Economie Flashcards

1
Q

Que peut-on faire face à l’ambition du gouvernement de ramener le déficit public à 2,7% du PIB et la dette publique à 108,3% à l’horizon 2027, alors que le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) émet des réserves sur l’hypothèse de croissance jugée “optimiste” ?

A

Une stratégie efficace pourrait consister à associer à la fois la maîtrise des dépenses publiques et la stimulation de la croissance économique. En effet, pour atteindre l’objectif d’un déficit public à 2,7% du PIB et une dette publique à 108,3% en 2027, la France pourrait envisager de poursuivre la mise en œuvre de réformes structurelles visant à réduire les dépenses publiques, comme la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage, ainsi qu’une revue annuelle des dépenses.

Parallèlement, pour soutenir une croissance économique suffisante, elle pourrait aussi adopter des politiques visant à stimuler l’investissement et l’innovation, améliorer la compétitivité des entreprises, et développer la formation et les compétences de la population active. En outre, la France pourrait continuer à promouvoir des politiques de soutien aux ménages et aux entreprises dans le contexte d’événements extérieurs, tels que les effets de la guerre en Ukraine et de l’inflation.

Enfin, compte tenu des réserves émises par le HCFP, il serait important pour le gouvernement de communiquer clairement sur les risques associés à ses prévisions et d’élaborer des plans d’urgence pour faire face à des scénarios de croissance moins optimistes.

Sources :
- “Croissance, déficit, dette : les prévisions du gouvernement pour 2027”, La Rédaction, 5 mai 2023
- Programme de stabilité budgétaire (PSTAB) pour la période 2023-2027
- Avis relatif aux prévisions macroéconomiques associées au programme de stabilité pour les années 2023 à 2027 du Haut Conseil des finances publiques (HCFP)

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2
Q

Que peut-on faire face à la nécessité d’accompagner les entreprises innovantes dans leur transition écologique et numérique, dans le contexte de la 5ème phase des pôles de compétitivité pour la période 2023-2026, compte tenu du fait que pour chaque euro public investi, ce sont 3 euros supplémentaires que les PME adhérentes des pôles investissent en R&D ?

A

Pour accompagner les entreprises innovantes dans leur transition écologique et numérique, une politique publique pourrait se concentrer sur le renforcement des pôles de compétitivité, en les soutenant par des financements publics adaptés. Cela pourrait inclure :

  • L’élargissement des marchés et réseaux des PME à travers les actions des pôles au niveau européen.
  • La promotion de connexions et collaborations renforcées entre les acteurs des écosystèmes économiques et industriels régionaux, en lien avec les priorités régionales.
  • Le soutien aux entreprises dans le cadre du plan France 2030 et des politiques régionales d’innovation, notamment en matière de transition écologique et numérique.

De cette façon, les pôles de compétitivité, qui ont démontré leur efficacité dans la stimulation des investissements en R&D par les PME, pourraient jouer un rôle clé dans l’accompagnement des entreprises pour répondre aux défis du XXIe siècle.

Sources :
- “Pôles de compétitivité : lancement de la phase 5”, La Rédaction, 4 avril 2023.
- Communiqué du ministère de l’Industrie, 27 mars 2023.

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3
Q

Que peut-on faire face au défi de la transition écologique qui, si mal gérée, pourrait provoquer une nouvelle vague de désindustrialisation en France, sachant que la part du secteur manufacturier dans le PIB a déjà chuté de 23% à 10% entre 1970 et 2021 ?

A

Face au défi de la transition écologique, qui risque de provoquer une nouvelle vague de désindustrialisation en France, il est recommandé de :

  • Développer une industrie verte compétitive : cela implique une transformation des modes de production actuels et le développement de nouvelles spécialisations en réponse à la concurrence internationale dans les industries vertes.
  • Renforcer les tissus productifs tout en poursuivant la décarbonation : Il est essentiel de mettre en place des politiques publiques qui permettent de concilier ces deux objectifs. Cela pourrait inclure des mesures de soutien à l’innovation dans les technologies vertes, des incitations fiscales pour les industries à faible émission de carbone et une formation ciblée pour les travailleurs afin de les préparer aux emplois dans ces nouvelles industries.
  • S’inspirer des politiques déployées ailleurs : le plan industriel du Pacte vert proposé par la Commission européenne le 1er février 2023 pourrait servir de modèle.

Sources :
- “Transition écologique : quels effets sur l’industrie et le marché du travail ?”, La Rédaction, 29 mars 2023.
- Note du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), mars 2023.

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4
Q

Que peut-on faire face à la nécessité de décarboner l’industrie, dans le contexte où les zones portuaires de Dunkerque et Fos-sur-Mer représentent près de la moitié des émissions industrielles de CO2 en France ?

A

Pour faire face à ce défi, les politiques publiques pourraient envisager d’investir davantage dans la recherche et le développement de technologies de captation et de stockage du CO2, tout en encourageant l’adoption de pratiques plus durables au sein de l’industrie. Une autre option pourrait être de promouvoir des incitatifs financiers pour accélérer la transition vers des méthodes de production moins carbonées. L’établissement de partenariats entre le secteur public et privé, comme dans le cas du programme DKarbonation à Dunkerque, pourrait également permettre de combiner les ressources et les expertises afin de faciliter la transition vers une industrie plus verte.

Sources :
- “Décarbonation de l’industrie : une aide de l’État pour Dunkerque et Fos-sur-Mer”, La Rédaction, 24 janvier 2023.
- Rapport “La décarbonation des entreprises en France”, Conseil general de l’économie, 15 fev 2021.

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5
Q

Que peut-on faire face à la mise en place de l’Inflation Reduction Act (IRA) par les États-Unis, qui alloue environ 370 milliards de dollars pour soutenir l’industrie verte américaine, posant un potentiel problème de compétitivité pour l’industrie européenne ?

A

Face à cette situation, la réponse européenne pourrait consister en un plan d’action à quatre piliers, à savoir l’aspect réglementaire, les financements, les compétences et le commerce. Ce plan comprendrait notamment des régulations pour une industrie à zéro émission et sur les matières premières critiques, des incitations financières pour les investissements dans les technologies propres, le développement des compétences dans les secteurs clés et la facilitation d’un commerce équitable et ouvert. Il serait également envisageable de mettre en place un fonds de souveraineté pour soutenir la recherche et l’innovation industrielles stratégiques.

Sources :
- “Subventions américaines aux industries vertes : quelle réponse européenne ?”, La Rédaction, 25 janvier 2023.
- Déclaration d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, au Forum économique mondial de Davos, 17 janvier 2023.

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6
Q

Que peut-on faire face à l’inégalité de la répartition du patrimoine en 2021, où la moitié des ménages possède 92% du patrimoine brut total, et les 1% les plus riches détiennent un patrimoine brut supérieur à 2,24 millions d’euros ?

A

Dans le contexte de ces inégalités patrimoniales, une politique publique pourrait envisager des mesures de redistribution, telles que l’instauration d’une fiscalité progressive sur les grandes fortunes, l’augmentation de l’imposition sur les transmissions de patrimoine pour les bénéficiaires les plus aisés ou le renforcement des dispositifs de soutien à l’accès à la propriété pour les ménages modestes. En outre, des initiatives pour favoriser l’épargne des ménages les moins dotés, par exemple à travers des incitations fiscales ciblées, pourraient contribuer à réduire ces disparités.

Sources :
- “Patrimoine : la moitié des ménages en détient 92% en 2021”, La Rédaction, 2 février 2023.
- Etude sur la répartition des avoirs patrimoniaux en 2021, Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), janvier 2023.

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7
Q

Que peut-on faire dans le contexte de la réforme du marché de l’électricité de l’UE pour assurer la stabilité des prix tout en accélérant l’essor des énergies renouvelables et en protégeant les consommateurs ?

A

Dans le contexte de cette réforme, une politique publique pourrait viser à encourager l’investissement dans les infrastructures d’énergies renouvelables à travers des incitations financières ou fiscales, tout en mettant en place des mécanismes de protection pour les consommateurs face aux fluctuations des prix. En outre, la promotion d’une meilleure information et éducation des consommateurs sur leurs choix contractuels pourrait aider à accroître l’utilisation d’énergies renouvelables, ainsi que l’autoproduction et la vente d’énergie entre voisins. Enfin, l’instauration d’un fournisseur de dernier recours pourraient garantir la continuité du service en cas de faillite des fournisseurs d’énergie, en particulier pour les consommateurs vulnérables.

Sources :
- “Réforme du marché de l’électricité de l’UE : quels effets pour les consommateurs ?”, La Rédaction, 23 mars 2023.
- Proposition de réforme du marché de l’électricité de l’Union européenne, Commission européenne, 14 mars 2023.

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8
Q

Face à l’enjeu de l’efficacité du Compte Personnel de Formation (CPF) et ses évolutions (31,7 milliards d’euros investis, 19,7 millions de bénéficiaires en 2018), que peut-on faire pour optimiser l’impact de ce dispositif sur l’emploi et la formation des actifs ?

A

La recommandation de politique publique synthétique pour répondre à cette question serait de continuer à renforcer le CPF en mettant en place des mesures spécifiques :

  • Renforcer la régulation des financements : dans cinq ans, la question de l’éparpillement des financements de la formation professionnelle devra être traitée. Les volumes budgétaires devront être plus réduits et concentrés sur des formations éligibles moins nombreuses, régulées annuellement et plus claires pour les citoyens.
  • Assurer un lien direct avec l’emploi : si le CPF offre à tous les citoyens un pouvoir d’achat de formation, utilisé en toute liberté, il devra démontrer son utilité par son lien direct avec l’emploi. Les premières analyses disponibles sont encourageantes : en décembre 2021, six mois après une formation financée par CPF, 54,2% des demandeurs d’emploi accèdent à un emploi.
  • Améliorer l’information des usagers : l’évolution future reposera sur un système permettant d’améliorer l’information des usagers, de détecter davantage de situations anormales et donc d’intervenir avec efficacité au bénéfice de l’intérêt général.
  • Impliquer davantage de financeurs : MCF (Mon Compte formation) permettra d’accueillir une large gamme de financeurs publics et privés de la formation professionnelle qui interviendront en complément des financements publics pour acheter mieux, moins cher et de manière plus coordonnée.

Sources :
- Article “Compte personnel de formation : quel bilan pour le CPF ?” de Laurent Durain publié le 30 mars 2023.
- “Formation professionnelle, Jaunes budgétaires, 18 octobre 2021”.
- Loi du 19 décembre 2022 visant à lutter contre la fraude au compte personnel de formation et à interdire le démarchage de ses titulaires.

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9
Q

Que peut-on faire face au ralentissement du commerce mondial, en particulier dans le contexte où l’OMC prévoit seulement une croissance de 1% pour 2023 ?

A

Face au ralentissement du commerce mondial, il serait judicieux d’adopter des politiques publiques qui favorisent une nouvelle forme de mondialisation. Celle-ci devrait maintenir l’ouverture des échanges, tout en tenant compte de nouvelles contraintes et exigences telles que la résilience, la souveraineté économique, la sécurité alimentaire et technologique, la décarbonation et la transition verte. Il serait aussi pertinent d’améliorer les instruments existants de gouvernance et de résolution des conflits commerciaux. Toutefois, la négociation entre les pays partenaires serait nécessaire pour éviter une escalade de mesures protectionnistes et assurer l’équité dans le commerce mondial

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10
Q

Que peut-on faire face aux limites observées du dispositif “Territoires zéro chômeur de longue durée”, notamment concernant son modèle économique fragile, illustré par le fait qu’il ne s’avère pas neutre pour les finances publiques et semble manquer de ciblage précis ?

A

Face à ces limites, une politique publique pourrait envisager de renforcer et de clarifier le ciblage du dispositif. Cela signifierait engager en priorité les individus qui ont le plus de difficultés à accéder à l’emploi (tels que ceux en fin de carrière, bénéficiaires de minima sociaux). En outre, il serait important d’améliorer la gouvernance du dispositif, en particulier en précisant le rôle et le fonctionnement des Comités Locaux pour l’Emploi (CLE). Une consolidation de la méthode d’évaluation est également nécessaire pour mieux mesurer l’efficacité des mesures prises.

Sources :
- Inspection générale des finances (IGF) et Inspection générale des affaires sociales (Igas), évaluation économique de l’expérimentation “Territoires zéro chômeur de longue durée”, octobre 2019 ;
- Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), bilan de la première expérimentation, avril 2021.

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11
Q

Que peut-on faire face aux défis économiques, sociaux et environnementaux posés par le développement du “quick commerce”, un modèle récent qui promet une réponse immédiate aux besoins des consommateurs, mais qui pourrait faciliter divers types de fraudes et génère des externalités négatives ?

A

Pour faire face à ces défis, les politiques publiques pourraient se concentrer sur plusieurs axes d’action.
- Premièrement, mettre en place une régulation plus stricte de ce secteur, notamment en ce qui concerne le respect des droits des travailleurs et la gestion des données de géolocalisation.
- Deuxièmement, renforcer le contrôle des normes environnementales, par exemple en faisant appliquer la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020.
- Troisièmement, accroître le niveau d’information des consommateurs pour un meilleur équilibre des rapports commerciaux.
- Enfin, maintenir une surveillance locale de l’implantation des “dark stores” et “dark kitchens”, comme initié par le décret du 24 mars 2023, qui les considère désormais comme des entrepôts et non comme des commerces, permettant ainsi aux maires d’avoir une emprise sur leur installation.

Source :
- Rapport d’information de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, sur le “quick commerce”, 3 mai 2023?

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12
Q

Que peut-on faire face aux lacunes observées dans les évaluations prudentielles du risque de crédit des banques par la Banque centrale européenne (BCE), qui contrôle chaque année plus de 110 banques dans 21 pays de l’Union européenne ?

A

Pour remédier à ces lacunes, la Cour des comptes européenne (CCE) propose une série de recommandations. La BCE pourrait renforcer les évaluations des risques des banques tout en préservant son indépendance opérationnelle. De plus, l’amélioration du processus de contrôle et d’évaluation prudentiels pourrait se faire en accélérant certaines procédures, comme les phases de dialogue entre la BCE et les banques surveillées. Enfin, l’application de mesures de surveillance permettrait de mieux garantir la bonne gestion et la couverture adéquate des risques par les banques, en améliorant la transparence du processus de surveillance.

Source :
Cour des comptes européenne, Rapport spécial, L’UE et la surveillance du risque de crédit des banques, mai 2023

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13
Q

Que peut-on faire face à la nécessité de renforcer la vigilance sur les investissements étrangers en France, notamment en tenant compte du fait que 65,8% des investisseurs ultimes sont situés hors de l’Union européenne (UE) en 2022 ?

A

Dans le contexte actuel de tensions internationales et de compétition économique, la France pourrait renforcer le contrôle de ces investissements étrangers. Par exemple, elle pourrait continuer de maintenir un seuil bas pour le déclenchement du contrôle des investissements étrangers dans les sociétés françaises cotées, comme elle l’a fait en passant le seuil de 25% à 10% des droits de vote lors de la crise sanitaire. De plus, elle pourrait élargir la gamme de secteurs soumis à une autorisation préalable pour les investissements étrangers, afin de protéger davantage les technologies et les entreprises essentielles à l’économie nationale.

Source :
DG Trésor, (2023), Rapport annuel sur le contrôle des investissements étrangers en France.

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14
Q

Que peut-on recommander dans le contexte de la nécessité d’évaluer l’efficacité des mesures de réduction ou d’exonération de cotisations ou de contributions sociales, conformément à la loi organique sur les lois de financement de la sécurité sociale du 14 mars 2022 ?

A

Pour évaluer efficacement les mesures de réduction ou d’exonération de cotisations sociales, il est recommandé de sélectionner les mesures qui présentent les enjeux les plus significatifs, et d’augmenter le nombre de ces mesures évaluées d’environ 40% par rapport à celles du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2022. Pour cela, des comités d’évaluation partenariaux ou d’expertise pourraient être chargés des évaluations approfondies. Pour améliorer l’information du Parlement, une “grille d’analyse” pourrait être créée, rassemblant 26 caractéristiques pour chaque mesure d’exonération. Par ailleurs, la mise en place d’une programmation triennale des évaluations à mener entre juin 2023 et juin 2026 pourrait faciliter ce processus. (Source: Article “Exonération de cotisations sociales : quelles méthodes pour évaluer leur efficacité ?”, publié le 6 juin 2023).

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15
Q

Que faire face à la position dominante de la Chine, qui représente déjà au moins 30% de la production mondiale pour huit minerais différents et plus de 70% pour cinq d’entre eux, dans la production des métaux stratégiques indispensables aux technologies bas-carbone ?

A

Pour répondre à cette domination chinoise, les économies occidentales peuvent adopter une approche multiforme. D’abord, elles devraient envisager de diversifier leurs sources d’approvisionnement pour ne pas dépendre d’un unique fournisseur (R1). Ensuite, elles peuvent envisager d’investir dans le développement de stocks stratégiques de ces métaux, de façon à garantir leur disponibilité en cas de perturbation du marché (R2). Il est également essentiel de favoriser l’exploitation des ressources sur leur propre territoire, notamment par le biais d’investissements dans la recherche et le développement de nouvelles technologies d’extraction (R3). De plus, le développement des politiques de recyclage pourrait contribuer à réduire la demande pour de nouvelles extractions (R4). Enfin, il serait également judicieux d’augmenter leurs investissements à l’étranger pour sécuriser les sources d’approvisionnement (R5).

Source: CEPII (Bonnet, Grekou, Hache & Mignon), “Métaux stratégiques : la clairvoyance chinoise”, juin 2022.

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16
Q

Que peut-on recommander face à la dépendance accrue de l’industrie pharmaceutique européenne à l’égard de l’Asie émergente pour l’approvisionnement en produits de base, une situation qui fragilise la sécurité de l’approvisionnement et a mené à des pénuries de médicaments plus nombreuses depuis les années 2010 ?

A

Dans ce contexte de dépendance croissante de l’Europe vis-à-vis de l’Asie émergente, qui représente plus de 20 % du marché des produits pharmaceutiques de base en 2019, il est recommandé d’encourager les politiques publiques à soutenir l’autosuffisance et la diversification des sources d’approvisionnement (R1). Les pouvoirs publics pourraient par exemple investir dans la recherche et le développement pour améliorer les capacités de production en Europe (R2), stimuler la coopération régionale (R3) et faciliter le développement de partenariats stratégiques pour diversifier les fournisseurs (R4). Cela pourrait améliorer la résilience de l’industrie pharmaceutique européenne face aux crises futures.

Source : La Lettre du CEPII, “Industrie pharmaceutique européenne : quand rentabilité rime avec vulnérabilité”, Janvier 2022.

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17
Q

Que peut-on recommander face aux conséquences individuelles et collectives des plans sociaux dans l’industrie, notamment en terme d’emploi et de salaire, dans le contexte d’une transition écologique pressante ?

A

Face à ces conséquences des plans sociaux, où l’on observe par exemple qu’un salarié ayant été licencié dans le cadre d’un plan social a une probabilité de 21 points inférieure d’être en emploi un an après le licenciement par rapport à un individu non-licencié dans les mêmes conditions, il serait recommandé de développer des politiques publiques favorisant le renforcement des tissus industriels et leur adaptation à la transition écologique (R1). Cela pourrait impliquer un soutien à la formation professionnelle pour le développement de compétences adaptées aux industries vertes (R2), un soutien financier aux entreprises qui s’engagent dans des processus de décarbonation (R3), et la mise en place de politiques de revitalisation des zones d’emploi touchées par la désindustrialisation (R4).

Source : La lettre du CEPII, « Vingt ans de plans sociaux dans l’industrie : quels enseignements pour la transition écologique ? », Mars 2023.

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18
Q

Que peut-on recommander face à l’évolution de la protection douanière qui a diminué de 7,6% en 2001 à 3,9% en 2019, face à la montée de la protection temporaire, notamment dans le contexte géopolitique actuel ?

A

Dans ce contexte de baisse des droits de douane et de recours accru à la protection temporaire, une recommandation pourrait être d’harmoniser et de réglementer davantage l’utilisation de la protection temporaire au niveau international (R1). Cela permettrait de s’assurer que cet outil soit utilisé de manière appropriée et équitable, sans nuire à la concurrence internationale. Il est également crucial d’intégrer plus fortement les préoccupations géopolitiques dans la politique commerciale, compte tenu de l’importance croissante de ces facteurs dans les relations commerciales internationales (R2). Cela pourrait nécessiter une refonte de certains aspects de l’OMC ou d’autres institutions commerciales internationales pour mieux répondre à ces défis (R3).

Sources : Guimbard, H. et Lefebvre, K. (2022). Protection commerciale : moins de droits de douane, plus de protection temporaire. La Lettre du CEPII, N° 431.

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19
Q

Que peut-on recommander face à la dégradation du solde commercial français, notamment due au tassement de l’excédent des multinationales françaises de près de 2 points de PIB entre 2000 et 2018 ?

A

Face à ce phénomène, une recommandation de politique publique pourrait être d’encourager une diversification de l’économie française, afin de ne pas trop dépendre des performances des multinationales. Pour ce faire, l’État pourrait mettre en place des mesures incitatives pour favoriser la création et le développement des PME dans des secteurs porteurs et innovants (R1). De plus, une politique industrielle stratégique visant à renforcer la compétitivité des entreprises françaises, y compris les multinationales, pourrait aider à redresser la balance commerciale. Cela pourrait passer par des investissements dans la recherche et le développement, la formation des travailleurs ou encore des réformes structurelles pour améliorer l’environnement des affaires (R2). Il serait également utile d’encourager les entreprises à se préparer et à s’adapter aux évolutions futures, notamment en termes de transitions technologiques et écologiques (R3).

Source : “Les multinationales françaises, fer de lance du commerce extérieur français, mais aussi de sa dégradation” de Pierre Cotterlaz, Sébastien Jean & Vincent Vicard, La Lettre du CEPII, N° 427 – Mai 2022.

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20
Q

Quelles recommandations pourrait-on faire face à la divergence des politiques macroéconomiques et leurs impacts sur les soldes commerciaux et la compétitivité industrielle des grandes économies de la zone euro ?

A

En observant les effets divergents des politiques macroéconomiques menées par l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie au cours des années 2000, il est possible de suggérer plusieurs recommandations pour améliorer les soldes commerciaux et la compétitivité industrielle.

R1 : Une coordination plus étroite des politiques macroéconomiques pourrait aider à minimiser les divergences dans les soldes commerciaux et les performances à l’exportation. Les différences dans les politiques menées par ces pays ont conduit à des écarts de demandes internes, affectant à la fois les importations et les exportations.

R2 : Les pays doivent être conscients des conséquences à long terme des politiques de relance ou d’austérité sur leurs industries. Par exemple, une compression de la demande interne peut, à court terme, améliorer la compétitivité des exportations en réduisant l’inflation et en poussant les entreprises à chercher des débouchés à l’extérieur. Cependant, cette stratégie peut aussi avoir des effets néfastes à long terme sur l’économie intérieure.

R3 : Prendre en compte le rôle décisif de la demande interne dans la définition des politiques économiques. Une politique trop orientée vers l’extérieur peut nuire à l’économie domestique, tandis qu’une politique trop axée sur la stimulation de la demande interne peut entraîner une dégradation de la compétitivité à l’exportation. Par conséquent, il est nécessaire d’équilibrer ces deux aspects pour maintenir une économie saine et compétitive.

Source : La lettre du CEPII, N° 426 – Avril 2022, « Déficits commerciaux et désindustrialisation : la faute de la demande ? », Carl Grekou & Thomas Grjebine.

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21
Q

Que peut-on recommander face à l’augmentation significative du nombre de clauses environnementales dans les accords commerciaux, passant de moins de vingt par accord en moyenne jusqu’en 2005, à 111 en moyenne en 2019, et au fait qu’aucun accord n’a été signé sans disposition environnementale depuis 2013 ?

A

Face à cette évolution, il serait recommandé de poursuivre et renforcer cette tendance positive, notamment en insérant davantage de clauses environnementales dans les accords commerciaux. Ces clauses permettent non seulement aux pays de renforcer librement leurs politiques environnementales, mais elles servent également à maintenir le respect de leurs engagements internationaux (R1). Cependant, pour assurer une efficacité optimale, il serait judicieux d’adopter une approche plus coercitive, notamment en termes de mise en application des dispositions environnementales, à l’image de ce que fait actuellement la Commission européenne (R2). Enfin, l’effort ne doit pas se limiter aux pays à haut revenu. Les pays à faible et moyen revenu, qui ont vu le nombre moyen de dispositions par accord passer de moins d’un en moyenne, sur la période 1985-1989, à trente-quatre, pour les trois accords entrés en vigueur depuis 2015, devraient également être encouragés à intégrer davantage de clauses environnementales dans leurs accords commerciaux (R4).

Sources : Lettre du CEPII, « Quelles clauses environnementales dans les accords commerciaux ? », décembre 2022, Cecilia Bellora & Malte Thie.

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22
Q

Que peut-on recommander face à l’évitement fiscal pratiqué par les multinationales, sachant que la complexité de leur structure de détention des filiales joue un rôle crucial dans ces pratiques, avec un exemple notable où 3% de ces entreprises, détenant plus de 100 filiales, représentaient près des deux tiers de la valeur ajoutée, de l’emploi et des actifs ?

A

Pour contrer l’évitement fiscal des multinationales, particulièrement celles présentant des structures complexes de détention des filiales, il serait recommandé de promouvoir la transparence et le partage d’informations entre les juridictions fiscales internationales. Cela permettrait d’exposer les stratégies d’évasion fiscale complexes et d’augmenter la responsabilité des multinationales (R1). De plus, une réforme internationale du système de taxation des multinationales, comme celle proposée par l’OCDE en 2021, pourrait être mise en œuvre. Cela consisterait à répartir plus équitablement les droits d’imposition sur les bénéfices des multinationales entre les pays où elles sont actives (R2). Il serait également crucial de renforcer la coopération et l’harmonisation fiscales internationales pour limiter les possibilités de transfert de profits vers les pays à faible imposition (R3).

Source : Lettre du CEPII, « Seules les multinationales suffisamment complexes font de l’évitement fiscal », février 2023, Manon Francois & Vincent Vicard

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23
Q

Que peut-on recommander face à la concentration des emplois en France qui conduit à des inégalités salariales et territoriales, avec un indice de concentration moyen de 0,47 en 2018 ?

A

Dans le contexte de cette concentration des emplois, conduisant à des disparités territoriales et d’inégalités salariales marquées en France, une recommandation de politique publique pourrait être d’encourager la diversification de l’économie locale dans les régions fortement dépendantes d’un nombre limité de grands employeurs. Cette stratégie pourrait passer par des incitations fiscales et des aides au développement pour les petites et moyennes entreprises, ainsi qu’une attention particulière portée à l’innovation et au développement des compétences (R1). En outre, des politiques de soutien à la mobilité géographique et professionnelle des travailleurs pourraient également être mises en place afin de permettre aux salariés de s’adapter à un marché du travail en constante évolution (R2).

Source : Arquié, A. et Bertin, J. (août 2021). La concentration des emplois, une source négligée de disparités territoriales et d’inégalités salariales. La Lettre du CEPII, N° 419.

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24
Q

Que peut-on recommander face à l’augmentation substantielle des coûts administratifs liés au commerce international et aux obstacles techniques et sanitaires, considérant l’efficacité observée du programme d’opérateur économique agréé (OEA) qui a permis aux entreprises françaises de voir leurs exportations augmenter jusqu’à 25 % sur certains marchés entre 2009 et 2017 ?

A

Pour réduire les coûts administratifs et faciliter les échanges internationaux, on peut recommander une adoption plus large et une promotion accrue du programme OEA par les administrations douanières à travers le monde. Compte tenu des résultats obtenus par les entreprises françaises certifiées OEA, cela pourrait potentiellement conduire à une augmentation des exportations (R1). Par ailleurs, une augmentation du nombre d’accords de reconnaissance mutuelle (ARM) entre les pays pourrait également aider à simplifier les processus douaniers pour les entreprises OEA, ce qui permettrait de gagner du temps et de réduire les coûts (R2). En outre, une coopération plus étroite et une meilleure coordination entre les différentes organisations internationales, comme l’Organisation mondiale des douanes et l’Organisation mondiale du commerce, pourraient faciliter l’harmonisation des normes et des procédures douanières (R3). Enfin, il pourrait être bénéfique d’investir davantage dans la modernisation et la digitalisation des processus douaniers pour rendre les procédures plus efficaces et moins coûteuses (R4).

Source : Lettre du CEPII, « Opérateur économique agréé : un pass VIP pour exporter », août 2022, Charlotte Emlinger et Houssein Guimbard.

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25
Q

Que peut-on recommander face à la stagnation de la part du commerce intra-africain dans les exportations totales du continent, se situant à environ 15% ?

A

Le commerce africain fait face à des obstacles. Il s’agit notamment de la fragmentation des marchés africains, les faibles complémentarités des spécialisations des pays africains, le poids des ressources naturelles dans leurs exportations (45%), les droits de douane élevés (8,8% en moyenne), et les obstacles réglementaires. Des investissements pour améliorer les infrastructures, une harmonisation réglementaire à l’échelle du continent, et des politiques de diversification économique pourraient être des recommandations pertinentes (R1). De plus, une meilleure intégration des accords commerciaux et une diminution des droits de douane intra-africains pourraient stimuler le commerce entre les pays du continent (R2). Il serait également pertinent d’envisager des politiques qui favorisent le commerce formel afin de réduire le volume important du commerce informel, qui peut dépasser la valeur du commerce enregistré par les douanes dans certains secteurs et pays africains (R3).

Source : Lettre du CEPII, « Décollage du commerce intra-africain : l’impératif de croissance économique », mars 2022, Lionel Fontagné, Cristina Mitaritonna & Yu Zheng

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26
Q

Que peut-on recommander face à l’impact négatif de la corruption sur le commerce intra-communautaire de produits agricoles en Afrique de l’Ouest, où elle équivaut en moyenne à une taxe de 9,9% sur l’oignon et 12,7% sur le maïs, contribuant à l’insécurité alimentaire ?

A

R1 : Améliorer l’information et l’assistance aux frontières pour réduire l’opacité de la réglementation en vigueur, une source majeure de corruption.

R2 : Imposer des sanctions plus strictes pour dissuader les pratiques de corruption, en s’inspirant de l’exemple du Rwanda.

R3 : Faciliter l’accès au crédit pour permettre aux transporteurs de mettre leur flotte de camions aux normes, ce qui réduirait la pression exercée par les fonctionnaires.

R4 : Augmenter les salaires des fonctionnaires pour réduire leur incitation à accepter des pots-de-vin.

R5 : Investir dans les infrastructures routières pour réduire les temps de trajet et faciliter les contrôles.

Source : Lettre du CEPII, « Afrique de l’Ouest : les tracasseries routières aggravent l’insécurité alimentaire », mai 2023, Antoine Bouët, Leysa Maty Sall & Fousseini Traoré.

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27
Q

Que peut-on recommander face à l’augmentation alarmante de la consommation d’énergie mondiale, qui pourrait doubler d’ici 2050 selon les projections actuelles ?

A

Face à l’évolution inquiétante de la consommation d’énergie, il est recommandé de mettre en œuvre des politiques ambitieuses de décarbonation de nos économies pour rendre soutenables les perspectives de croissance économique. En particulier, il est impératif de favoriser le découplage de la croissance et de la consommation d’énergie, et d’accélérer drastiquement l’efficience énergétique et la transition vers des sources d’énergie renouvelables. Tous les pays, y compris les pays émergents, doivent participer à cet effort de façon coordonnée (R1). Des mécanismes de coopération internationale doivent être trouvés pour éviter que la consommation d’énergie envisagée ne se traduise en une utilisation accrue des énergies fossiles. Cela pourrait prendre la forme de conventions internationales, de la mise en place de taxes carbone transnationales, ou de la coordination des efforts de recherche et développement dans les technologies vertes (R2). Le rapport du GIEC souligne l’urgence de cette transition, en concluant que la limitation du réchauffement à +1,5 °C à l’horizon 2100 nécessite d’atteindre la neutralité carbone peu après 2050 (R3).

Source : Lettre du CEPII, « Horizon 2050 : où la dynamique actuelle mène-t-elle l’économie mondiale ? », nombre 2021, Lionel Fontagné, Erica Perego & Gianluca Santoni

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28
Q

Que peut-on recommander face à la diversité des régimes de change et leurs fragilités respectives, dans un contexte où les débats théoriques ne tranchent pas sur les mérites des régimes de change fixe et flexible, et où les classifications actuelles (comme celles du FMI, de Levy-Yeyati et Sturzenegger, ou de Reinhart et Rogoff) ne concordent que pour environ 57 % des observations ?

A

Face à la complexité et à la variabilité des régimes de change, il est recommandé d’adopter une approche contextuelle et dynamique. Il n’existe pas de régime de change unique et universellement efficace ; le choix d’un régime doit donc prendre en compte le contexte économique, financier et institutionnel spécifique de chaque pays (R1). De plus, en raison des mutations profondes des pratiques depuis la fin du système de Bretton Woods, il est important d’améliorer les classifications existantes pour mieux caractériser les différents régimes de change. Cela pourrait impliquer de combiner plusieurs critères issus de classifications différentes, pour obtenir une représentation plus réaliste et nuancée des régimes de change (R2). Enfin, pour minimiser le risque de crise de change, les autorités monétaires devraient être dotées d’outils adéquats pour surveiller les déséquilibres macroéconomiques et intervenir de manière proactive et flexible lorsque nécessaire (R3).

Source : Lettre du CEPII, « Mieux caractériser les régimes de change pour comprendre leurs fragilités », juin 2021, Cécile Couharde & Carl Grekou.

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29
Q

Que peut-on recommander face à la désindustrialisation en France et le déficit commercial (7 % du PIB en 2022) ?

A

Face à la désindustrialisation en France et son déficit commercial, il peut être recommandé d’adopter une politique de réindustrialisation qui mettrait l’accent sur les secteurs stratégiques, tout en respectant les règles commerciales européennes (R1). Il est également important de favoriser l’attractivité de la France en tant que lieu de production, à travers des mesures telles que la réduction des impôts de production (R2). Cependant, cette stratégie doit être mise en œuvre en cohérence avec une politique d’ajustement macroéconomique au sein de l’Union européenne. En particulier, la réduction des excédents des pays d’Europe du Nord pourrait aider à stabiliser la situation économique de la France (R3). Il est également recommandé de soutenir l’innovation et les régions économiquement défavorisées, pour maximiser les externalités positives de l’industrie (R4).

Source : Lettre du CEPII, « Relocaliser, réindustrialiser : dans quels buts ? », Septembre 2020, Sébastien Jean & Vincent Vicard.

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30
Q

Que peut-on recommander face à l’augmentation de la dépendance de la production française vis-à-vis de l’offre chinoise et du reste du monde hors Union européenne, une dépendance qui a été multipliée par 10 entre 1995 et 2014 (de 0,09 % à 0,85 % de la production) ?

A

Il serait recommandé de promouvoir la diversification des chaînes d’approvisionnement en encourageant les entreprises à développer des relations commerciales avec une variété de pays. Cela pourrait permettre de réduire la vulnérabilité face à des perturbations dans un seul pays ou une seule région (R1). Par ailleurs, une politique d’investissement dans les industries nationales stratégiques pourrait être envisagée pour renforcer l’autonomie de la France sur certains produits essentiels (R2). Enfin, promouvoir la coopération et l’intégration régionale au sein de l’Union européenne pourrait également constituer un levier pour réduire la dépendance vis-à-vis de pays tiers (R3). Il serait également crucial de renforcer la transparence et le suivi des chaînes d’approvisionnement internationales pour anticiper et gérer plus efficacement les risques de rupture (R4).

Source : Lettre du CEPII, « Chaînes de valeur mondiales et dépendances de la production française », juin 2020.

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31
Q

Que peut-on recommander face au ralentissement des gains de productivité observé dans les pays de l’OCDE, en parallèle de l’augmentation de l’intensité en actifs immatériels, passée de 26% à 40% pour les entreprises américaines depuis les années 1980 ?

A

Il serait recommandé de mettre en place des politiques publiques visant à faciliter l’accès au financement pour les entreprises qui investissent fortement en actifs immatériels. Étant donné que ces actifs présentent un risque plus élevé pour les prêteurs et investisseurs, il est crucial de trouver des moyens de réduire cette barrière. Ces politiques pourraient inclure des mesures d’incitation pour les institutions financières à prêter à des entreprises axées sur les actifs immatériels, ou des garanties de l’État pour réduire le risque associé à ces prêts (R1). En parallèle, il serait recommandé d’améliorer la comptabilisation des actifs immatériels, afin de mieux refléter leur valeur dans les bilans des entreprises et faciliter leur financement (R2).

Source : Lettre du CEPII, « Economie immatérielle, productivité et développement financier », janvier 2020.

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32
Q

Que peut-on faire face à la persistance potentielle d’une inflation plus élevée que prévu dans la zone euro, avec une inflation globale prévue à 3,5 % au quatrième trimestre de 2023 selon la Commission européenne ?

A

Face à cette situation, une politique publique clé pourrait consister à renforcer la communication et la transparence de la Banque Centrale Européenne (BCE) concernant sa stratégie monétaire. Cela pourrait aider à ancrer les anticipations d’inflation et à éviter un cercle vicieux où des attentes d’inflation plus élevées se traduisent par une inflation réelle plus élevée. Par ailleurs, la BCE pourrait envisager de poursuivre une politique de taux d’intérêt plus élevés pour limiter l’inflation, tout en surveillant attentivement l’impact sur la croissance économique. Enfin, des politiques structurelles visant à améliorer l’efficacité de l’économie et à promouvoir la concurrence pourraient également être nécessaires pour limiter la hausse des coûts et des prix. Il convient de noter que ces recommandations doivent être adaptées à l’évolution de la situation économique et de l’inflation.

Sources :
- Article “Zone euro : le risque d’une inflation plus persistante que prévu”, publié le 16 mai 2023.
- Projections de la BCE et de la Commission européenne sur l’inflation dans la zone euro.

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33
Q

À quoi peut-on s’attendre face à la montée de l’inflation, ayant atteint un pic de 10% en novembre 2022, dans le contexte des responsabilités élargies de la Banque Centrale Européenne au cours de ses 25 ans d’existence ?

A

Pour faire face à cette inflation croissante, la Banque Centrale Européenne (BCE), dont le mandat principal est de maintenir la stabilité des prix, pourrait envisager plusieurs actions stratégiques.

Elle pourrait décider de relever ses taux d’intérêt pour atténuer les pressions inflationnistes, même si cette action peut avoir des répercussions sur la croissance économique.

Par ailleurs, la BCE pourrait également travailler en étroite collaboration avec les gouvernements nationaux pour coordonner les politiques fiscales et monétaires, afin de créer un équilibre entre le contrôle de l’inflation et la stimulation de la croissance.

Enfin, compte tenu de ses responsabilités élargies, la BCE pourrait renforcer la surveillance des banques pour assurer leur solidité face aux pressions inflationnistes et pour prévenir les crises financières futures .

(Source : Traités de l’Union Européenne, 1992, 2007; Banque Centrale Européenne, 2023).

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34
Q

Que peut-on faire face à l’augmentation de la précarité alimentaire, qui a touché 16% de la population fin 2022, particulièrement les jeunes, les femmes, les chômeurs et les personnes à faible revenu, en raison de la forte inflation, en particulier sur les produits alimentaires ?

A

Pour faire face à l’augmentation de la précarité alimentaire, une réponse politique pourrait consister à mettre en place des transferts monétaires ciblés vers les populations les plus touchées. Ce type de mesure permettrait d’offrir un soutien financier direct aux personnes les plus affectées par l’inflation alimentaire, facilitant ainsi leur accès à une nourriture suffisante et de qualité.

De plus, des politiques visant à renforcer le soutien en matière de santé, de logement et de réseaux sociaux pourraient également aider à atténuer l’impact de ces fragilités cumulatives.

Les programmes d’éducation nutritionnelle pourraient également aider à maximiser l’utilisation efficace des ressources disponibles.

Pour mettre en œuvre ces mesures de manière efficace, une collaboration entre différentes branches de la politique sociale serait nécessaire, y compris l’emploi, la santé, le logement et l’éducation (Source : Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), Mai 2023).

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35
Q

Que peut-on faire face à l’organisation éclatée des services publics de l’emploi en France, un phénomène qui rend complexe l’accompagnement des demandeurs d’emploi ?

A

Dans le contexte de cette organisation éclatée des services publics de l’emploi, où la France compte trois guichets différents (Pôle emploi, service d’insertion des départements, missions locales) et trois échelons institutionnels impliqués (État, départements, communes), une politique publique recommandée serait de rationaliser le système en réduisant le nombre de guichets. Cela pourrait être réalisé en expérimentant des structures communes à Pôle Emploi, aux départements et aux missions locales pour la prise en charge des jeunes et des bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA).

Par ailleurs, la transparence entre les différents acteurs du service public de l’emploi devrait être renforcée avec la mise en place de statistiques homogènes et d’objectifs chiffrés.

IGAS, IGF, “Comparaison des services publics de l’emploi de différents pays européens”, février 2023.

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36
Q

Que peut-on faire face à l’évolution du rapport au travail après la crise sanitaire du Covid-19, notamment dans le contexte où l’on a constaté une hausse des démissions atteignant 520 000 par trimestre fin 2021 et début 2022 et un intérêt accru pour le télétravail avec 4 070 accords d’entreprise y relatifs signés en 2021 ?

A

Pour répondre aux nouveaux défis posés par l’évolution du rapport au travail suite à la crise du Covid-19, les politiques publiques pourraient envisager plusieurs actions. Premièrement, les réglementations du travail pourraient être adaptées pour favoriser davantage de flexibilité, en permettant par exemple un meilleur équilibre entre travail en présentiel et télétravail. Cela pourrait inclure des mesures pour assurer le droit à la déconnexion et limiter la charge de travail excessive. Deuxièmement, pour répondre à la hausse des démissions, les politiques publiques pourraient encourager les entreprises à améliorer les relations entre management et employés, promouvoir l’autonomie des travailleurs et mettre en place des dispositifs de soutien psychologique. Enfin, les initiatives de reconnaissance au travail pourraient être valorisées afin d’augmenter la motivation des employés

(- Dares, La France vit-elle une “Grande démission” ? 11 octobre 2022
- Pôle Emploi, France, 2023)

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37
Q

Que peut-on recommander face à l’inégalité de temps passé à la retraite entre les ouvriers et les cadres, étant donné que les ouvriers passent deux ans de moins à la retraite que les cadres, malgré un départ à la retraite plus précoce ?

A

Face à ce constat, il serait pertinent de recommander une politique de santé publique plus ciblée sur les travailleurs manuels, en vue d’améliorer leur espérance de vie et la qualité de leur vie lors de la retraite.

Cela pourrait passer par une prévention accrue des risques professionnels, une meilleure prise en compte de la pénibilité du travail dans le calcul de la durée de cotisation, ou encore des programmes spécifiques d’accompagnement à la retraite.

De plus, une politique de lutte contre le chômage et d’accompagnement vers l’emploi pourrait permettre de réduire les périodes d’inactivité qui diminuent le montant de la pension de retraite.

Ces recommandations sont basées sur les données de l’étude de l’Institut National d’Études Démographiques (INED) de mai 2023.

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38
Q

Que peut-on recommander face à l’ampleur du travail illégal en France, en particulier dans des secteurs tels que le transport routier (9%), le bâtiment et les travaux publics (8%), et l’hôtellerie-restauration (6,7%), et compte tenu du fait que cette pratique a représenté un manque à gagner de 5,2 à 6,6 milliards d’euros pour la Sécurité sociale et l’Assurance chômage en 2021 ?

A

Dans le contexte du travail illégal en France, il est recommandé de renforcer le contrôle et la sanction de ces pratiques. Le nouveau Plan National de Lutte contre le Travail Illégal (PNLTI) 2023-2027 propose des mesures pertinentes, notamment : le ciblage des contrôles sur les secteurs les plus touchés ; l’amélioration de la coordination et le partage d’information entre acteurs pour une meilleure efficacité des contrôles ; le développement de la coopération internationale ; le renforcement de l’efficacité des sanctions ; et l’optimisation du recouvrement des amendes prononcées et des cotisations éludées. En outre, il pourrait être bénéfique d’accroître les efforts de sensibilisation et de prévention, en collaboration avec les partenaires sociaux, pour faire comprendre aux entreprises et aux travailleurs indépendants les risques liés au travail illégal et les avantages du respect de la loi. Ces recommandations sont fondées sur le rapport présenté par le ministre du Travail, Olivier Dussopt, le 22 mai 2023.

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39
Q

Que peut-on faire face à l’insuffisance des règles budgétaires actuelles de l’Union européenne, comme illustré par la proposition de réforme de la Commission européenne en novembre 2022 ?

A

Face à l’insuffisance des règles budgétaires actuelles de l’UE, une recommandation de politique publique serait de poursuivre la réforme en vue d’instaurer un cadre plus clair, plus transparent et plus efficace pour la gouvernance budgétaire.

En particulier, il serait souhaitable de s’attaquer à des problèmes spécifiques tels que la complexité et la procyclicité des règles actuelles, et de chercher à améliorer leur appropriation par les États membres.

De plus, la proposition de réforme pourrait être complétée par une attention plus explicite à la qualité et à la composition des dépenses publiques au niveau national, ainsi que par un rôle accru pour les comités budgétaires nationaux et le Comité budgétaire européen.

Enfin, il serait utile d’explorer davantage la possibilité d’une “capacité budgétaire” commune au sein de l’UE, malgré les divergences actuelles sur ce sujet entre les États membres.

Le Bulletin de la Banque de France n°246 (juin 2023)

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40
Q

Que peut-on faire face au piège d’une économie contrainte par de faibles gains de productivité et une faible croissance, situation qui peut entraîner une hausse des financements de transferts par l’État atteignant des pourcentages significatifs du montant des salaires?

A

Face à cette situation, il est recommandé de renouveler les relations de travail en accord avec les objectifs de transition écologique et digitale. Pour cela, une stratégie pourrait consister à favoriser la création de nouveaux emplois qualifiés, soutenir une nouvelle industrialisation et promouvoir des investissements à long terme. Ces mesures pourraient justifier une hausse des salaires, tout en assurant une augmentation de la productivité du travail et la pérennité du financement de la protection sociale. L’adoption de tels engagements par les entreprises pourrait être encouragée en subordonnant les aides publiques à leur mise en œuvre, comme l’illustre la récente législation américaine, l’Inflation Reduction Act.

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41
Q

Que peut-on faire face à la crise du travail en France, où 39% des actifs occupés se trouvent dans un emploi “tendu”, une proportion nettement supérieure à celle observée dans d’autres pays européens tels que le Danemark (22%), les Pays-Bas (22.66%) et l’Allemagne (23.86%) ?

A

Pour remédier à la crise du travail en France, les recommandations de politique publique pourraient porter sur la redéfinition de l’organisation du travail et l’amélioration de la qualité de l’emploi. Il serait essentiel de donner aux travailleurs plus d’autonomie, de marges de manœuvre, de possibilités de s’exprimer et de participer aux décisions qui concernent leur travail et les organisations dans lesquelles ils travaillent. Cette participation pourrait être directe ou par le biais de leurs représentants. Une autre mesure pourrait être de redonner aux représentants des travailleurs un poids équivalent aux représentants des apporteurs de capital, comme suggéré par Isabelle Ferreras, Julie Battilana et Dominique Méda dans le Manifeste Travail. Démocratiser. Démarchandiser. Dépolluer.

Sources :
- Méda, Bigi, Parent-Thirion, 2023;
- Isabelle Ferreras, Julie Battilana et Dominique Méda dans le Manifeste Travail. Démocratiser. Démarchandiser. Dépolluer.

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42
Q

Que peut-on faire face à la hausse du pourcentage de seniors de 55 à 69 ans en France qui se trouvent ni en emploi ni à la retraite (NER), dont la part a augmenté de 2% depuis 2014, atteignant 16% en 2021 ?

A

Devant cette évolution de l’augmentation des seniors “ni en emploi ni à la retraite”, une recommandation de politique publique pourrait être de renforcer les programmes d’accompagnement à l’emploi pour les seniors. Cela pourrait inclure des formations adaptées pour les mettre à niveau avec les compétences requises dans le marché du travail actuel, ainsi que des incitations pour les entreprises à embaucher et à conserver les travailleurs âgés. En outre, une attention particulière pourrait être accordée à l’égalité des sexes, étant donné que les femmes représentent 61% des 55-69 ans NER, en proposant des mesures spécifiques pour soutenir leur réintégration sur le marché du travail.

Source :
Insee, Enquête emploi en continu, 11 mai 2023.

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43
Q

Que peut-on faire face à l’augmentation nécessaire de la production de métaux critiques (lithium, cobalt, cuivre, terres rares et nickel) pour la transition énergétique, qui pourrait nécessiter de multiplier leur production annuelle par 2 à 10 d’ici à 2050 ?

A

Face à cette nécessité, une politique publique recommandée pourrait être de promouvoir le recyclage et la sobriété en matière de consommation de ces métaux. Il est indispensable de mettre en place une économie circulaire pour ces matériaux, en augmentant le recyclage et en améliorant l’efficacité de la collecte en fin d’usage. Par ailleurs, une réduction de la consommation est également nécessaire, par exemple en rendant les véhicules électriques plus légers, en limitant les pertes pendant la fabrication et en favorisant la durabilité et la réparabilité des produits. Selon l’AIE, une réduction de moitié de la consommation de matières du système énergétique au cours des trente prochaines années est envisageable. De plus, la diversification des sources d’approvisionnement en métaux critiques et l’investissement dans la recherche et le développement pour trouver des alternatives à ces métaux sont également nécessaires.

Ces recommandations sont soutenues par l’article de Stéphane His sur le site Alternatives Economiques.

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44
Q

Que peut-on faire face au risque de décrochage industriel dans le contexte de la transition écologique, notamment lorsque l’on considère que l’Union européenne n’a représenté que 2% des méga-investissements industriels mondiaux entre 2016 et 2022 (selon Trendeo) ?

A

Pour éviter un décrochage industriel en pleine transition écologique, une recommandation serait d’adopter une approche plus volontariste en matière industrielle, en conciliant à la fois les enjeux environnementaux et économiques. Cela implique un soutien plus important aux industries vertes, à la fois en termes d’investissement et de régulation, afin de maintenir l’emploi et la compétitivité de l’UE face à des concurrents internationaux agressifs. La Commission européenne a déjà commencé à prendre des mesures dans cette direction avec son plan industriel annoncé le 1er février et l’arsenal législatif du 16 mars, mais il reste à voir si ces efforts seront suffisants et assez rapides pour faire face à la concurrence.

Source : “L’enjeu de la transition écologique consiste à décarboner nos économies en évitant des effets délétères sur l’emploi”, Le Monde, 11 mai 2023, par Axelle Arquié et Thomas Grjebine.

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45
Q

Que peut-on faire face à la forte hausse de la demande de métaux critiques à la transition (MCT) prévue par les scénarios du Network for Greening the Financial System (NGFS), qui pourrait atteindre 32,8 millions de tonnes (Mt) en 2040, multipliant la demande actuelle par 7, et qui risque de créer des déséquilibres entre offre et demande ?

A

Pour répondre à ce défi, des politiques publiques doivent être mises en place pour atténuer les déséquilibres potentiels entre l’offre et la demande de MCT. Par exemple :

  • Développer des scénarios pour mieux comprendre les contraintes potentielles qui pourraient peser sur l’offre et la demande de MCT, en intégrant des considérations géopolitiques, physiques, sociales et financières (Miller et al., 2023).
  • Évaluer les impacts de tels scénarios sur les chaînes de valeur mondiales, afin de mieux comprendre quels États, secteurs et entreprises pourraient être particulièrement vulnérables.
  • Étendre l’analyse précédente afin d’évaluer comment cette réorganisation des chaînes de valeur mondiales pourrait affecter la balance des paiements de différents pays, avec des impacts potentiels sur les déséquilibres mondiaux et la soutenabilité de la dette pour certains.
  • Étudier comment ces différentes contraintes pourraient entraîner une augmentation de la volatilité des prix (et des vulnérabilités financières qui en découleraient), y compris sur les marchés dérivés de matières premières, ou des pressions inflationnistes.

En outre, encourager le recyclage des MCT et la recherche de substituts pourrait également être une approche viable pour réduire la dépendance à l’égard de ces ressources rares et précieuses (Miller et al., 2023).

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46
Q

Que peut-on faire face au déclin de l’attractivité de la France pour les multinationales, comme illustré par sa part dans le stock mondial des investissements étrangers entrants qui a diminué de 3,8 % du total en 2003 à 2,2 % en 2021?

A

Pour inverser ce déclin, il semble nécessaire d’adopter une approche plus diversifiée que la seule réduction d’impôts sur les entreprises, qui a prouvé son inefficacité. Trois solutions principales pourraient être envisagées :

  • L’approche keynésienne propose de rendre la France un marché solvable, en préservant le pouvoir d’achat des ménages et en soutenant l’innovation et l’esprit entrepreneurial des entreprises françaises, plutôt que de se concentrer uniquement sur les incitations fiscales.
  • L’approche institutionnaliste suggère d’investir massivement dans les infrastructures économiques, sociales et numériques utiles, sur le modèle des États-Unis sous l’administration Biden. Ces investissements permettraient d’attirer des multinationales par des gains de productivité et une amélioration de la qualité de vie.
  • Finalement, il est important d’aborder le protectionnisme d’une manière nouvelle, axée sur la protection des industries naissantes, notamment celles liées à la décarbonation et aux énergies renouvelables.
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47
Q

L’inflation de la zone euro peut-elle revenir à 2% au début de 2025?

A

Nous pensons qu’il sera extrêmement difficile de ramener l’inflation de la zone euro à 2% au début de 2025. En effet:

  • les gains de productivité restent pour l’instant nuls dans la zone euro;
  • le chômage reste bas, avec une croissance de l’emploi plus forte que celle de la population active, ce qui implique une tension persistante sur le marché du travail de la zone euro, et des hausses de salaire restant fortes;
  • l’inflation anticipée a augmenté;
  • la poursuite de la croissance va probablement empêcher la baisse des marges bénéficiaires des entreprises;
  • la politique monétaire reste expansionniste, probablement au moins jusqu’au milieu de 2024.

Si on prend en considération cet ensemble de facteurs, on parvient à une inflation totale et hors énergie et alimentation, sous l’hypothèse de constance à cet horizon des prix de l’énergie et de l’alimentation, de l’ordre de 3 à 3,5% au début de 2025, ce qui posera un problème si l’objectif d’inflation de la BCE est toujours de 2%.

Natixis Flash Economie 15 mai 2023 [n°282]

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48
Q

Que peut-on faire face à l’instabilité croissante de l’écosystème des crypto-actifs et aux faillites en cascade d’entités importantes comme FTX, qui a fait faillite en novembre 2022, illustrant les vulnérabilités inhérentes à cet écosystème ?

A

Face à l’instabilité croissante de l’écosystème des crypto-actifs, il est recommandé d’adopter un cadre réglementaire et prudentiel strict pour instaurer la confiance. Ceci devrait inclure la mise en œuvre de mesures réglementaires pour couvrir à la fois les risques traditionnels et nouveaux associés au développement de l’écosystème des crypto-actifs, tels que les risques de crédit, de liquidité et de marché, ainsi que les risques spécifiques liés à l’intégrité financière et aux cyber-attaques. Un point d’attention particulier devrait être accordé aux “stablecoins”, en raison de leur faux sentiment de sécurité. Par ailleurs, l’importance de la coordination internationale pour un cadre réglementaire efficace et global est primordiale. Les efforts mondiaux doivent être accélérés pour assurer la cohérence entre les régimes nationaux et éviter tout risque d’arbitrage réglementaire. Les banques centrales ont un rôle majeur à jouer dans l’élaboration de ce cadre et la facilitation d’un cadre convergent et coordonné au niveau international.

Source :
Discours de Denis Beau au World Bank Global Payments Week 2023 : L’avenir des paiements, 18 mai 2023.

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Q

Que peut-on faire face à la transmission incertaine et potentiellement tardive de l’impact des relèvements des taux directeurs sur l’économie réelle, en considérant que l’inflation devrait revenir à 2% d’ici 2025 ?

A

Pour faire face à ce défi, la politique monétaire doit se concentrer sur trois principes.

a. Reconnaître que la transmission de la politique monétaire peut prendre plus de temps que prévu, en envisageant le délai supérieur habituellement présumé d’un à deux ans. En conséquence, les mesures prises doivent prendre en compte cette temporalité prolongée.

b. Comprendre que la persistance est désormais plus importante que la vitesse et que la durée pendant laquelle les taux sont maintenus peut être plus importante que le niveau précis du taux terminal atteint. Cela implique un changement dans l’approche de la politique monétaire, passant d’une concentration sur les niveaux de taux à une concentration sur leur durée.

c. Faire preuve de pragmatisme en basant les décisions sur les données économiques effectives et en évaluant régulièrement les perspectives en ce qui concerne l’inflation totale, la dynamique de l’inflation sous-jacente et la vigueur de la transmission de la politique monétaire.

Néanmoins, la politique monétaire ne peut pas tout faire. Il est essentiel que les politiques budgétaires s’adaptent progressivement, que les négociations salariales et les décisions d’entreprise prennent en compte le ralentissement attendu de l’inflation et que des réformes structurelles soient mises en place pour accroître la capacité et la flexibilité de l’offre.

Source :
Discours de François Villeroy de Galhau. Symposium international 2023, National Association for Business Economics – Paris, 22 mai 2023. Transmission de la politique monétaire : où en sommes-nous ?

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50
Q

Que peut-on faire face à l’émergence de la finance numérique et des Big Techs dans le secteur financier, compte tenu des risques systémiques potentiels liés à la dépendance à leurs services de cloud et aux activités financières non régulées ?

A

Pour faire face à l’incursion croissante des Big Techs dans le secteur financier, il est nécessaire de renforcer le cadre réglementaire existant. En particulier, un cadre prudentiel doit être introduit ou renforcé au niveau européen en ce qui concerne les services de paiement et les prêts non bancaires sur lesquels les Big Techs se développent. De plus, un nouveau cadre pour les conglomérats non-financiers qui se développent dans le secteur financier est nécessaire, avec la possibilité de regrouper et de ségréger les activités financières et connexes sous une structure spécifique. En cas d’empreinte systémique, le cadre bancaire pourrait être appliqué à ces “sous-groupes financiers”. Ces recommandations s’appuient sur les principes énoncés dans le règlement européen DORA (Digital Operational Resilience Act) et le règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets).

Discours
Transformations numériques et turbulences du système financier : quelles leçons pour les régulateurs et les superviseurs ?
Par Denis Beau - Rouen
Publié le 26/05/2023

  1. La finance classique à l’épreuve du monde numérique : quelles leçons tirer des récentes faillites bancaires
    1.1. Le cadre actuel n’a pas été invalidé par la présente crise…
    1.2. … mais il doit être déployé et appliqué de manière homogène
  2. La finance numérisée : un impératif de régulation
    2.1. Des marchés en plein développement mais des risques accrus
    2.2 Rappel du cadre existant – l’Europe à la pointe grâce à DORA et MiCA
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51
Q

Quels sont les principaux résultats de l’enquête sur l’accès des entreprises au financement menée par la Banque centrale européenne (BCE) entre octobre 2022 et mars 2023 ?

A

Selon l’enquête de la BCE, les entreprises de la zone euro ont signalé une augmentation continue de leur chiffre d’affaires, bien que les coûts plus élevés de la main-d’œuvre, de la production et des intérêts aient pesé sur leur rentabilité. Elles prévoient que leurs prix de vente et leurs coûts salariaux augmenteront en moyenne de 6,1 % et 5,4 % respectivement dans l’année à venir. Cependant, une détérioration continue des conditions de financement a été notée, la plus élevée depuis le début de l’enquête en 2009. De plus, les entreprises signalent une pénurie de main-d’œuvre qualifiée et une hausse des coûts des intrants comme leurs principales préoccupations. En termes de financement, la disponibilité s’est légèrement détériorée et la demande a diminué par rapport à la précédente enquête, entraînant une légère augmentation de l’écart de financement.

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52
Q

[Pol de croissance]

Samuelson, 1939

A

La politique contra-cyclique lisse le cycle autour du niveau de croissance potentielle, que les politiques de croissance tentent d’élever.

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53
Q

[Pol de croissance]

Schumpeter, Capitalisme, Socialisme et Démocratie, 1942 :

A

Le capitalisme est soumis à un processus d’évolution impulsé par l’innovation. Ce processus de mouvement permanent et de créations d’activités se déploie à long terme et transforme de l’intérieur la structure économique « en éliminant les éléments vieillis et en créant continuellement des éléments nouveaux ».

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54
Q

[Pol de croissance]

Hansen, 1939 et Summers, 2013

A

Concept de stagnation séculaire, qui vient à l’origine du constat fait de la concomitance d’une faible croissance et d’un faible effort de formation brute de capital fixe (investissement). Selon lui, la situation économique fortement dégradée des années 30 n’était pas seulement la conséquence d’une récession, phase basse du cycle économique, mais le fait d’une réalité structurelle. Il explique cette dernière par la fermeture des frontières, le ralentissement de l’innovation technologique et, surtout, une diminution substantielle de la croissance démographique. La théorie pensée dans les années 30 par A. Hansen repose sur l’idée que les économies industrielles souffrent d’un déséquilibre résultant d’une forte propension à épargner et d’une faible propension à investir, d’où un excès d’épargne dans l’économie. Loin des idées malthusiennes, Hansen voit en l’accroissement démographique un moyen d’influer sur la composition de la production à la fois via un canal direct (augmentation de la production et de l’investissement) et un canal indirect (facilitation de l’innovation technologique).

En 2013, faisant suite à la Grande Récession de 2008, l’économiste Lawrence H. Summers fait un constat similaire à celui d’A. Hansen dans les années 30 : la croissance est faible, de même que l’inflation et le niveau d’investissement alors que l’épargne, excessive (qui ne peut donc être absorbée dans sa totalité par l’investissement), tire le taux d’intérêt réel à la baisse. Enfin, la pénurie d’investissement ainsi que la faible croissance de la productivité, caractéristique de la « stagnation séculaire », pourraient s’expliquer par la part croissante des actifs intangibles au sein de l’économie réelle.

Dépôt à vue en F = 507 Md€ en juin 2023

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55
Q

[Pol de croissance]

Maddison (1992)

A

Dans le temps long, il existe quatre facteurs déterminants de la croissance du PIB par tête : le progrès technique, l’accumulation du capital productif, l’amélioration du savoir-faire et l’intégration des nations par le commerce.

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56
Q

[Pol de croissance]

Fitoussi et al. (2010)

A

considèrent que la faible croissance est la conséquence de politiques macroéconomiques restrictives plus qu’un refus de réformes structurelles, d’autant plus qu’elles ont été nombreuses.

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57
Q

[Pol de croissance]

Modèle de Solow-Swan (1956)

A

modélise la productivité globale des facteurs, ou « résidu de Solow ». Il s’agit selon lui de la proportion de croissance économique qui n’est explicable ni par une accumulation du capital ni par une augmentation du facteur travail. L’analyse à postériori de ce résidu créera un nouveau champ théorique qui connaîtra des développements importants pendant 50 ans : la croissance endogène.

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58
Q

[Pol de croissance]

Barro (2001)

A

une année supplémentaire d’éducation primaire dans les pays en développement élève en moyenne le taux de croissance de long terme de 0,44 point.

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59
Q

[Pol de croissance]

Hanushek, Woessmann (2008)

A

prouvent l’existence d’une corrélation significative et positive entre croissance du PIB et bonne performance dans les tests PISA, en raison de la qualité du système d’enseignement primaire et secondaire

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60
Q

[Pol de croissance]

Aghion, Cette, Askenazy, 2007

A

l’éducation constitue le champ d’application privilégié de la théorie de la distance à la frontière technologique. Dans les pays proches comme la France, une augmentation de 1 % de la proportion de diplômés du supérieur dans la population en âge de travailler accroît le taux de croissance de la PGF de 0,1 point de pourcentage à moyen terme. La distance à la frontière technologique oriente les décisions d’investissements publics ; plus l’État en sera loin, plus il concentre son action sur le primaire et le secondaire. Les États à la frontière sont invités à investir plus massivement dans le tertiaire et dans la concurrence sur le marché des biens et services. Soulignent que plus le pays est proche de la frontière technologique, plus il doit investir dans les études supérieures et la concurrence.

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61
Q

[Pol de croissance]

Rochet, Tirole (2004)

A

théorisent l’économie des plateformes numériques, comme reposant sur des marchés multi/bifaces, ainsi que sur des rendements croissants qui se renforcent à mesure que la taille de ses plateformes augmentent.

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62
Q

[Pol de croissance]

Schumpeter, 1911

A

Théorise l’innovation et ses mécanismes. Réalise une typologie de l’innovation. Il distingue entre innovation de produits (avec une différenciation horizontale à travers une diversification de la gamme ou avec une différenciation verticale par la qualité), de procédé, de débouché, de matières premières et enfin innovation dans l’organisation des entreprises. Développe aussi le concept de destruction créatrice : une innovation majeure conduit à la disparition de la génération précédente de produits. Selon cette conception, les pouvoirs publics doivent donc éviter de protéger les industries en déclin mais favoriser le renouvellement des activités. Toutefois, le coût social des ajustements est parfois élevé en raison de la mobilité limitée des agents économiques, tant sectorielle que géographique. La réallocation de main-d’œuvre s’accompagne de pertes substantielles de revenus.

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63
Q

[Pol de croissance]

Bartelsman, 2003 (Travaux de l’OCDE)

A

dans les économies développées, 1/3 des gains de productivité du travail viennent du processus de création et de destruction d’entreprises, et les 2/3 se font à l’intérieur des entreprises existantes. Les entreprises existantes investissent et substituent du capital au travail alors que les nouvelles augmentent la PGF.

Exemple : L’économie américaine teste les nouvelles entreprises et leur permet de grandir très rapidement lorsqu’elles sont porteuses de produits innovants ou de technologies efficaces à la différence de l’Europe. Ainsi, sur les 100 plus grandes entreprises américaines, près de la moitié a moins de vingt ans contre une seule dans le CAC 40.

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64
Q

[Pol de croissance]

Modèle de Aghion, Howitt (1986)

A

Reprennent plusieurs considérations schumpéteriennes : 1) la croissance de long terme résulte de l’innovation ; 2) l’innovation est endogène ; elle est la conséquence de décisions d’investissement de la part d’entrepreneurs, qui décident d’investir ou non en fonction de la conjoncture économique. Il est donc nécessaire de mener des politiques de croissance pour agir sur ce climat économique, favoriser l’investissement qui stimulera l’innovation et donc donner lieu à de la croissance. Leur contribution principale : théorisation des rentes de monopole à l’innovation. En innovant, les entreprises bénéficient d’un surplus de rentabilité lié à la diminution de la concurrence, ce qui les incite à innover. Donc, lien entre concurrence et innovation, qui est différent en fonction de la situation des entreprises présentes sur le marché. Dans les secteurs où les entreprises sont dominées par une entreprise leader dans l’innovation, une augmentation de la concurrence n’a aucun effet sur l’innovation. En effet, l’entreprise leader n’est pas incitée à innover car elle est déjà en position dominante. Les autres entreprises qui sont loin de la frontière technologique ne sont pas incitées à innover non plus car du fait de leur retard en matière d’innovation sur le leader, elles savent qu’elles ne partageront pas la rente avec lui. Dans les secteurs avec des entreprises sans leader, le cas est plus intéressant. Il permet notamment d’empêcher les entreprises de faire de la collusion. Ici, un renforcement de la concurrence est bénéfique car il diminue les profits perçus et pousse les entreprises, qui sont au coude-à-coude, à innover pour échapper à la concurrence par les prix (effet escape competition).
Ce modèle montre que l’effort d’innovation est plus faible sur les marchés où l’innovation est plus facilement réplicable par les concurrents et quand la concurrence augmente sur les marchés de biens, car cette dernière fait baisser la durée de la rente d’innovation attachée à la mise sur le marché d’un nouveau produit. Il y a donc une tension entre la protection des brevets et la diffusion des innovations : ex ante, les pouvoirs publics sont tentés de garantir des rentes aux innovateurs, mais ex post de les exproprier pour diffuser une innovation porteuse d’externalité.

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65
Q

[Pol de croissance]

Chamberlain, 1927

A

Théorie de la concurrence monopolistique. Dans ce modèle, les entreprises disposent toutes, sur un marché, du monopole sur un bien spécifique. Montre que dès lors que l’entrée sur le marché est libre et gratuite, l’entrée de nouveaux entrants monopolistiques sur le marché fait chuter les produits à zéro. Ainsi, le prix des produits se rapproche irrémédiablement de leur coût marginal.

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66
Q

[Pol de croissance]

Loi de Hotelling

A

affirme que sur la plupart des marchés, la concurrence conduit les producteurs à réduire la différence entre leurs produits.

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67
Q

[Pol de croissance]

Krugman (1991)

A

théorise le modèle coeur-périphérie. Distingue deux territoires et y analyse la répartition des firmes. La dynamique de localisation des activités économiques résulte de plusieurs critères : la taille des marchés, l’existence de rendements croissants, la capacité de différenciation des produits et enfin de l’existence de coûts de transport. La taille (importance de la demande) du marché favorise par exemple l’implantation des activités économiques sur le plus grand marché, et l’exportation vers le second. Le choix d’implantation d’une firme résulte alors d’un arbitrage entre les bénéfices des rendements croissants et des coûts de transport. L’existence de coûts de transports élevés est en revanche un facteur de dispersion. Les rendements croissants constituent une autre force d’agglomération des activités économiques, qui s’auto-entretient. Il en va de même pour la différenciation des produits qui favorise la concentration des activités par l’augmentation d’une demande variée. Il résulte de ces effets deux équilibres : une approche « cœur-périphérie » si les forces d’agglomération dominent et une approche symétrique si les effets de dispersion sont importants, notamment si les coûts de transport sont élevés. L’équilibre dépend donc essentiellement du degré d’ouverture et des coûts de transport au sens large.

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68
Q

[Pol monétaire]

North (1990)

A

donne une définition du concept d’institution comme « les règles du jeu dans la société, ou plus formellement, les contraintes créées par les hommes qui régissent les interactions entre les hommes ». Souligne que la qualité des institutions a un impact sur les coûts de transaction.

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69
Q

[Pol de croissance]

Banque mondiale, rapport annuel, 2008

A

définit 5 indicateurs de la qualité des institutions : (i) la qualité de la démocratie représentative, (ii) la stabilité politique, (iii) l’efficacité de l’administration, (iv) la qualité de la réglementation et le respect de l’État de droit et (v) la lutte contre la corruption.

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70
Q

[Pol de croissance]

La Porta et al., 1998

A

la nature de l’ordre juridique complète l’analyse de North. Il y a un rôle de la tradition juridique dans le fonctionnement économique. Ainsi, le droit civil hérité du droit romain et rendu nécessaire par la tradition séditieuse de la France et le projet centralisateur aurait conduit à un système pesant, rigide, impropre à l’initiative, rendant nécessaire l’intermédiation financière. La Common law anglo-saxonne fondée sur la jurisprudence, plus flexible, protégerait mieux la propriété. Toutefois, il n’existe pas de modèle unique et les institutions bonnes pour les pays développés ne le sont pas nécessairement pour les pays en développement.

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71
Q

[Pol de croissance]

Nicoletti, Scarpetta (2005)

A

mènent des études empiriques sur l’impact positif sur la croissance de l’élimination des rentes créées par une réglementation trop élevée et des barrières à l’entrée importantes sur les marchés des biens (effet de laurier).

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72
Q

[Pol de croissance]

Griffith, Harrison (2004)

A

les réformes qui facilitent l’entrée sur les marchés et l’allégement des contraintes administratives réduisent les marges des entreprises, cette diminution des rentes soutenant l’investissement et l’emploi

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73
Q

[Pol de croissance]

Ramey (1995)

A

coût de l’instabilité économique sur la croissance moyenne. Mènent une étude sur 92 pays et montrent notamment que les politiques de stop and go au Royaume-Uni jusqu’en 1997 ont conduit à une variabilité élevée du taux de croissance du PIB, des taux d’intérêt et du taux de change et ont donc pu ralentir la productivité.

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74
Q

[Pol de croissance]

Commission Stiglitz, 2009

A

préconise de revoir les modalités de calcul du PIB en incluant d’autres indicateurs comme l’évolution des revenus, la soutenabilité environnementale, ou la consommation de loisirs.

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75
Q

Politique monétaire

A

politique macroéconomique contra-cyclique, qui traite du financement des agents économiques. Elle peut avoir des objectifs plus structurels comme la bonne allocation du crédit dans l’économie ou la stabilité financière. Son objectif est de maintenir le plus près possible de leur niveau souhaitable les agrégats macroéconomiques fondamentaux tels que l’inflation, la croissance du PIB ou le taux de chômage.

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76
Q

[Pol monétaire]

Friedman, Lucas

A

proposent un nouveau modèle suite à la remise en cause de l’arbitrage entre chômage et inflation, et pour prendre en compte le phénomène de stagflation. Friedman présente une courbe de Philips augmentée, fondée sur la théorie des anticipations adaptatives. En théorie, il y a, à chaque hausse de l’inflation, un effet d’apprentissage des agents. Il faut donc que l’inflation soit à chaque période successive de plus en plus élevée pour surprendre les salariés et leurs représentants dans les négociations salariales. . Lucas : anticipations rationnelles des agents de la hausse à venir de l’inflation car la transparence de l’information est parfaite. Dans cette perspective, il n’y a aucun effet à court terme sur le chômage d’une hausse de l’inflation.

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77
Q

[Pol monétaire]

Blanchard, 2016

A

l’aplatissement des courbes de Philips ne remet pas en cause la viabilité et l’utilité des courbes de Philips dans l’élaboration des décisions de politique monétaire.

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78
Q

[Pol monétaire]

BDF, 2018

Banque de France, 2021

A

montre que la courbe de Philips de la zone euro est devenue « non accélérationniste » = c’est le niveau de l’inflation et non sa variation qui réagit au chômage. Il résulte de cette évolution de la pente de la courbe une inflation durablement sous la cible de la banque centrale en cas de chômage élevé ou large.

les transformations de la structure professionnelle du marché du travail jouent un rôle dans l’aplatissement de la courbe de Philips.

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79
Q

[Pol monétaire]

L’indépendance permet de crédibiliser l’action des banques centrales.

A

Un engagement en termes d’inflation cible, des banquiers centraux conservateurs (Rogoff, 1985), des mandats longs, des contrats incitatifs (Walsh, 1995) et une transparence multidimensionnelle (Eijffinger, Geraats, 2006) sont d’autres facteurs de crédibilité des banques sur leur détermination pour atteinte l’objectif d’inflation.

Alesina, Tabellinni (2007) justifient l’indépendance pour d’autres raisons : caractère technique de la PM, rendant la décision technocratique, existence de préférences sociales stables en faveur d’une inflation modérée au sein des populations, et souci d’éviter que la PM fasse l’objet de pressions de groupes d’intérêts.

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80
Q

[Pol monétaire]

Barro (1996)

A

chiffre entre 0,3 et 0,4 points de PIB la perte de croissance induite par un supplément d’inflation de 10 points. Ceci s’explique par les coûts liés à l’inflation : coûts de menus, coûts « d’usure de semelle » (inconfort généré par les efforts qu’il faut réaliser pour minimiser la détention d’avoirs liquides, et taxe d’inflation liée à l’ajustement avec retard des barèmes fiscaux.

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81
Q

[Pol monétaire]

Akerloff, 1996

A

l’inflation facilite l’ajustement des salaires réels. Une faible inflation peut alors poser problème même en l’absence de déflation, par la rigidité des prix et des salaires nominaux à la baisse

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82
Q

[Pol monétaire]

Règle de Taylor, 1993

A

règle de politique monétaire, selon laquelle la banque centrale doit fixer ses taux d’intérêt en fonction de l’écart entre l’inflation désirée et l’inflation effective. Elle relie le taux d’intérêt décidé par la banque centrale au taux d’inflation de l’économie et à l’écart entre le niveau du PIB et son niveau potentiel.

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83
Q

[Pol monétaire]

Keynes, 1936

A

la macroéconomie des prix visqueux permet de comprendre les rigidités nominales. Ces rigidités sont la raison pour laquelle la politique monétaire est un instrument privilégié de la politique contra-cyclique. Selon lui, dans une économie en sous-emploi, s’il y a une hausse de la quantité de monnaie en circulation, les prix et les salaires nominaux ne s’ajustent qu’imparfaitement. La valeur réelle des encaisses monétaires des agents est donc augmentée = diminution des taux d’intérêt et augmentation de la consommation. Certes, l’écart entre croissance monétaire et inflation ne dure pas. Toutefois, les effets d’hystérèses liés à la cyclicité de l’économie ont pu être évités (destruction de capital physique et de capital humain). Il y a donc un gain net pour l’économie par une telle action contra-cyclique.

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84
Q

[Pol monétaire]

Phelps et Taylor (1977)

A

les salaires sont fixés pour une période donnée et renégociés de manière échelonnée. Cela explique le rattrapage tardif des salaires aux chocs de demande.

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85
Q

[Pol monétaire]

Akerlof, Mankiw, 1985

A

expliquent la rigidité des prix par l’existence de coûts de menus (coût dans l’impression de nouveaux prix, de les rendre publics, voire impose à la firme de redéfinir des contrats avec ses clients/fournisseurs).

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86
Q

[Pol monétaire]

Tobin (1980)

A

montre que la déflation n’augmente pas la demande globale. Avec la baisse du niveau général des prix, on a un transfert de richesse au profit des créanciers, qui profitent de leurs gains de pouvoir d’achat pour dépenser (effet Pigou), mais l’alourdissement du poids de la dette pousse les emprunteurs à réduire leurs dépenses (effet Fisher). Or, ces derniers ont une plus forte propension à consommer que les créanciers. La chute de la demande globale entraîne alors une nouvelle baisse des prix = phénomène auto-entretenu. La flexibilité des prix et des salaires pourrait approfondir la contraction économique, par le biais de la déflation.

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87
Q

[Pol monétaire]

Fischer, 1933

A

La déflation par la dette se produit lors d’une crise financière. Les agents, pour faire face à leurs échéances de remboursement de dettes, sont contraints de procéder, en détresse, à des ventes d’actifs et de produits (fire sales). Nouvelle baisse des prix des actifs financiers et des biens et services.

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88
Q

[Pol monétaire]

Borio, Zhu, 2008, Canal de la prise de risque

A

il s’agit d’un des canaux de transmission de la politique monétaire à l’économie réelle. Le canal de la prise de risque joue un rôle dans le façonnement des conditions financières et des prises de risque au cours du cycle.

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89
Q

[Pol budgétaire]

Keynes, La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936

A

L’approche keynésienne de la relance budgétaire souligne son effet positif sur la demande agrégée. Les rigidités nominales à court terme peuvent mener à une insuffisance de demande et à deux défaillances de marché qui perturbent le retour spontané à l’équilibre et justifient la relance budgétaire : 1) Les contraintes de liquidité : les agents économiques ne peuvent pas toujours s’endetter au taux du marché sur la base de leurs revenus futurs anticipés pour compenser une baisse transitoire de revenu. Leur consommation est donc contrainte par le niveau de leur revenu courant. L’État ne subissant pas de contrainte de liquidité, il peut s’endetter en phase de récession à des taux peu élevés dans la mesure où la politique monétaire est par ailleurs assouplie. 2) Un défaut de coordination entre agents économiques privés peut entraîner des effets pervers si tous les agents économiques réagissent individuellement à une récession en augmentant leur épargne de précaution, le cumul de ces comportements aggrave la récession (paradoxe de la richesse). L’État peut alors résoudre le problème d’action collective et compenser par ses déficits l’augmentation du taux d’épargne privée.

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[Pol budgétaire]

Barro, Romer, Lucas (théoriciens de la croissance endogène

A

estiment que la contribution des finances publiques à l’innovation et au stock de compétences augmente la croissance potentielle de l’économie à terme.

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91
Q

[Pol budgétaire]

Kydland, Prescott, 1977

A

mettent en lumière le phénomène d’incohérence temporelle à travers le temps des politiques publiques. Selon eux, la dimension intertemporelle des politiques doit être prise en compte en ce qu’une décision qui semble optimale à court terme peut ne pas l’être à long terme. Ils soutiennent que pour éviter un tel problème, il convient de restreindre l’intervention de la puissance publique à travers des règles. Les politiques discrétionnaires, décidées conjoncturellement, seraient ainsi à proscrire. En effet, les politiques discrétionnaires relèvent de choix d’optimisation continue, incrémentale, et donc sont difficilement anticipables. La politique économique doit s’attacher à suivre des règles établies à l’avance, et les choix des différents arbitrages doivent plutôt se faire entre règles différentes.

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92
Q

[Pol budgétaire]

Modèle IS-LM-BP

A

théorisé par Mundell et Flemming en 1963, il étend le modèle IS-LM en économie ouverte. Il permet de modéliser l’influence de la contrainte extérieure sur les deux instruments contra-cycliques (PM et PB). En fonction du degré d’ouverture de l’économie (mobilité ou non des capitaux) et du régime de change (flottant ou fixe), les instruments contra-cycliques sont plus ou moins efficaces en raison de leur impact sur la balance des paiements. En économie ouverte (mobilité parfaite des capitaux), en situation de taux de change flexibles (situation de l’UEM vis-à-vis du reste du monde), la politique budgétaire est peu efficace en raison d’une éviction par l’ajustement endogène du taux de change (hausse des taux) et d’une éviction de l’investissement. En effet, le gouvernement augmente les dépenses publiques ce qui accroît le revenu national : cette hausse nécessite une hausse du taux d’intérêt sur le marché de la monnaie pour le rééquilibrer. La hausse du taux d’intérêt attirant les capitaux, le change s’apprécie et réduit les exportations nettes et donc le revenu global de l’économie. La baisse du revenu réduit la demande de monnaie ce qui ramène le taux d’intérêt à sa valeur initiale. Il y a donc un effet d’éviction complet par le biais de la hausse du taux de change. L’idée d’une éviction complète présente toutefois des limites empiriques qui apparaissent clairement dans un raisonnement a contrario. En effet, la contrepartie de cette thèse serait que les chocs négatifs de demande n’auraient aucun impact sur la production puisqu’ils seraient compensés intégralement par une baisse du taux de change. Dans le cas de l’Union économique et monétaire, caractérisée par un système de change fixe en interne et flexible par rapport à l’extérieur, ainsi que par d’importants flux de capitaux, la PB est un, instrument utile face à un choc asymétrique, mais un instrument de second rang face à un choc global.

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93
Q

[Pol budgétaire]

Elekdag, Huir, 2014

A

la prise en compte de la situation globale dans la zone par chaque membre est une nécessité. Les effets de contagion, s’ils peuvent être négatifs, peuvent également être positifs. Selon les auteurs, ceteris paribus, une augmentation des investissements publics dans certains EM à surplus budgétaires et en ligne avec les règles européennes (All et Pays-Bas principalement) aurait des effets positifs sur l’ensemble de l’UEM : un stimulus d’un niveau de 1 % du PIB pendant 2 ans en Allemagne provoquerait une hausse de 0,2 % à 0,3 % du PIB de la zone euro.

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94
Q

[Pol budgétaire]

Krugman, 2010

A

Lorsque la politique monétaire est confrontée à la borne basse des taux d’intérêt, la politique budgétaire retrouve toute sa pertinence en raison du niveau élevé des multiplicateurs. Dans une telle situation, une action budgétaire discrétionnaire est nécessaire pour soutenir l’économie et préserver le secteur financier d’une situation de trappe à liquidités, dans laquelle la transmission de la politique monétaire par le canal des taux d’intérêt ne fonctionne plus.

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95
Q

[Pol budgétaire]

Fatas, Summers, 2016

A

la lutte contre les effets d’hystérèse, qui impactent durablement le volet offre de l’économie (par exemple en dégradant l’employabilité du capital humain) justifie la mobilisation de la politique budgétaire

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96
Q

[Pol budgétaire]

Equivalence ricardienne (aussi appelé effet Ricardo-Barro, 1974 et 1989)

A

théorème selon lequel lorsque l’Etat s’endette pour effectuer une relance budgétaire, les agents économiques sont capables d’anticiper rationnellement une future hausse des impôts et ainsi réduisent leur consommation. Cette théorie conclue à l’inefficacité des politiques budgétaires sur la croissance économique.

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97
Q

[Pol budgétaire]

Blanchard, 1985

A

contredit l’équivalence ricardienne en supposant l’espérance de vie finie et aléatoire : il montre qu’il n’y a pas d’équivalence ricardienne mais plutôt des effets ricardiens. De Mello et al. (2004) trouvent par exemple que la hausse de l’épargne privée dans les pays de l’OCDE se substitue pour un tiers seulement à la hausse du déficit public. Dans ce contexte, les modèles keynésiens à effet de seuil sont plus réalistes (Blanchard, 1991 et Sutherland, 1997) car ils prennent en compte des non-linéarités à partir de fondements keynésiens.

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98
Q

[Pol budgétaire]

Hayek, La route de la servitude, 1944

A

soutient que l’interventionnisme de l’Etat a tendance à toujours empiéter davantage sur les libertés individuelles, et qu’il peut progressivement conduire au totalitarisme (servitude des peuples).

99
Q

[Pol budgétaire]

Buchanan, Tullock, 1962

A

Comme Hayek (1944) ils considèrent que l’allocation de la dépense publique n’est pas nécessairement optimale. Selon cette école, les gouvernements successifs répondent prioritairement à leur « clientèle » sans être capables de revenir sur tous les droits acquis de la clientèle du gouvernement précédent, de sorte qu’il y a un risque d’extension illimitée du niveau des dépenses publiques. Ce comportement prend également une acception cyclique, dans la mesure où les dirigeants politiques utilisent la dépense publique comme un atout électoral. L’Insee constate à ce titre l’existence d’un cycle municipal de la dépense locale, liée aux enjeux électoraux. Les dépenses publiques locales ont ainsi tendance à augmenter en amont des élections, puis à diminuer après le vote.

100
Q

[Pol budgétaire]

Arrow, Lind, 1970

A

la fonction de financement de la dette est particulièrement pertinente pour y avoir recours : il s’agit de financer à moindre coût par sa capacité à diversifier les risques et à les diluer sur un grand nombre de contribuables. En effet, l’État peut répartir le risque financier de chaque projet sur un grand nombre de contribuables (y compris sur plusieurs générations de contribuables) et donc le rendre négligeable au niveau individuel. Une entreprise, pour sa part, ne peut répartir le risque que sur un nombre limité d’actionnaires.

101
Q

[Pol budgétaire]

Diamond, 1965

A

la politique budgétaire peut permettre aux agents de lisser leur consommation dans le temps en offrant un support de placement lorsque l’investissement privé n’est pas suffisant pour absorber l’épargne des ménages.

102
Q

[Pol budgétaire]

Blanchard, 2018

A

sur le long terme, le taux d’intérêt nominal de référence des économies avancées (taux des obligations d’État américaines à 10 ans ou du Bund allemand à 10 ans) est structurellement inférieur à la croissance nominale depuis la Seconde Guerre mondiale, si bien qu’il ne serait pas nécessaire, dans ces conditions et ceteris paribus, de maintenir un excédent primaire pour stabiliser le ratio dette sur PIB. Blanchard en conclut qu’il est préférable sur le long terme de privilégier des investissements publics de qualité et des réductions d’impôts ciblées par rapport à un objectif d’excédent primaire. En somme, le niveau de la dette ne serait pas un frein à l’endettement temporaire, dans la mesure de l’efficient.

103
Q

[Pol budgétaire]

Haavelmo (1945)

A

S’est demandé si l’on peut mettre en oeuvre une politique de relance sans augmenter le déficit public. Présente le théorème suivant lequel une relance budgétaire financée à l’équilibre par une hausse d’impôts peut accroître le PIB en s’appuyant sur l’équation de base du fonctionnement d’une économie keynésienne en situation de sous-emploi. Ce théorème est ainsi un cas particulier de relance budgétaire keynésienne, où le multiplicateur est unitaire et l’équilibre budgétaire maintenu. = L’idée est que la dépense publique et les impôts n’impactent pas le circuit économique au même endroit. En effet, si l’État augmente ses dépenses, il relance l’économie. Mais cette fois, pour éviter le déficit, il ponctionne des impôts sur une épargne qui n’aurait peut-être pas été dépensée intégralement, cette épargne provenant du reste de revenu supplémentaire non utilisée pour la consommation. Cette astuce d’utiliser l’épargne qui aurait été thésaurisée en recette publique permet de rester à l’équilibre.

104
Q

[Pol budgétaire]

Mendoza (2009)

A

Le multiplicateur fiscal est plus élevé dans les pays développés que dans les pays émergents car la consommation joue un rôle plus important dans le PIB.

105
Q

[Pol budgétaire]

Mankiw, 2000

A

Modèle savers-spenders.

106
Q

[Pol budgétaire]

Boova, Kinda, Woo, Austérité et inégalité

A

la taille et la composition d’un ajustement budgétaire compte, 2018 : les ajustements budgétaires ont un impact à la hausse sur les inégalités, par le biais, notamment, du chômage. À partir des données WIID de l’ONU, les auteurs montrent en effet qu’un ajustement budgétaire de 1 pp de PIB entraîne une hausse du coefficient de Gini de 0,04 à 0,07 point (sur 1) durant les deux premières années.

107
Q

[Pol de l’UEM]

Barro, Sala-I-Martin, 1992

A

les anticipations d’adhésion constituent un puissant canal de transmission des chocs en stimulant l’investissement et la consommation, via ses effets sur les hausses de revenu permanent ou sur la hausse du rendement espéré du capital. Ce phénomène soutenant fortement la demande interne, enclenche une convergence « en niveau » qui réduit la dispersion des revenus par habitants au sein d’un groupe de pays qui partage des liens économiques resserrés.

108
Q

[Pol de l’UEM]

En union monétaire, les ajustements des balances courantes s’opèrent par trois canaux, avec des conséquences différenciées pour le bien-être global :

A

(i) L’ajustement par les prix : en principe, lorsque le taux de change réel devient surévalué (c’est-à-dire au-dessus de son niveau d’équilibre), l’ajustement s’opère par la réduction de la demande adressée à cette économie, ce qui provoque un ralentissement de l’inflation en raison des rigidités nominales et une augmentation du chômage et in fine un rétablissement du taux de change réel. La perte du levier du change implique des ajustements des prix relatifs, c’est-à-dire nécessite une hausse des salaires moins rapide que celle de la productivité du travail : la baisse des coûts salariaux unitaires (ratio du coût horaire de la main-d’œuvre sur la productivité horaire du travail) entraînant alors une dépréciation du taux de change réel. Cette modalité d’ajustement est plus coûteuse que la dépréciation faciale de la monnaie car elle pèse durablement sur la demande interne, d’autant que la faible mobilité de la main-d’œuvre ne permet pas de lisser les chocs.

(ii) l’ajustement par les flux de capitaux : les arrêts brutaux de flux de capitaux liés à la défiance sur les marchés financiers se traduiraient par une hausse des primes de risque (chute des spreads de taux d’intérêt souverains, chute des valeurs bancaires nationales, etc.). L’ajustement s’opère alors par une baisse de la demande intérieure, dont les effets en termes d’activité et d’emploi sont importants.

(iii) l’ajustement par les flux de personnes : la baisse de la demande interne entraîne une hausse du taux de chômage et provoque l’accroissement d’une émigration endogène des pays à taux de chômage élevés vers ceux à taux de chômage faibles. Ce flux migratoire a des effets déflationnistes pour les pays de départ et permettrait de la sorte de baisser les coûts salariaux unitaires.

109
Q

[Pol de l’UEM]

Mundell, 1961

A
  • Une zone monétaire optimale (ZMO) regroupe des pays dont la structure de l’économie est homogène et qui ont adopté une monnaie unique commune. La mise en place d’une union monétaire apporte une stabilité au taux de change entre les pays de la zone, mais implique de renoncer à utiliser celui-ci comme instrument de politique économique. Cette perte doit être compensée par d’autres mécanismes, surtout si l’union peut être sujette à des chocs asymétriques. La mobilité des facteurs de production peut permettre d’absorber le choc par une meilleure allocation des facteurs en fonction de la demande. Si cela n’est pas possible, une autre possibilité est l’ajustement des salaires (dévaluation interne). Il est ensuite possible de réduire la fréquence et l’ampleur des chocs asymétriques par la convergence des économies de pays de la zone. L’union monétaire assure plusieurs avantages : elle permet une stabilité du taux de change, ce qui élimine les risques de change ; cela diminue les coûts de transaction liés aux opérations de change et apporte une plus grande transparence des prix au sein de la zone ; cela permet de créer une monnaie internationale forte qui pourra servir de valeur refuge.
  • Le caractère optimal d’une zone monétaire s’apprécie à travers 4 critères : la symétrie des chocs, la mobilité du travail, l’intégration commerciale (Mc Kinnon, 1963) et les transferts budgétaires et financiers (notamment Farhi, Werning, 2016). Ces éléments permettent en effet de compenser la perte du taux de change comme instrument d’ajustement pour les économies de la zone.
110
Q

[Pol de l’UEM]

Farhi, Werning (2017)

A

montrent que les ménages en zone euro ne considèrent pas les avantages macroéconomiques de diversifier leurs investissements.

111
Q

[Pol de l’UEM]

Stiglitz, 2016

A

considère que la comparaison avec les Etats-Unis s’agissant des transferts budgétaires est inappropriée car ils sont dotés de mécanismes de transfert. En dehors d’une langue unique et d’une véritable mobilité du facteur travail, les États-Unis connaissent des différences entre états, mais des mécanismes d’ajustement permettent au système de monnaie unique de fonctionner. Un choc négatif sur le Dakota du Nord, par exemple, entraîne une mobilité géographique d’une partie de sa population. La langue unique et les programmes disponibles au niveau fédéral réduisent le coût de la réinstallation.

112
Q

[Pol de l’UEM]

Modèle Oméga 3 de la DG Trésor

A

permet de mesurer les effets des réformes structurelles sur l’économie nationale et sur la zone. Un surcroît de concurrence dans le secteur abrité d’un seul pays a un effet désinflationniste dans ce pays par la baisse du prix relatif des biens échangeables mais également un effet favorable à l’emploi à court terme en raison de la hausse de la consommation de ces biens. L’effet sur l’ensemble de la zone est limité. Une augmentation de concurrence dans un secteur exposé entraîne des effets bénéfiques à court terme avec une baisse du prix relatif du bien échangeable et une hausse de l’investissement et de la demande de travail. Les effets négatifs de ces politiques, tant sur la demande de court terme que sur l’investissement à long terme (baisse des marges) peuvent alors être compensés par une politique monétaire plus accommodante.

113
Q

[Pol de stabilité financière]

Risque systémique

A

dans une approche multidimensionnelle, le risque que l’instabilité financière se répande tellement qu’elle nuise au fonctionnement même du système financier de telle sorte que la croissance et le bien-être global en soient affectés (BCE, 2009). Une des sources de l’instabilité est les stratégies mimétiques (les institutions financières peuvent adopter les mêmes types de comportements), la liquidation d’actifs en catastrophe (Fire sale), et les interconnexions (les banques sont très liées entre elles, et les difficultés d’une seule institution peuvent en entraîner une multitude).

114
Q

[Pol de stabilité financière]

Fell, Schinasi, 2005

A

La stabilité financière implique que trois conditions soient réunies :
- Le système doit notamment être capable de transférer des ressources de manière efficace et régulière des épargnants vers les investisseurs ;
- Les risques financiers doivent être évalués et valorisés de manière suffisamment précise et ainsi être bien gérés ;
- Un évènement affectant un segment des marchés financiers ou un intermédiaire financier ne doit pas être de nature à empêcher, de manière systématique, le financement direct et indirect de l’économie.

115
Q

[Pol de stabilité financière]

Kindleberger, 1986

A

la stabilité financière répond à la définition d’un bien public mondial pur non rival et non exclusif. Bien non rival puisque tous les agents économiques bénéficient de la stabilité du système financier et que le bénéfice de cette stabilité par un agent n’empêche pas les autres d’en bénéficier ; non exclusif car les agents engagés dans son maintien ne peuvent exclure de son bénéfice les agents qui refusent d’en payer le prix.

116
Q

[Pol de stabilité financière]

Minsky, 1986

A

hypothèse de l’instabilité financière. Paradoxe de la tranquillité

117
Q

[Pol de stabilité financière]

Bennati et al., 2017 :

A

La politique macroprudentielle se fixe pour objectif de préserver la stabilité financière en limitant le risque systémique, ainsi que les risques de crédit ou de marché, garantissant via des mesures concrètes (surcharges en capital, ratios de liquidité ou taxes spécifiques) le financement pérenne de l’économie.

118
Q

[Pol de stabilité financière]

Borio, 2013

A

L’élévation du taux d’endettement public, privé et parallèle constitue historiquement un risque important de vulnérabilité financière

119
Q

[Pol de stabilité financière]

Pagano, 1993

A

Les effets positifs attendu de la déréglementation sur la croissance à long terme sont les suivants :
1 - La suppression de l’encadrement de la mobilité du capital permet d’améliorer son allocation et donc d’augmenter sa productivité marginale.
2 - Le coût de financement est réduit par la suppression des coûts administratifs.
3 - La hausse de la rémunération de l’épargne issue de son allocation efficace peut entraîner ne nouvelle hausse du taux d’épargne.

120
Q

[Pol de stabilité financière]

Blanchard, Watson, 1982

A

les anticipations des acteurs du marché se fondent sur les anticipations des autres agents. Tant que les agents anticipent que les autres agents continuent de pousser le prix à la hausse, il est rationnel de suivre les évolutions du marché.

121
Q

[Pol de stabilité financière]

Keynes, 1936

A

« concours de beauté ». Signifie que les acteurs ne se déterminent plus à partir de l’écart aux fondamentaux, mais simplement à partir des autres acteurs de marché.

122
Q

[Pol de stabilité financière]

Kahneman et al., 1979

A

la rationalité des acteurs, qui conditionne l’efficience des marchés financiers, est elle-même remise en cause par la finance comportementale. Il existe des biais qui affectent le comportement des acteurs :
- biais cognitifs (liés à la compréhension, à la mémoire) ;
- Biais émotionnels (peur, envie, mimétisme) ;
- Biais liés aux automatismes (réflexes, habitudes).

123
Q

[Pol de stabilité financière]

Diamond, Dybvig, 1983

A

modèle de la panique bancaire. Les clients d’une banque solvable peuvent anticiper la contagion d’un autre établissement de crédit alors même que le bilan de leur banque est solide (biais émotionnel et cognitif). Dans ce cas, ils retirent massivement leurs dépôts et créent par leur action une panique bancaire qui rend la banque insolvable et leur donne rétrospectivement raison. C’est pourquoi, certaines régulations comme une assurance sur les dépôts peuvent s’avérer efficaces en prévenant ce type de comportement.

124
Q

[Pol de stabilité financière]

M. Carney (2015),

A

ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre va même jusqu’à affirmer que les décideurs « ont été capturés par le mythe selon lequel la finance peut s’autoréguler et s’autocorriger spontanément ». Il ajoute que « les marchés ne s’équilibrent que dans les manuels. Dans la réalité les gens sont irrationnels, les économies sont imparfaites et l’état de la nature lui-même ne peut être connu ».

125
Q

[Pol de stabilité financière]

Leaven, Valencia, 2013

A

la crise bancaire systémique correspond à l’incapacité d’une banque Too Big To Fail (TBTF) à faire face à ses engagements de court terme (crise de liquidité) et/ou à la dépréciation de son actif à un niveau inférieur à son endettement, occasionnant un risque de panique bancaire.

126
Q

[Pol de stabilité financière]

FMI, 2003

A

les crises bancaires issues de l’éclatement d’une bulle immobilière sont quant à elles les plus coûteuses pour l’économie dans son ensemble.

127
Q

[Pol de stabilité financière]

Illing, 2010

A

Le cycle financier est particulièrement impacté par la politique monétaire, en particulier via le canal de la prise de risque.

128
Q

[SMI]

Triffin, 1962

A

paradoxe de Triffin. Problème fondamental pour la stabilité de long terme de BW. Selon lui, puisque les réserves des banques centrales augmentent régulièrement, elles finiront par être supérieures au stock d’or de la Fed, tant et si bien que les banques centrales réalisent que leurs dollars ne sont plus as good as gold.

129
Q

[SMI]

Gourinchas, Rey et Sauzet (2019)

A

le paradoxe de Triffin est toujours d’actualité car il concerne l’ampleur du stock brut d’engagements liquides en dollars détenus par l’étranger. SMI actuel toujours vulnérable à une perte de confiance dans la valeur de la dette américaine, du fait de la divergence entre la hausse constate de la dette américaine et la part décroissante de l’économie américaine dans l’économie mondiale. Une fuite des actifs liquides en dollars détenus par le reste du monde vers une ou plusieurs monnaies alternatives est donc hautement probable selon les auteurs

130
Q

[SMI]

Cassel, 1928

A

fait de la théorie de la parité du pouvoir d’achat (PPA) la pièce maîtresse de la théorie des changes. C’est une théorie suivant laquelle le taux de change entre deux monnaies doit être égal au rapport du niveau général des prix dans les deux pays. Prévoit une baisse du pouvoir d’achat domestique, une hausse générale des prix intérieurs, associée à une déprécation proportionnelle de la monnaie sur le marché des changes.

131
Q

[SMI]

Balassa-Samuelson, 1964

A

Elaborent le théorème suivant lequel les variations internationales du prix des biens non échangeables peuvent contribuer aux écarts de prix entre les pays pauvres et ls pays riches, car tous les prix ne varient pas en fonction des gains de productivité. Donc, les logiques inflationnistes dans le secteur abrité peuvent venir perturber la fixation des taux de change en les éloignant de la PPA. Les données disponibles montrent que les biens non échangeables tendent à être plus chers, par rapport aux biens échangeables dans les pays riches. Cet effet Balassa-Samuelson rend compte de la faiblesse des prix des biens non échangeables dans les pays pauvres. Il vient du fait que la hausse des prix dans les pays riches s’est effectuée par contamination depuis le secteur des biens échangeables alors qu’il n’y a pas eu de réels gains de productivité.

132
Q

[SMI]

Paradoxe de Feldstein-Horioka (1980)

A

invite à relativiser la mobilité du capital car dans une majorité de pays, le taux d’investissement et le taux d’épargne sont très proches. Cette corrélation semble indiquer que la mobilité internationale du capital est faible et donc que la diversification des portefeuilles n’est pas un processus abouti.

133
Q

[SMI]

Meese, Rogoff (1983)

A

une simple marche aléatoire, fondée sur le taux de change d’aujourd’hui pour prévoir celui de la période à venir aboutit à de meilleurs résultats. Il semble complexe et conclure au bon fonctionnement du marché international de capitaux par rapport aux enseignements théoriques, compte tenu des études empiriques aléatoires.

134
Q

[SMI]

Dominguez, Frankel (1993)

A

l’intervention de la banque centrale sur le marché des changes, pour modifier le taux de change de sa monnaie par rapport à une devise ou un ensemble de devises, affecte le taux de change par plissures canaux : l’effet de portefeuille, le canal monétaire (le taux d’intérêt) et l’effet de signal (via la modification des anticipations de marché).

Bénassy-Quéré (2014) : cette efficacité est conditionnée à court terme à la proximité du taux d’échange vis-à-vis de son niveau d’équilibre, à la cohérence avec la politique monétaire et enfin à des mesures de coordination entre banques centrales.

135
Q

[Pol commerciale]

Krugman, 2013

A

admet que les observations empiriques ne permettent pas, à ce jour, d’établir une corrélation fiable entre libéralisation des capitaux et croissance.

136
Q

[Pol commerciale]

Heckscher (1919), Ohlin (1933), Samuelson (1947)

A

théorème HOS des spécialisations à l’échange. Ce théorème énonce que les pays abondamment dotés dans un facteur (relativement aux autres pays), facteur qui y est donc moins coûteux, sont avantagés dans les productions incorporant intensivement ce facteur. Chaque pays économise ainsi ses facteurs rares et chers en important les produits dont la production utilise intensément ces facteurs. Il exporte des produits contenant des facteurs abondants chez lui. Le modèle HOS prédit que l’ouverture au commerce doit engendrer une égalisation parfaite des prix des facteurs entre les pays (avec deux facteurs et deux pays). Dans la réalité, d’importantes différences de rémunération persistent. Cela s’explique par le fait que les différences de dotation en facteur peuvent être très importantes, par la persistance de barrières aux échanges ou encore par la présence de différences de technologie entre les pays. Les résultats empiriques du modèle sont nuancés. Ils ne permettent pas de conclure que les différences de dotations factorielles expliquent à elles seules les structures du commerce international. Il faut aussi tenir compte des différences technologiques.

137
Q

[Pol commerciale]

Théorème Stopler-Samuelson, 1941

A

dans chaque pays, les détenteurs du facteur abondant gagnent à l’ouverture alors que les détenteurs du facteur rare y perdent.

138
Q

[Pol commerciale]

Samuelson, Jones, 1971

A

: modèle à facteurs spécifiques. Fournit un cadre utile à ce débat. Si le travail est un facteur mobile et peut passer d’un secteur à un autre, les autres facteurs sont spécifiques (le capital, la terre) car ils ne peuvent être utilisés que dans la production de certains biens. Un jeune actif sur trois a changé de secteur d’activité lors de ses trois premières années d’activité, alors que la durée de vie d’une machine spécialisée est de 15 à 20 ans et celles de locaux professionnels de l’ordre de 30 ans. Dans ce modèle, l’abandon d’une activité est synonyme de l’abandon d’un facteur (friche industrielle ou agricole). À partir de ces hypothèses, le modèle à facteurs spécifiques conclut que le commerce international bénéficie au facteur de production spécifique au secteur exportateur de chaque pays, il détériore la position du facteur de production spécifique au secteur concurrent des importations, et il a des effets ambigus sur le facteur mobile.

139
Q

[Pol commerciale]

Robinson, 1947

A

décrit la tarification différenciée par marché. Les entreprises exportatrices peuvent profiter de la dépréciation du taux de change pour améliorer leur marge, et inversement les fournisseurs étrangers peuvent comprimer leurs marges pour maintenir leurs prix et donc leurs parts de marché. La modification du taux de change n’a donc pas eu d’effet sur les positions commerciales, car elle a été absorbée par les marges. Cet effet ne peut contredire durablement l’effet du change : une amélioration des marges permettra aux entreprises nationales d’investir et donc de renforcer leur compétitivité hors prix et vice versa pour une compression des marges de la part des importateurs

140
Q

[Pol commerciale]

Tinbergen, 1962

A

applique l’équation de gravité au commerce international. L’équation de gravité est un modèle de la science économique qui prédit le volume d’échanges commerciaux entre deux pays à partir du poids économique de deux pays et de la distance géographique qui les sépare. L’équation dispose que l’attraction entre deux économies est proportionnelle au produit de leur masse et diminue avec la distance. Le modèle de gravité permet d’établir un « effet frontière » (cf Mccallum, 1995)

141
Q

[Pol commerciale]

Mccallum, 1995

A

Des pays voisins parties à un accord de libre échange et parlant une même langue ont des relations commerciales moins développées que les régions d’un même pays. => Effet frontière.

142
Q

[Pol commerciale]

Pacchioli, 2011

A

Chaque pays européen commerce 7,5 fois plus avec lui-même qu’avec n’importe lequel de ses partenaires européens, tandis que ce chiffre est de 2,6 entre les Etats fédérés des Etats-Unis.

143
Q

[Pol commerciale]

Modèle de Dixit-Stiglitz (1977), révisé par Krugman (1979)

A

explique l’échange par la concurrence monopolistique. Les offreurs cherchent à se différencier de la concurrence pour s’en extraire, en se constituant l’équivalent de petits monopoles. Si l’économie est fermée, il existe des monopoles naturels par pays, en raison des coûts de mise au point : le nombre de variétés offertes est restreint par l’étendue du marché. L’ouverture à l’échange augmente le nombre de variétés de produits offerts, mais crée un choc concurrentiel du fait des économies d’échelles, et certaines variétés disparaissent par des faillites. La création d’un grand marché intégré offre donc simultanément aux consommateurs une plus grande variété de biens, et des prix plus faibles. L’échange intra-branche vient des différences entre produits.

144
Q

[Pol commerciale]

Modèle Helpman-Krugman (1985)

A

réalise une synthèse entre le modèle HOS et les nouvelles théories du commerce international à concurrence imparfaite. L’écart de dotation en facteurs entre les différents pays (écart de niveau de développement) renforce le commerce inter-branches, tandis que la similarité des pays conforte l’échange intra-branche. Les économies d’échelle internes, ou rendements croissants internes, peuvent notamment passer par des IDE. Ces investissements peuvent être horizontaux, il s’agit alors de répliquer une chaîne de production à l’étranger pour répondre localement à la demande. Ils peuvent aussi être verticaux, lorsque la firme transnationale fragmente sa chaîne de valeur et confie la production de certains segments à des filiales étrangères. Dans les deux cas, les économies d’échelle qui peuvent exister sont internes à la firme : elles proviennent d’interactions internes, de mutualisation de coûts, de connaissances et de pratiques, et non d’interactions externes confiées au marché, c’est-à-dire à la concurrence entre prestataires.

145
Q

[Pol commerciale]

Rodrik, 1996

A

démontre qu’il existe une corrélation entre le taux d’ouverture de l’économie et les dépenses publiques, les intenses réallocations liées à cette ouverture allant de pair avec des politiques d’indemnisation des perdants de la mondialisation.

146
Q

[Pol commerciale]

Rodrik, 2018

A

note que la conclusion d’accords commerciaux ne signifie pas toujours dans la réalité un environnement économique plus compétitif. Contrairement aux accords classiques, qui ne portaient que sur l diminution des droits de douane, les accords commerciaux contemporaines couvrent une large palette de domaines (propriété intellectuelle, conditions de travail, environnement, règles sanitaires), les rendant plus longs et plus complexes. Cette dichotomie entre théorie et pratique paraît d’autant plus pertinente à mesure que les accords commerciaux portent sur les services.

147
Q

[Pol commerciale]

Rodrik, 2013

A

analyse de la désindustrialisation précoce. Observant que les pays de l’OCDE ont historiquement connu un pic d’emploi manufacturier dans leur emploi total une fois entré dans le « club » des pays avancés, il constate que cette trajectoire n’est pas reproductible par les pays en développement. Ces pays ne parviennent pas à atteindre le même niveau d’industrialisation que leurs devanciers, dont l’emploi industriel a pu atteindre jusqu’à 30 % avant de décliner : l’emploi manufacturier a commencé à décliner lorsqu’il atteignit respectivement 13 %, 16 % et 20 % de l’emploi total en Inde, au Brésil et au Mexique. Or, les miracles de croissance sont selon lui corrélés à une industrialisation rapide, et l’interruption de ce processus correspond à un ralentissement de la convergence. Les causes seraient à chercher dans l’intégration aux marchés mondiaux qui détermine les dynamiques de consommation : c’est la consommation des pays avancés qui s’impose et elle se déforme en faveur des services. A contrario, la Chine a pu maintenir son processus d’industrialisation et un taux de croissance élevé en réorientant une partie de sa production vers sa demande intérieure.

148
Q

[Pol commerciale]

Triangle de Harberger (1954)

A

La protection commerciale a en principe un effet distributif qui équivaut à une taxe sur la consommation pour subventionner la production. Le triangle de Harberger montre que l’effet n’est pas seulement distributif entre consommateurs et producteurs, la fixation d’un prix ou d’une quantité différente de l’équilibre de marché crée une perte sèche pour l’économie. Les prix modifiés ne jouent en effet plus leur rôle de vecteur d’information. En équilibre général, cette situation peut aboutir à une baisse de la concurrence, à une moindre innovation, et à des comportements inefficients comportant des coûts de recherche de rente.

149
Q

[Pol commerciale]

Krugman, 2009

A

En matière de politique budgétaire, la protection commerciale peut favoriser une relance en cas de crise grave.

150
Q

[Pol commerciale]

Industrialisation par substitution aux importations

A

stratégie consistant à réduire la part d’importations afin de développer le potentiel industriel d’un pays en permettant aux entreprises locales de répondre à la demande interne. L’idée est qu’un pays en développement doté d’un avantage comparatif potentiel dans un secteur manifacturierp pourrait ne pas pouvoirs faire face à la concurrence des industries bien implantées dans des pays avancées, et qu’il aurait besoin d’un protectionnisme temporaire le temps de pouvoir concourir sur un pied d’égalité.

151
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Walras, 1874

A

approche classique. Le chômage est volontaire ( = le fait d’actifs refusant de travailler), ou provient de rigidités liées à la législation ou à la négociation. Salaire minimum, cotisations sociales, indemnités de licenciement, indemnités de chômage, minima sociaux, etc. sont autant de rigidités empêchant le marché de fonctionner correctement, car elles empêchent les rémunérations ou le coût du travail de baisser en deçà d’un certain seuil. Il y a certes des individus qui ne travaillent pas mais ils sont considérés comme des chômeurs volontaires dans la mesure où leur non-travail procède d’un arbitrage travail/ loisir en fonction du salaire réel. Le chômage provient des rigidités qui empêchent l’équilibre par le salaire : les prestations chômage augmentent le salaire désiré par les salariés ; les cotisations employeurs baissent le salaire net offert par les entreprises ; le salaire minimum empêche l’ajustement à la baisse du salaire. Les solutions préconisées sont donc des réformes des politiques d’emploi comme la baisse du salaire minimum, la diminution des cotisations sociales, la réduction des droits des travailleurs, ou de l’indemnisation du chômage et des minima sociaux.

152
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Mincer, 1974

A

Il y a une ambivalence des effets du salaire minimum sur l’emploi entre un effet d’attraction - le salaire minimum engendre la hausse de l’offre de travail puisque le travail peut qualifié devient plus rémunérateur - et un effet de découragement - si le taux de chômage des personnes peu qualifiées augmente, cela peut les amener à se retirer du marché du travail.

153
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Card, Krueger, 1994

A

étude sur les fast-foods dans le New Jersey et en Pennsylvanie. Montre que l’emploi dans les deux États américains n’est pas affecté par l’introduction d’un salaire minimum. Les auteurs montrent même qu’une hausse du salaire minimum n’a pas eu d’impact sur l’emploi, celui-ci ayant même progressé dans l’État pourvu d’un SMIC dont le montant avait été augmenté.

154
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936

A

la théorie keynésienne considère le chômage comme un déséquilibre dû à l’insuffisance de demande anticipée de la part des entreprises. Il n’y a selon lui pas de marché du travail où offre et demande s’équilibrent en fonction du salaire, mais un niveau d’emploi lié à l’évolution de la demande anticipée. Il remet en cause le postulat néoclassique d’un chômage volontaire à l’équilibre. Keynes considère donc qu’il n’existe pas de « marché du travail » : le niveau des salaires peut baisser drastiquement, les chefs d’entreprise ne recruteront pas pour autant, tant qu’ils ne verront pas leur carnet de commandes se remplir. Même en l’absence de salaire minimum, il peut donc selon lui exister des chômeurs involontaires, ceux-ci n’ayant rien à voir avec le niveau général d’activité. La courbe de demande de travail de la théorie néoclassique (reliant la demande des employeurs au salaire) est donc contestée. Contrairement aux néoclassiques qui mettent l’offre et la demande de travail sur le même plan, et faisant du plein-emploi le reflet des préférences des travailleurs, la théorie keynésienne insiste sur l’asymétrie de la relation salariale, qui est au fondement du droit du travail, selon laquelle le salarié est subordonné à l’employeur. L’accent est donc mis sur le rôle déterminant des institutions pour sécuriser cette relation.

155
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Okun, 1962

A

poursuit les travaux de Keynes. L’évaluation du surcroît de croissance nécessaire pour faire baisser le chômage est apportée par la loi d’Okun qui établit une relation entre l’activité et le chômage. Le taux de croissance nécessaire pour créer de l’emploi varie ainsi en fonction de deux facteurs : 1) la population active potentielle, la croissance du PIB et de la population active devant être égales pour que les nouveaux arrivants sur le marché de l’emploi soient absorbés ; 2) la productivité du travail puisque, de manière identique, si la productivité du travail progresse, il faut que la croissance augmente de la même valeur pour stabiliser le chômage. En France, la combinaison de la hausse de la population active et de la hausse de productivité amène les économistes à estimer que la croissance nécessaire pour résorber le chômage serait entre 1,25 % et 1,5 %, soit un niveau légèrement supérieur à la croissance potentielle.

156
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Courbe de Philips (1958)

A

Analyse du pouvoir de négociation des salariés. Lorsque les entreprises embauchent, le chômage baisse ; or cela augmente le pouvoir de négociation des salariés, qui poussent les salaires à la hausse. Or, cela provoque une augmentation des prix (inflation), ce qui réduit relativement le salaire des salariés ; le salaire réel chute car les salariés n’obtiennent pas immédiatement d’augmentation de leur salaire. Ainsi le salaire réel étant plus faible, les entreprises augmentent leurs embauches, ce qui fait à nouveau baisser le chômage.

157
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Non-accelerating-inflatio-rate-of-Unemployment (NAIRU)

A

taux de chômage ne faisant pas augmenter l’inflation. Il désigne le seuil économique en deçà duquel les tensions sur le marché du travail induisent une accélération de l’inflation. Se rapproche de la notion de taux de chômage d’équilibre. Le niveau du NAIRU est donc un enjeu conséquent en matière de politiques économiques, dans la mesure où il détermine un niveau de chômage à partir duquel les politiques de gestion de demande ne sont plus efficaces - sauf hystérèse importante

158
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Taux de chômage d’équilibre

A

Aussi appelé chômage structurel, c’est le niveau de chômage atteint lorsque l’économie est à son niveau d’équilibre, c’est-à-dire lorsqu’il n’y a pas de surproduction (haut du cycle économique) ou de sous-production (bas du cycle). Avec le NAIRU, c’est un enjeu en matière de politique économique, dans la mesure où il détermine un niveau de chômage à partir duquel les politiques de gestion de demande ne sont plus efficaces – sauf hystérèse importante.

159
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Jump, Stockhammer, 2018

A

montrent qu’en Europe, une hausse d’1 point du taux de chômage conjoncturel entraîne une hausse de 0,8 point du NAIRU un an plus tard, c’est-à-dire que 80 % du chômage conjoncturel devient permanent en l’espace d’une année, illustrant ainsi l’hypothèse d’hystérèse du chômage.

160
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Blanchard, Summers, 1986

A

Effet d’hystérèse. Traduit le fait que les effets de la crise sur la démographie des entreprises et sur le stock de compétences peuvent augmenter le niveau du chômage d’équilibre. Le maintien d’un taux de chômage élevé, et particulièrement l’augmentation du chômage de longue durée, dégrade la capacité d’emploi des agents économiques.

161
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Stigler, 1962 et Mortensen, 1970

A

les analyses sur le « job search » qui affirment l’existence d’un chômage volontaire dans le cadre d’un processus de recherche, montrent que le niveau de chômage frictionnel dépend de l’existence et du niveau d’une assurance chômage.

162
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Le Barbanchon, 2012

A

met en évidence une réduction du taux de sortie du chômage vers l’emploi de 28% (soit une hausse du chômage d’environ deux mois et demi) lorsque la durée d’indemnisation est portée de 7 mois à 15 mois dans certaines filières.

163
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Azariadis, 1975

A

théorie des contrats implicites. C’est une théorie selon laquelle l’employeur et le travailleurs sont liés par un accord implicite pour que leur rémunération ne baisse pas en période de crise économique, en contrepartie de quoi leur salaire n’augmente pas en période de croissance. L’idée est que les entrepreneurs sont les agents supportant le risque (et sont rémunérés en conséquence) tandis que les salariés sont censés ne pas supporter le risque et donc avoir une rémunération moins forte, mais garantie. Ainsi, en période de récession, les salaires réels versés sont supérieurs à la productivité marginale du travail, donc les entreprises licencient. Toutefois, avec l’inquiétude croissante vis-à-vis de l’emploi, les contrats implicites se modifient en raison de la place donnée au chômage partiel pendant la crise et donc les salariés préfèrent l’acceptation de baisses de salaires plutôt que du licenciement. Cette théorie permet d’expliquer les imperfections qui existent sur le marché du travail, et explique une rigidité des prix sur ce marché.

164
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Pissarides, 2000

A

modèle d’appariement, qui complète celui de Stigler en étendant la question de la difficile rencontre entre offre et demande de travail au chômage involontaire. En effet, les frictions sur le marché de travail ne procèdent pas uniquement de l’arbitrage du salarié. Elles résultent aussi du fait qu’une entreprise recherche un poste avec un profil spécifique et que les salariés recherchent des postes correspondant à leurs compétences et que les deux ne se rencontrent pas nécessairement immédiatement

165
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

DG Trésor, 2013

A

montre qu’en France, toutes choses égales par ailleurs, être propriétaire (occupant) ou locataire d’un logement social, par rapport au fait d’être locataire du parc privé, réduit les mobilités professionnelles lorsqu’elles impliquent un déménagement. Aussi, les durées de chômage sont plus longues pour les propriétaires ayant remboursé leurs emprunts immobiliers et pour les locataires de logement sociaux que pour les locataires de parcs privés.

166
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Krugman et al., 1993

A

le commerce international a une faible responsabilité dans la détérioration relative du salaire réel des salariés peu qualifiés. En effet, la baisse de la demande de travail non qualifié a affecté l’ensemble de l’économie et non les branches spécifiquement exposées au commerce international. Par ailleurs, le commerce avec les pays en développement représente une faible part des échanges des pays industrialisés et de leur PIB.

167
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Supiot, 2005

A

« ce n’est pas la situation de l’emploi qui dépend du droit du travail, mais ce sont au contraire les droits du travail nationaux qui dépendent de la division internationale du travail organisée par le droit du commerce international »

168
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Boubtane, 2018

A

Les accords de Schengen ont, à horizon 30 ans, eu un impact positif statistiquement significatif sur le niveau de vie moyen et ont permis d’accroître la population active en faveur de la croissance.

169
Q

[Politique du travail et de l’emploi]

Tabellinni, 2020

A

le maintien de distances culturelles élevées entre population immigrée et population native peut déstabiliser le contexte socio-économique, bien que l’effet économique de long terme de l’immigration soit positive.

170
Q

[Politique industrielle]

Rostow, 1960

A

Dans les pays en développement, il affirme que la croissance a été rendue possible par la naissance d’une industrie nationale et le déversement d’une partie de la main d’oeuvre agricole (secteur primaire) vers le secteur industriel (secteur secondaire).

171
Q

[Politique industrielle]

Stiglitz, Greenwald, 2006

A

travaux sur les « industries de l’enfance » (infant industries). Montrent que, sans le choix de mener une politique industrielle conduisant à la création d’une industrie nationale, la Corée du Sud serait restée un pays producteur de riz au lieu de devenir le N°2 mondial de l’électronique grand public. Si, à l’inverse, la libéralisation commerciale suffisait, Haïti connaîtrait une croissance rapide compte tenu de son niveau d’ouverture. La montée en gamme nécessite un apprentissage qu’aucun acteur privé ne peut prendre à sa charge. La politique industrielle semble alors indispensable pour accompagner l’émergence économique.

172
Q

[Politique industrielle]

Rodrik, 2015

A

s’inquiète de la « désindustrialisation précoce » observée dans les pays en développement et de ses potentiels effets sur la croissance des économies en développement. Désindustrialisation précoce : ces économies voient baisser la part de l’industrie dans la valeur ajoutée à un niveau plus faible que celui constaté pour les pays avancés au moment où s’est mis en place le phénomène de désindustrialisation. Cela n’est pas sans conséquence. L’absorption de la main-d’œuvre agricole s’en trouve ralentie au même titre que la hausse de la productivité. Le potentiel de croissance économique et les possibilités de convergence du niveau de vie avec celui des économies avancées s’en trouvent limités. Ainsi, la croissance de long terme est corrélée dans les économies avancées comme dans les économies en développement à la capacité à développer puis à maintenir une activité industrielle à forts gains de productivité.

173
Q

[Politique industrielle]

Rodrik, L’impératif industriel, 2011

A

insiste sur l’intérêt pour une économie de disposer d’un secteur industriel dynamique. L’industrie offre des emplois stables, pour des compétences intermédiaires. L’industrie est donc, selon lui, indispen- sable à l’existence d’une classe moyenne. D. Rodrick affirme ainsi que, dans les pays avancés, la politique industrielle est aussi une politique de lutte contre les inégalités.

174
Q

[Politique industrielle]

Papageorgiou, Kolovich, Nolan (FMI) 2014

A

montrent qu’il existe une corrélation entre la montée en gamme des industries des pays à faible revenu et la hausse du niveau de vie de ses habitants ainsi que de la croissance.

175
Q

[Politique industrielle]

DG Trésor, 2019

A

montre comment les territoires côtiers, de l’Ouest et l’Occitane bénéficient de la dynamique de la spécialisation sectorielle française dans les domaines aéronautiques, navals ou ferroviaires, et comment les territoires de l’Est et du Nord souffrent de l’évolution de leur spécialisation historique dans l’extraction de matières premières et peinent à se réinventer.

176
Q

[Politique industrielle]

Stiglitz, Weiss, 1981

A

Les asymétries d’information entre agents économiques se trouvent au fondement d’une politique industrielle horizontale. L’asymétrie d’information peut se situer entre le prêteur et l’emprunteur et conduire à un rationnement du crédit, qui justifie l’intervention de l’Etat pour éviter le sous-financement de l’économie. L’asymétrie d’information peut également se situer entre le producteur et le consommateur et limiter l’internationalisation d’une entreprise qui se refuserait à intégrer un marché sur lequel elle n’est pas capable de mesurer les risques d’impayés et dont elle ne maîtrise pas l’environnement juridique. Les aides et garanties à l’exportation permettent de lever ce risque de « sous-internationalisation ».

177
Q

[Politique industrielle]

Kaplan, Stromberg, 2005

A

en moyenne, 80% des entreprises ne sont pas bénéficiaires dans les trois années qui suivent leur introduction en Bourse, ce qui tend à montrer la capacité limitée des investisseurs sur les marchés financiers à avoir une stratégie de moyen terme.

178
Q

[Politique industrielle]

Marshall, 1925

A

développe les modèles d’agglomération. Montre l’intérêt du rapprochement des firmes et des laboratoires au sein de clusters qui favorisent la diffusion des innovations par la collaboration entre les différents acteurs. Rejoint le modèle de colocalisation (Porter, 1998). Ce modèle permet aux firmes de coopérer en amont de la phase de production et donc de maximiser les avantages de la coopération innovante. Ce modèle s’applique en particulier au modèle industriel où le nombre de sous-traitants intervenant dans le processus de production est souvent élevé.

179
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Musgrave (1959)

A

dégage trois fonctions économiques de l’Etat, que sont l’allocation, la distribution et la stabilisation de l’économie.

180
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Harberger, 1954

A

montre la perte sèche liée aux distorsions fiscales, qui modifient les prix relatifs au sein des biens et services, entre le capital et le travail, entre le travail et le loisir. Triangle de Harberger : représente dans un graphique d’offre et de demande, la perte sèche. Celle-ci est la mesure de l’inefficience dans l’allocation des ressources ; égale à la diminution nette du surplus total (le surplus du consommateur, qui paient un prix plus élevé + le surplus du producteur, qui font un profit plus faible) qui résulte d’une limitation de la production au-dessous de son niveau efficient, auquel on retranche le surplus des administrations (recette fiscale). Sur un marché en concurrence pure et parfaite (modèle théorique), une taxe non forfaitaire crée une certaine perte d’utilité qui doit être prise en compte pour évaluer l’utilité permise par la recette fiscale.

181
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Alesina, Angeletos (2005)

A

montrent le rôle qu’ont les croyances dans le mérite individuel dans les différents modèles de redistribution, me mythe du self-made man aux Etats-Unis participant par exemple à maintenir un faible niveau d’intervention public.

182
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Algan et al., 2014

A

la confiance dans le civisme des compatriotes peut expliquer en partie l’importance des dépenses sociales et des politiques redistributions dans les pays scandinaves. => Le poids de la redistribution dans le système socio-fiscal dépend fortement du contexte culturel et social

183
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Le Laidier, 2009

A

étude de l’Insee évaluant les effets des dépenses publiques sur les inégalités de revenus. Elle intègre les biens et services produits par les APU (éducation, santé). Les inégalités de revenus primaires (salaires, revenus du capital, etc.), c’est-à-dire avant tout intervention publique, sont importantes : les revenus du dernier quintile (les 20 % les plus riches) sont 8 fois plus élevés que ceux du premier quintile (les 20 % les plus pauvres) La fiscalité a un effet redistributif entre quintiles : après prélèvement des impôts directs et cotisations sociales, l’écart entre les quintiles passe de 8 à 7,6. Les prestations sociales et autres transferts en espèces font réduire fortement cet écart à 5. Il s’agit par exemple des minima sociaux, allocations familiales, allocations-chômage, et pensions de retraite. Les transferts sociaux en nature amènent enfin cet écart à 3,2 (soins de santé à l’hôpital public, biens et services non marchands produits par les APu dans la santé et la protection sociale, sport, culture, et enseignement).

184
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Ramsey, 1927

A

énonce la première règle de fiscalité optimale. Selon cette règle, Le taux d’imposition sur chaque marché doit être inversement proportionnel aux élasticités-prix compensées de l’offre et de la demande, c’est-à-dire au taux de variation de l’offre et de la demande lorsque le prix varie de 1 %. Cela revient donc à taxer là où la demande et l’offre sont peu sensibles aux prix. Cela peut rentrer en contradiction avec l’objectif de redistribution assigné à la fiscalité.

185
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

De Mooji, Ederveen, 2003

A

montrent que toute variation d’un point de l’impôt sur les sociétés fait varier le stock d’investissement étranger de 3 à 4%. => Les conséquences des incitations fiscales sont un report de la pression fiscale du capital vers le travail et la consommation.

186
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Loi de Wagner, 1872

A

appelée aussi loi de l’extension croissante de l’activité publique. Elle insiste davantage sur le rôle de la demande dans l’augmentation du poids du secteur public dans l’économie. Pour Wagner, le développement économique s’accompagne de l’émergence de nouveaux besoins sociaux. La part des dépenses publiques dans le PIB serait ainsi une fonction croissante du niveau de vie. Une telle tendance s’explique par deux hypothèses : d’une part, la croissance économique engendre de nouveaux besoins (infrastructures, éducation, réglementation, administration) en raison notamment de l’ampleur prise par les questions d’organisation ; d’autre part, la hausse du niveau de vie augmente la consommation de biens supérieurs à forte élasticité de revenu (loisir, culture, éducation) qui dépendent en partie du secteur public.

187
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Kuznets, 1955

A

formule un lien entre croissance et inégalités. Il faut selon lui distinguer deux phases : 1) au début de la phase de développement (phase de décollage), la croissance économique se traduit par une augmentation des inégalités. L’industrialisation s’accompagne d’opportunités financières pour les agents disposant d’ores et déjà de capitaux tandis que l’exode rural forme une pression à la baisse sur les salaires. 2) Les inégalités atteignent ensuite un plateau en raison de la prédominance de l’emploi dans l’industrie. Deux autres facteurs s’y ajoutent : la démocratisation de l’éducation en raison d’une croissance économique plus intense en capital humain et le renforcement du Welfare State en raison de la demande sociale, non sans rappeler la loi de Wagner.

188
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Piketty, 2013

A

tout en critiquant l’optimisme de Kuznets, met l’accent sur deux variables pour expliquer la hausse des inégalités : le rendement du capital (r), et la croissance économique (g). Lorsque r > g, les personnes disposant d’un patrimoine élevé voient leurs revenus augmenter plus rapidement que ceux dont les revenus dépendent du travail. Ce différentiel de flux se traduit au cours du temps en termes de stocks par des patrimoines encore plus inégalement répartis. La dynamique actuelle des inégalités serait alors expliquée par un rendement des actifs supérieur à la croissance de l’économie, qui a substantiellement ralenti par rapport à la période d’après-guerre.

189
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Milanovic, Inégalités mondiales. Le destin des classes moyennes, les ultra-riches et l’égalité des chances, 2019

A

propose de renouveler l’approche de Kuznets à travers la notion de « vagues Kuznets ». La hausse des inégalités actuelle correspondrait à la phase ascendante d’une seconde vague Kuznets, marquée par l’émergence d’un nouveau type de capitalisme numérique et financiarisé

190
Q

[Politiques fiscale et de lutte contre les inégalités]

Autor et al., 2003

A

concluent que la diffusion de l’ordinateur dans les entreprises, qui se traduit par une augmentation relative des tâches non routinières par rapport aux tâches routinières, participe de manière significative à l’augmentation de la demande de main-d’oeuvre qualifiée (college labor) par rapport à la main d’oeuvre non qualifiée (high school Labor) aux Etats-Unis entre 1970 et 1998.

191
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Optimum de Pareto, 1909

A

définit l’efficacité économique comme une situation dans laquelle il n’existe aucune possibilité d’améliorer le bien-être de certains agents de l’économie sans diminuer le bien-être d’un autre agent.

192
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Walras, 1874 puis Knight, 1921 : un marché est en concurrence pure et parfaite si plusieurs critères sont remplis :

A

1) Le critère d’atomicité est satisfait, c’est-à-dire s’il existe un grand nombre d’offreurs et de demandeurs, de sorte qu’aucun acteur ou aucune coalition d’acteurs n’est en mesure d’avoir une influence significative sur le marché et de devenir faiseur de marché (price maker) plutôt qu’acteur de marché (price taker).
2) La libre entrée d’un nouvel acteur sur le marché. Un nouvel entrant doit toujours être à même de l’intégrer sans restriction, notamment réglementaire. Pour certains auteurs (Baumol et al., 1982), ce critère est même le seul critère d’une concurrence effective, même si la condition d’atomicité n’est pas remplie (monopole ou oligopole), dès lors que sa contestabilité est assurée.
3) La transparence de l’information ;
4) La mobilité des facteurs de production ;
5) L’homogénéité des produits vendus sur le marché.

193
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Biens dits de Giffen

Biens dits de Veblen

A

biens dont la consommation reste inchangée dans un contexte de hausse des prix (biens de première nécessité).

biens dont la demande croît avec le prix (biens de luxe ou spéculatif).

=> Ces deux types de biens sont classés dans une typologie s’appuyant sur l’élasticité-prix.

194
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Schumpeter (1942), Hayek (1945)

A

condamnent l’intervention publique. Tradition optimiste : l’intervention publique ne serait pas nécessaire au fonctionnement concurrentiel du marché puisque des mécanismes d’autorégulation (concept de « main invisible »), suffiraient au maintien de la dynamique concurrentielle.

195
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Théorème du bien-être d’Arrow-Debreu, 1954

A

tout équilibre concurrentiel est optimal au sens de Pareto. Corollairement, tout déséquilibre justifie une intervention publique. Parmi ces défaillances : les externalités négatives, la surconsommation des biens publics, la sous-production de biens publics, les phénomènes d’information imparfaite, les marchés incomplets.

196
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Stephen Nickell (1996)

A

les entreprises évoluant dans les secteurs les plus compétitifs ont en moyenne un taux de croissance de la productivité de 3,8 à 4,6 fois plus élevé que les entreprises évoluant dans les secteurs les moins compétitifs.

197
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Ospina et Schiffbauer (2010)

A

les entreprises qui subissent peu la concurrence (marges de 20% plus élevées que la moyenne) enregistrent une moindre productivité (productivité totale des facteurs de 1,2% plus faible).

198
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Gutman et Voigt (2014)

A

Les pays dotés d’une législation en matière de concurrence ont un taux de croissance du PIB entre 2 et 3% plus élevé que les pays qui n’en ont pas.

199
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Aghion et al. (2005)

A

les marchés modérément concurrentiels sont les plus innovants tandis que les monopoles ou les marchés très concurrentiels innovent moins.

200
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Samuelson, 1954

A

met en avant deux caractéristiques principales des biens publics :
- Ils sont non rivaux = la consommation ce bien par un usager n’entraide pas la réduction de la consommation par d’autres usagers ;
- Ils sont non exclusifs : il est impossible d’exclure quiconque de la consommation de ce bien.

201
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Buchanan, Tullock, 1962

A

La théorie des choix publics est fondée sur l’idée qu’il existe des défaillances de l’État, qui limitent l’efficacité de son intervention dans l’économie. Cela justifierait que l’État s’abstienne.

202
Q

[Politique de concurrence et de régulation économique]

Laffont, Tirole, 1993

A

Une autorité qui régule des secteurs variés présente moins de risque de capture réglementaire, c’est-à-dire de collusion entre le régulé et le régulateur (autorité de nomination, mandat non renouvelable, règles déontologiques …).

203
Q

[Politique environnementale]

François Quesnay, Traité économique, 1758

A

s’appuie sur l’environnement comme d’un facteur de production au coeur du processus d’accumulation des richesses. Considère la terre comme le premier facteur de production et réfléchit ainsi aux cycles de production liés aux cycles des saisons.

204
Q

[Politique environnementale]

J.-B. Say

A

les ressources naturelles, « ne pouvant être multipliées ni épuisées, elles ne sont pas l’objet des sciences économiques » = traduit la vision des classiques, selon laquelle la terre reste un facteur de production, mais soumis au travail.

205
Q

[Politique environnementale]

Malthus, 1798

A

considère la terre comme une valeur finie, qu’il faut protéger des excès démographiques. Considération reprise par Ricardo (1821), qui perçoit les perspectives de rendements décroissants du capital naturel, risquent de plonger l’économie vers un état stationnaire. Cette finitude des ressources ne sera pas reprise par la pensée néoclassique, dominante, qui assimilera le K naturel au K financier.

206
Q

[Politique environnementale]

Courbe de Kuznets environnementale

A

La qualité de l’environnement se dégrade dans un premier temps avec la croissance. Mais à partir d’un certain niveau de PIB, les paramètres mesurant la qualité de l’environnement local s’améliorent = courbe en U inversée (niveau de PIB en abscisse, niveau de pollution en ordonnée).

207
Q

[Politique environnementale]

Panayotou et al. (1993)

A

le taux de déforestation commencerait à diminuer autour de 800-1 200 dollars de PIB/hab. Les émissions de SO4 commencent à diminuer entre 3 800-5 500 dollars de PIB/hab. plusieurs facteurs de diminution, dont la transition d’une économie intensive en énergie (industrie lourde) à une économie de services reposant plus sur la technologie et l’information.

208
Q

[Politique environnementale]

Taxe pigouvienne, Arthur Pigou (1920)

A

de manière à mettre en place une taxation correctrice des externalités négatives, une taxe pigouvienne entend internaliser les coûts sociaux liés aux activités économiques. Il est question d’externalité lorsque la conséquence d’une action d’un agent économique (consommation, production) influe sur la situation d’un autre agent sans que cela ne donne lieu à une contrepartie monétaire. Autrement dit, une taxe pigouvienne entend pallier les conséquences négatives de l’activité d’un agent économique pour le reste de la société. Précurseur du principe pollueur-payeur, la taxe pigouvienne tend à intégrer au marché les externalités négatives, en obligeant l’agent économique qui en est à l’origine à en assumer le coût.

209
Q

[Politique environnementale]

Porter, Linde (1995)

A

au niveau des entreprises, les régulations environnementales peuvent améliorer la compétitivité en incitant à l’innovation. Les entreprises localisées dans des pays imposant des régulations environnementales développeraient un avantage concurrentiel en raison de leur prise en compte précoce des questions environnementales (first mover advantage). Les décideurs politiques, au lieu d’arbitrer entre concurrence et environnement, devraient alors plutôt développer une régulation environnementale favorable à l’innovation.

210
Q

[Politique environnementale]

Aghion et al. (2011)

A

proposent un modèle de croissance endogène avec contrainte environnementale. Deux secteurs composent l’économie : un secteur sale (dirty) et un secteur propre (clean). Ils produisent un même bien et sont substituables selon des élasticités variables. L’intervention publique optimale combine alors une taxe carbone et des subventions fortes à la R&D dans le secteur propre.

211
Q

[Politique environnementale]

Meyer, Kenreuther (2017)

A

pointent un « syndrome de l’autruche ». En situation d’incertitude, les agents ont tendance à privilégier spontanément l’inertie. Aussi, préférence pour le présent, poussant à surestimer les impacts négatifs des mesures immédiates. Enfin, biais d’optimisme, poussant à surestimer les probabilités associées aux scénarios qui demandent le moins d’effort. => Les biais cognitifs, objet d’étude de l’économie comportementale, sont des facteurs d’inertie

212
Q

[Politique environnementale]

Hardin (1968)

A

« tragédie des biens communs ». Deux réponses possibles : la nationalisation, ou la privatisation. Ostrom (1990) : propose une autre réponse, dans la coopération des acteurs locaux. A partir de l’analyse de cas concrets de coopération efficace (ex.: pêche en Turquie), établit des principes : (i) définition claire des droits d’accès ; (ii) avantages proportionnels aux coûts assumés ; (iii) procédures pour faire des choix collectifs ; (iv) règles de supervision et de surveillance ; (v) sanctions graduelles et différenciées ; (vi) mécanismes de résolution des conflits ; (vii) l’Etat doit reconnaître l’organisation en place ; (viii) organisation du système à plusieurs niveaux.

213
Q

[Politique environnementale]

Coase, The problem of social cost (1960)

A

condamne ainsi l’intervention étatique « à la Pigou » qui modifie la répartition des revenus et des comportements. Pour lui, il suffirait d’attribuer aux agents du marché des droits de propriété sur les biens communs (= permis négociables) qui seraient ensuite échangeables sur un marché.

214
Q

[Pol de stabilité financière]

Myopie au désastre (Guttentag, Herring, 1982)

A

théorie d’économie comportementale. Dans sa version originelle, elle correspond au fait, pour les banques, de sous-évaluer les probabilités de chocs de crédit qui résultent du défaut d’un grand nombre d’emprunteurs. Repose sur une hypothèse d’information imparfaite. Plusieurs biais cognitifs : le temps écoulé depuis le premier choc de crédit ; le degré de concurrence dans la communauté bancaire ; l’anticipation par les banques d’un soutien des autorités publiques.

215
Q

2023 : Contexte global

A

Contexte géopolitique et économique global:
* Guerre en Ukraine
* Fragmentations géopolitiques / reconfiguration des flux financiers, notamment en direction des États-Unis (augmentation du déficit américain détenu par le Royaume-Uni)
* Relance après deux ans de pandémie
* Chaînes d’approvisionnement qui se reconstituent mais sans la vigueur d’avant-crise
* Politique commerciale chinoise privilégiant son marché intérieur, entravant la fluidité du commerce mondial

Évolution des marchés financiers et des taux d’intérêt:
* Hausse des prix énergétiques
* Hausse des taux des crédits bancaires
* Taux OPR BCE: 4,25 / FED: 5,50 (action plus précoce vs. inflation)

Situation économique et sociale en Zone Euro et aux États-Unis:
* Taux de chômage zone euro: 6,3% / USA: 3,4%
* Croissance zone euro 2019/2022: 1,8% / USA: 3,8%
* Comparaison du déficit de la zone euro avec le reste du monde (janvier-avril 2022 vs. 2023): réduit de 94,2 milliards d’euros à 17,2 milliards d’euros (déficit lié à l’importation d’énergie)
* Inflation: pic zone euro = 10% octobre 2022 / France: 7% janvier 2023, 5% en mars hors énergie et alimentation
* Inflation juillet : L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 4,3% sur un an en juillet après 4,5% en juin et il est stable d’un mois sur l’autre après 0,2% en juin, confirmant les premières estimations de l’Insee. L’inflation sous-jacente diminue sur un an, atteignant +5,0 % en juillet 2023, après +5,7 % en juin. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) est stable sur un mois, après +0,2 % en juin ; sur un an, il augmente de 5,1 % en juillet 2023, après +5,3 % le mois précédent. “Cette baisse de l’inflation est due, d’une part, à une baisse sur un an des prix de l’énergie plus forte que le mois précédent, et d’autre part au ralentissement des prix de l’alimentation et des produits manufacturés”, détaille l’Insee dans un communiqué.

216
Q

BdF, Projections macroéconomiques 2023-2025, juin 2023

A

▪ Nos projections de croissance et d’inflation pour l’économie française à l’horizon 2025 confirment dans l’ensemble celles que nous avons publiées en mars. Globalement, l’économie française réussirait à sortir progressivement de l’inflation sans récession, même si le ralentissement économique est marqué. Les analyses plus en détail montrent cependant plusieurs changements.
▪ Dans un contexte où les prix de l’énergie se normalisent et où le risque d’une rupture d’approvisionnement s’est éloigné, la croissance économique apparaît, en ce début d’année, modérée mais résiliente. Notre prévision de croissance pour 2023 est légèrement rehaussée à 0,7 %. L’absorption des chocs majeurs passés, y compris chez nos partenaires économiques, implique cependant que la reprise de la croissance française serait, dans cette nouvelle prévision, un peu plus graduelle qu’auparavant, avec 1,0 % en 2024 et 1,5 % en 2025. L’environnement extérieur serait un peu moins porteur qu’anticipé en mars, et nous projetons une reprise encore en demi-teinte des échanges extérieurs et de nos exportations. Le nécessaire resserrement des conditions de financement produirait progressivement ses effets modérateurs non seulement sur l’inflation mais aussi, transitoirement, sur l’investissement. La consommation des ménages ne redémarrerait que graduellement.
▪ Après avoir atteint son pic au deuxième trimestre, l’inflation IPCH (indice des prix à la consommation harmonisé) totale refluerait progressivement en seconde partie de 2023 et au-delà, pour revenir autour de 2 % d’ici 2025, sous réserve de l’absence de nouveaux chocs sur les matières premières importées. En moyenne annuelle, elle s’établirait à 5,6 %en 2023 et à 2,4 % en 2024. Notre prévision d’inflation est un peu révisée à la hausse en 2023 par rapport à notre projection de mars, du fait notamment d’une augmentation un peu plus persistante des prix alimentaires. En glissement annuel, elle devrait cependant être déjà revenue à environ 4 % au dernier trimestre 2023. Le repli de l’inflation dite sous-jacente (IPCH hors énergie et alimentation) serait un peu plus lent, compte tenu de hausses plus persistantes des salaires et des prix des services. Mais elle reviendrait aussi autour de 2 % d’ici 2025, grâce à la pleine transmission du resserrement monétaire en cours.
▪ Nos projections ont été sensiblement révisées pour l’emploi (à la hausse) et le chômage (à la baisse). Cela reflète la prise en compte des évolutions de ces dernières années montrant une croissance plus riche en emplois. Au final, le taux de chômage augmenterait très modérément sur notre horizon de projection pour atteindre 7,6 % en 2025, un niveau qui demeure nettement inférieur à son niveau pré-Covid.
▪ Le déficit public, qui pourrait atteindre voire dépasser 5 % du PIB en 2023, resterait supérieur à 4 % du PIB à l’horizon 2025. Le taux d’endettement public se stabiliserait seulement un peu au-dessus de 110 % du PIB d’ici 2025, alors qu’il baisserait nettement dans le reste de la zone euro.
▪ Les aléas autour de cette prévision demeurent nombreux mais dans l’ensemble équilibrés.

217
Q

BdF, bulletin n° 247, juillet 2023

A

En 2022, pour réduire la consommation énergétique ou les émissions associées, 90 % des entreprises industrielles avaient déjà mis en œuvre des mesures d’économies d’énergie et 65 % des mesures d’efficacité énergétique. Selon l’enquête menée par la Banque de France en septembre 2022, 19 % des entreprises du secteur manufacturier s’estimaient très exposées aux risques climatiques de transition, 6 % aux risques physiques, et 56 % d’entre elles se disaient très exposées aux risques de sécurité énergétique. En moyenne, elles prévoyaient de doubler leur effort financier en faveur de la transition énergétique sur trois ans.

218
Q

BdF, bulletin n° 246, juin 2023

A
  • La part du charbon comme énergie primaire est de 50% en Chine
  • 14 à 17 trillion de dollar d’investissements sont nécessaire à la Chine pour atteindre la neutralité carbone en 2060
  • La part de la Chine dans la production mondiale de panneaux solaires est de 80%
  • 40% des flux d’IDE sont dirigés vers l’Asie en 2021
  • La restructuration des chaînes de production des entreprises est motivée par la rivalité stratégique entre Chine et États-Unis et par la sécurisation des approvisionnements
  • Situation financière des PME : la hausse sur un an des taux des nouveaux crédits est de +230 points de base. Bonne santé financière, qui s’améliore encore, des ETI.
219
Q

BCE, juillet 2023, Balance des paiements trimestrielle et position extérieure globale de la zone euro : premier trimestre 2023

A
  • Le compte des transactions courantes a affiché un déficit de 75 milliards d’euros (0,5 % du PIB de la zone) sur la période de quatre trimestres s’achevant au premier trimestre 2023, après un excédent de 264 milliards (2,1 % du PIB de la zone) un an auparavant
  • S’agissant des contreparties géographiques, les déficits bilatéraux des transactions courantes les plus importants ont été enregistrés vis-à-vis de la Chine (158 milliards d’euros) et de la Russie (55 milliards), les excédents les plus importants étant constatés vis-à-vis du Royaume-Uni (151 milliards) et de la Suisse (74 milliards)
220
Q

BCE, anticipations des consommateurs, mai 2023,

A

les anticipations d’inflation des consommateurs pour les 12 prochains mois ont diminuent, tandis que les anticipations d’inflation à trois ans restent stables ;

221
Q

[Crédit à l’habitat : la poule, l’œuf et le prix des œufs, Agnès Bénassy-Quéré, juin 2023]

Quels sont les facteurs et les conséquences de la hausse rapide des taux d’intérêt en Europe depuis juillet 2022, et comment cette hausse a-t-elle impacté le crédit à l’habitat en France et dans la zone euro ?

A

Depuis juillet 2022, la Banque centrale européenne a relevé sept fois ses taux directeurs pour lutter contre l’inflation qui a fait un retour subit et prononcé. Cette hausse a entraîné une augmentation des coûts d’emprunt, ralentissant les dépenses des ménages et des entreprises, ce qui a modéré les prix des biens et services. Pour le crédit à l’habitat, la situation a conduit à une normalisation de la production de nouveaux crédits en France et dans la zone euro depuis le second semestre 2022. En France, en avril 2023, 12 Md€ de nouveaux crédits à l’habitat ont été accordés, en recul par rapport aux pics de 2021, mais au-dessus des montants de la décennie 2005-2014. La hausse des taux a réduit la capacité d’emprunt des ménages, impactant leur pouvoir d’achat immobilier, mais cette hausse des taux pourrait à terme faire baisser les prix de l’immobilier. La dette des ménages français, représentant 65 % du PIB fin 2022, est la plus lourde des quatre grands pays de la zone euro, posant des risques en termes de charge de remboursement.

222
Q

[Crédit à l’habitat : la poule, l’œuf et le prix des œufs, Agnès Bénassy-Quéré, juin 2023]

En réaction à l’allongement de la durée des prêts et la hausse des charges de remboursement supportées par les ménages emprunteurs, qu’a fait le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) concernant le crédit à l’habitat et quel était son objectif ? Comment ces mesures ont-elles affecté les primo-accédants et les plus jeunes sur le marché ?

A

Le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) a recommandé en décembre 2019, recalibré en janvier 2021, puis imposé en janvier 2022 une limite à la durée des prêts (25 ans) et au taux d’effort des emprunteurs (35 %). L’objectif était de mettre fin aux excès dans les pratiques d’octroi de crédit à l’habitat en termes de taux d’effort et de durée des prêts, tout en préservant l’accès au crédit, particulièrement pour l’accès à la propriété. Cette mesure a réussi à réduire rapidement la part des prêts avec un taux d’effort supérieur à 35 %. Malgré ces limites, les primo-accédants et les emprunteurs de moins de 35 ans n’ont pas été évincés du marché, avec une hausse de leur part dans les prêts à l’habitat depuis 2019.

223
Q

[La crise bancaire qui n’a pas eu lieu, Agnès Bénassy-Quéré, juin 2023]

Quelles ont été les deux raisons principales pour lesquelles la contagion n’a pas eu lieu suite aux faillites successives de plusieurs banques régionales américaines et au rachat en urgence de Crédit Suisse, selon le dernier rapport sur l’Évaluation des risques du système financier français de la Banque de France (juin 2023)?

A
  1. Le traitement rapide par les autorités américaines et suisses:
    o Aux États-Unis, les autorités ont mis en « résolution » les banques SVB et Signature Bank immédiatement après une fuite de plus de 20% de leurs dépôts, en utilisant divers instruments pour préserver la continuité des fonctions critiques et éviter la contagion. La FDIC a annoncé l’intégralité de la garantie des dépôts pour ces deux banques, et la Réserve Fédérale a mis en place des mesures pour renforcer la liquidité.
    o En Suisse, les autorités sont intervenues rapidement pour limiter le risque de contagion de Crédit Suisse, en octroyant une ligne de crédit de 50 milliards de francs suisses et en garantissant le rachat de la banque par UBS, accompagné de garanties contre les pertes potentielles et des lignes de liquidité supplémentaires.
  2. Un système bancaire européen bien préparé:
    o Les banques de l’Union Européenne appliquent les règles internationales (Bâle 3) pour rendre les banques plus résistantes aux risques, contrairement aux banques régionales américaines défaillantes.
    o La zone euro bénéficie d’une supervision active et intrusive au sein du Mécanisme de surveillance unique, avec des banques françaises qui affichent des ratios de liquidité confortables.
    o En France, la part des dépôts non assurés est plus faible, les moins-values latentes sont gérées, et les ratios de fonds propres restent au-dessus des exigences minimales. Une évaluation de sensibilité au choc de taux est également effectuée, garantissant que les banques sont bien préparées pour les fluctuations du marché.

Ces mesures combinées ont permis de stopper l’effet domino souvent observé lors des crises financières et d’éviter une crise bancaire majeure.

224
Q

[La crise bancaire qui n’a pas eu lieu, Agnès Bénassy-Quéré, juin 2023]

Comment les banques françaises gèrent-elles la hausse des taux d’intérêt, et quel est l’impact de cette hausse sur les marges nettes d’intérêt, la rentabilité, et le contexte plus large des institutions financières non-bancaires (NBFI) en France ?

A

Les banques françaises font face à la hausse des taux d’intérêt en utilisant une combinaison de financements, y compris via les comptes à vue, les emprunts obligataires, et d’autres dépôts rémunérés. Avec la hausse des taux d’intérêt, la rémunération de certains produits d’épargne a augmenté, ce qui renchérit leurs ressources financières. Toutefois, les banques ont également des crédits ou des obligations à long terme avec des taux d’intérêt fixes et très bas, qui sont insensibles à la hausse des taux de marché. Le résultat est que leurs marges nettes d’intérêt augmentent avec les taux d’intérêt, mais moins rapidement en France que dans d’autres pays européens. Elles doivent également gérer leur rentabilité en comparaison avec les banques concurrentes à l’étranger. La hausse des taux influence également les assureurs-vie et nécessite une attention accrue aux institutions financières non-bancaires (NBFI), qui détenaient près d’un tiers des actifs financiers au niveau français à la fin de 2021. Le risque de liquidité élevé et la nécessité d’une réglementation adaptée pour ces institutions sont des facteurs clés dans le contexte actuel de la stabilité financière globale.

225
Q

[Marges au pas de course ?, Agnès Bénassy-Quéré, juin 2023

Comment le texte d’Agnès Bénassy-Quéré analyse-t-il la dynamique entre la hausse des profits en zone euro, l’inflation, les salaires, et le partage de la valeur ajoutée entre le travail et le capital ? Quels facteurs sont mis en avant pour expliquer l’écart entre le constat statistique et le “ressenti” d’une hausse des marges des entreprises au détriment des travailleurs ?

A

Le texte analyse l’alerte de la BCE concernant la hausse des profits en zone euro, qui aurait pu contribuer à la hausse des prix en 2022. Il examine la dynamique entre salaires et profits et leur contribution respective à la hausse des prix, en particulier dans le contexte de la crise énergétique et de l’inflation auto-entretenue. La répartition de la valeur ajoutée entre le travail et le capital est abordée, soulignant une répartition relativement stable en France depuis les années 1980. Sur la période la plus récente, le texte montre que le pouvoir d’achat du salaire a reculé en France, mais l’emploi a augmenté. Ainsi, la masse salariale, l’EBE et la valeur ajoutée ont tous augmenté d’environ 20%. Enfin, il identifie plusieurs facteurs pouvant expliquer l’écart entre le constat statistique et le “ressenti” d’une hausse des marges des entreprises, tels que l’extrapolation de l’évolution du pouvoir d’achat du salaire, la couverture médiatique de profits exceptionnels dans certains secteurs, la sensibilité au secteur agro-alimentaire, la différence entre l’indice de prix utilisé pour calculer la valeur ajoutée et l’indice des prix à la consommation, et la normalité de l’augmentation des profits des entreprises avec l’inflation.

226
Q

[Marges au pas de course ?, Agnès Bénassy-Quéré, juin 2023

Quelle a été la contribution des marges unitaires à la hausse de l’inflation en zone euro et en France au second semestre 2022 ? Comment les secteurs industriels ont-ils influencé ces marges, et quelle a été l’évolution du taux de marge au premier trimestre 2023 en France ?

A

Au second semestre 2022, la contribution de la marge unitaire à l’inflation était supérieure à celle du coût salarial unitaire en zone euro, tandis qu’en France, la contribution de la marge unitaire était inférieure à celle du coût salarial unitaire, après avoir été négative au premier semestre 2022. La situation était masquée par une forte hétérogénéité sectorielle. Par exemple, en France, les industries agro-alimentaires et autres industries manufacturières ont tiré les marges vers le haut, tandis que d’autres secteurs, comme l’hébergement-restauration, ont vu leurs marges baisser. Au premier trimestre 2023, la marge unitaire agrégée de l’économie française a augmenté de 7,9% par rapport à l’année précédente, et le taux de marge des sociétés non financières a progressé de 0,4 point de pourcentage, principalement en raison de la diminution de la CVAE et d’une hausse des aides au paiement des factures d’énergie, restant autour de 32%.

227
Q

Net Zero Industrial Action. Quelques chiffres et scenarios, Donnée du document de travail de la Commission du 23 mars 2023. Bottom line: il manque de l’argent public europeen pour mettre la strategie europeenne en oeuvre.

A

Il vise à rendre l’UE indépendante dans les industries vertes essentielles grâce à des engagements très audacieux.

90 milliards d’euros, dont 68 dans les batteries électriques. C’est le montant que l’Europe devrait investir dans la fabrication de technologies propres entre 2023 et 2030 pour atteindre l’objectif global de la loi sur l’industrie nette zéro.

Les capacités actuelles sont entièrement dominées par la Chine, dont la part dans la production dépasse 80 %

La capacité prospective de l’UE pour 2023 est pratiquement nulle. À l’exception de 30 % des tours d’éoliennes offshore et de 25 % de la capacité mondiale des électrolyseurs (AIE).

L’UE a proposé, dans le cadre de la NZIA, d’importer 85 % de ses besoins en infrastructures éoliennes et 100 % de ses électrolyseurs d’ici à 2030.

Il s’agit essentiellement de la version européenne des règles de contenu local introduites dans l’IRA… Il n’est pas possible d’atteindre les objectifs sans préférence locale et sans accepter des prix plus élevés pour notre transition… Fait important, la Commission affirme que cela nécessiterait environ 90 milliards d’euros d’investissements dans le cadre de la NZIA et 140 milliards d’euros dans le cadre de la NZIA+. Mais elle souligne le manque de ressources budgétaires de l’UE pour réaliser ces investissements.

L’UE a maintenant terminé son exercice de mise en correspondance avec l’IRA : l’assouplissement des aides d’État et l’équivalent des règles sur le contenu local avec le NZIA. Les deux ne sont pas financés…

228
Q

Retour de la Dares (juin 2023) sur l’accès à la formation et son évolution depuis 2017, ainsi que sur les disparités régionales en matière d’accès à cette formation.

A

Le taux annuel moyen d’accès à la formation (hors CFP autonomie) subit des disparités sur le territoire, notamment en ile de France, et dans les territoires d’outre-mer.

229
Q

Estimation think tank La fabrique de l’industrie (6 avril 2023)

A

155 000 emplois en France seraient menacés par la crise énergétique, le MACF et l’IRA

230
Q

Bulletin de la Banque de France 245/2 - Mars-Avril 2023

A

Le rapport de synthèse du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié le 20 mars 2023, souligne l’importance du financement et de la coopération internationale pour l’accélération de l’action climatique

1 000 milliards d’USD d’investissements annuels dans les énergies renouvelables pour placer les économies émergentes sur une trajectoire compatible avec un bilan net nul d’ici 2050 (estimation de l’Agence internationale de l’énergie).

Objectif collectif annuel de 100 milliards d’USD - non encore atteint - pour les transferts financiers des pays avancés en faveur d’initiatives climatiques dans les pays en développement.

45 milliards d’USD de contribution attendue du Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST) du FMI pour la préparation au changement climatique et à la pandémie.

231
Q

La mission d’évaluation des impacts macroéconomiques de la transition écologique, confiée à Jean Pisani-Ferry par le Première ministre, publie le 22 mai 2023 son rapport de synthèse, accompagné de 11 rapports thématiques.

A

La neutralité climatique est atteignable. C’est une grande transformation, d’ampleur comparable aux révolutions industrielles du passé. Elle sera pilotée d’abord par les politiques publiques et non par les innovations technologiques et les marchés.

Elle repose sur la réorientation du progrès technologique vers des technologies vertes, la sobriété (réduction de la consommation d’énergie au-delà des gains d’efficacité énergétique) et, surtout, la substitution de capital aux énergie fossile.

À l’horizon 2030, la transformation reposera principalement sur la substitution de capital aux énergies fossiles : la sobriété contribuera à la réduction des émissions, mais pour 15 % à 20 % au plus.

A l’horizon 2030, la décarbonation va appeler un supplément d’investissements de plus de 2 points de PIB par an (par rapport à un scénario sans action climatique).

Le financement de ces investissements va probablement induire un coût économique et social : un ralentissement temporaire de la productivité de l’ordre d’1/4 de point par an et des réallocations sur le marché du travail.

En 2040, le PIB serait inférieur de 1 point à ce qu’il aurait été en l’absence des mesures de réduction des émissions et d’impact négatif sur la productivité, les prix seraient plus de 12 points plus élevés, la balance commerciale améliorer de 1,2 point et le solde public légèrement creusé.

Plus largement, la transition induira un coût que les indicateurs usuels (PIB) mesurent mal. Il faut continuer à investir dans l’amélioration des outils utilisés pour mieux apprécier les incidences économiques de l’action climatique.
La transition est spontanément inégalitaire. Son coût pour les individus appellera des soutiens publics. La juste répartition des efforts, et des sacrifices, est une condition de son succès.

Pour soutenir les ménages et les entreprises, les finances publiques vont être appelées à contribuer substantiellement. Le risque sur la dette publique est de l’ordre de 10 points de PIB en 2030, 15 points en 2035, 25 points en 2040. 11/17

Il ne sert à rien de retarder les efforts au nom de la maîtrise de la dette publique. Sauf à parier sur la technologie, ce ne pourrait qu’accroître le coût pour les finances publiques et l’effort nécessaire les années suivantes pour atteindre nos objectifs climatiques.

Pour financer la transition, un accroissement des prélèvements obligatoires sera probablement nécessaire. Celui-ci pourrait notamment prendre la forme d’un prélèvement exceptionnel, explicitement temporaire, sur le patrimoine financier des ménages les plus aisés.

Pour les dix ans qui viennent, la transition crée un risque de configuration inflationniste. Les banques centrales doivent au minimum conduire la politique monétaire avec doigté, et sans doute même opérer un relèvement temporaire de leur cible d’inflation.

L’Europe a un sérieux problème de compétitivité : prix élevé de l’énergie, Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières imparfait, concurrence de l’Inflation Reduction Act. Elle ne peut pas être à la fois championne du climat, du multilatéralisme et de la vertu budgétaire.

L’articulation entre politique européenne et politiques nationales doit être repensée. L’Europe ne peut pas se permettre d’afficher une grande stratégie climatique tout en restant dans le flou quant à sa mise en œuvre effective.

La méthode proposée par la France et l’UE - un équilibre entre subventions, réglementation et tarification du carbone - est la bonne. En dépit des difficultés politiques et sociales, il ne faut pas renoncer au signal-prix, qui permet d’orienter les décisions de façon décentralisée.

232
Q

Limite dette publique (fipeco)

A

En pratique, il se peut toutefois que la BCE soutienne toujours la France, l’Italie ou l’Espagne car ces pays sont « too big to fail ». Si leurs gouvernements et les acteurs des marchés financiers en sont convaincus, les premiers peuvent s’endetter sans limite sans que les seconds ne s’en inquiètent. Le risque est alors celui d’un éclatement de la zone euro provoqué par la sortie d’un ou plusieurs pays du nord où des mouvements populistes prendraient le pouvoir en mettant en avant leur refus de payer pour les pays du sud. La France reviendrait alors dans la situation d’avant l’euro, où elle dût prendre un « tournant de la rigueur » pour rassurer ses créanciers, mais avec un niveau d’endettement bien plus élevé que dans les années 1980.

233
Q

Notes IPP n◦92 Juin 2023

A

Nous avons donc construit un revenu « économique » en rattachant à chaque ménage des revenus qu’il contrôle mais qui ne sont pas sur la feuille d’IR : certains impôts déduits du revenu fiscal, mais surtout les profits non distribués par des groupes contrôlés par le ménage

Une fois cela pris en compte, la concentration des revenus est similaire suivant les concepts économique et fiscal, à ceci près que le poids des 0,01% les plus riches dans le revenu total est bien plus important en considérant le revenu économique

Comme les impôts délibérément progressifs ne sont assis que sur le revenu fiscal, ils sont aveugles à la concentration de ces revenus « oubliés ». C’est ainsi que le taux des impôts personnels rapportés au revenu économique est inférieur à 2% pour les milliardaires

Seul un impôt ciblant les entreprises, l’impôt sur les sociétés, s’avère progressif malgré un taux fixe, car seuls les ménages les + riches contrôlent des revenus d’entreprises. Son taux est néanmoins de + en + bas et, surtout, inférieur au taux supérieur de l’IR

Le taux global d’imposition des milliardaires est donc de 26% en 2016, soit - que pour celui juste entré dans les 10% les plus riches, et encore bien moins que ce que paie le 37800ème ménage le + riche ou ce qu’ils paieraient si le revenu économique formait la base de l’IR

L’état du droit constitutionnel et du droit européen ne nous semble tout de même pas empêcher de réfléchir à des dispositifs correctifs, pourvu bien sûr que les données appropriées pour évaluer la situation soutiennent cette réflexion

De la baisse du chômage au plein-emploi, l’économie française a encore du chemin à parcourir. Un gros 3 millions d’emplois nets à créer, soit + de 10 % d’emploi en plus.

234
Q

Vers une normalisation du solde extérieur français ?

A

Déficit des échanges de biens compensé par l’excédent des service et des revenus début 2023, comme en 2021 ou en 2019.

235
Q

S. Stantcheva. Avril 2023. Understanding of Trade

A

Quels sont donc les principaux résultats ? Tout d’abord, les gens perçoivent les menaces et les coûts des pertes d’emploi dues au commerce comme étant aigus et saillants, alors que les avantages pour les consommateurs semblent intangibles et diffus. Ce sont les risques perçus pour l’emploi, et non les gains pour le consommateur, qui influencent la position des gens à l’égard du commerce.

236
Q

Navodhya Samarakoon, 2023

A

Entre 1998 et 2018, les multinationales américaines ont transféré entre 1,2 et 1,4 trillion de dollars (oui, avec un “t”) vers des juridictions à faible taux d’imposition, uniquement via le système de planification fiscale Double Irish - “le Triangle des Bermudes du monde fiscal, où l’obligation fiscale disparaît”

237
Q

Dares, juillet 2023

A

Si les cours ou stages restent le type de formation le plus répandu au sein des entreprises de 10 salariés ou plus, la part d’entreprises concernées a reculé à 63 % en 2020.

238
Q

Opter pour une meilleure analyser de la dette, soutenue notamment par Olivier Blanchard.

A

“L’analyse stochastique de la viabilité de la dette” est une méthode d’analyse de la soutenabilité de la dette qui tient compte des incertitudes inhérentes à l’économie. Elle utilise des techniques stochastiques pour modéliser les risques associés aux facteurs économiques clés tels que les taux d’intérêt, la croissance économique, et les déficits budgétaires.
Contrairement à l’analyse déterministe de la soutenabilité de la dette, qui se base sur des scénarios fixes et des prévisions ponctuelles, la SDSA prend en compte une variété de résultats possibles et les distribue selon une certaine probabilité. Cela permet de mieux comprendre les risques potentiels associés à différentes trajectoires de la dette et aux chocs économiques possibles, offrant ainsi une vision plus complète et nuancée de la soutenabilité de la dette à long terme.
En intégrant la volatilité et l’incertitude, la SDSA peut fournir aux décideurs une meilleure appréciation des risques et des mesures nécessaires pour maintenir la dette à un niveau soutenable.

239
Q

Quelle est la différence entre la politique industrielle verte verticale et la politique industrielle verte horizontale, et comment l’environnement est-il devenu un élément clé dans les politiques industrielles contemporaines ?

A

La politique industrielle verte verticale se concentre sur le soutien ciblé aux industries vertes, promouvant des technologies et des pratiques spécifiquement respectueuses de l’environnement. La politique industrielle verte horizontale, en revanche, concerne la promotion des objectifs environnementaux dans les processus de production de toutes les industries, intégrant ainsi les considérations écologiques dans l’ensemble du tissu industriel.
L’environnement est devenu un élément clé dans les politiques industrielles contemporaines en raison de la reconnaissance du sous-investissement dans les technologies vertes et des défaillances du marché associées aux externalités positives de la technologie verte et aux externalités négatives de la pollution. Comme expliqué par Dani Rodrik dans son article “Green Industrial Policy” (2014), ces défaillances nécessitent une intervention publique pour orienter efficacement l’allocation des ressources, utilisant ainsi les outils de la politique industrielle pour promouvoir et orienter les investissements dans les technologies vertes

240
Q

Qu’est-ce que la politique industrielle verte verticale (PIV-V), comment est-elle mise en œuvre aux États-Unis, dans l’Union Européenne et en France, et quels sont les défis potentiels à sa réussite?

A

La politique industrielle verte verticale (PIV-V) vise à soutenir spécifiquement les industries vertes, y compris les industries des énergies renouvelables, le recyclage, la production d’hydrogène vert, de turbines éoliennes, de panneaux solaires, de pompes à chaleur, de capture de carbone et de biocarburants.
* Aux États-Unis, cette politique est illustrée par l’Inflation Reduction Act (IRA), voté en août 2022, avec un budget de près de 400 milliards de dollars sur 10 ans. Il propose des subventions et des crédits d’impôt pour l’achat de véhicules décarbonés et l’investissement dans des technologies et des biens permettant la transition vers la décarbonisation.
* Dans l’Union Européenne, l’approche de la PIV-V est représentée par des dispositifs comme le Net Zero Industry Act (NZIA), proposé en mars 2023. Ce projet vise à promouvoir la fabrication de produits à zéro émission en Europe et cible une liste de technologies “net-zero”.
* En France, un crédit d’impôt de 500 millions d’euros par an a été intégré dans le projet de loi sur l’industrie verte, présenté en mai 2023, pour cibler les technologies “net zero” similaires à celles identifiées dans le NZIA.
Les défis potentiels à la réussite de ces politiques incluent la maîtrise de la chaîne de valeurs (des intrants miniers aux infrastructures), la concurrence sur l’accès aux ressources, l’existence potentielle de goulets d’étranglement, les tensions sur les prix des ressources rares et la nécessité d’une augmentation des infrastructures de charges pour les véhicules électriques. De plus, il existe une interrogation quant à l’efficacité réelle de ces politiques dans la réduction des émissions totales de CO2, et non seulement par unité d’énergie générée.

241
Q

Qu’est-ce que la politique industrielle verte horizontale (PIV-H), comment est-elle illustrée en France, et quels sont ses avantages et inconvénients principaux ?

A

La politique industrielle verte horizontale (PIV-H) vise à décarboner les processus de production dans tous les domaines d’activité, plutôt qu’à soutenir des industries spécifiques. Elle est conçue pour transformer l’industrie, qui est une source majeure d’émissions de CO2, vers des processus plus propres.
* Illustration en France : La France a adopté une telle politique avec un plan de décarbonation de l’industrie annoncé en 2022 dans le cadre de France 2030, doté de 5,6 milliards d’euros. En mai 2023, un volet du projet de loi a renforcé ces mesures en ciblant le changement de processus de production.
* Avantages : La PIV-H présente moins de risques de désajustements entre l’offre et la demande et a une efficacité plus pérenne. Elle peut avoir des effets plus structurels si elle réussit à changer les comportements, et ces changements sont susceptibles d’être irréversibles dans un contexte de régulation stricte et de demande accrue de responsabilité sociale. Contrairement à la PIV-V, les subventions dans le cadre de la PIV-H ne créent pas de distorsions de concurrence non souhaitées.
* Inconvénients : L’inconvénient majeur de la PIV-H est son coût net élevé à court terme. De plus, étant une politique de guichets, elle nécessite que les investissements de décarbonation aient lieu pour que les aides soient accordées. Elle doit donc être accompagnée de dispositifs d’incitation plus contraignants, comme la taxe carbone, des quotas de carbone, ou des réglementations sur les émissions pour être efficace.

242
Q

Qu’est-ce que le protectionnisme vert (PIV-P), comment se manifeste-t-il en Europe et en France, et quels sont ses effets et ses défis, notamment en relation avec la Chine?

A

Le protectionnisme vert (PIV-P) est une version défensive de la politique industrielle verte qui vise à protéger certaines industries de la concurrence étrangère pour favoriser leur développement et croissance. Il peut soutenir les politiques industrielles vertes verticales ou compenser les conditions de concurrence altérées par des politiques vertes horizontales contraignantes.

  • Manifestation en Europe et en France:
    o L’Union européenne prévoit de mettre en place un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières.
    o Le NZIA vise à ce que l’UE produise au moins 40% des technologies dont elle a besoin pour ses objectifs climatiques et énergétiques d’ici 2030.
    o La France, en conformité avec l’UE, ne fait pas explicitement référence à une obligation de contenu local. Toutefois, des mesures ont été envisagées pour contrer la fuite de subventions, comme le conditionnement de subventions à des critères d’empreinte écologique, excluant de facto certains fournisseurs étrangers, comme la Chine.
  • Défis:
    o La Chine détient des positions dominantes dans la chaîne de valeur des industries vertes, ce qui pose des problèmes pour la croissance des acteurs locaux et l’accélération de la décarbonation.
    o Il existe des tensions entre les objectifs environnementaux et industriels, comme illustré par les débats en France sur les subventions à l’achat de produits verts.
  • Effets:
    o Le protectionnisme peut conduire à un cloisonnement des marchés, ralentir l’atteinte des objectifs de neutralité carbone, et augmenter les pressions inflationnistes sur les intrants des industries vertes.
    o Les appels à la protection peuvent être renforcés par des crises, comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a lié les enjeux énergétiques aux enjeux climatiques.
    En somme, le protectionnisme vert est un aspect complexe et nuancé de la politique industrielle verte, avec des implications importantes pour la compétitivité, l’innovation, et les efforts de décarbonation.
243
Q

Comment la politique industrielle verte énergétique (PIV-E) est-elle influencée par les choix énergétiques et quelles différences sont évoquées entre la France, l’Union européenne et les États-Unis dans le domaine de la PIV-E?

A

La politique industrielle verte énergétique (PIV-E) est fortement influencée par les choix énergétiques en raison de l’importance centrale de l’énergie dans la production industrielle et parce que la production industrielle est une source majeure d’émissions de CO2. Le mix énergétique guidant la politique industrielle est crucial pour la décarbonation de l’industrie. En France, la politique énergétique a orienté les soutiens vers la technologie du nucléaire, ce qui continue de caractériser sa position. L’Union européenne a une politique équilibrée sur toutes les dimensions de la PIV, mais est moins protectionniste. La France utilise tous les leviers des PIV, étant plus protectionniste que l’UE et plus orientée par ses choix énergétiques, la rendant la plus interventionniste. Les États-Unis, quant à eux, sont les plus protectionnistes et leur tournant récent vers les énergies renouvelables marque une nouvelle trajectoire, qui n’a pas été principalement gouvernée par la question de l’approvisionnement énergétique proprement dit.

244
Q

Projet de loi industrie verte

A

Autour de 15 mesures, le projet de loi industrie verte a été présenté le mardi 16 mai par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Une nouvelle étape pour ce projet de loi, qui a pour ambition de faire de la France le leader de l’industrie verte en Europe. Présentation.

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2,5 millions : c’est le nombre d’emplois industriels qui ont été détruits ces cinquante dernières années. Autre chiffre de ce constat de désindustrialisation de la France : la part de l’industrie dans la richesse nationale a été divisée par deux, passant de 22 % à 11 % du PIB.

Deuxième constat, l’industrie française représente 18 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre nationales : dans un contexte d’urgence climatique, le secteur doit être accompagné dans la réduction de son impact climatique global.

Enfin, troisième constat : l’industrie décarbonée représente un enjeu de souveraineté, face à des nations qui rivalisent et s’engagent via des investissements et des stratégies dédiées. Fin 2021, la Chine présentait un plan quinquennal pour stimuler le développement vert des secteurs industriels. Plus récemment, les États-Unis ont présenté une loi sur la réduction de l’inflation : l’Inflation Reduction Act, prévoyant de soutiens financiers massifs en faveur d’une politique industrielle verte.

Une ambition : faire de la France le leader de l’industrie verte en Europe

Face à ces défis, ce projet de loi sur l’industrie verte s’inscrit comme une nouvelle étape de la réindustrialisation du pays.

Il a pour ambition de répondre à deux objectifs : faire de la France le leader des technologies vertes nécessaires à la décarbonation, et verdir les industries existantes.

L’industrie verte, en quoi cela consiste ?

L’industrie verte regroupe deux grandes familles d’activités, différentes mais complémentaires :

La création d’industries vertes d’une part, qui consiste à établir et étendre les nouvelles industries qui fournissent des biens et services permettant la décarbonation de l’économie. Parmi elles on peut citer les batteries électriques, les pompes à chaleur, les électrolyseurs pour la production d’hydrogène vert, les biogaz et bio-méthane, les technologies de capture et de stockage de carbone, etc.
La décarbonation de l’industrie existante d’autre part : elle doit permettre, indépendamment de leur secteur, taille ou emplacement, de verdir leurs opérations et les accompagner dans cette démarche.
Le projet de loi industrie verte : 15 mesures articulées autour de quatre priorités

Encourager l’épargne des jeunes Français, faciliter l’installation des entreprises en améliorant les délais d’implantations, ou encore créer un label permettant de promouvoir les entreprises vertueuses… Les mesures sont articulées autour de quatre leviers : faciliter, financer, favoriser, et former.

Faciliter et accélérer l’implantation de sites industriels en France

Financer l’industrie verte par la mobilisation des fonds publics et privés

Favoriser les entreprises vertueuses dans toutes les interventions de l’État

Former aux métiers de l’industrie verte

Les impacts environnementaux et économiques attendus grâce au projet de loi

Projet de loi industrie verte : deux mesures à la loupe

[Mesure 6] Soutenir les technologies vertes grâce au crédit d’impôt « investissements industries vertes »

La réussite de la transition énergétique dépend d’industries stratégiques telles le photovoltaïque, les batteries, l’éolien ou encore les pompes à chaleur.

Pour soutenir les secteurs industriels qui contribuent aux objectifs de neutralité carbone, un crédit d’impôt en faveur des entreprises qui investissent dans les industries vertes sera mis en place en loi de finances pour 2024.

[Mesure 8] Mobiliser l’épargne privée pour financer l’industrie verte

Cette huitième mesure repose sur un double constat : les épargnants français expriment une demande grandissante de placements favorisant cette transition, et le verdissement de l’économie nationale ne peut se faire sans la mobilisation des financements privés.

Parmi les solutions proposées dans ce projet de loi, le lancement d’un plan avenir climat à destination des jeunes de moins de 18 ans. Ce plan d’épargne sera bloqué jusqu’à la majorité.

Le blocage permettra d’engager des investissements de long terme notamment dans les énergies renouvelables, la décarbonation de l’industrie ou encore les entreprises innovantes.

Un projet de loi issu de la concertation et de la co-construction
Trois mois de consultations, 300 auditions, une consultation auprès du grand public…
Le projet de loi industrie verte a été élaboré en laissant une large place à la concertation et la co-construction avec la société civile. Cette première phase a permis d’aboutir au projet de loi industrie verte présenté ce 16 mai en Conseil des ministres.