La religion : Définition (formes et fonction) Flashcards
Durkheim vs. Weber : Pourquoi étudier la religion ?
Durkheim : la religion comme moyen d’expliquer l’origine de nos catégories de pensée.
Weber : le rôle de la religion dans le mouvement de rationalisation économique des sociétés occidentales : avènement du capitalisme.
Durkheim : sociologiser Kant
“Catégories de l’entendement”
Caractéristiques particulières :
- elles sont partagées : on a tous les mêmes
- elles sont à priori : on ne peut pas les remettre en cause (l’expérience ne nous mène pas à en douter : notre perception de l’espace reste la même même si l’expérience la contredit).
D’où viennent les catégories de pensée que nous utilisons ? → Pour Durkheim, la religion est une bonne manière de penser l’origine de ces catégories de pensée.
La religion et l’origine des catégories de pensée (Durkheim)
Les deux caractères de nos catégories de pensée le sont d’autant plus en matières religieuses :
- Partagée: Beaucoup de personnes ont les mêmes idées
- À priori: Les gens croient en Dieu et y croient dur comme faire
La religion comme porte d’entrée :
- La religion comme cas d’école
- La religion, source de toutes les catégories de pensée collective
⇒ La religion pourrait être à l’origine de toute notre connaissance, production intellectuelle, cognitive, artistique.
⇒ En s’intéressant aux catégories de pensée collective dans le cadre du religieux, on s’intéresse à toutes les catégories de pensée.
Qu’appelle-t-on religion ? (Durkheim)
Le mystérieux, le surnaturel, le divin ?
La proposition de Durkheim : il faut trouver les traits communs à toutes les religions du monde, y compris aux plus “primitives”
La totalité de l’univers est séparé en 2 catégories (Durkheim)
- Sacré : pas seulement un dieu. Son propre est d’instaurer un cadre, il peut protéger aussi bien que détruire. (Le non -respect du sacré peut entraîner la mise à mort par les hommes ou la puissance divine). Le sacré est aussi réversible : exemple de la messe noire (qui honore le Diable). C’est aussi des objets, des lieux.
- Profane
⇒ L’hypothèse d’une essence unique du religieux à travers le temps et l’espace
Totémisme australien (Durkheim)
Dans une société totémique, les membres adorent un objet / animal / plante, cette entité a une force sacrée.
Cela a des conséquences :
- Adoration de l’objet
- Pas de toucher
- Pas de destruction
- On ne peut pas se nourrir avec
- Le nom du totem est souvent le nom du clan qui entretient un rapport de paternité avec le clan.
D’où vient ce caractère sacré du totem ?
La proposition durkheimienne part d’une constat : les sociétés qui adorent les totems ont une société scindée en deux temps :
- Les individus sont séparés dans la nature : la dispersion
- Les individus se réunissent et font la fête : “le corrobori” généralement autour du totem.
→ Puis ils se séparent de nouveau.
⇒ Ce que la société adore dans le totem n’est pas le totem mais la société elle-même.
Formes de communautés religieuses (Weber)
- L’Église: Elle se caractérise par le fait que ce soit une institution bureaucratisée (règles formelles) qui gère les biens de salut et où s’exerce une autorité de fonction.
- La secte: Pas de dimension universaliste (elle s’adresse à une petite réunion de privilégiés). Elle a une dimension aristocratique p(as de disciples mais des élus choisis). Rentrer dans la secte se fait à la suite d’un processus contrairement à l’Église dans laquelle on peut rentrer très tôt. Le processus est plus complexe.
Critères religieuses (Weber)
- Corps professionnel à part: le corps de prêtres (célibat obligatoire: à part des familles).
- Dimension universaliste qui dépasse les liens familiaux et communautaires. L’église veut mettre tout le monde sous son aile.
- Le culte et le dogme sont rationalisés et explicités dans des récits sacrés
- Tout s’accomplit dans une communauté institutionnalisée et identifiée qui a une dimension théologique et spirituelle.
Qualifications religieuses (Weber)
- Le prêtre
- Le prophète
- Le sorcier
- Le magicien
Le prêtre (qualifications religieuses chez Weber)
L’institution lui confère son pouvoir.
Dans l’Église catholique, en remontant la chaîne, on arrive à Jésus. Le pouvoir du prêtre est donné par l’institution et il ne vient pas de lui-même.
Le prophète (qualifications religieuses chez Weber)
Une partie du pouvoir vient / émane de lui-même. Il n’a pas besoin de l’institution pour être qualifié.
Ce qui qualifie spirituellement le Christ ne vient pas de l’institution mais de Dieu: il y a donc une certaine concurrence avec les grands prêtres de l’Eglise d’où le fait qu’ils n’aiment pas les prophètes.
Le sorcier et le magicien (qualifications religieuses chez Weber)
Il n’agit pas gratuitement, là où le prophète ne se fait jamais payer.
Croyances (pratiques religieuses chez Weber)
2 idées :
- Un seul vrai dieu et nous en sommes tous les fils
- Deux dieux
Progressivement, émergence d’une nouvelle idée : dieu n’est qu’un mais est présent sous différent mode (père le fils et le saint esprit). → Il s’est incarné en Jésus.
Mais pour d’autres ça n’a pas de sens : il se parlerait à lui-même. Mais distinguer Dieu de Jésus revient à dire qu’il y a deux dieux alors que dans les textes Dieu est “le seul et l’unique”.
Rites (pratiques religieuses chez Weber)
Il faut adopter des pratiques stabilisées, routanisées qui permettent de rentrer en contact avec le sacré.
Les rites d’inversion: Ils sont liés au caractère ambivalent du sacré; ce qui est à part peut aussi être néfaste, impure. Pour travailler avec le sacré, on peut aussi inverser l’ordre établi.
La religion vs. la magie (Weber)
La magie comme pratique instrumentale: elle sert à résoudre des difficultés.
La religion comme pratique collective: elle suppose l’appartenance à une communauté (Église ou secte). La magie est au contraire un espace privé.
René Girard
Son texte a beaucoup été utilisé pour penser la religion dans un cadre hors durkheimien par les sociologues actuels.
Pour comprendre la religion il ne faut pas partir des croyances mais des pratiques, des rites et en particulier des sacrifices.
LES LIMITES : Le regard de Girard est plus philosophique qu’anthropologique. Il n’y a pas assez de rapports empiriques. En plus, beaucoup de choses échappent à ce mécanisme.
Anthropologie du désir mimétique
Le propre de l’homme est d’être un animal qui désire “désirant” et son désir est mimétique: on veut quelque chose parce que les autres l’ont non pas parce qu’on le souhaite intrinsèquement. ⇒ “Je ne veux rien sinon ce que veut l’autre.”
Conséquence du désir mimétique sur la vision de la société
La guerre civile, forme spontanée de la vie collective : société de violence systématique.
Pacification de l’ordre social
Si dans les sociétés il n’y a pas de dégénérescence en violence systématique, c’est qu’il y a un mécanisme qui l’empêche. C’est le bouc émissaire à qui l’on fait porter la charge de tous les maux qui se retrouve dans plein de sociétés.
Si ce mécanisme du bouc émissaire est présent partout c’est qu’il rend service à tous les hommes.
→ Si les hommes réussissent tous à se convaincre qu’un seul d’entre eux est responsable de la violence mimétique, qu’un seul est responsable d’un péché originel, de tous les maux; si cette entité est exterminée, la violence n’est plus.
Naissance du sacré
Une fois le bouc émissaire détruit, il devient le sacré. Il passe au rang de sauveur puisqu’il restaure l’ordre et la paix. Tous les sacrifices sont des interprétations et sophistications de ce mécanisme du bouc émissaire.