La religion : Constats contemporains Flashcards
La sécularisation (et comment la mesurer)
- Les pratiques: régularité, pour quelles occasions, etc.
- Les croyances: on peut ne pas aller à l’Église mais croire en Dieu
- Les valeurs: est-ce que l’on continue. Adhérer aux valeurs des textes (10 commandements, etc.)
⇒ permet de mesurer le recul du religieux de manière différente
L’hypothèse de Grace Davie (2000)
Recul de l’appartenance aux Églises sans recul de la foi. Les individus ne seraient plus engagés dans des communautés mais continuaient à croire. Recul de participation à un collectif qui fait le religieux.
→ Sauf que pour Durkheim ce qui fait le religieux c’est le groupe.
Mais la croyance et l’appartenance sont la plupart du temps associées: l’hypothèse de Davie n’est pas validée.
⇒ Il faut comprendre l’hétérogénéité. La sécularisation varie selon les pays et même selon les individus.
Le niveau individuel (causes de la sécularisation)
- Âge
- La religiosité des femmes
- Le statut professionnel
Âge (le niveau individuel)
Effet d’âge: quand on est jeune on ne se soucie pas de la mort, plus on vieillit plus cette peur s’empare de nous et nous pousse vers le religieux.
Effet de génération : les gens socialisés dans la génération antérieure à la nôtre ont été socialisés dans un contexte beaucoup plus religieux, déjà à notre âge ils étaient beaucoup plus religieux et le sont restés.
La religiosité des femmes (le niveau individuel)
Les femmes sont plus religieuses que les hommes. Elles prient, s’inquiètent, s’investissent pour la famille. L’investissement psychologique autour de la famille est un enjeu plus fortement présent chez les femmes que chez les hommes. ⇒ religion plus accru
De plus, le taux de travail des femmes était beaucoup moins important que celui des hommes. Hors la religion permet de trouver des ressources qui forment une identité. → La progression du travail des femmes a entraîné une baisse de la religiosité des femmes.
Le statut professionnel (le niveau individuel)
Plus un s’épanouit dans son travail moins on est religieux.
Le niveau institutionnel (causes de la sécularisation)
- Sociétés catholiques, protestantes, orthodoxes
- La concurrence religieuse
- Les liens religion/État: religion et identité
Sociétés catholiques, protestantes, orthodoxes (le niveau institutionnel)
Les religions qui ont peu d’emprise sur la vie collective ont une assez grande marge de manœuvre pour les individus.
→ La sécularisation est plus facilement installée.
La concurrence religieuse (le niveau institutionnel)
Selon le choix / la diversité de l’offre religieuse y a t il plus ou moins de religieux ?
Les thèses nord-américaines: la segmentation de l’offre religieuse et l’adaptation fine à la demande. Cette forte offre réduit la sécularisation : on trouve “chaussure spirituelle à son pied”.
Les thèses européennes: La forte offre religieuse met en place une forme de tolérance qui va de paire avec une forme de relativisme, de scepticisme. Ici cela accroît la sécularisation.
Les liens religion/État: religion et identité (le niveau institutionnel)
En Pologne / Irlande : la religion catholique a servi de ciment de résistance face aux envahisseurs.
→ Adhérer à l’église, c’est adhérer à son pays: il y a un maintien de vitalité du religieux car son investissement politique y a été très fort.
Weber avance que lorsqu’un prophète souhaite changer l’ordre par son discours, cela ne prend pas toujours selon le discours…
Il y’a un lien entre la religion et les inégalités sociales : la religion comme théodicée du malheur.
⇒ Plus un pays est inégalitaire (plein de pauvres très pauvres et plein de riches très riches), plus l’emprise du religieux est forte.
Le religieux en miette aux USA
Le religieux et le post-matérialisme: On ne peut pas traduire la religion comme un simple reflux: il y a une logique d’aller-retour (à certain moment les individus s’éloignent, puis ils y reviennent). → Les rapports au religieux dépendent d’évènements biographiques lourds (divorce, mort d’un proche, naissance d’un enfant, …).
Les Églises proposent des offres spirituelles pour attirer des fidèles : création d’une industrie du sens à cause de la quête spirituelle.
- “Mega churches” : diversification de l’offre et entertainment.
Le religieux en miette à la France
En France, la situation n’est pas très différente : tolérance accrue et individualisation de croyances.
Le constat de Hervieu Léger 1999
- La croyance en Dieu n’est plus la norme : la croyance personnelle est devenue minoritaire.
- Les croyances sont bricolées : parmi les gens qui se disent catholique et croient en un Dieu personnel, tous ne croient pas en la réincarnation par exemple.
→ Le problème n’est plus la restauration d’une forme d’orthodoxie : on accepte des croyances différentes du crédo.
La pratique a également profondément changée : jusque dans les années 60, la figure dominante est celle du paroissien (vient à l’Église régulièrement : routine).
Hervieu met en avant la nouvelle figure du pèlerin : il a une pratique ponctuelle et très intense.
Le converti est celui qui décide de passer le cap et d’adhérer au moins pour un temps à une religion. (Alors le mode d’entrée classique est que l’on rentre dans la religion dès la naissance). Mais le schéma de la conversion tend à se développer: du paroissien au pèlerin et au converti.
Le bricolage n’est pas un émiettement total (Hervieu)
- Les questions auxquelles on essaie de répondre sont toujours un peu les mêmes: pourquoi souffrir ? Pourquoi supporter les autres ? Qu’est-ce qu’il y a après la mort ?
= questions qu’on se pose tous à laquelle la religion apporte des réponses qui sont toujours un peu les mêmes. - Les réponses fournies sont toujours un peu les mêmes: comme une sorte de boîte à outil spirituel dans lesquels les individus piochent pour “bricoler” leur croyance.
- Le sens du bricolage n’est pas aléatoire: il est plus orienté vers l’ici-bas que vers l’au-delà. Quand les personnes sont questionnées quant à leur engagement, il est beaucoup plus tourné vers la vie quotidienne (aider les autres, faire des bonnes actions) et non pas vers la promesse de vie éternelle.
- Les pratiques religieuses ont toujours besoin d’être validées par les autres. On ne peut pas faire son bricolage religieux dans son coin: il faut le faire valider.
3 modes de validation du croire
- Le régime institutionnel de la validation de croire ou l’ancien monde : les crédos.
- Le mode de virtuose religieuse : super engagement. Le régime de validation mutuelle du croire, ou le marché spirituel et ses fondements collectifs. Le crédo ne suffit pas.
- Régime de validation mutuelle du croire: la survivance des communautés de virtuoses religieux