La famille : Alliance Flashcards

1
Q

Famille et les normes

A

La famille, lieu de transmission des normes.
C’est le lieu par excellence de la socialisation notamment primaire.

Les règles du mariage, de fonctionnement interne, sont déterminées par la société qui entoure les familles : l’ordre familial est normé. La famille est un fait social au sens Durkheimien = un lieu qui a des normes extérieurs aux individus qui s’imposent à eux.

Les normes sociales existent, mais elles sont contingentes : elles peuvent être autrement.

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2
Q

Qu’est-ce qui fonde la famille ?

A

Travaux sur le fonctionnement de l’alliance, un groupe familial se construit sur la rencontre et l’échange des individus, groupes, qui décident de fabriquer un autre groupe. Les règles de l’alliance sont profondément structurées.

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3
Q

Qu’est-ce que la famille?

A

La famille est une micro société : son fonctionnement interne peut être étudié par la sociologie.

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4
Q

Une démarche structuraliste (Lévi-Strauss)

A

Des relations entre les phénomènes

Ça a notamment été mobilisé sur la question de la parenté.
Ou de l’inceste car la prohibition de l’inceste est une des rares choses interdites par toutes les sociétés : interdit universel.

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5
Q

Pourquoi toutes les règles sont contingentes d’une société à l’autre alors que là il y a une règle absolue ? (Hypothèse 1)

A

Les risques de malformations liés à l’inceste. Les individus s’en seraient rendu compte progressivement.

MAIS :
- Établir ce lien prend du temps. Les constats des mariages consanguins se feront au bout de plusieurs générations alors que l’interdit de l’inceste était déjà la avant.
- Beaucoup de sociétés ne font pas le lien biologique, n’ont pas l’exploitation scientifique.
- La prohibition de l’inceste est universelle mais la définition de ce qu’est un parent varie profondément.

→ L’explication par la malformation ne tient pas.

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6
Q

Pourquoi toutes les règles sont contingentes d’une société à l’autre alors que là il y a une règle absolue ? (Hypothèse 2)

A

Freud, Totem et Tabou : Désir inné pour l’inceste que nous refoulons expliqué à partir du mythe de la horde primitive. Les jeunes mâles veulent accéder aux femelles mais elles sont accaparées par le mal dominant. Frustrés, ils tuent le mal dominant, mais sont après cela pris de remords et renoncent aux femmes qu’ils voulaient conquérir. Ils nous auraient légué cette culpabilité originelle.

MAIS : Aucune logique anthropologique.

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7
Q

Pourquoi toutes les règles sont contingentes d’une société à l’autre alors que là il y a une règle absolue ? (Hypothèse 3)

A

Il ne faut pas voir dans la prohibition de l’inceste une interdiction mais une obligation à faire d’autres choses. La prohibition oblige à adopter un certain type de pratique et un renoncement à d’autres.

L’inceste = se lier à un de ses parents. Donc l’inceste, c’est le fait de rester à l’intérieur de son groupe. Interdir l’inceste c’est obliger à sortir de son groupe.

C’est la formulation négative, sous la forme d’une interdiction d’une loi positive : tu dois trouver à nouer une alliance à l’extérieur de ton groupe.

Si l’inceste n’est pas interdit, la société devient impossible = thèse de Lévi-Strauss.

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8
Q

Le mariage chez Lévi-Strauss

A
  • Échange entre des groupes…
  • Entre des groupes d’hommes : circulation des femmes
  • L’interdiction des incestes oblige ces groupes d’hommes à passer des alliances à l’extérieur d’eux-mêmes, avec des groupes différents.

Pour cela, il faut que les relations soient pacifiées. Elles le sont par l’échange de mots, de biens, de femmes (la capacité de reproduction).

Le mariage est un outil indispensable pour pacifier la société.

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9
Q

La prohibition de l’inceste chez Lévi-Strauss

A

1/ La parenté est un système d’alliance, d’échange qui fait circuler des individus (femmes) entre des groupes.
2/ Ces échanges obéissent à des règles : il y a des régularités et souvent des règles explicites.
3/ Ces échanges varient d’un groupe à l’autre (selon les sociétés) : les règles sont différentes.
4/ Le mariage n’est pas un échange entre des individus mais entre des groupes, des collectifs.

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10
Q

Sociétés élémentaires vs. Sociétés complexes/semi-complexes (l’objet de Lévi-Strauss)

A

Sociétés élémentaires : les règles de l’alliance imposent un certain type d’alliance (tu dois te marier avec tel)

Sociétés complexes/semi-complexes : les règles ne recommandent pas mais interdisent (tu ne dois pas faire ceci mais tu peux faire tout le reste)

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11
Q

Échanges restreint vs généralisé (Lévi-Strauss)

A

Échange restreint : Le groupe A donne au groupe B la génération N et à la génération N+1 le groupe B donne au groupe A et ainsi de suite.

Échange généralisé : A donne à B, B donne à C, C donne à D … et on fait l’hypothèse que quelqu’un donnera à A.

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12
Q

Pourquoi une telle asymétrie (le mariage comme système d’échange entre des groupes d’hommes de femmes) ?

A

La “valence différentielle des sexes” est la tentative pour les hommes de récupérer du pouvoir. Car les femmes ont un pouvoir qu’ils n’ont pas comme : le “privilège exorbitant d’enfanter”. Parce qu’ils n’en disposent pas, ils cherchent à contrôler la reproduction en prenant le pouvoir sur la femme et son corps en décidant avec qui elle est susceptible de se reproduire.

En prenant en compte la valence différente des sexes, on comprend pourquoi ce sont les femmes qui sont échangées (reprise de contrôle par les hommes) et on comprend tout un tas de représentations (depuis l’Antiquité).

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13
Q

Que faire des exceptions (Bourdieu) ?

A

Conclusion de Bourdieu : pour comprendre un système de parenté, il ne faut pas regarder les règles mais les pratiques.

Lévi-Strauss regarde les codes civils et compare les règles. Mais Bourdieu souligne que l’importance n’est pas que de connaître le droit mais de regarder comment agissent les gens : ils font des choses régulières mais décalées par rapport aux règles.

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14
Q

Des normes aux effets d’agrégation

A
  1. Pour se mettre en couple il faut avant tout se rencontrer. N’importe qui ne fréquente pas n’importe qui en n’importe quel lieu. Il faut donc s’intéresser aux endroits où les gens ont rencontré leurs conjoints.
    Le rôle des lieux de rencontre :
    - Publics
    - Réservés
    - Privés
    ⇒ Ces lieux sont très fortement segmentés socialement.
  2. Après s’être rencontré, il faut se plaire.
    Bourdieu : nos goûts ne sont pas nos goûts. Les goûts et aspirations sont structurés socialement et se trahissent dans des situations de coprésence (Goffman) qui permettent de déterminer si on va pouvoir cohabiter avec la personne. Les couples sont formés sur des attirés d’habitus.
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15
Q

L’hypergamie féminine

A

HYPOTHÈSE
Le beau mariage : les femmes ont tendance à se marier avec des hommes qui ont des positions sociales supérieures aux leurs.

Le marché matrimonial des partenaires potentiels des femmes est plus élevé socialement que celui des hommes.

Mais quand on regarde la structure générale, l’hypergamie (se marier au-dessus de son groupe) reste une exception.

L’hypergamie n’est pas aléatoire : Elles ont généralement fait des études supérieures

La manière d’interrompre une trajectoire sociale déclinante est d’effectuer un mariage dans le milieu social qu’on risque de quitter. Cela est une démarche sociale qui marche plus pour les femmes que pour les hommes.

Mais ces règles dans nos sociétés, ne sont pas connues pourtant elles sont déterminantes : tri social.

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16
Q

La famille paysanne (histoire des formes familiales)

A

2 objectifs:
1. Hétérogénéité et contingence des groupes familiaux
2. Replacer dans une trajectoire historique: on met en place un nouvel ordre familial

La famille d’ancien régime = famille étendue : tout le monde sur plusieurs générations vit tous ensemble. Le trait partagé par les familles d’ancien régime est l’autorité du père = familles paternelles / patriarcales.

17
Q

La famille paysanne: le père

A

Le père est celui qui règle la division du travail:
- Entre conjoints
- Entre frères et sœurs

La division obéit généralement à des rôles genrés mais celui qui la régie (tranche les différends et les conflits) est le père.

L’autorité du père est dominante dans le devenir de la lignée familiale :
- Alliances
- Transmission du patrimoine
- Choix des conjoints

18
Q

Durkheim et “communisme familial”

A

Critique très dure du régime patriarcal v/s Durkheim : oui il y a une asymétrie mais l’enjeu du père n’est surtout un enjeu de protection du groupe contre environnement direct. Il parle de “communisme familial” dans des termes positifs.

19
Q

La matrice catholique (normes familiales)

A

Matrice de norme particulières des règles du mariage autour de l’Église et de 4 grands types de règles:
1. Alliance
- Exogamie : extérieur du groupe
- Monogamie : 1 conjoint

  1. Sexualité: Elles sont solidaires des règles de sexualité, deux individus s’engagent à la fidélité.
  2. Filiation: Le couple est le lieu de la production et de la parenté.
  3. Résidence: Le couple et sa descendance sont supposées vivre sous le même toit.

Cette matrice est très structurée et très contraignante.

20
Q

Contingences de la matrice catholique

A

1/ La filiation n’est pas patrilinéaire mais bilinéaire : elle passe aussi bien par le père que par la mère. Hommes et femmes sont sur un pied d’égalité.

2/ En rendant solidaire filiation et sexualité, cela revient à proscrire l’homosexualité. Ce qui s’est retrouvé dans beaucoup de pays.

3/ Le lien est indissoluble : il faut s’assurer que ces règles perdurent donc on leur donne une dimension théologique importante.

Ce schéma n’a pas toujours été respecté : notamment sur la question de l’égalité de genre. Mais cette matrice a joué un rôle déterminant sur la manière dont les familles étaient organisées.

21
Q

Le contrat et la famille moderne (Code Civil de 1804)

A

Code Civil de 1804 redéfinit le statut des personnes : il se fonde sur le droit des personnes là où l’Ancien Régime se reposait sur la place hiérarchique des individus.
Le mariage est transformé en un contrat librement consenti entre les individus : ce n’est plus un sacrement.

Mais un contrat peut se dissoudre. Pour qu’un contrat soit valide, il faut que les cocontractants soient égaux. L’homme et la femme sont dans un rapport d’égalité.

22
Q

Transition au contrat et à la famille moderne

A

Ces écarts ne se traduisent pas mécaniquement par un changement total dans les pratiques :
- Maintien de relations hiérarchiques dans les familles. Elles demeurent encore aujourd’hui inégalitaires dans les couples.
- Le régime du divorce est longtemps resté restrictif et asymétrique.
- Au 20è / 19è et 21è : une révision progressive et constante du processus normatif du mariage s’effectue.

L’ensemble des lois effectives sur la procréation, le divorce, l’ouverture du mariage, … sont des règles qui remettent en cause les règles définies par l’Eglise il y a mille ans. Ce qui rend possible le remaniement de ces règles date en réalité de Napoléon : depuis la société ne fait pas disparaître les règles mais les fait évoluer.

23
Q

Facteurs qui ont contribué à la transition vers la famille moderne

A

Premier facteur: Au 19è, privatisation de l’espace familial soustrait au regard public et à la morale collective. Cela permet aux couples de desserrer l’étau rigide du système normatif.

Deuxième facteur: L’entrée du capitalisme et de toute une partie (féminine) de la population dans des formes de travail rémunérées.

La recomposition de l’ordre familial est inséparable de la transformation des mécaniques économiques internes au groupe.