Cours 7 Besoins généraux des victimes Flashcards
Victimisation criminelle =
conséquences ou effets ou besoins?
Conséquences : Ce qui est produit nécessairement par quelque chose, qui en est une suite logique. (Larousse)
Effets: Résultat, conséquence de l’action d’un agent, d’un phénomène quelconque. (Larousse)
Besoins: Exigence née d’un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique, état qui résulte de la privation du nécessaire. (Larousse)
Conséquences et/ou besoins? (Page 127)
Mme Poulin, une femme de 83 ans, a été victime de voies de fait, tout en se faisant voler son sac-à-main. Elle a souffert de plusieurs ecchymoses et de quelques coupures. Depuis sa victimisation, elle dit ne plus se sentir en sécurité dans sa propre maison, ce qui l’empêche de dormir la nuit. Elle s’est éloignée de sa famille et de ses amis afin qu’ils ne découvrent pas ce qu’il lui est arrivé.
- Pouvez-vous identifier des effets ou des conséquences chez Mme Poulin?
- Quels sont les besoins qu’elle pourrait présenter?
Conséquences
Physique: Ecchymose
Pyschologique: peur, anxiété, insomnie
Existentielle: sentiment de vulnérabilité accru
Sociale:isolement
Financier: le sac à main et son contenu
Besoins
médicaux: médicaments, soints de santé pour les ecchmoses
Psychologiques: support émotionnel
D’information: sur l’aggresseur sur les services disponibles
Pratique remplacement de la propriété
Besoins des
personnes victimes
- Besoin d’information
- Besoins pratiques / ponctuels
- Besoin de réparation ou de dédommagement
- Besoin de soutien psychosocial ou d’aide thérapeutique
- Besoin de protection / sécurité
- Besoin de reconnaissance (être entendue et crue, être traitée avec respect et en toute confidentialité)
Besoin d’information
L’information est un facteur d’autonomisation, et une recherche menée auprès de victimes dont la cause est traitée par les tribunaux montre que lorsqu’on donne de l’information à une victime, celle-ci est plus susceptible d’avoir le sentiment d’être traitée équitablement et moins susceptible de présenter des symptômes d’ESPT (Morissette et Wemmers, 2016).
Besoin d’information
Multitude de décisions à la suite d’une victimisation et des choix difficiles.
Multitude de décisions à la suite d’une victimisation et des choix difficiles.
L’information permet à la victime:
- De normaliser son vécu en connaissant les réactions possibles à la suite d’une victimisation.
- De se sentir moins désemparée.
- De participer plus activement aux procedures.
- D’être plus facilement mobilisée dans les démarches.
Besoin d’information
Besoin d’information à partir de la dénonciation concernant:
Besoin d’information à partir de la dénonciation concernant:
- Le déroulement de l’enquête
- Les mesures visant à assurer sa protection
- La restitution de ses biens
- Les réclamations (assurances)
- La possibilité d’obtenir une assistance juridique ou une indemnisation
- Le processus judiciaire criminel et tout ce qu’il entraîne
- Les recours civils
•Les diverses ressources d’aide existantes
Besoin d’information
Besoin d’information relatif au système de justice, car les victimes connaissent généralement peu le système de justice (pas familier, pas à l’aise, crainte de ne pas se souvenir, de se contredire):
Besoin d’information relatif au système de justice, car les victimes connaissent généralement peu le système de justice (pas familier, pas à l’aise, crainte de ne pas se souvenir, de se contredire):
- Comprendre les étapes du processus judiciaire et le rôle des différents acteurs.
- Être préparée au témoignage.
- Connaître les motifs pour déterminer les peines.
Besoin d’information
Besoin d’information relatif au système correctionnel, car les victimes connaissent généralement peu la gestion des sentences et le processus de remise en liberté du contrevenant:
Besoin d’information relatif au système correctionnel, car les victimes connaissent généralement peu la gestion des sentences et le processus de remise en liberté du contrevenant:
- Les dates d’éligibilité aux différentes formes de remise en liberté.
- Le lieu où le contrevenant ira résider à sa sortie de prison.
- Les conditions imposées, son cheminement et ses efforts en vue de se réhabiliter.
- Les motifs qui justifient sa liberation.
Besoin d’information
Besoin d’information relatif aux divers services offerts (indemnisation, aide aux victimes, DPJ, etc.) :
Besoin d’information relatif aux divers services offerts (indemnisation, aide aux victimes, DPJ, etc.) :
- Sur l’existence des programmes, l’accès à des mesures et les procédures.
- L’avancement de leur dossier.
- Les décisions prises et les motifs qui les justifient.
Besoins pratiques/
d’aide ponctuelle
Les besoins pratiques englobent un éventail de tâches concrètes pour lesquelles la victime peut avoir besoin d’aide.
Les victimes de crimes contre les biens expriment dans une proportion plus grande que les victimes de crimes avec violence leur besoin d’aide pour des choses pratiques comme les réparations d’urgence, le transport, les tâches ménagères, les formulaires à remplir, les services de traduction ou les contacts avec les entreprises (Ten Boom et Kuijpers, 2012). En outre, les victimes de violence familiale ont parfois besoin de se loger ailleurs pour s’éloigner de leur agresseur. Souvent, ces besoins pratiques se manifestent tout de suite après la victimisation et nécessitent une réponse immédiate (Baril, 1984).
Les victimes indirectes, en particulier celles qui sont endeuillées après un homicide, expriment souvent des besoins pratiques en matière de gestion de crise ou demandent de l’aide pour trier les effets personnels de l’être cher ou pour répondre aux médias (Armour, 2002 ; Ten Boom et Kuijpers, 2012).
Les membres de la collectivité, en tant que victimes tertiaires, peuvent aussi avoir besoin d’aide pour répondre aux médias.
- Multitude de démarches à la suite d’une victimisation.
- Moins d’énergie, des capacités physiques ou psychologiques réduites.
- Allège la lourdeur, appuie la victime à un moment difficile, surtout si le soutien social est faible et la victime est aux prises avec d’autres événements stressants.
- Ces besoins pratiques peuvent être:
- Référence aux organismes ou intervenants approprié
- Accompagnement dans les démarches (hôpital, cour, etc.)
- Soutien physique (aide pour le bain, soins médicaux)
- Soutien technique (aide pour remplir différents formulaires complexes)
- Services (garde d’enfant, transport, etc.)
- Dépannage financier, etc.
Besoin de réparation
Besoin de réparation des pertes importantes.La réparation peut prendre plusieurs formes différentes : la restitution des biens volés, l’indemnisation financière de la victime ou des membres de sa famille, des excuses de la part du contrevenant, la reconnaissance de sa culpabilité et de sa responsabilité à l’égard des souffrances de la victime (Wemmers, 2014).
l’arrestation et la condamnation du contrevenant, sont aussi considérées comme réparatrices.
Les victimes de violence qui connaissent leur agresseur expriment souvent le désir de rétablir leur relation avec lui (Ten Boom et Kuijpers, 2012). Parfois, la victime de violence sexuelle de la part d’un agresseur qu’elle connaît exprime le souhait de rétablir sa relation avec d’autres membres de sa famille ou avec l’ensemble de la collectivité (Koss, 2014 ; Van Camp, 2014).
- Restitution des biens ou dédommagement pour les pertes financières et matérielles
- Suivi médical pour les pertes physiques
- Réparation symbolique pour les pertes psychologiques
- Indemnisation pour atténuer les sentiments de perte et d’injustice et les autres conséquences du crime
Préférence pour une réparation du contrevenant plutôt
que de l’État ou des assurances
Les victimes de crimes contre les biens expriment plus souvent un besoin d’indemnisation financière que les victimes de violence (Ten Boom et Kuijpers, 2012), même si les coûts financiers des crimes avec violence dépassent ceux des crimes contre les biens (Leung, 2004).
Besoin de soutien psychosocial /
d’aide thérapeutique
- Besoin d’aide thérapeutique pour:
- Rassurer la victime dans ses réactions et son processus.
- Donner occasion de parler de leur expérience, la nommer pour l’intégrer.
- Besoin d’aide sur le plan affectif à la suite de la victimisation.
- Besoin de restructuration cognitive.
Besoin de protection /
sécurité
- Protection d’une nouvelle victimisation ou de représailles.
- Particulièrement pour les victimes de violence conjugale et de maltraitance envers des enfants et des aînés (violence intrafamiliale).
- Pour se protéger, les victimes peuvent avoir besoin de:
- Renseignements sur les moyens de prévention
- Déménagement
- Mesures de protection
- Contrôle de leur agresseur (mandat de paix, probation, sursis, prison)
- Connaître la date de libération de leur agresseur, etc.
Besoin de reconnaissance
être entendue et crue, être traitée avec respect et
en toute confidentialité
- Besoin d’être acceuillie, de raconter leur version des faits, leur expérience: Écoute et compréhension sans banaliser l’évèvenement, ni blâmer la victime (attitude verbale et non-verbale)
- Besoin d’être entendue devant les instances officielles
- Que leur point de vue soit pris en consiédration avant le prononcé de la peine ou au moment de la remise en liberté du contrevenant.
- Elles veulent pouvoir s’exprimer sur les conséquences de l’évènement et que leur craintes et les préjudices subis soeient pris en consiédération.
- Lorsqu’on demande aux victimes quelles fonctions elles estiment qu’elles devraient exercer dans le système de justice pénale, la plupart sont d’avis que les autorités devraient les consulter tout au long du processus.
- En général, la victime ne réclame pas de pouvoir décisionnel, estimant que le fardeau de la prise de décision incombe aux autorités. Toutefois, elle veut avoir voix au chapitre lors des procédures, pour que les décisionnaires puissent tenir compte de ses préoccupations dans leur jugement
1988, le gouvernement fédéral approuve son Énoncé des principes de justice fondamentaux pour les victimes d’actes criminels et le Québec adopte la Loi sur l’aide aux victimes d’actes criminels .
Ces deux instruments confèrent à la victime le droit à l’information, à la participation, à la réparation et au soutien, tout en lui rappelant son obligation de collaborer avec les autorités (Wemmers, 2003). Toutefois, selon Alan Young (2001), les politiques et les lois canadiennes concernant les victimes reposent non pas sur des recherches exhaustives sur les besoins des victimes, mais sur des « points de vue stéréotypés sur les victimes de la criminalité » (p. 65, traduction libre)