Itinérance Flashcards
définition itinérance?
« L’itinérance désigne un processus de désaffiliation sociale et une situation de rupture sociale qui se manifestent par la difficulté pour une personne d’avoir un domicile stable, sécuritaire, adéquat et salubre en raison de la faible disponibilité des logements ou de son incapacité à s’y maintenir et, à la fois, par la difficulté de maintenir des rapports fonctionnels, stables et sécuritaires dans la communauté. L’itinérance s’explique par la combinaison de facteurs sociaux et individuels qui s’inscrivent dans le parcours de vie des hommes et des femmes. » (Gouvernement du Québec, 2014).
population touchée?
des hommes (72% des répondants), des femmes (26%), des jeunes âgés de moins de 18 ans (6%), des personnes âgées (8%), des parents avec leurs enfants (5%), des immigrants (8,5%), des membres de Premières Nations et des Inuits (10%), des personnes de diverses orientations sexuelles (hétérosexuelle, 88%; homosexuelle, 3,4% ; bisexuelle, 5,9%). Certains vivaient leur premier épisode d’itinérance (29%), d’autres avaient connu leur premier épisode plus de 10 ans auparavant (34%). Chaque patient en situation d’itinérance est donc unique et a ses besoins et aspirations particulières.
causes de itinérance?
facteurs individuels et structurels comme
o la pauvreté
o le manque de logements abordables, salubres et sécuritaires
o les transformations du tissu social (davantage de personnes seules ou éloignées de leur famille)
o la discrimination (qui favorise les facteurs précédents)
o les séquelles du colonialisme, pour les populations autochtones
o une transition ratée à la sortie d’un établissement (par exemple, au congé de l’hôpital, à la sortie de prison, à la sortie du centre jeunesse).
**déterminants sociaux de la santé
quelles barrières à l’accès aux soins?
besoins de base non comblés (loger, nourrir, sécurité)
expériences négatives antérieures… se sentir jugées, stigmatisées, humiliés, déshumanisés, étiquetées
manque de flexibilité des services de santé: ex. heure d’ouverture vs mode de vie, procédures administratives
Approche de santé publique ( = populationnelle) en itinérance?
agir en amont
prévention 1re, 2re, 3re.
but prévention primaire?
pour qui?
diminuer les FDR itinérance
toute la population
ex.
o Augmenter l’offre de logement social ou subventionné
o Augmenter le soutien au revenu
o Campagnes contre la discrimination ou la violence
o Législation protégeant les droits des locataires
but prévention secondaire?
pour qui?
détecter et agir précocement auprès des personnes à risqe imminent d’itinérance o qui viennent de la devenir
personnes très à risque
ex.
o Gestionnaire de cas2
o Logements supervisés
o Soutien financier et accompagnement à la sortie des hôpitaux, des centres jeunesses ou de prison
o Accès aux soins de santé mentale ou de dépendance
but prévention tertiaire?
pour qui?
Diminuer les impacts de l’itinérance sur la santé et aider à sortir de l’itinérance
personnes en situation d’itinérance
ex.
o Approche « Logement d’abord » (Housing First)
o Accompagnement psychosocial et vers les services
o Réduction des méfaits des substances psychoactives (ex : aiguilles stériles, site de consommation supervisée)
o Programmes de déjudiciarisation
Les interventions de prévention secondaire sont aussi pertinentes.
messages clés des méthodes de prévention?
o Plusieurs interventions qui préviennent l’itinérance ne sont pas réalisées explicitement pour prévenir l’itinérance, même si elles le font. Elles ont de nombreux autres bénéfices puisqu’elles agissent sur divers déterminants sociaux de la santé et qu’elles répondent à divers droits économiques et sociaux.
o Ce tableau illustre « l’action intersectorielle » nécessaire en santé publique : pour agir sur diverses problématiques de santé publique (comme l’itinérance), il faut collaborer avec des organisations de différents secteurs (santé, communautaire, municipalités, logement, emploi, etc.).
rôle du md p/r itinérance?
- Engager le patient avec pragmatisme à son rythme et sans pression, en échelonnant idéalement les interventions par étapes sur plusieurs visites médicales.
- Abaisser le seuil d’exigence («bas seuil») par rapport au respect des rendez-vous, aux formalités bureaucratiques, à l’observance thérapeutique, à la consommation de drogues et d’alcool ou aux comportements à risque.
- Favoriser les soins ambulatoires et de proximité.
- Viser la réduction des méfaits (insalubrité, exposition aux intempéries, agressions, consommation de drogues, activités criminelles et incarcérations, comportements à risque, surdoses)
- Favoriser l’interdisciplinarité avec les intervenants sociaux et les ressources communautaires:
• Approche de «logement d’abord» avec soutien;
• Aide financière et matérielle (budget, déclaration de revenus, fiducie, aide matérielle, vêtements);
• Réintégration dans la société et dans le réseau de la santé;
• Formation à l’emploi et aux aptitudes à la vie quotidienne, services d’embauche;
• Déjudiciarisation;
• Thérapies pour dépendances et santé mentale. - Diriger les patients qui ont un plus faible niveau d’organisation ou de confiance envers le réseau de la santé vers les ressources spécialisées de proximité en itinérance
- Au besoin, pour des problèmes graves et persistants de santé mentale, consulter un psychiatre répondant ou diriger le patient vers une équipe de suivi intensif dans la communauté
problème de santé à surveiller en lien avec itinérance?
Social
Pauvreté, dettes et désorganisation financière, rupture des liens familiaux, documents non en règle, isolement, déracinement culturel, perte d’emploi, violence conjugale, agressions, judiciarisation
Santé mentale et dépendances
Trouble de l’humeur, anxiété, insomnie, troubles psychotiques, accumulation compulsive, troubles de personnalité, dépendances (tabac, alcool, drogues, jeu)
Neurologique
Troubles neurocognitifs, déficience intellectuelle, inaptitude aux biens et à la personne, traumas crâniens
Dentaire
Carie, gingivite, édentement, érosion, bruxisme
Cardiaque
Cardiopathie et hypertension non maîtrisée
Respiratoire
MPOC
Métabolique
Diabète non maîtrisé
Nutritionnel
Dénutrition, malnutrition, carences, scorbut
Infectieux
Infections respiratoires, VIH, hépatites, tuberculose, ITSS
Musculo-squelettique
Douleur musculo-squelettique chronique, chutes, accidents, hypothermie
Peau
Dermatophytoses, gale, punaises de lit, cellulite, callosités, plaies aux pieds, dermite de stase, engelures, brûlures solaires
rôle du md dans l’organisation des services de santé?
- Veiller à ce que les personnes sans-abri ou logées précairement aient accès à un coordonnateur au logement ou à un gestionnaire de cas local (c.-à-d., appel au 211 ou intervention d’un travailleur social) pour une orientation immédiate vers des logements supervisés permanents ou un système d’accès coordonné.
- Détecter les situations de revenu précaire et aider les personnes en situation de revenu précaire à trouver des ressources pour le soutien au revenu et à accéder à un revenu.
- Recenser les situations de maladie mentale grave, par exemple, troubles psychotiques ou de l’humeur et anxieux associés à une invalidité substantielle, troubles liés à la toxicomanie ou besoins médicaux multiples ou complexes.
- Promouvoir l’accès à des programmes communautaires locaux en santé mentale, à des services psychiatriques pour évaluation et liaison avec un réseau de gestion de cas intensive, suivi intensif dans le milieu, ou intervention en temps de critique si possible.
- Détecter les cas de trouble lié à l’utilisation des opioïdes et assurer l’accès au traitement par agonistes opioïdes en soins primaires ou orienter les personnes vers un spécialiste des dépendances, si possible en collaboration avec la santé publique ou un centre de santé communautaire en vue d’interventions pharmacologiques.
- Recenser durant l’anamnèse ou l’examen physique les cas de toxicomanie problématiques, incluant alcool et autres drogues, et déterminer l’approche la plus appropriée ou orienter l’usager vers des services locaux de lutte aux dépendances et de réduction/prévention des méfaits (p. ex., sites de consommation supervisée, programme de gestion de la consommation d’alcool) par le biais des ressources locales appropriées, comme la santé publique ou les centres de santé communautaires.