Les inégalités urbaines : Problématiques et constats Flashcards

1
Q

Naissance de la sociologie et mutations sociales

A

Transformations macrosociales et fabrique de l’individu. La question de la transformation de la ville passionnent à l’époque (philosophes, auteurs, …) : elle serait liée à une transformation profonde de l’individu.

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2
Q

Éléments de la modernité

A

Capitalisme, industrialisation, division du travail et urbanisation

La ville est d’abord pensée comme un tout homogène qui s’oppose à l’espace rural et traditionnel.

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3
Q

L’exemple du Chicago

A

Il y a une croissance des villes inouïes

Chicago : 3 millions d’habitants en 1920 → en 3 générations c’est devenu une mégapole mondiale.

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4
Q

Simmel, « Mentalités et métropoles »

A

Comment rendre compte du « caractère individualiste du psychisme citadin comparativement à celui de la petite ville qui est beaucoup plus fondé sur la sensibilité et les rapports affectifs »

Le terrain est très travaillé par les sociologues mais Simmel se distingue en disant que ce qui est dominant est l’urbanisation : la ville fabrique un nouveau type d’individu, un nouvel habitus pour Bourdieu, un nouveau rapport au monde.

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5
Q

La fabrique du citadin

A

La réserve comme défense, une liberté accrue, liberté et solitude

Cette vision voit la ville comme un espace homogène, une scène où il y a une opposition tradition / modernité. Cette opposition macro sociale a des traductions micro sociales individuelles sur la fabrique de l’habitus des individus. C’est une thématique centrale du 19 → Cette idée disparaît dans les années 20.

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6
Q

La réserve comme défense

A

Attitude de distance au monde : attitude blasée : les simulations sont trop incohérentes : ce qui lui arrive lui importe peu (une personne tombe dans la rue : on s’en moque).

→ Ce retrait du monde provoque un accroissement de la liberté.

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7
Q

Liberté accrue

A

Par le fait qu’on évolue dans des cercles sociaux disjoints les uns des autres. Il y a une certaine liberté non présente dans un village.

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8
Q

Liberté et solitude

A

Dans un rapport de distance au monde, il y a un problème pour exister aux yeux des autres. Les comportements adoptés sont généralement plus excentriques pour se faire remarquer.

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9
Q

La différenciation urbaine

A

La ville est un espace hétérogène. Dans les années 20 : on déplace le curseur, ce qui est pertinent est la façon dont les villes fonctionnent (pas l’opposition ville/campagne ou modernité/tradition). Passage à problématique en terme de différenciation urbaine.

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10
Q

Ernest Burgess (élève de Simmel)

A

Un exemple de problématisation de la différenciation urbaine : Ernest Burgess, “La croissance de la ville”, 1825 (se base sur Chicago)

La ville moderne se développe de manière concentrée que et en se segmentant.
Hypothèse de Burgess : la ville naît depuis son centre, puis elle distribue dans l’espace des espaces qui se spécialisent.
Cela donne un espace centre-périphérie avec une spécialisation de chaque couche.

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11
Q

Une perspective concentrique

A

Première couronne : industrie + zone d’habitat des habitants les plus pauvres (dans le cas de Chicago, beaucoup de migrants) = zone d’invasion

Deuxième couronne : ouvriers de l’industrie et du commerce qui ont quitté la zone précédente car les conditions de vie s’y dégradent mais restent proches de leur lieu de travail.

Troisième couronne : quartiers résidentiels, pensions de famille, foyers modestes, lieurs des classes moyennes.

Quatrième couronne : les banlieusards : migrants pendulaires propriétaires de maisons secondaires, qui possèdent du travail en ville mais résident en dehors.

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12
Q

Un schéma dynamique

A

Une dynamique collective : les zones ne sont jamais figées, elles font l’objet d’affrontements entre les groupes. La nature est la frontière des zones est perpétuellement discutées.

Une dynamique individuelle : les individus se déplacent dans cet espace.

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13
Q

Hypothèses/propositions fondatrices du schéma

A

Un espace urbain segmenté : la ville comme espace hétérogène qui peut être mis en relation avec les propriétés des groupes qui occupent cet espace.
Cette hétérogénéité géographique recoupe une segmentation sociale et collective, en l’occurrence, des groupes ethniques : n’importe qui n’habite pas n’importe où.

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14
Q

La segmentation urbaine (composantes)

A

Les sociologues se donnent des outils qui permettent de décrire la segmentation urbaine en ayant l’idée que la segmentation géographique est liée à la segmentation ethnique.

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15
Q

La ségrégation est une traduction spatiale d’une distance sociale (questions)

A

Question de la mesure : qui se trouve où ? Mesurer la distribution de groupes dans l’espace.
Question des causes : la ségrégation ou comment la distance sociale peut se traduire par une distance spatiale.
Question des conséquences

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16
Q

Duncan et Duncan (1955)

A

Concentration urbaine liée à l’appartenance de classe.

Les groupes les plus ségrégés occupent des positions extrêmes dans la hiérarchie des classes. Les plus riches et les plus pauvres. Les logiques de ségrégation ne sont pas que subies, il y a aussi des stratégies, des logiques positives → ghettos de riches aussi , stratégie d’invisibilisation de certaines stratégies urbaines.

→ Ségrégation, relégation, exclusion

17
Q

Quelles catégories ?

A

Ségrégation socio-économique, ségrégation ethno-raciale, ségrégation démographique

18
Q

Ségrégation socio-économique

A

Les gens qui appartiennent à des classes sociales différentes habitent loin et vice versa

19
Q

Ségrégation ethno-raciale

A

Race comme construit social : individus classés selon des critères raciaux qui ont un effet sur l’endroit où on habite.

Très peu travaillé en France jusqu’à quelques années, mais surtout développé aux USA.

20
Q

Ségrégation démographique

A

Famille nombreuse ou non : propriété des ménages, jeunes, vieux, etc.

21
Q

Une perspective générale sur la ségrégation socio-économique

A

Ségrégation stable et relativement contenue

22
Q

Quels groupes sont ségrégués ?

A

Ghettos de riches, de pauvres, de classes moyennes. ⇒ Les groupes extrêmes sont les plus ségrégués.

Les groupes sont inégalement ségrégés :
- Les cadres sont les plus ségrégés (31%)
- Après les cadres, les plus ségrégés sont les CSP populaires, ouvriers et employés (21%)
- Les moins ségrégés sont les catégories intermédiaires (12- 13%)

Dans tous les cas, et à l’exception de la région parisienne, la ségrégation ne connaît pas d’évolutions spectaculaires entre 1990 et 2015
➔ La composition de ces logiques peut cependant construire des espaces inégalement ségrégés.

Globalement, la mixité domine en France contrairement aux métropoles USA.

23
Q

Quelles ségrégations dans quels espaces ?

A

Centre-ville, banlieue, périphérie.

Dans ces espaces, les niveaux de ségrégations sont inégaux.
Les niveaux de ségrégations sont les plus faibles en périphérie (sauf en région parisienne).
Dans les ¾ des métropoles, c’est dans le centre ville qu’elle est la plus élevée.
En banlieue (première couronne), les indices sont la plupart du temps élevés et pour quelques villes massives (Lyon, Paris) les indices de ségrégation sont les plus élevés.

Paris n’est pas le prisme de ce qu’il se passe dans les villes en France. Ce n’est pas en banlieue que la ségrégation est la plus proche. Les grandes péripéties restent des espaces dans lesquelles l’hétérogénéité domine.

24
Q

Une ségrégation stable et relativement contenue

A

La ségrégation urbaine, en France, reste relativement contenue – elle s’établit à des niveaux tels qu’il est inapproprié de parler de ghettos
Le niveau de ségrégation d’une ville ne dépend ni de sa taille, ni de la densité de sa population
C’est dans les villes où les écarts de revenus sont les plus importants que la ségrégation est la plus prononcée ⇒ Lien statistique : les inégalités de revenus

Le niveau de ségrégation est soit stable, soit il tend à s’accroître dans des proportions toutefois contenues.

25
Q

La ségrégation ethno-raciale

A

Préteceille a travaillé sur la ségrégation ethno-raciale en île de France en 2009 :

Elle est supérieure à la ségrégation économique. Les individus ont plus tendance à habiter dans des espaces homogène sur une base ethno raciale que sur une base d’appartenance de classe.

Elle augmente légèrement depuis le débat des années 80.

Elle est inégale selon l’origine des individus. Elle est plus forte pour les immigrés d’origine subsaharienne, maghrébine et turque. Elle demeure très inférieure à la ségrégation dans les métropoles nord-américaines.

Il n’y a rien à voir avec la situation aux USA malgré ce que beaucoup de revues tentent de mettre en avant. Le vocabulaire américain des ghettos est inadapté pour décrire la France.

⇒ La mixité domine de très loin.

26
Q

Les beaux quartiers

A

Une logique de l’entre-soi :
- Les riches sont concentrés dans des espaces très restreints.
- Ces quartiers sont homogènes : mixité sociale faible
- Segmentés, au sein même de la classe dominante (ceux de l’académicien ne sont pas ceux du banquier : K économique ou culturel = stratégie d’habitation différentes)
- Logique de clôture asymétrique
- La dynamique est dans une dialectique où les quartiers les plus prestigieux sont investis par les entreprises car ils sont dominants au point que les prix augmentent tant que même les dominants doivent en partir. Il y a une forme d’autodestruction. Les banques / grands magasins remplacent les logements.

Ces stratégies territoriales sont déterminantes dans la capacité qu’a la classe dominante de s’auto-reproduire.

27
Q

Logique de clôture asymétrique

A

Ceux qui ne sont pas de la classe dominante ne peuvent rien faire dans ces quartiers : les commerces sont exclusifs, les agencements / choix d’urbanisme mêmes peuvent faire en sorte qu’on ne puisse pas y entrer (on ne rentre pas chez les classes dominantes mais elles rentrent chez nous). La logique de circulation leur est propre.

28
Q

L’habitat pavillonnaire

A

Le développement de l’habitat pavillonnaire au 20è.
Aux USA : le boum a lieu dans les années 30, suite au développement des transports urbains et à une politique de taux d’intérêts bas qui favorise l’accès à la propriété.

En France : dans les années 60-70 : elle prolonge la théorie de grands ensembles (regroupement, de cadres, des classes moyennes, …). Mais finalement ils accumulent de l’épargne et partent pour avoir une maison à eux : d’où le développement des zones pavillonnaires.

29
Q

Un habitat typique des classes moyennes

A

Cloture très nette entre dedans et dehors / sphère privée et collective / espace domestique de la femme et espace de l’homme extérieure. Dessiné par l’habitat pavillonnaire.

30
Q

La France (le destin) des “petits-moyens” (Cartier et al., 2008)

A

Première cohorte des années 40 puis 60 puis 80 : transformation de l’habitat pavillonnaire par les habitants.

  • Les pionniers, solidaires et raisonnables
  • La dégradation des conditions de résidence et l’arrivée des nouveaux venus
  • La cohabitation devient plus difficile
31
Q

Les pionniers, solidaires et raisonnables

A

Partage, individus progressistes, libéraux. Ce sont des jeunes parents, issus d’un milieu ouvrier ou paysan, éducation catholique. Rigueur dans la gestion du budget, attention au superflu, rapport réaliste à l’argent. Le quartier = petit village qui valorise l’échange de service. L’activité associative joue un rôle central mais très segmentée selon les sexes.
Années 60

32
Q

La dégradation des conditions de résidence et l’arrivée des nouveaux venus

A

Beaucoup de famille ont accumulé une épargne et quittent le quartier en vendant leurs maisons à des habitants d’anciens grands ensembles de la région parisienne, souvent issus de l’immigration. Ils viennent plutôt de la classe moyenne. Transformation de la composition du quartier avec une diversité sociale : pas le même rapport à la religion, etc.
Années 80

33
Q

La cohabitation devient plus difficile

A

consonance très forte par rapport à l’argent, la religion, la culture, etc. Ce n’est plus la même harmonie qu’avant. Ces rapports difficiles sont liés à une hantise du déclassement : on pense que le mode de vie se dégrade. Un sentiment très général de déclassement dans ces quartiers se déploie alors qu’en termes de CSP la population reste typiquement de classe moyenne, mais la trajectoire est vécue comme trajectoire de déclassement à cause des disparités.
⇒ orientation à droite du vote

34
Q

Les translations de l’habitat populaire

A

Les quartiers populaires se déplacent : des centres-villes à leur périphérie.

35
Q

Comment le mode de vie ouvrier a été transformé par cette migration

A

Avant les relations familiales étaient dominante et dessinait un réseau d’aides informelles et matérielles (la relation mère / fille notamment). Cette proximité avait un caractère invasif : les parents étaient aussi les voisins. Dans ce déplacement, les réseaux de sociabilité se sont distendus et les réseaux se sont recomposés.

36
Q

Le caractéristiques sociales des populations dans les zones urbaines sensibles

A
  • Elle diminue : 7% de la population totale.
  • Elle est relativement jeune.
  • Surreprésentation des familles nombreuses : deux fois plus présentes.
  • Surreprésentation des familles monoparentales (surtout organisées autour de la mère).
  • Étrangers ou français issus de l’immigration généralement.
  • Déficit de formation et d’activité.
    = dimension très sombre
37
Q

Des quartiers d’exil ?

A

Dubet et Lapeyronnie expliquent que les banlieues sont marquées par la disparition des liens sociaux et des piliers économiques qui fondaient les classes populaires jusque là.
Problème de culture du lien social, problème d’accès au travail, aux ressources éducatives.

Mais : l’engagement associatif peut servir de moyen de réaffiliation, tout comme le développement d’une sous culture juvénile (autour de l’habillement et de la musique).
= Création d’un ancrage territorial.

Le mouvement refuse l’handicapologie des quartiers en montrant que les habitants ne sont pas uniquement passifs mais ont eux aussi des dynamiques qui leur sont propres.