la ville pour partir dans les banlieues → formation de ghettos

Des rues entières, des immeubles entiers sont vidés : ceux qui restent sont les plus pauvres et les moins susceptibles de trouver un emploi, les écoles qui restent sont extrêmement désaffectées. A cause du déplacement économique, les plus aisés sont partis.

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14
Q

Dynamiques de politiques publiques (l’apartheid américain)

A

Abandon fédéral : dans les années 80 New Federalism (Ronald Reagan) → coupure du soutien financier aux municipalités et aux quartiers déshérités

Le redéploiement vers le marché : les villes se tournent vers le fait de monter des opérations avec des opérateurs privés (promoteurs) pour trouver des ressources

Les logiques deviennent procycliques : les promoteurs ne travaillent que quand le marché va bien (inverse des politiques publiques qui interviennent quand ça va mal).

Les quartiers (insalubres, où il y avait du trafic, etc.) sont détruits pour détruire des résidences plus haut de gamme pour accueillir des populations tout à fait autres.

La série illustre un principe d’immobilité : la configuration est globalement destinée à rester stable

AA : une population prise au piège

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15
Q

La France d’après-guerre : Paris des bourgeois vs. Paris des ouvriers

A

La ville existe à partir de l’usage que les individus en ont. Or ils diffèrent selon si l’on est bourgeois ou ouvrier.

La sociabilité ouvrière des familles ouvrières est exclusivement dans le 13ème dans un réseau très court (quelques rues) et les lieux de fréquentations sont très ouvriers.
Cela est contrasté par rapport aux familles bourgeoises qui ont une mobilité plus distribuée dans Paris. Les bourgeois vont partout mais les pauvres n’entrent pas chez eux.

Chombart (1951) montre que la société ouvrière est moins distribuée dans l’espace et très homogène. Le réseau de sociabilité bourgeois est plus diversifié.

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16
Q

20 ans après : le peuplement des grands ensembles

A

La politique a un objectif de diversité sociale. Ces immeubles devaient accueillir toutes les couches de la société grâce à leur côté fonctionnel : toutes les classes seront mises à côté (fin de la lutte des classes → création de cohésion sociale). Mais l’usage qu’en font les habitants empêche ce projet.

Pour les classes moyennes : grands ensembles = places d’attente pour épargner et aller ailleurs.

Pour les classes populaires : grands ensembles = lieux d’installations durables.
- Mise en place de solidarité communautaire avec des réseaux de services entre individus mis en place (pas payé : garde d’enfant).
- Volonté d’aimer son quartier, d’aimer son destin, d’aimer la fatalité.

C’est parce que ces espaces ont été utilisés de manière constatée que l’utopie des grands ensembles n’a pas fonctionné.

17
Q

Les villes mondialisées

A

La mondialisation est une mise en réseau d’un très petit nombre de très grosses villes. Ces villes mondialisées inscrites dans ce réseau ont un fonctionnement comparable et reposent sur une dualisation très forte de leur population.

Pour fonctionner elles doivent avoir des quartiers avec :
- Individus très diplômés, fortunés, puissants qui nécessite des ressources et équipements couteaux et onéreux qui sont réservés à la classe dominante = quartiers des “happy few”
- Immigrés, employés sur des emplois précaires très peu qualifiés et mal payés = le Lumpenproletariat (sous prolétariat) qui permet à la ville de fonctionner

Il y a un complémentarité entre ces deux usages de la ville.