Les inégalités scolaires : Causes Flashcards

1
Q

Le débat (Bourdieu)

A

Bourdieu/Passeron (1970) : L’école reproduit et légitime des inégalités sociales en les faisant passer pour des inégalités naturelles = théorie critique

C’est une entreprise de travestissement des inégalités : l’école fait comme si tous les individus avaient les même chances au départ, l’école transforme ces écarts sociaux en écarts naturels ou strictement individuel (l’investissement placé dans l’école).
Pour Passeron, l’institution crée les inégalités dans son fonctionnement et les maquille.

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2
Q

Le débat (Boudon)

A

Boudon (1973) : Les inégalités scolaires sont le résultat d’un calcul coût/avantage des élèves et de leur famille → théorie libérale

Le fait d’investir sur l’école est le choix qui découle d’un calcul rationnel des individus, hors ils dépendent selon notre place dans la hiérarchie sociale : en haut l’investissement rapporte ; en bas, le ratio est négatif donc on investit pas et on ne réussit pas.
Pour Boudon, le choix de l’école est un choix réfléchi : comment les individus calculent-ils ? Idée très économiste : est ce que dans la réalité c’est vraiment comme cela ?

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3
Q

Des normes qui évoluent : la question du “bien lire”

A

L’illettrisme
Les normes du “savoir lire” ont changé.
20è : savoir déchiffrer des signes
Fin 20è : on met un texte + savoir lire + savoir restituer le sens
On ne peut pas comparer : il n’y a pas de “baisse des niveaux”.

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4
Q

Des normes comportementales et morales

A

Elles ne sont pas uniquement académiques, il ne faut pas seulement avoir des compétences, mais c’est un ensemble de critères assez subtiles. Ces normes sont variées et contradictoires : conformisme mais dynamique
Au lycée : l’exercice de la dissertation : maîtriser des savoirs et des connaissances mais réfléchir par soi-même et être original, avoir des qualités esthétiques. Il faut maîtriser des techniques qui sont subtiles. Ce sont des normes pas explicites, l’école rend tout implicite.
Ces injonctions contradictoires sont aussi ceux à quoi Boudon renvoie.
Ces normes sont transmises par des mécanismes performatifs.

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5
Q

L’effet Pygmalion

A

Rosenthal et Jacobson (1975)
Il s’intéressait aux dynamiques de groupe et leur a fait tester des rats dans des labos. Les élèves du groupe A ont “fabriqué” la compétence du rat. → Il se demande s’il peut faire la même chose avec des enfants. → Les gens aléatoirement désignés comme débiles, brillants ou moyens le sont devenus.

La manière dont un prof interdit avec un élève accroît , décroît la performance des élèves. Selon la valorisation, la dévalorisation, le soutien ou non face à l’échec, la stimulation ou non qui entraîne une performance ou non de l’élève.
Ces mécanismes sont à l’œuvre dans les écoles. Ils expliquent les inégalités de genre dans les disciplines scientifiques.

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6
Q

Sur quoi les enseignants se basent-ils pour décider de stimuler ou de sanctionner / de valoriser ou non ?

A

La réussite scolaire antérieure, les fratries, l’apparence physique, l’adresse (cité ou zone pavillonnaire), ethnie

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7
Q

Classes préparatoires et concours au prisme de Van Gennep (Bourdieu 1989)

A

Les CPGE sont présentes dans beaucoup de sociétés et obéissent à une forme stabilisée.
En générale, elle marque le passage à l’âge adulte similaire au prise de Van Gennep dans les sociétés.
1. La séparation
2. La période liminaire
3. L’agrégation

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8
Q

La séparation

A

Le massacre régulé de début d’année comme dépossession identitaire. (L’élève qui se croyait bon et enfaite désigné comme nul avec des notes infâmes). C’est un temps rituel.

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9
Q

La période liminaire

A

Un temps ritualisé. Tout est centré sur le travail, ce temps sépare de tout le reste. Rupture des liens familiaux, transformation de la conduite de la vie, séries d’épreuves, initiation charismatique qui crée une compétence sociale.

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10
Q

L’agrégation

A

Incorporation et assimilation de l’étudiant à une nouvelle communauté d’élus, à un groupe, une nouveau collectif. L’intégration, selon Bourdieu, crée une discontinuité radicale là où il y a une continuité absolue. Le concours crée une ligne entre ceux qui entrent et ceux qui n’entrent pas. Les individus sont parfaitement interchangeables pourtant : les écarts entre eux sont minimes, mais l’on crée une discontinuité radicale qui les suit toute leur vie.

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11
Q

Les conditions (circulaires) de l’efficacité

A
  1. Le cercle performatif
  2. Les trajectoires promises et les trajectoires probables
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12
Q

Le cercle performatif

A

Fonctionne car on y croit et qu’on agit selon notre croyance.
Pourquoi les grands patrons sont polytechniciens et pas centraliens ? → Les polytechniciens savent que tous les grands patrons ingénieurs sont polytechniciens, ils essaient de devenir polytechniciens et ainsi de suite.
Cette ligne a des effets qui perdurent dans toute la trajectoire des individus.

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13
Q

Les trajectoires promises et les trajectoires probables

A

Mais la carrière reste probable : on fait oublier le destin le plus probable qui n’est pas de devenir président ou un grand patron.
Sur 500 ingénieurs de mines, seuls 15 sont piochés pour devenir grands patrons.
On fait croire que l’ambition est rationnellement fondée et cela permet à un petit nombre d’effectivement réussir.

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14
Q

Le “projet scolaire” des classes moyennes et supérieures (Boudon)

A

Un investissement ambivalent sur l’école

Le projet scolaire n’est pas le fait de l’élève mais des famille et il varie selon notre classe.

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15
Q

Classes moyennes et dominantes : l’investissement sur l’école est très fort mais ambivalent

A

Dans la classe moyenne : ils ont conscience du fait qu’il faut porter le projet des enfants (les motiver et aider à faire les bons choix, les encadrer, les stimuler) mais cet encadrement peut se retourner contre l’entreprise même car l’école peut aussi faire peur.

Dans la classe dominante les stratégies sont plus diversifiées, plus efficaces, elles s’appuient sur des informations plus fiables. Il peut y avoir une pression sur l’administration et le personnel scolaire. Elles visent à traduire un phénomène d’entre-soi qui vise à garantir une reproduction scolaire.

Selon les fractions à fort K culturel / économique →
K culturel : valorisation du savoir
K économique : trouver du travail = rôle du diplôme

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16
Q

Dans les classes populaires

A

Bourdieu : elles sont démunies et n’ont pas de stratégies, elles n’ont pas les ressources, les codes, les informations.
Les travaux empiriques montrent que les classes populaires sont hétérogènes et que selon les fractions, certaines mettent en place des stratégies et d’autres non.
Trajectoire familiale et l’intégration collective

17
Q

Trajectoire familiale

A

Est-ce que certains membres de la famille ont pu avoir des trajectoires ascendantes ?

18
Q

L’intégration collective

A

Est-ce que les familles sont intégrées dans des groupements associatifs, religieux, sportifs, culturels ?

19
Q

Changer l’ordre des possibles ?

A
  • Réagencer sur une base géographique, et non sociale
  • Le maintien des hiérarchies traditionnelles, au sommet
  • L’oubli des classes moyennes
20
Q

Ce que SciencesPo fait aux banlieues

A

Les parents ignorent ces procédés ou les comprennent mal. Les auteurs de stratégies scolaires sont les familles, hors, avec les CEP, les parents de milieu populaire notamment se désaisissent. Les mécanismes d’exclusion (Symboliques / Lexicales) font que les parents remettent la décision à d’autres (l’école).
Il y a une inversion de l’ordre familial : les enfants prennent les décisions, expliquent à leurs parents.

On essaie de changer l’avenir probable des élèves en leur donnant accès à une formation dont l’accès aurait été impossible antérieurement. Mais il s’agit de remodeler complètement un habitus, un rapport au monde. → Les dispositifs ne sont donc pas uniquement scolaires. Il faut changer l’espace du pensable et du possible : dire aux jeunes que l’univers SciencesPo est présent et accessible. Il y a un changement des cadres d’appréciation sur l’avenir possible.

Ce remodelage de l’habitus a une conséquence profonde : changer socialement c’est changer sa nature pour Bourdieu.
Ici, on demande justement un changement de nature, une conversion identitaire.

21
Q

Le dévoilement involontaire (SciencesPo)

A

Il y a un effet de révélation de ce qu’est la méritocratie, les CEP lèvent le voile sur les mécanismes de méritocratie cachés par la société.

Ce dispositif a beaucoup changé SciencesPo mais cela a également changé non seulement la vie des individus mais aussi de toute leur lignée. Le fait que ce processus soir explicite en fait un mécanisme violent.

22
Q

Le concours d’entrée à Polytechnique

A

Le concours a un effet → Il a un dispositif de tri social qui élimine complètement les filles issues des classes moyennes et populaires et recrute massivement des garçons et quelques filles des classes dominantes.

23
Q

Un recrutement concentré dans quelques classes prépa (Polytechnique)

A

80% des élèves viennent d’une petit nombre de classes préparatoires. Ces classes prépa sont particulièrement discriminantes socialement. La plupart des élèves ont des parents qui sont cadres du secteur privé.

Il faut démêler les effets liés à l’admissibilité et aux propriétés sociales des individus, et ceux attachés à l’efficacité de certaines classes prépas.

24
Q

Quels sont les facteurs qui pèsent sur l’admissibilité ? (Polytechnique)

A

Les variables scolaires : il faut la mention très bien au bac.

Les très grands lycées réussissent mieux l’admissibilité : Il y a un effet préparationnaire différent, une forte inégalité. Un étudiant de St Louis a 2 fois moins de chance d’être admis qu’un élève de Louis le Grand.

Le genre : les filles ont sens île ment moins de chance de réussir. Pourtant dans la correction des copies, ils ne savent pas le genre.

25
Q

Quelle est l’efficacité préparationnaire ? Comment favorise-t-elle la classe dominante ? (Polytechnique)

A

La capacité de progrès différé dans les prépa selon sa place dans les catégories sociales.

Les écarts de note en fonction des propriétés sociales se retrouvent partout, mais sont plus prononcés en maths (en MP) et en physiques (en PC). Dans les grands lycées, les écarts entre les boursiers et les fils d’ingénieurs sont accentués en Maths et PC.

26
Q

Un hors-programme officieux (Polytechnique)

A

Polytechnique a décidé que les épreuves allaient porter sur le programme des grandes écoles mais ils ajoutent en plus de ce programme une couche supplémentaire. Les CPGE “classiques” ont peu d’intérêt à passer beaucoup de temps sur le hors programme car peu de leurs élèves intègrent Polytechnique. Les grandes CPGE qui envoient beaucoup d’élèves à Polytechnique mettent l’accent sur le hors-programme.
→ D’où la sélection des élèves dans un nombre restreint de classes préparatoires dont les élèves viennent principalement de milieux bourgeois.

27
Q

Récupérer les sujets ? (Polytechnique)

A

Dans les grandes CPGE : les élèves qui passent les oraux (qui sont donc assez nombreux) envoient après leur passage leur exercice à leur prof qui le corrige et l’envoie à ceux qui ne sont pas encore passés.
Dans les CPGE classiques : il y a moins d’élèves qui ont été sélectionnés pour l’oral donc forcément il n’y a pas cette entraide et il y a un accès à nombre moins large de sujets.

28
Q

Des attentes polarisées : esthétique vs. technique (Polytechnique)

A

Il y a une exigence d’un rapport esthétique aux maths (et non pas servile : technique).

Les examinateurs veulent que les élèves aillent au delà de la simple rigueur et de la technique qui est perçue comme “simple” :
- La créativité
- L’élégance
- L’architecture : capacité à faire des connexions entre différents espaces de théorie.

Dans cette logique, ce qui est valorisé par le jury de l’X est un rapport distingué aux maths. Ce rapport fait sens aux dominants qui ont ce rapport de distinction déjà entériné dans leur habitus, dans leur espace de vie d’où le fait qu’ils progressent plus facilement.