L'Etat : Genèse Flashcards
Le maléfice de la vie à plusieurs (Merleau Ponty)
Il faut cohabiter avec l’autre : conflits
Dédier des institutions spécifiques à la gestion du maléfice de la vie à plusieurs pour ne pas laisser la violence régler les conflits.
Énoncer l’intérêt de la collectivité :
La collectivité n’existe pas mais il existe des intérêts individuels qui s’ils s’agrègent seront dangereux pour tous : contraindre les intérêts individuels pour le bien de tous.
Dans les pays occidentaux, la gestion de ce maléfice a été progressivement prise en charge par une institution particulière : l’Etat ⇒ la solution trouvée
“Sociogenèse” de Norbert Elias
Sa thèse : pour comprendre le monde occidental, il faut saisir deux dynamiques.
1. Construction de l’État
2. Construction de l’individu
La construction de l’Etat comme un double processus de monopolisation :
- La monopolisation fiscale : légitime et personne d’autres ne peut obliger à payer mis à part l’État.
- La monopolisation de la violence légitime
Construction de l’État = un processus de captation et monopolisation de violence et capacité à lever l’impôt.
Individus capables de s’auto contrôler : pour Ellias, l’individu moderne n’a pas besoin que la contrainte s’exerce de manière externe sur l’individu, il se l’applique à lui-même.
Concurrence et monopolisation étatique (pre-revolution)
Un jeu d’équilibre : diviser les forces qui pourrait s’opposer au roi pour qu’elles ne puissent pas s’unir pour ne pas repenser.
Le mécanisme de solution inventé est l’outil de la mise en équilibre : la cour. Elle permet d’installer un dispositif de surveillance politique.
- La surveillance de proximité : rassemblement dans un espace restreint qui permet au roi de surveiller ses opposants potentiels.
- La consolidation des fortunes : donner et reprendre les privilèges
⇒ établissement d’une cote politique des différentes personnes qui permet de les sanctionner ou de les féliciter.
Concurrence et monopolisation étatique (Revolution)
L’interprétation de la Révolution par Élias : c’est un point de rupture.
Des prétendants apparaissent qui ne peuvent pas être accueillis dans le jeu des équilibres
= Explosion du dispositif car il ne peut pas accueillir tous ceux qui y prétendent.
La cour comme dispositif paradoxal (genèse de l’individu)
Apparition de micro mécanismes particuliers chez les individus : ⇒ art d’observation + capacité de censure des sentiments (ne rien montrer) + maîtrise des envies
Et ces derniers fabriquent un nouvel habitus qui pousse l’individu à s’auto contrôler.
La diffusion du nouvel habitus : concurrence et imitation.
Les limites des travaux d’Elias
Il ne prend pas en compte : Les États sont-ils tous les mêmes ?
Quid des États qui ne naissent pas d’un monde féodal ?
⇒ Le cas américain
Quid des États qui naissent en s’émancipent de la tutelle d’autres États ?
⇒ Le cas des États post-coloniaux
Quid des États qui prennent une forme moins centralisée ?
⇒ La question des États fédéraux.
L’Hétérogénéité des États européens
Penser l’hétérogénéité des formes étatiques :
- Absolutisme : concentration des pouvoirs
- Constitutionnalisme : législation entre souverain et Assemblée Représentative
Mais il y a autre chose selon Ertman : les structures internes aux différents États :
- Régime patrimonial : les gens qui travaillent pour l’État sont propriétaires de leurs charges qu’ils peuvent transmettre à leurs enfants.
- Régime bureaucratique : les charges ne sont pas appropriables mais attribuées à des individus selon des critères variables.
Les institutions représentatives (empire romain)
À la sortie de l’empire romain, 2 grandes formes d’assemblées représentatives :
1. Les assemblées d’ordre: Chaque ordre cherche à défendre les privilèges de son ordre; Pour un souverain, c’est simple de jouer sur les rivalités entre les deux.
2. Les assemblées locales: Les représentants de la noblesse et du clergé siègent côte à côte. L’enjeu principal n’est pas la prérogative des intérêts des ordres mais de garantir l’autonomie de ce niveau de gouvernement.
Mais ces types d’assemblées ne se sont pas développées n’importe où :
1. Le centre de l’Empire : déréliction des structures romaines et privatisation de l’autorité ⇒ assemblées d’ordre
2. La périphérie de l’Empire: des organisations locales aux États nationaux
Pas d’emprise de l’empire ou très faible. Il y a ici l’émergence de formes d’auto régulation qui veulent préserver l’autonomie par rapport au centre. ⇒ assemblée locales
Les États construisent leur pouvoir administratif essentiellement en période de guerre.
Les conflits et leurs ressources
Avant 1450 : des ressources primitives, difficilement modifiables après qu’elles ont été installées, aisément appropriables.
Après 1450 : des ressources plus élaborées, plus nombreuses, par conséquent moins aisément appropriables par leur détenteur
Bureaucratie : faible vs. forte
FAIBLE BUREAUCRATIE : Ceux qui construisent leur administration très tôt ont des techniques à la fois rudimentaires et peu nombreuses.
FORTE BUREAUCRATIE : Pour les États qui connaissent des conflits plus tardifs : les ressources sont plus présentes et les connaissances aussi. D’où le fait qu’il soit possible de mettre en place des administrations plus sophistiquées plus simplement.
L’hétérogénéité de la bureaucratie
L’hétérogénéité de la bureaucratie se développe pour répondre à la même difficulté de départ : les hauts fonctionnaires (ceux qui dirigent l’État dans la fonction publique, pas la politique) se sentent menacés et voient que leur position de pouvoir dans l’État est menacée.
⇒ La bureaucratie ne s’impose pas comme une solution technique mais comme une solution politique.
⇒ L’incertitude des dirigeants à l’aube du 19è : lorsque les charges ne sont plus appropriables, comment les sécuriser ?
Contre les révolutions, des marchés internes
⇒ Les révolutions détruisent les modes d’accès traditionnels au leadership
⇒ La création d’une administration publique méritocratie pour isoler les processus politique d’un public volatile