Item 154 - Infections broncho pulmonaires communautaires de l'adulte Flashcards
Savoir définir et identifier les cadres nosologiques des infections respiratoires basses (IRB) chez l’adulte et chez l’enfant
Bronchite et bronchiolite
- Bronchite aiguë : inflammation aiguë des bronches et bronchioles, le plus souvent de nature infectieuse, sans atteinte du parenchyme pulmonaire.
- Bronchiolite chez le nourrisson : inflammation aigue des bronchioles d’origine virale chez le nourrisson, survenant par épidémies saisonnières.
Pneumonies
- Pneumonie aiguë communautaire : infection aiguë du parenchyme pulmonaire, d’acquisition communautaire (s’oppose à nosocomial)
- Pneumonie nosocomiale : pneumonie survenant au moins 48h après le début de l’hospitalisation ; s’oppose à la pneumonie « communautaire ».
- Pneumonie franche lobaire aiguë (PFLA) : infection aiguë du parenchyme pulmonaire, caractérisée par un début brutal, et son caractère systématisé dans un lobe pulmonaire.
- Pneumonies atypiques : infections du parenchyme pulmonaire dues aux germes dits « atypiques », intracellulaires : Mycoplasma pneumoniae surtout, Chlamydophila pneumoniae et Chlamydophila psittaci beaucoup plus rarement
-
Pneumonies compliquées : infections du parenchyme pulmonaire, associées à :
- une pleurésie
- un abcès
- un obstacle endobronchique
Abcès
- Abcès pulmonaire : lésion cavitaire nécrotique pulmonaire.
Les PAC représentent environ :
(épidémiologie)
500 000 cas /an (grippe et COVID-19 exclues)
Principaux agents infectieux responsables de bronchiolites
Les bronchiolites concernent surtout les jeunes enfants ( < 2 ans), et sont surtout dues au virus respiratoire syncitial (VRS), responsable de 50 à 80% des cas en période épidémique :
- Tableau initial : signes ORL
- Évolution fréquente vers la bronchiolite (en 2-3 jours), avec signes de lutte respiratoire et anomalies auscultatoires (sibilants, crépitants)
- Formes sévères possibles, surtout chez :
- jeunes nourrissons (< 2 mois) ;
- immunodépression ;
- prématurité ;
- comorbidité cardiaque ou pulmonaire
Parmi les autres virus impliqués, on peut citer le virus grippal (A et B) ; adénovirus ; métapneumovirus humain, rhinovirus, etc.
Principaux agents infectieux responsables de bronchites :
(épidémiologie à donner en plus)
Les bronchites sont très fréquentes (environ 10 millions de cas /an en France). Elles sont d’origine virale dans 90% des cas (rhinovirus, influenza, para-influenza, adénovirus, virus respiratoire syncytial, métapneumovirus humain…).
Agents infectieux responsables de PAC par ordre de fréquence
- Streptoccoque Pneumoniae
- Mycoplasma Pneumoniae et germes atypiques/intracellulaires (Chlamydia Pneumoniae)
- Legionella spp
- Viroses respiratoire
- VRS
- grippe
- metapneumovirus
- adénovirus
- rhinovirus
Streptoccocus pneumoniae (pneumocoque)
- Pathogène le plus fréquemment retrouvé au cours des PAC hospitalisées
- Typiquement responsable de pneumonie franche lobaire aiguë (PFLA)
- Pas de contamination inter-humaine
- Pneumonie d’évolution potentiellement rapide et sévère : il doit toujours être considéré dans le traitement probabiliste d’une PAC grave
Mycoplasma pneumoniae et « germes atypiques » (intracellulaires)
- 2ème en terme de fréquence
- Responsables de PAC touchant préférentiellement l’adulte jeune ; par épidémies
- Tableau respiratoire peu marqué, associé à des signes extra-thoraciques : signes ORL ; syndrome grippal, éruption cutanée
- Aspect radiologique : opacités multi-focales
- IL Y A CONTAMINATION INTER-HUMAINE !
Legionella spp (légionellose)
- 3ème en terme de fréquence (ne concerne pas l’enfant)
- Survient après exposition à risque
- eau ou aérosols contaminés
- volontiers chez des sujets fragilisés.
- Il n’y a pas de contamination inter-humaine, mais des cas groupés sont possibles (exposition à la même source)
- Typiquement d’évolution rapidement progressive avec signes respiratoires et infectieux marqués. Dissociation pouls/température fréquente ; signes extra-thoraciques présents (pas de signe ORL, mais signes digestifs et neurologiques).
- Responsable de PAC potentiellement sévères : doit systématiquement être prise en compte dans le traitement probabiliste d’une PAC grave. Maladie à déclaration obligatoire
- Aspect radiologique : condensation(s) systématisée(s) ou opacités multi-focales confluentes
- Maladie à déclaration obligatoire (MDO)
Viroses respiratoires
- Représentent près d’un quart des agents responsables de PAC (avant la pandémie de COVID-19 chez l’adulte), fréquemment en cause chez l’enfant (VRS, grippe, metapneumovirus, adénovirus, rhinovirus)
- Associent signes respiratoires et syndrome grippal
- Gravité variable selon terrain et virus responsable
Cas particulier de la grippe :
- Due aux Myxovirus influenzae, principalement les types A et B
- Évolue par épidémies saisonnières, touchant 2 à 8 millions de personnes chaque année en France, à l’origine de 10 à 15 000 décès /an
- Tableau initial : syndrome grippal brutal, et signes respiratoires : toux sèche
- Forme grave possible, surtout chez sujets fragilisés : sujets âgés et nourrissons, diabétiques ; immunodéprimés ; sujets avec comorbidités chroniques cardio-vasculaires ou respiratoires
- Aspect radiologique : opacités réticulaires ou réticulo-nodulaires bilatérales non systématisées, parfois confluentes au niveau hilaire
- Surinfections bactériennes possibles : pneumocoque ; Staphyloccocus aureus ; Haemophilus influenzae
Cas particulier de la staphylococcie pleuro-pulmonaire du nourrisson :
- due à Staphylococcus aureus
- porte d’entrée respiratoire ou hématogène
- rare, mais souvent sévère
- Forme nécrosante avec aspect de bulles sur la radio de thorax
IRB
Infection respiratoire basse, c’est quelles atteintes au juste ? (citer)
Citer les complications
-
Bronchite et bronchiolite
- = pas d’atteinte du parenchyme pulmonaire
-
Pneumonie
- = atteinte du parenchyme pulmonaire
Les complications : abcès, pleurésie et obstacle endo-bronchique
Comprendre la physiopathologie d’une infection respiratoire basse (pneumonie, bronchiolite, bronchite)
- Une infection respiratoire basse (IRB) survient lorsque l’inoculum microbien est suffisamment important pour dépasser les défenses de l’hôte : défense locales mécaniques (escalator muco-ciliaire) et cellulaires (macrophages alvéolaires ; polynucléaires) et défenses systémiques (immunité humorale et cellulaire).
- Ainsi, parmi les patients à risque d’IRB, on retrouve ceux avec un risque d’inoculum bactérien important (troubles de déglutition, foyer infectieux dentaires ou ORL), et ceux avec une altération des défenses locales (DDB ; BPCO ; tabac) et/ou générales (comorbidités ; immunodéprimés).
- Au cours d’une pneumonie aiguë infectieuse, la physiopathologie dépend du cadre nosologique et des agents infectieux. Elles ont en commun l’inflammation aiguë du parenchyme pulmonaire, avec œdème alvéolaire, à l’origine de troubles de l’hématose, et donc de la dyspnée.
- Au cours d’une bronchiolite de l’enfant, l’infection débute généralement au niveau ORL, puis atteint les bronchioles, entraînant une nécrose épithéliale à l’origine d’une réponse inflammatoire, elle-même responsable d’une obstruction bronchiolaire et d’un piégeage de l’air inspiré.
- Cette obstruction explique les signes respiratoires, en particulier la dyspnée avec sibilants et les signes de distension thoracique.
- La bronchite aiguë est un processus inflammatoire de la muqueuse bronchique et bronchiolaire, d’origine virale ou bactérienne, provenant souvent initialement de la sphère ORL, qui entraine une nécrose épithéliale, et une hypersécrétion muqueuse. Ces éléments expliquent les signes fonctionnels de la bronchite : la toux avec expectorations, volontiers purulentes.
Diagnostic clinique de la pneumonie
(en général)
Typiquement, s’associent :
- des signes infectieux (fièvre) et généraux (asthénie)
- des signes fonctionnels respiratoires : dyspnée ; toux ; expectorations purulentes ; éventuellement douleur thoracique
- des signes physiques témoignant de l’atteinte parenchymateuse pulmonaire : râles crépitants en foyer, surtout. En cas de condensation importante, un souffle tubaire, une matité, et une augmentation des vibrations vocales peuvent être présents.
et, éventuellement, des signes de complications :
- pleurésie, qui donnera un syndrome pleural : diminution du murmure vésiculaire ; abolition des vibrations vocales ; matité ; et éventuellement souffle pleurétique
- abcès pulmonaire : altération importante de l’état général ; expectorations abondantes (« vomique ») ; hémoptysie possible.
Cas particulier de la pneumonie du sujet âgé
souvent non fébrile, et révélée par la décompensation d’une comorbidité ou des troubles du comportement.
Diagnostique clinique de la pneumonique à Pneumocoque
- classiquement la pneumonie franche lobaire aiguë (PFLA)
- début : brutal avec fièvre élevée dès le 1er jour·
- signes fonctionnels respiratoires : marqués, dont point douloureux thoracique focal ; toux sèche initiale, puis expectorations purulentes ou rouille, dyspnée selon gravité
- signes auscultatoires : marqués
- signes extra-thoraciques : récurrence d’Herpès labial possible, chez l’enfant , douleur abdominale parfois très intense notamment dans les pneumonies de la base