D. Les Troubles Thymiques Flashcards
Thymie ou Humeur:
Se définit comme la tonalité affective de base reflètant l’accord global du sujet et du monde, tel qu’on peut le projeter sur un axe allant des la douleur la plus intense à la joie la plus profonde.
Qu’est ce qui intervient dans la thymie?
Une infinité d’éléments psychologiques, biologiques et environnementaux, étroitement intriqués les uns aux autres.
L’axe de l’humeur étant à l’intersection de toute la vie mentale, comment un trouble psychique se manifeste t il le plus souvent?
Par une perturbation thymique, celle ci pouvant prendre la forme d’un syndrome dépressif, maniaque ou mixte.
Quand les syndromes dépressif, maniaque ou mixte définissent ils la classe des troubles thymiques?
Lorsqu’ils surviennent isolément.
A quoi peut être associée une perturbation de l’humeur?
À n’importe que type de trouble mental ou organique.
Syndrome dépréssif
Il associe une douleur morale et un ralentissement psycho-moteur (l’inhibition psychique sous-jacente ce ralentissement).
En quoi, l’inhibition* psychique sous-jacente au ralentissement psychomoteur éclaire t elle la valeur défensive du syndrome dépressif?
En limitant le potentiel d’événements traumatiques.
Inhibition
Ce n’est pas un mécanisme de défense.
C’est un symptôme.
Elle peut être:
- Psychique ou mentale: blocage intellectuel, troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire;
- Sociale, physique: gaucherie, maladresse;
- De la parole: mutismes, difficultés d’élocution, bégaiement;
- ou de la volonté: incapacité à décider. (Levy-Soussan, 1994).
Dans la vie “ordinaire” à quoi peut servir une inhibition partielle?
La vie “ordinaire” comporte de phases de “repos psychique” avec une filtration des événements par inhibition partielle pendant que le psychisme se réorganise en profondeur.
Lors d’une dépression, que constitue la relative protection immédiate assurée par l’inhibition et comment?
Elle constitue un piège sans issue:
Le syndrome dépressif est comparable à un puits car les tentatives d’en “sortir” raniment l’angoisse et se retournent douloureusement contre le sujet qui rechûte et se ralentit à nouveau défensivement.
3 groupes de symptômes qui peuvent se distinguer dans le syndrome dépressif:
- La douleur morale* est l’expression directe de l’humeur dépressive.
- Le ralentissement psycho-moteur* est parfois seul présent.
- Des signes non-spécifiques sont souvent observés, fonction de l’équilibre entre souffrance psychique et défenses?*
La douleur morale:
Expression directe de l’humeur dépressive.
Tristesse durable, peu sensible au réconfort, et qui frappe par son association avec une perte de l’estime de soi.
Anhédonie,
pessimisme,
Idées noires Peuvent être envahissantes au point d’imposer une hospitalisation.
Perte de l’estime de soi
Sentiment d’incapacité et d’échec, la honte se profilant sous la culpabilité.
Anhédonie
Désigne l’impossibilité du plaisir.
Pessimisme
Ferme l’horizon sur un passé ruminé de façon pénible.
Idées noires
Idées de mort.
Ralentissement psycho-moteur
Parfois seul présent dans un syndrome dépressif:
- Visage fermé, voix monocorde, asthénie, apragmatisme, aboulie, replis social, bradypsychie avec troubles de la mémoire et appauvrissement idéique.
Asthénie
Grande lassitude, fatigue.
Apragmatisme
Difficulté à effectuer les actes de la vie quotidienne.
Aboulie
Absence de désir.
Bradypsychie
Ralentissement de la pensée.
Idéique
Contenant des idées.
Signes non spécifiques très souvent observés dans le syndrome dépressif, fonction de l’équilibre entre souffrance psychique et défenses:
- Angoisse toujours présente (même si peut être masquée par le ralentissement-;
- L’anorexie avec amaigrissement est classique, même si parfois on constate une hyper plagié avec obésité.
- L’insomnie liée à la douleur morale est fréquente, mais le ralentissement peut au contraire entraîner une hypersomnie.
- Diminution de la libido constante.
Que signifie le fait que de multiples formes de la dépression ont été décrites?
Que l’on rattache au syndrome dépressif des tableaux cliniques très variés.
Qu’est ce qui peut justifier que de multiples formes de la dépression sont rattachées au syndrome dépressif?
- Soit parce que l’on retrouve une souffrance psychique de même type que la douleur morale;
- Soit parler que les symptômes sera lent être une défense contre une telle souffrance, qu’il s’agisse d’un mode particulier d’inhibition ou d’un autre type de défense.
Formes cliniques de la dépression les plus souvent rencontrées:
- Formes somatiques*, bien connues des médecins généralistes;
- Formes comportementales*, fréquentes Che’s les adolescents;
- Formes cognitives*, classiques chez les personnes âgées
- Formes addictives*
- Formes névrotiques*
- Formes psychotiques ou mélancolies*.
Depression de type somatique
“Dépression masquée”, bien connue des médecins généralistes: céphalées, douleurs dorsales, troubles digestifs…
Dépressions de type comportementales
Fréquentes chez les adolescents: fugues, attitudes ordaliques*, conduites anti-sociales…
Attitude ordalique
Attitude de mise en danger.
Dépressions de type addictives
Bien des conduites addictives (alcoolisme, anorexie, boulimie, toxicomanies…- reflètent une défense contre une menace dépressive, au point qu’il est parfois justifié de parler “d’équivalents dépressifs”.
Dépressions de type cognitives
Classiques chez les personnes âgées _ l’inhibition intellectuelle pouvant en imposer à tort pour une démence_ mais responsable aussi de nombre d’échecs scolaires chez les plus jeunes.
Dépressions de type névrotique
Nombre de symptômes obsessionnels, phobiques ou hystériques constituent une protection contre la souffrance dépressive.
Dépressions de type psychotique ou mélancolies:
Un syndrome délirant aigu est alors au premier plan clinique.
- Reconnaitre une mélancolie typique: aisé en raison de d’intensité extrême de la douleur morale et du ralentissement.
-Syndrome délirant congruent à l’humeur: idées de faute impardonnable, de catastrophe, de ruine, de châtiment…
Idées délirantes parfois trompeuses: thématique persécutiez, mystique ou hypocondriaque…
- Le syndrome de Cotard*
- Dans certaines mélancolies, l’angoisse suscite une agitation intense au lieu d’un ralentissement.
Syndrome de Cotard
comporte en principe un délire de négation des organes, voire du corps entier ou mêle de la totalité du monde extérieur (délire nihiliste), avec parfois des idées d’énormité (taille gigantesque, organes monstrueux…) et des idées de possession, de persécution justifiée, de dam nation associuées à des idées d’immortalité en alternance avec la conviction d’être déjà mort.
Agitation intense suscitée par l’angoisse dans certaines mélancolies:
Agitation stérile qui traduit l’angoisse d Léa personne, elle se marque par exemple par une gesticulation, une déambulation constante, elle peut durer longtemps et épuiser la personne.
Quand la dépression peut elle être qualifiée de primaire et se range alors dans la classe des troubles thymiques?
Lorsqu’un syndrome dépressif ne dépend pas d’un trouble psychique ou organique plus fondamental.
Quels sont les 2 types de dépression primaire que l’on trouve?
- Les dépression psychogènes*
- Les dépressions endogènes*.
Dépressions psychogènes:
Type de dépression primaire, les plus fréquentes.
Sont appelées “névrotique-réactionnelles” car résultent d’une combinaison variable de facteurs déclenchants et de facteurs liés à une personnalité vulnérable.
Dépression “réactionnelle”:
dépression primaire
Le poids des evenements traumatiques est évident.
Le caractère traumatisant de l’événement est objectivement compréhensible (deuil, divorce, licenciement…).
“Dépression névrotique”
dépression primaire
Lorsque le poids des facteurs de personnalité paraît important. Dans ce cas, la dépression succède à un événement dont la valeur traumatique est conférée par le sujet.
Un tel événement peut être en apparence “heureux” (naissance, promotion professionnelle…).
A quoi est lié le caractère névrotique d’une dépression “névrotique-réactionnelle”?
(dépression primaire)
Il est lié au fait que l’événement traumatique, en résonnance avec une problématique inconsciente, refoulée, a réactivé” le conflit et entraîné la décompensation dépressive.
En quoi les dépressions endogènes sont elles opposées aux depressions psychogènes?
(dépression primaire)
Parce qu’on n’y retrouverait ni événement déclenchant notable, ni personnalité problématique.
Qu’est ce qui justifie l’isolement des dépressions endogènes?
(dépression primaire)
La forme mélancolique caractéristiques et la fréquence des antécédents personnels et familiaux dépréssifs ou maniaques.
Dans la nosographie classique, à quoi se rattachent les dépressions endogènes?
(dépression primaire)
Elles se rattachent à la psychose maniaco-dépressive-dépressive*.
Ce sont les épisodes mélancoliques de la PMD qui font partie des dépressions endogènes et par extension, la PMD en son entier.
Psychose maniaco-dépressive-dépressive:
dépression primaire
Trouble au long cours carzactèrisé par la survenue d’épisodes tantôt maniaques, tantôt mélancoliques, avec une guérison en principe complète entre les accès, la périodicité de ceux ci étant très variables.
Pourquoi des médicaments thymerégulateurs sont ils préscrits aux patients PMD?
(dépression primaire)
La gravité des conséquences des épisodes maniaques ou mélancolique justifie la prévention par ces médicaments, initialement difficiles à accepter par le sujet.
Quels facteurs interviennent dans les cas des PMD?
dépression primaire
LEs facteurs génétiques ont été évoqués avec le plus de constance, au moins dans certaines formes familiale.
En quoi peut on avancer que les PMD sont le reflet de mécanismes de défense puissants? Et lesquels?
(dépression primaire)
La violence des épisodes dépressifs ou des réactions maniaques peut être le reflet de mécanismes de défense puissants, le plus souvent de type clivage contre une angoisse d’abandon, mais allant parfois jusqu’aux processus psychotiques de déni contre une angoisse de morcellement.
A quels types de personnalités sont liées de nombreux cas des PMD?
(dépression primaire)
0 une organisation limite, voire à une structure psychotique, même si la personnalité de base parait “ordinaire”.
En quoi la fréquence de antécédents familiaux n’est elle pas nécessairement à interpréter dans un sens héréditaire?
(dépression primaire)
Étant donné le poids psychique transgénérationnel de ces antécédents qu’aucune étude génétique n’a jamais pu prendre en compte.
Durée de l’épisode dépressif
dépression primaire
Selon son caractère réactionnel ou endogène, sa durée varie dans le temps.
Mais selon des études sur la population générale, sa durée médiane est aux alentours de 3 mois.
Dysthymie ou “névrose dépressive”, ou Trouble dépressif persistant (D.S.M.5)
(dépression primaire)
Elle inclut:
- Une symptomatologie dépressive persistante ou intermittente d’au moins 2 ans;
- Une intensité subsyndromique (juste en dessous d’un accès dépressif majeur);
- l’absence de virage maniaque ou hypomaniaque.
Dépression secondaire
Une dépression est secondaire lorsque le syndrome dépressif survient sur fond d’un autre trouble psychique (depression associée) ou d’un trouble organique (dépression somatogène).
Différentes raisons pour lesquelles une pathologie mentale peut être associée à des phases dépressives:
(Dépression secondaire)
- Insuffisance des symptômes quant à la protection vis-a-vis d’une menace dépressive
- vécu douloureux des troubles
- amélioration symptomatique privant le sujet de ses défense…
Exemples de situations de décompensations dépressives liées aux raison précitées (insuffisance des symptômes …)
(Dépression secondaire)
- Pression des circonstances==> aggravation d’une névrose obsessionnelle ou phobique.
- Événement débordant les défense habituelles par clivage chez certaines personnalités limites ou psychopathiques sur fond d’organisation limite, constamment menacées par la dépression en raison d’une angoisse d’abandon (ou “perte d’objet”).
- Périodes précédant l’éclosion d’un délire dans les troubles psychotiques (l’inhibition dépressive protège temporairement contre l’angoisse de morcellement).
- Phases de prise de conscience des troubles et /ou de sédation du délire dans les troubles psychotiques.
- Périodes post-sevrage dans les troubles addictifs (alcoolisme, toxicomanie, boulimies…)
- Phases d’”atterrissage” dans la réalité après un état maniaque.
Trouble état limite selon Bergeret:
Association organisation limite/personnalité limite.
Pour quelles raisons une pathologie organique peut elle être associée à un syndrome dépressif?
- Mécanismes biologiques de certaines pathologies somatiques ( cancers, S.I.D.A, hypothyroïdie…);
- Réactions psychologiques à la maladie;
- Effets secondaires de certains traitements (ex: corticoïdes…)
Qu’est ce que le clinicien s’attachera à analyser surtout?
Les différentes composantes en jeu dans un syndrome dépressif, en fonction de sa valeur psychodynamique pour le sujet.
Le syndrome maniaque
Il semble être l’opposé du syndrome dépressif e, raison de l’état d’excitation du sujet.
En réalité, un état maniaque est généralement une défense contre une menace dépressive*.
Elements cliniques suggérant qu’un état maniaque est une défense contre une menace dépressive:
- Circonstances conflictuelles ou traumatiques (e.g., “manie de deuil”*)
- Amorce dépressive
- versatilité de l’humeur
- virage dépressif post-maniaque.
Manie de deuil
Réaction maniaque à un deuil pour lutter contre la souffrance infligée par la perte.
Que permet l’excitation dans un état maniaque?
Elle permet de fuir provisoirement la dépression.
Comment débute un état maniaque typique?
Par un bref prodrome: insomnie, irritabilité…
Tableau clinique complet d’un état maniaque:
- Euphorie + éléments évocateurs*
- Excitation psychomotrice patente*
Dans le déni de toute difficulté, le sujet maniaque ne reconnaît aucun trouble.
Aprèsl’épisode, le sujet peut même éprouver de la nostalgie d’un état ou tout était possible.
Virage dépressif post-maniaque fréquent.
Euphorie + éléments évocateurs d’un état maniaque:
- Optimisme débordant
- sentiment d’omnipotence et d’absence de limites
- exaltation
- ludisme*
- surestimation de soi
- mégalomanie.
Toute fois le sujet peut présenter de brusques phases agressives ou dépressives (“versatilité”) démasquant ce qui le menace.
Ludisme
Le sujet entre dans une relation de jeu, fait des blagues…
Excitation psychomotrice patente dans un état maniaque.
- Présentation extravagante
- rires
- hyperactivité “stérile”
- projets multiples avec risques de dépenses inconsidérées
- désinhibition*
- distractibilité
- tachypsychie*
- fuite des idées
- Logorrhée*
- associations superficielles (jeux de mots, coqs-à-l’âne)
- insomnie sans fatigue.
Désinhibition
Familiarité intrusive, propositions érotiques “déplacées”…
Tachypsychie
Accélération du cours de la pensée
Logorrhée
Incontinence verbale, flot de paroles débitées rapidement
Qu’arrive t il fréquemment au sujet suite à un épisode maniaque?
La lutte contre la dépression via l’excitation ayant échoué, le sujet “retrouvé” souvent sa dépression.
Après un épisode maniaque les sujets connaissent souvent un virage dépressif soit spontanément, soit du fait du traitement dont le dosage ne convient plus.
Quand le syndrome maniaque prend il une allure délirante?
Quand le sujet n’a plus aucune distance vis à vis des thèmes mégalomaniaques.
Dans des formes plus atypiques, le sujet présente des thèmes mystiques ou érotomaniaques, voire de persécution, et tous les intermédiaires sont possibles avec les bouffées délirantes.
Hypomanie
Forme mineure de syndrome maniaque.
Le sujet est excité mais conserve son adaptation au monde.
Toutefois, l’évolution peut se faire vers un état maniaque franc* ou un état dépréssif.
Accès hypomaniaque:
- excitation intellectuelle marquée part la créativité, de l’originalité, des initiatives audacieuses, mais non déraisonnables, de la repartie…
- Une hyperactivité mal contrôlée avec des décisions hâtives, inconsidérées (ex: déménagement, mariage, divorce, voyage…)
- un trouble du caractère: impatience, irritabilité, agressivité, autoritarisme…
(Lévy-Soussan, 1994).
Que signifie le fait de qualifier un trouble de franc?
Cela signifie qu’il n’occasionne aucun doute sur le plan diagnostic, que ses symptômes sont bien marqués.
Syndrome mixte
Coexistence ou alternance rapide de composantes maniaques et de composantes dépressives (e.g., excitation psychique associé à des idées sombres).
Syndromes s’observant assez souvent.
Pourquoi est il compréhensible que les syndromes s’observent assez souvent?
Si l’on admet qu’une réaction maniaque représente une défense contre une menace dépressive.
A quoi un épisode maniaque ou un épisode mixte franc est il généralement lié?
- Soit à une psychose maniaco-dépressive (trouble bipolaire de type I pour le D.S.M.5). L’expérience clinique montre en effet qu’un sujet présentant un tel épisode (qui peut refléter de puissants processus de déni) a de fortes chances de présenter plus tard des épisodes analogues ou des épisodes mélancoliques.
- Soit à des facteurs somatiques: prise de toxiques (haschisch, cocaïne, amphétamines…-, effets médicamenteux (antidépresseurs, corticoïdes…), perturbations induites par certaines maladies (hyperthyroïdie, tumeurs frontales)… Dans le cas de prise de toxiques, un terrain d’organisation m’imite est fréquent.
Pourquoi faut il évaluer soigneusement le poids des facteurs somatiques deans un épisode maniaque ou mixte?
Car la proposition de thymorégulateurs est indiquée si le rôle de ces facteurs parait mineur (la probabilité de terrain maniaco-dépressif étant alors élevés).
A quel type de terrain peut être associée l’hypomanie?
À tout types de terrain, d’une façon comparable à la depression contre laquelle est constitue le plus souvent une défense.
Différences entre la dépression et la manie.
L’humeur:
Dépressive/exaltée Pessimisme/hyperhédonie Douleur morale/euphorie Émoussement affectif/hypersyntonie Inhibition/expansivité Culpabilité/mégalomanie.
Différences entre la dépression et la manie.
La cognition:
Bradypsychie/tachypsychie
Monodéïsme/fuite des idées
Pauvreté de la pensée/richesse associative.
Différences entre la dépression et la manie.
La motricité:
ralentissement/excitation
Stupeur/agitation
Fatigue/infatigabilité
Différences entre la dépression et la manie.
Somatique:
Perte du désir sexuel/hypersexualité
-anorexie/hyperphagie.