III - 12 Toxicologie des hydrocarbures: solvants : benzène Flashcards
Propriétés et origine du benzène
Famille des hydrocarbures aromatiques monocycliques
Liquide incolore, odeur aromatique perceptible dès 5 ppm, volatil, hautement inflammable et cancérogène
Origine:
Intoxication chronique, principalement d’origineprofessionnelle
Sources naturelles :
- feux de forêts
Sources industrielles :
- solvants dans les colles, vernis, peintures
- essence, produits pétroliers
- matières plastiques, caoutchouc
- détergents, parfums, colorants
Fumée de cigarette
Le benzène n’est plus utilisé dans les laboratoires d’analyse et de recherche.
Toxicocinétique du benzène
A
- pulmonaire, cutanée, et digestive (absorption rapide)
D
- organes riches en lipides (moelle osseuse, foie, tissu adipeux, SNC), passe la barrière foeto-placentaire
M
- hépatique par le CYP 2E1 (oxydation, conjugaison)
- moelle osseuse
E
- respiratoire 10 à 50%,
- urinaire, sous forme inchangée < 1%
Symptomatologie d’une intoxication au benzène
L’intoxication aigue au benzène est rarissime
INTOXICATION CHRONIQUE = BENZENISME
- troubles neuro-psychique : syndrome “psycho-organique”
- ↓ de la concnetration et de la mémoire
- irritabilité, dépression
- trouble du sommeil
- troubles digestifs : nausées, vomissements, épigastralgies
- irritations cutanées locales
- troubles hématopoïétiques non cancéreux :
→ risque dose-dépendante pour concentrations > 10 ppm (cette valeur n’exclut pas la possibilité de survenue d’anomalie pour des expositions plus faibles)
1ers signes = asthénie, troubles digestifs et légère polynucléose
Suivis d’une dépression médullaire :
• thrombopénie avec syndrome hémorragique = signe le plus précoce (intérêt de la NFS)
• leuconeutropénie : ↑ risque d’infection = signe le plus courant
• anémie ou polyglobulie plus rarement
☞ PANCYTOPENIE cellulaire - Toutes les lignées peuvent être atteintes simultanément ou non
- Grande variabilité intra et inter-individuelle
- Anomalies réversibles si l’éviction est précoce
- Délai d’apparition : quelques mois jusqu’à plusieurs dizaines d’années après l’exposition
- Aplasie médullaire exceptionnelle
- Myélogramme typiquement pauvre (hypoplasie)
- troubles hématopoïétiques cancéreux : pouvoir leucémogène :
relation dose-effet entre l’importance de l’exposition/mois et l’incidence des leucémies mais aucune dose seuil n’a pu être définie
Evolution en grande hémopathie maligne (leucémie aigue myéloïde surtout)
Prise en charge / intoxication au benzène
INTOXICATION CHRONQIUE
✯ formes légère
- surveillance hématologique
- substances anti-anémiques
- vitamine C et K
- corticoïdes
✯ aplasie médullaire
- transfusion de sang
- culots globulaires, leucocytaires, plaquettaires
- corticoïdes, antibiotiques
Analyse toxicologique / benzène
DOSAGES ATMOSPHERIQUES
- dosage dans l’atmosphère :
• au poste de travail
• sur 8h en continu
Contrôle atmosphérique au moins une fois/an si > 3,2 mg/m³ (1 ppm)
• technique chromatographies couplées à la spectrométrie en masse
BIOMETROLOGIE
☞ benzène dans l’air expiré
Indication limitée
Mode de prélèvement non standardisé
☞ Benzène dans le sang :
Sensible et spécifique
☞ Phénol dans les urines :
- reflète grossièrement l’exposition dans les 8 dernières heures
- manque de spécificité car interférence avec les médicaments, alcool, alimentation
☞ Acide trans/trans muconique dans les urines
- indicateur biologique pour les fortes expositions > 0,6mg/m³
- bonne corrélation avec les dosages atmosphériques du benzène
- manque de sélectivité car interférence avec l’acide ascorbique et le sorbitol alimentaires
- techniques chromatographiques
☞ acide S-phényl-mercapturique urinaire
- indicateur de choix pour les faibles expositions
- bonne corrélation avec les dosages atmosphériques et sanguins du benzène
- techniques chromatographiques couplées à la spectrométrie de masse
Action toxique du benzène
Métabolisme hépatique toxifiant, par oxydation (2E1) puis conjugaison et élimination des métabolites.
Cas particulier de la moelle osseuse :
Pauvre en Superoxyde dismutase (SOD) et présence de cellules riches en myéloperoxydase.
Formation de benzoquinones (composés électrophiles) catalysées par la myélopéroxydase.
Réduction des benzoquinones par NQO1 (cycle d’oxydo-réduction) → génotoxicité
☞ Génotoxicité : mutagène
- agent clastogène responsable d’aberrations chromosomiques fréquentes dans la moelle osseuse
- Agent aneugène source d’aneuploïdie et de polyploïdes
→ erreurs de transcription, et/ ou réplication
→ CANCER
☞ Cancérogène :
principalement des leucémies aigues myéloïdes
modifications des activités enzymatiques provoquées par le benzène?
- Inhibition de l’ALA synthétase
- Inhibition des peroxydases érythrocytaires
- Induction des catalases érythrocytaires
- Diminution des phosphatases alcalines leucocytaires
Prévention / intoxication au benzène
☞ surveillance du personnel
- examen clinique tous les 6 mois
- NFS de contrôle
- Examens biométrologiques couplés aux résultats des taux atmosphériques
☞ Prévention collective
- ventilation des locaux, dosage dans l’atmosphère
- Fixation de normes limites
☞ Prévention individuelle
- Hygiène : douche en fin de journée, vêtements de travail, repas en dehors des locaux
- Protection de la peau : bêtemnets imperméables, gants, bottes, masque à cartouche absorbante
- Grand public : < 1% dans les solvants grand public + normes d’étiquettage
réglementation concernant le benzène
- fixation de VLEP en milieu professionnel calculée sur 8h
→ VME = 3,25 lg/m3 (1ppm) (VME contraingnante) - tableau n°4 des maladies professionnelles “hémopathies provoquées par le benzène et tous les produits en renfermant”
- réglementation CE : CMR 1A (C) et 1B (M)
- Catégorie I du CIRC, classé comme cancérogène avéré chez l’Homme.