Cours 12: Accompagnement d'une personne qui éprouve de la colère Flashcards
Qu’est-ce que la colère ?
- Émotion humaine normale en réaction à ce qui se passe, souvent inévitable.
- ni bonne, ni mauvaise
- Sain de ressentir et d’exprimer de la colère
- n’est pas un problème en soi, c’est ce qu’on en fait qui peut faire la différence
- non néfaste si reconnue, exprimée avec affirmation (respect de soi et de l’autre)
- Peut masquer une détresse (perception d’une grande menace)
- sorte de stratégie passive, plutôt immature, comme le déni.
À quel moment la colère peut-elle devenir problématique ?
Peut devenir problématique lorsque son intensité, sa fréquence et les comportements qui en découlent engendrent une
souffrance ou une perturbation significative des relations et du
fonctionnement.
Quelles sont les différences entre la colère et l’agressivité/violence ?
- La colère et la violence ne sont pas synonymes.
- La colère est une émotion tandis que la violence un comportement.
- Lorsqu’elle est contenue, la colère peut survenir sans qu’aucun comportement agressif ne s’en suive.
- La violence peut s’observer à une phase de désorganisation ou de crise.
- Des comportements agressifs peuvent aussi survenir sans que la personne ne ressente
de la colère. Ils peuvent être émis sans état d’âme ou même avec une certaine excitation.
Quels sont les facteurs souvent associés à la colère (évènement/stimulus et réaction cognitive) ?
- Évènements déclenchants:
Sentiment d’incompréhension - Sentiment d’être victime d’une injustice
- Sentiment de ne pas être respecté
- Mauvaise nouvelle, déception (ex., échouer à un examen)
- Style de communication de celui qui annonce la mauvaise nouvelle (manque d’empathie, manque d’écoute-
on ne se sent pas compris) - Frustration d’un désir ou d’un besoin
- Environnement irritant (ex., une personne qui demande tout le temps)
- Menace à la sécurité et peur (ex., envahisseur)
- État de stress avant l’évènement (présence de fatigue, de stress)
- Trop souvent lié à des ERREURS de PENSÉES : La signification donnée à un événement et une mauvaise
interprétation.
Lien entre pensées et émotion : se sentir incompris par l’autre ou trouver cela injuste, se sentir diminué, pas à
la hauteur- attentes élevées et sentiment d’infériorité- (impression d’être attaqué, égo menacé), se sentir en train de perdre le contrôle, se percevoir comme vulnérable (menacé).
Quelles sont les émotions qui peuvent être ressenties lors de l’expérience de la colère ?
- Agacement
- Irritation
- Animosité
-Ressentiment - Rancune
- Hostilité
-Haine
-Colère
-Révolte
-Rage
Que peut cacher la colère ?
- Bien souvent l’émotion de la colère cache une détresse.
- Émotion primaire:
- réaction de défense pour contrer injustice (réaction de lutte pour ses droits)
- reconnaît la présence d’un besoin non satisfait (et y répondre)
- Émotion secondaire:
- réaction de défense permettant de masquer une détresse
- en réaction à un sentiment d’incompréhension ou à une frustration de l’ÉGO qui se sent
diminué - une façon d’éviter de ressentir une détresse plus profonde (un peu comme le déni),
préfère ici trouver un c
Quelles sont les manifestations de la colère (réactions corporelles) ?
- Bouleversement intense
- Air renfrogné
- Grincement des dents
- Allées et venues dans la pièce
- Haussement des sourcils
- Poings serrés
- Énergie accrue
- Fatigue
- Repli sur soi
- Visage empourpré
- Retenue émotionnelle excessive
- Ton de voix modifié (ton élevé, voix plus basse, mots marmonnés entre les dents,
cris ou vocifération).
Qu’est-ce que la colère adaptative ?
- Émotion souvent utile pour défendre un droit ou reconnaître la présence d’un besoin non satisfait (et y répondre).
- Peut aussi masquer une détresse normale.
Dans le processus de deuil: quand le déni tombe, la colère fait partie
de la phase initiale du deuil. Alors que le déni permettait de prendre
une distance pour mieux rebondir. La colère est associée à une
mobilisation d’énergie pouvant aider à se mettre en action et à affronter
la situation.
Quelles sont les réactions explosives non adaptatives (réaction comportementale) ?
- Rendre l’autre coupable (accuser) de ne pas
répondre à ses besoins - Tempêter contre tout ou tout le monde
- Refuser d’entendre la version de l’autre
- Nourrir un désir de vengeance
- Forcer les limites de l’autre, harceler
- Proférer des menaces, intimider
- Menacer ou agresser verbalement et
physiquement - À l’extrême, commettre homicide
Quelles sont les réactions implosives non adaptatives (réaction comportementale) ?
- Nier ses besoins et ses émotions
- Refouler sa colère, ravaler, ne rien dire
- Se dénigrer, se culpabiliser,
- Autodestruction
- Automutilation
- Accumuler des frustrations
- Ruminer les sentiments et les pensées négatives
- Ne pas accepter et ne pas affirmer ses limites
- Retourner sa colère contre soi
Quels sont les facteurs associés à une colère mal gérée ?
- Apprentissage déficient. La personne n’a pas appris :
- à reconnaître et exprimer ses besoins ;
- à exprimer ses émotions négatives ;
- à exprimer sa colère de façon affirmative (respectueuse de soi et de l’autre) ;
- a apprit que ce n’est pas correct d’exprimer de la colère (soumission) ;
- ou à l’inverse a été exposée à des modèles colériques (agression).
- Les modèles (familiaux) étaient peu efficaces à s’affirmer ou à gérer la colère.
- Caractéristiques individuelles (vulnérabilité) :
- Comportement plus irritable, faible seuil de tolérance à la frustration
- Attentes élevées et souvent irréalistes envers la vie et envers soi même (s’exposent ainsi à la
frustration). - Dans bien des cas, la colère est amplifiée par ce type de pensées ou d’autres pensées
irréalistes ou peu fonctionnelles (Liens entre pensées et émotions).
Quelles sont les 8 étapes pour mieux gérer la colère plutôt que de diriger la charge sur autrui, sur soi ou sur les objets ?
- Reconnaître les symptômes physiques (sensations corporelles) et psychologiques de la colère (cognition, affect, comportement)
- Faire une pause (auto-régulation), respirer
- Identifier ses frustrations et ses besoins non comblés.
- Reconnaître les distorsions cognitives, restructurer/dédramatiser et modifier le
discours interne ou « défusionner » avec les pensées - Accepter d’écouter ce que l’autre a à dire
- Choisir d’exprimer ou non sa colère
* si oui, le faire d’une façon affirmative – s’attendre à ce que cela puisse « déranger » , donc préparer le terrain en demandant à l’autre s’il a du temps et de l’espace pour
écouter quelque chose de difficile à exprimer ; s’exprimer de façon constructive en
commençant par indiquer l’importance du lien que l’on veut préserver ;
* Sinon, penser à une autre façon de libérer la charge d’énergie: écrire, décharger sa colère sur un objet inanimé (solution temporaire; danger de cercle vicieux si utilisé
sur base régulière), faire de l’exercice, pratiquer sa capacité à lâcher prise. - Trouver une réponse constructive à ses besoins
- Apprendre de ses épisodes de colère (connaître ses boutons ou ses zones de vulnérabilité), en parler, consulter.
Que représente la lettre A dans le modèle de GRACE ?
- Ajustement vers soi et adoption d’une attitude ouverte et non défensive.
IMPORTANT car la personne en réaction émotionnelle de colère : - déforme la réalité avec les lunettes de la colère (se sent
facilement attaquée) - sensible au non verbal, ton, posture, etc. (facile de mettre de
l’huile sur le feu avec de petits détails) - scan, reconnaissance de ses sensations
- Ajustement vers l’autre
- Nommer la personne, se présenter avec une attitude calme, ancrée et non défensive
- ACCUEILLIR, questionner sur ce qui se passe. L’inviter à discuter de ce qu’elle comprend de cette situation de santé. Éviter les interruptions (sauf si essentiel), de poser trop de
questions, d’orienter la conversation. Rester neutre, ne pas prendre position. - CHEMINER vers une compréhension mutuelle de ce qu’elle vit. Reflet de la colère. Négocier le nom de l’état vécu (colère, frustration, etc.)
- DÉMONTRER DE L’EMPATHIE et des efforts pour comprendre sur ce qui se passe avec une attitude bienveillante (C’EST SOUVENT LA CLÉ POUR DÉSAMORCER).
Comment peut-on démontrer de l’empathie dans une situation où une personne vit de la colère ?
- Reconnaître la colère (je peux comprendre que vous soyez en colère…)
- Valider que la personne a le droit d’être en colère. (C’est correct de ressentir de la colère, c’est aussi important de la contenir)
- Normaliser (en situation difficile, beaucoup de personnes peuvent
réagir avec de la colère) - Appréciez les efforts (C’est bien que vous acceptiez de me parler de ce problème)
- Démontrer que vous essayez de comprendre ce que vit la personne, ses difficultés et sa souffrance
Que représente la lettre C dans le modèle de GRACE ?
- Considérer de poursuivre ou non l’objectif de pacification
- Si la personne soignée se referme et ne veut pas échanger avec l’infirmière
sur ce qu’elle ressent, ou si l’infirmière perçoit que c’est difficile de poursuivre
l’entretien, elle peut reconsidérer son objectif de soin, normaliser la colère et
inviter à la contenir, demander un temps d’arrêt ou reporter la rencontre. - Le soignant peut alors reconnaître le choix du soigné, normaliser cette
position - Si la personne désire mettre fin à la rencontre, s’assurer alors d’un suivi clinique et vérifier les occasions d’offrir à nouveau l’occasion de revenir sur la situation difficile en respectant le rythme.
- Noter au dossier les impressions face à la colère et le suivi planifié.