Cours 11 - Évolution des pratiques aux 20e et 21e siècles Flashcards

1
Q

La psychochirurgie est une des alternatives à la psychothérapie. Nommer et expliquer différents types de psychochirurgie.

A

Lobotomie :
-Pratiquée depuis la préhistoire (trépanation), réactualisée par Gottlieb Burckhardt, en 1890
-Section ou altération d’une partie des lobes frontaux (forme d’intervention très peu précise qui détruit certaines zones des lobes frontaux)
-Souvent le terme utilisé pour désigner toute forme d’intervention au cerveau pour traiter qqun qui a une maladie
-Peu de résultats intéressants, surtout pour la personne qui reçoit l’intervention
Leucotomie :
-Mise au point par Egas Moniz, vers 1935, pour le traitement de certaines psychoses, pour traiter aussi l’homosexualité
-Section de certaines fibres de la substance blanche (intervention plus précise que la lobotomie)
-Remporté un certain succès à une certaine époque, il a remporté un prix Nobel. Mais son intervention est vite tombée en désuétude, et ce qui a contribué à son déclin est l’arrivée des médicaments psychiatriques
Lobectomie :
-Retrait d’un lobe ou d’une partie d’un lobe
-Le plus souvent, quand on entend lobectomie, c’est davantage pour le retrait d’un lobe du poumon.
-Souvent chez les personnes épileptiques, enlever le foyer épileptique.
*Les interventions au cerveau sont très rares au 21e siècle

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2
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’électroconvulsivothérapie (ECT)?

A
  • Premier essai sur un humain effectué en 1938 par Ugo Cerletti et Lucio Bini. Ça ne s’est pas tellement bien passé. Aujourd’hui on en garde l’image d’une technique punitive.
  • Traitement par l’électricité, choc induit par voie extra-cutanée
  • Prescrit comme traitement de dernière instance pour les dépressions et les psychoses sévères
  • Taux de succès autour de 80% pour la dépression, mais bcp moins évident pour les psychoses sévères.
  • La personne qui reçoit le traitement est sous anesthésie générale, elle est endormie et on fait passer le courant pendant 10s. La procédure dure environ 2h. Et après, la personne ne peut conduire, car elle peut vivre des désorientations et l’effets encore des médicaments. Mais une fois que la personne reprend ses esprits, généralement, elle observe des bénéfices assez rapidement (après 6 à 10 séances, 3 séances/sem).
  • On ne comprend pas encore vraiment ce qui se passe pour que ça amène autant de bénéfices au gens chroniquement déprimés, ce n’est vraiment pas une intervention spécifique.
  • Effets secondaires possibles: perte de mémoire, perte de concentration, maux de tête, acouphènes
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3
Q

Quelles sont les caractéristiques de la psychopharmacologie? Quelle a été le tournant majeur?

A

-Tournant majeur : l’arrivée de la chlorpromazine, en 1952
Jean Delay et Pierre Deniker ont montré que la chlorpromazine avait des effets sur les psychoses chroniques
Médicament encore utilisé aujourd’hui sous les noms commerciaux de Thorazine et Largactil
D’autres molécules synthétisées par la suite, comme l’halopéridol (Haldol)
(Quand on a commencé à utiliser la chlorpromazine, c’était pour prévenir les chocs postopératoires car c’est un tranquillisant (neuroleptique). Delay et Deniker ont utilisé ce médicament sur des patients psychotiques chroniques et ont observé un effet favorable sur les symptômes (moins d’idées délirantes, d’hallucinations). On s’est alors mis à en prescrire beaucoup.)
-Les premiers antidépresseurs efficaces sont apparus dès 1957
-Les benzodiazépines (anxiolytiques modernes) sont apparus eux aussi dans les années 1950 (médicaments susceptibles d’entraîner la dépendance)
-Lithium et autres thymorégulateurs: développement en plusieurs étapes après la Deuxième Guerre mondiale (on s’est aperçu que le lithium permet de calmer la manie, mais par la suite qu’il pouvait être toxique, donc on les a retiré du marché puis remis. Les soldats allemands prenaient des psychostimulants pour les tenir éveillés, qu’ils restent courageux)
-Apparition des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de recapture de sérotonine (ISRS) dans les années 1980 (= Boom immense, on s’est mis à en prescrire immensément et on pensait qu’ils étaient sans risque, mais ce n’est pas le cas)
-Apparition des antipsychotiques atypiques au cours des années 1990 (dernière grosse innovation en médication psychiatrique)

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4
Q

Aujourd’hui en psychiatrie, quelles sont les catégories de médication?

A
  • Antidépresseurs (ils servent à traiter bcp bcp de conditions différentes, le terme n’est pas fiable. La plupart sont anxiolytiques et contribue à donner de l’É. Donc, oui ils peuvent amener une amélioration de l’humeur, mais ce n’est pas rapide, et souvent il faut d’autres traitements autour, notamment la psychothérapie pour avoir un effet antidépresseur. Aujourd’hui, on les prescript pour différentes raisons. Ce sont les premiers médicaments qu’on est supposé prescrire pour traiter l’anxiété, aussi pour gérer la douleur, pour aider à dormir, TOC, etc.)
  • Antipsychotiques (tranquillisants majeurs) (mm chose que pour les antidépresseurs, affectent globalement la personne. On peut les prescrire pour presque n’importe quelle raison)
  • Anxiolytiques (tranquillisants mineurs) (benzodiazépine) et hypnotiques (somnifères)
  • Régulateurs de l’humeur (thymorégulateurs) (anticonvulsivants, lithium…)
  • Psychostimulants (exemple : méthylphénidate -> Ritalin, Concerta
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5
Q

En psychiatrie aujourd’hui, on a également d’autres médicaments tels que…?

A
  • Correcteurs des effets indésirables de certains psychotropes (mais faut faire attention car ces médicaments ont eux aussi des effets indésirables et faut faire attention de ne pas multiplier les médicaments)
  • Réducteurs de l’appétence pour l’alcool (lorsqu’on les prend et qu’on consomme aussi de l’alcool, la personne est malade (nausées,…), l’alcool devient indigeste, voire toxique. Ne marche pas tjrs, car il y en a qui sont tellement addictes à l’alcool qu’ils vont persister et ça peut devenir très dangereux)
  • Substituts pour le sevrage (méthadone, sevrage à l’héroïne)
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6
Q

Nommer quelques constats importants concernant la médication psychiatrique.

A
  • Évolution lente (mm si c’est extrêmement payant la médication psychiatrique et qu’on investit bcp d’$ dans la recherche, les nouvelles molécules sont rares)
  • Compréhension approximative des mécanismes d’action (ex: la dépression est dû à une carence en sérotonine. Pas aussi simple que ça, pas comme ça pour tous)
  • Efficacité relative (certains auront pleins d’effets bénéfiques, d’autres vont s’empoisonner la vie…)
  • Terminologie trompeuse
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7
Q

Qu’est-ce que l’antipsychiatrie?

A
  • Apparu au début des années 1960
  • Remise en cause de la psychiatrie traditionnelle et de la notion de maladie mentale
  • Révolution
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8
Q

Qui sont les précurseurs de l’antipsychiatrie?

A
  • Thomas Szasz : psychiatrie, il questionne la réalité même de la maladie mentale dans son ouvrage « Douleur et plaisir », en 1957 (selon lui, il n’y a pas de lésion repérable, on ne peut pas objectiver la maladie mentale, demeure un construit/définition subjective)
  • Michel Foucault : philosophe, il publie sa thèse de doctorat, intitulée « Histoire de la folie à l’âge classique », en 1961 (on a tendance à isoler/exclure les personnes qu’on considère folles, à les condamner pour leur condition particulière)
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9
Q

Qui sont les fondateurs du mouvement antipsychiatrique? Qu’ont-ils chacun apporté?

A

David Cooper
-Diagnostic = source de stigmatisation
-Initiateur du Pavillon 21 (aile d’hôpital convertie pour une expérimentation, laisser les patients sans médication avec une certaine liberté dans le bâtiment. Bcp de controverses.)
-Prône le retrait de la médication
Ronald D. Laing
-La psychose porte sa propre solution
-Métanoïa (processus de transformation de soi à travers la psychose, la psychose porte sa propre solution)
-S’intéresse à la phénoménologie de la psychose
-Dirigea Kingsley Hall (pas de médication, les laisser vivre le processus de métanoïa, pas de relation entre soignants et soignés. Pas de conclusion radicales, mais il y a eu des belles histoires. Ça a ouvert la porte à de nouvelles ressources communautaires)
Aaron Esterson
-Fonda, avec Cooper et Laing, la Philadelphia. Association, en Grande-Bretagne en 1965, dont le but était de lutter contre la psychiatrie officielle

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10
Q

Nommer d’autres contributions au mouvement antipsychiatrique.

A
  • Gilles Deleuze : La « création du malade » est imputable aux rapports sociaux (la maladie n’est pas une chose individuelle, c’est dû à qqch qui se passe dans le monde social)
  • Maud Mannoni : À trop vouloir traiter le symptôme, on refuse le patient (on met trop d’accent sur la maladie de telle sorte qu’on oublie la personne qui la vit)
  • Franco Basaglia : Opposition au traitement institutionnelle de la maladie
  • Mary Barnes : Fit le récit de son expérience à Kingsley Hall dans son livre « Voyage à travers la folie »
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11
Q

Quels sont les jalons importants de l’histoire de l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ)?

A

-La Corporation des psychologues de la province de Québec (CPPQ) est fondée au cours de la Révolution tranquille
-Statut légal obtenu le 21 mars 1962, grâce à la loi 110
-Premier président : Gérald Mahoney
-70 membres en 1962
-Résistance initiale de la part de l’Association des psychiatres (justifiée car à notre époque, les gens qui pratiquent principalement la psychothérapie, ce sont les psychologues)
-Premier congrès en 1968 (rendu à 650 membres)
-Adoption du bill 250, en 1974 (visait une réorganisation des corporations professionnelles (ex: comité d’inspection professionnelle qui doit être créée à partir de là; la fct syndique remplace le comité d’éthique… Cette loi 250 prévoit 2 catégories de professions: 1) celle a exercice exclusif, 2) celle a titre réservé seulement (psychologues))
-Dès le début des années 80 apparaît le problème de la réglementation de la psychothérapie
-Concertations en vue d’en venir à une définition de ce qu’est la psychothérapie
-Débats autour de la formation requise (devait au départ, une maîtrise en psycho clinique)
-En 1995, la Corporation des psychologues de la province de Québec devient l’Ordre des psychologues du Québec
-Aujourd’hui :
Environ 9500 membres
Présidente actuelle : Christine Grou (depuis 2015)
Reconnaissance de la profession par rapport à la recherche et à la clinique
Implications de la Loi 21 (loi modifiant le code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines (donc de réglementer différentes professions et de définir aussi des actes réservés, notamment, la psychothérapie))

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12
Q

Quelle est la définition de la psychothérapie?

A
  • Un traitement psychologique pour un trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser chez le client des changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé. Ce traitement va au-delà d’une aide visant à faire face aux difficultés courantes ou d’un rapport de conseils ou de soutien.
  • Il existe d’autres interventions qui s’approchent dela psychothérapie mais qui n’en sont pas: la rencontre d’accompagnement, l’intervention de soutien, l’intervention conjugale et familiale, l’éducation psychologique, la réadaptation, le suivi clinique, le coaching et l’intervention de crise. (la loi 21 a pu régler certains problèmes, mais pas tous)
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13
Q

Faire un brève historique du DSM.

A
  • 1952 : DSM-I ; 106 diagnostics (bcp de psychanalyse. On voyait la maladie comme une réaction à des facteurs de stress)
  • 1968 : DSM-II ; 182 diagnostics (le fait que l’homosexualité se trouvait dans le manuel a beaucoup fait réagir)
  • 1980 : DSM-III ; 265 diagnostics (on retire l’homosexualité)
  • 1987 : DSM-III-R ; 292 diagnostics
  • 1994 : DSM-IV ; 297 diagnostics
  • 2000 : DSM-IV-TR ; 365 diagnostics
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14
Q

Quels sont les changements importants à partir du DSM-III?

A

-Nomenclature descriptive
-Disparition de la notion de névrose
-Retrait de l’homosexualité
-Adoption de l’approche multiaxiale :
Axe I : Comprend le ou les syndromes psychiatriques (les troubles mentaux comme tels)
Axe II : Comprend les troubles de personnalité chez les adultes et les troubles développementaux spécifiques chez les enfants
Axe III : Comprendre les troubles physiques concomitants et pertinents à la compréhension du cas clinique (hypothyroïdie, sclérose en plaques, etc.)
-Axe IV : Sert à coder les problèmes psychosociaux et environnementaux pouvant affecter le diagnostic, le traitement et le pronostic (stabilité financière, conjugale…)
-Axe V : Permet au clinicien de porter un jugement global sur le plus haut niveau de fonctionnement adaptatif au cours de la dernière année

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15
Q

Donner quelques informations générales sur le DSM-5.

A
  • Préparé sous la direction de David Kupfer et Darrel Regier
  • Publié en 2013 par l’American Psychiatric Association
  • Abandon de la numérotation romaine (on doit donc écrire DSM-5 et non DSM-V) (chgts qui marquent la volonté de rompre avec la tradition)
  • La classification comporte 22 catégories de troubles psychiatriques, et plus de 150 conditions psychiatriques, elles-mêmes divisées en plusieurs versions particulières; plus de 400 diagnostics au total
  • Approche descriptive des caractéristiques cliniques
  • Chaque trouble psychiatrique est caractérisé par des critères diagnostics
  • Pour chaque trouble figure une description systématique en termes de spécificité pour l’âge, la culture, le sexe, la prévalence, l’incidence, les facteurs de risque, l’évolution, les complications, le caractère familial et le diagnostic différentiel
  • La présence d’un trouble suppose la présence d’une souffrance ou d’une perturbation du fonctionnement dans les sphères importantes de la vie (mais il faut comprendre qu’il y a des gens qui souffrent significativement mais qui n’ont pas de troubles, leur souffrance est due à leur environnement dysfonctionnel. Aussi, il y a des gens qui n’ont pas de souffrance particulière mais qui vont faire souffrir leur entourage. Donc zones à débats dans le DSM)
  • L’approche multiaxiale a été abandonnée
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16
Q

Quelles sont les critiques récurrentes par rapport au DSM-5?

A
  • Favoriserait la médicalisation de conditions « normales » (ex: le deuil. Dans le DSM-5, qu’il y ait un deuil ou non, à partir du moment où la personne commence à être déprimée et qu’elle a atteint le critère de la durée, on a ce critère. Il n’y a pas de “passe-droit”)
  • Un des buts consiste à disposer d’un outil qui favorise la communication entre cliniciens. La communication est-elle facilitée par le DSM-5? (Le DSM-5 est bcp plus sensible que les versions précédentes, cad que quand on est évalué via le DSM-5, il y a pas mal de chances qu’on aboutisse avec un diagnostic et il y a un risque accru de faux positifs. Et qqun qui aboutit avec un mauvais diagnostic, va avoir un traitement non-approprié. Donc, tous les cliniciens formés, ne verront pas nécessairement la même chose, il y a des biais.)
  • Se veut neutre et athéorique. L’est-il vraiment? (De 1, il y a encore des traces de différentes approches dans le dsm, donc on ne peut pas dire qu’il est athéorique. Si on parle de théorie au sens d’approche, en psychologie, il y en a. Pour ce qui est des troubles de la personnalité il y a encore de l’influence psychanalytique, sinon, pour le dsm en général, pour les autres troubles, c’est très comportementaliste. Mais quand on emploie le terme athéorique pour parler du dsm, c’est aussi pour dire que l’outil se veut dans la tradition du positivisme. Le but est de décrire, de ne pas suggérer le pourquoi, on se fit seulement à ce qui est observable. Mais, encore là, ce n’est pas tout à fait le cas, on ne peut pas dire qu’on fait complètement abstraction des causes possibles. En conclusion, on ne pourrait pas dire que la forme actuelle du DSM est effectivement athéorique)
  • Lorsqu’on a voulu se lancer dans la création du DSM-5, on a ouvert les consultations et invités tout le monde qui voulaient à soumettre un mémoire/rapport/des observations. Ça a été très démocratique et ça été bien accueilli/salué. Toutefois, les gens qui ont fait partie du comité ont fait ça à 8 clos et ont signé des ententes de non divulgation, et ça a nourrit bcp de méfiance.
17
Q

Donner quelques éléments saillants sur l’intervention en santé mentale au début du 21e siècle.

A
  • Les conceptions en vogue s’appuient, pour la plupart, sur une vision moniste matérialiste de l’humain : tout commence et fini par le corps (mm si bcp de gens croient au divin, sont spirituels)
  • Par conséquent, essor des pratiques qui visent à contourner la parole du sujet (un des objectifs est d’intervenir sur le corps, notamment par la biais de la médication. Mm si on dit que l’humain n’est que matière, le fait d’être en contact avec les gens, modifie ce qui se passe dans le corps)
  • La psychothérapie la plus valorisée est celle qui promet d’être brève et efficace (= réduction des symptômes), donc peu coûteuse
  • L’objectif visé consiste souvent à normaliser le patient, c’est-à-dire à favoriser son insertion sociale (de voir si qqun fonctionne bien dans son environnement, sera souvent un critère pour voir s’il va bien. Or, il y a des gens en apparence dans la normalité, qui vont vivre leur quotidien, tout va sembler correct et du jour au lendemain: crise suicidaire, violence, etc.)
  • La médication psychiatrique fait partie de notre mode de vie, et est de plus en plus utilisée comme traitement prophylactique (toutes les tranches de la population, on a un peu la mentalité qu’on veut le moins possible avoir de symptômes gênants, les tasser le plus vite possible, on veut vraiment être conforme et rentrer dans le moule de la société)
18
Q

Popper a amené une première révision de la conception traditionnelle de la science. Expliquer sa conception.

A
  • Ne croit pas que la première étape soit l’observation empirique, car celle-ci est toujours sélective (pas possible de mettre de côté nos sources de biais, il y a forcément de la subjectivité dans nos observations (vs Bacon))
  • La science est une façon de mettre à l’épreuve les solutions proposées à un problème
  • La méthode scientifique comporte trois composantes : les problèmes, les théories (solutions proposées) et la critique
19
Q

Selon la conception de Popper quels sont les critères qui permettent de distinguer une théorie scientifique d’une théorie qui n’est pas scientifique?

A
  • Respecter le principe de réfutabilité (prouver qu’une hypothèse est fausse)
  • Formuler des prédictions risquées (si on fait des prédictions risquées, il y a plus de chances qu’elles soient prouvées fausses. Aussi, faire une prédiction générale ne montre pas qu’on a compris grand chose d’un prob)
  • Renoncer aux postdictions pour valider la théorie (on ne doit pas valider rétrospectivement une théorie. Expliquer un événement dans l’après-coup c’est “facile”. Il faut que nos pistes de solutions/explications portent sur ce qui ne s’est pas encore produit.
  • Selon Popper, la psychanalyse ne peut pas être considérée comme une science, car on ne peut pas réfuter les hypothèses psychanalytiques. Il ne dit pas que c’est une mauvaise chose, il dit slmt que les conceptions non-scientifiques comme la psychanalyse sont utiles, car elles nous amènent à être créatifs, à réfléchir à l’extérieur du moule, qui peuvent mener à des hypothèses pouvant être transposées dans un contexte expérimental.
20
Q

Selon la conception de Popper donner un exemple qui illustre des critères qui permettent de distinguer une théorie scientifique d’une théorie qui n’est pas scientifique?

A
  • Exemple d’une explication irréfutable : Les conflits conjugaux du couple x prennent leurs racines dans des conflits inconscients propres à chacun des partenaires
  • Exemple d’une prédiction non risquée : Le couple x rapportera des conflits conjugaux au cours de la prochaine année
  • Exemple d’une prédiction à la fois réfutable et risquée : Les deux partenaires du couple x rapporteront des « désaccords majeurs » sur la gestion des finances au cours des 30 jours
  • Les hypothèses qui sont rejetées sont aussi intéressantes parce qu’au moins, on sait que ce n’est pas ça et ça nous permet de corriger notre modèle
21
Q

Kuhn a amené une deuxième révision de la conception traditionnelle de la science. Expliquer sa conception.

A
  • Insiste sur le fait que la science est une activité hautement subjective
  • La science se caractérise par une succession de paradigmes de la connaissance
  • Paradigme = point de vue largement accepté dans un domaine d’étude; dit autrement, il s’agit d’un ensemble de croyances, de valeurs et de techniques partagées par un groupe scientifique
  • Selon Kuhn, la « science normale » consiste à examiner les implications d’un paradigme
  • Anomalie = observation récurrente qu’on ne peut expliquer au moyen d’un paradigme existant et qui entraîne, tôt ou tard, le remplacement d’un paradigme par un autre
  • Donc, selon Kuhn, on a un paradigme qui fait référence à une façon de voir les choses, à une façon d’étudier les phénomènes. Ce paradigme est dominant dans un champs d’étude, on le met à l’épreuve et il parvient à nous faire avancer en acquérant des connaissances, mais de temps en temps, il arrive des phénomènes qui sortent du cadre, qui n’arrivent pas à être bien compris/expliqué par notre paradigme. Les anomalies sont minimes au départ, mais après plrs années, l’accumulation de celles-ci amènent à reconsidérer les choses. pour qu’il y ait dév d’un nouveau paradigme.
22
Q

Décrire les stades de développement d’une science donnée selon Kuhn.

A
  1. Stade préparadigmatique : Existence de factions opposées, de conceptions rivales, qui se font la concurrence pour définir l’objet et la méthodologie d’une discipline donnée
  2. Stade paradigmatique : L’activité scientifique est guidée par un paradigme donné; bref, la « science normale »
  3. Stade révolutionnaire : Lorsqu’un paradigme existant est remplacé par un autre; une fois la substitution terminée, le nouveau paradigme génère la science normale
    * Cette structuration et restructuration ne va pas nécessairement vers ce qui est mieux. Selon Kuhn, une discipline peut évoluer d’une certaine façon où il n’y aura pas vraiment amélioration des choses. Une discipline peut connaître des périodes de régression (ex: entre l’Antiquité et M-Â)
23
Q

À quel stade est la psychologie actuelle selon le modèle de Kuhn?

A

On ne pourrait pas dire de façon définitive dans quel stade nous nous trouvons. Par exemple:

  • On pourrait dire que la psychologie est préparadigmatique car il y a plrs approches qui luttent les unes contre les autres pour dominer la discipline. Ce sont des méthodologies différentes et on ne prétend pas faire la mm psychologie.
  • On pourrait dire qu’on est dans le stade paradigmatique et qu’il y a une approche qui domine par rapport aux autres, qui est plus populaire, on pourrait dire qu’on est surtout cognitivistes dans nos années à nous.
  • On pourrait dire qu’on est au stade révolutionnaire car tout est en train de se biologiser davantage, de se tourner vers les sciences neurocognitives
  • Bref, les 2 révisions de la conception traditionnelle de la science veut seulement nous faire comprendre que nous avons donc ces autres conceptions là de la science et que cela vient s’ajouter à celles qu’on a déjà vu.
24
Q

Qu’est-ce que le postmodernisme (philosophie postmoderne)?

A
  • Philosophie qui cherche à se distancier des conceptions modernes (exemple : marxisme, psychanalyse, nietzschéisme) afin de mieux les critiquer (philosophie qui se veut critique de tout ce qui a été fait jusqu’à présent et qui se méfie de l’influence culturelle sur le développement des conceptions des théories)
  • Renonce à la quête d’un système rationnel universel (comme le kantisme et l’hégélianisme) (dénonce le fait qu’on se soit autant centré sur la raison au fil des siècles)
  • Méfiance à l’endroit des dichotomies (vrai / faux ; corps / esprit ; individu / société ; masculin / féminin ; etc.) (on ne peut pas séparer l’individu comme ça de la société pour le comprendre. Aussi, il n’y a pas juste 2 combinaisons chromosomiques possibles. Aussi, pour ce qui est des hormones, les hommes et les femmes ont des hormones masculines et féminines, c’est loin d’être aussi simple. Mm chose au niveau de l’identité de genre (continuum))
  • Les mots ne sont que des mots. Ils nous aident à formuler, à décrire, à y voir plus clair mais il faut faire attention car ils ne sont pas des absolus.
  • Tendance au positivisme: décrire les choses du plus proche de ce qu’on peut observer (moins partisan de la théorisation profonde)
25
Q

À quoi s’oppose le postmodernisme?

A
  • au primat de la raison sur le monde irrationnel, notamment parce que c’est le rationnel qui désigne ce qu’est l’irrationnel en le nommant et en le pensant (la philosophie, les grandes façons de voir les choses, c’est trop rationnel et c’est une raison qui est infiltrée de culture, de pleins de biais reliées à nos croyances/idéologies)
  • au biais ethnocentriste (plus précisément de la raison occidentale) (l’occident et ses grandes traditions/nations a aiguillonné toute notre façon de voir le monde et ce qu’on juge comme était bon/mauvais est en fct de ces critères établis par les grandes nations dominantes)
  • et aux conceptions phallocentristes (donc centrées sur le masculin) (sur le plan historique, c’est le masculin qui a eu le dessus et qui s’est placé au-dessus du féminin)
26
Q

Maintenant, qu’est-ce que le posthumanisme/transhumanisme?

A
  • Courant artistique, littéraire et philosophique issu des découvertes en informatique, en robotique et en génétique
  • Poursuite du décentrement par rapport à l’humain (héliocentrisme, évolutionnisme, psychanalyse) (car les contours de l’être humain sont de + en + flous: qu’est-ce l’être humain?)
  • Une des premières représentations du post-humain : le cyberpunk. Exemple d’œuvre : « Do Androids Dream of Electric Sheep » (1966), de Philip K. Dick (roman adapté au cinéma sous le nom de « Blade Runner », par Ridley Scott (1982)
  • Le posthumanisme se situe à la frontière de l’humain comme sujet, de l’humanité comme essence (affirme qu’on est au bout de l’histoire humaine. On a connu d’autres singes avant l’humain et là l’humanité est rendue au bout de ce qu’on pouvait aller et la prochaine étape c’est des êtres qui mélangent le biologique et le synthétique. On est rendu à corriger nos défauts, à dépasser nos limites grâces à des ajouts technologiques, à des modifications génétiques. Dans qq années, ces posthumains vont nous avoir dépassé et remplacé et ultimement, on va peut-être arriver à des entités qui n’ont plus rien de biologique, que cybernétique)
  • Thèmes récurrents : absence de frontières entre le corps et l’esprit, mais aussi entre le corps et le non-corps, de même que l’esprit et le non-esprit
  • Ex diapo 10: Stelarc. Dans son type de performance, il y a qqch de tout puissant. Lui-même comme sujet, exerce un très grand pouvoir. Il ne se traite lui-même que comme simple corps. Donc faire tout ce qu’il veut à son corps à lui, qui est aussi lui-mm. Donc, on a une cohabitation entre le sujet et l’objet
  • Le posthumanisme ne concerne pas que les arts, la littérature ou la philosophie : d’année en année, il est de plus en plus question d’enjeux concrets en lien avec les limites de l’être humain
  • Un bel exemple est celui de Neil Harbisson qui, selon certains, serait le premier cyborg reconnu légalement (avec son histoire de photo de passeport) (selon les signaux visuels que son appareil reçoit, celui-ci les transforme en signaux auditifs et il les reçoit sous forme auditive)
  • Les partisans les plus extrêmes du posthumanisme considèrent la vieillesse et la mort comme des maladies, des fléaux à éradiquer
  • La science et les technologies sont des « solutions » pouvant permettre à l’humain de transcender les limites de sa condition
27
Q

Selon les partisans les plus extrêmes du posthumanisme, la science et les technologies sont des « solutions » pouvant permettre à l’humain de transcender les limites de sa condition. Donner des exemple d’utilisation de ces technologies.

A
  • Recours aux substances psychoactives afin d’améliorer les performances (nootropes) (psychostimulants (Ritalin), permettent d’être plus vigilant, de rester concentré plus longtemps, etc. = nootropes. Surstimuler le niveau de base. En accord, donc, avec le dopage dans le sport. On est pour une démocratisation de toutes les substances qui existent et puis, que les personnes en face aux usages souhaités)
  • Chirurgies esthétiques, prothèses; cyborg
  • Modifications génétiques (avec les nouvelles technos, il est de + en + possible de “tricoter” des individus sur mesure. On veut donner cet accès technologique aux gens, mais tout le monde n’aura pas le mm accès car tout le monde n’a pas les mm ressources financières. En voulant libérer l’humain de ses limites, on crée des inégalités encore plus importantes entre les classes sociales)
  • Cryonie (congeler des corps dans le but de les décongeler lorsqu’on aura trouvé une solution à la maladie/vieillissement)
28
Q

Quelles sont les caractéristiques de l’ère post-vérité?

A
  • Depuis le début du 21e siècle
  • Attribuable notamment à l’omniprésence de l’Internet et des médias sociaux
  • Déclin de l’importance des faits, et de la connaissance et de la raison au profit des sophismes, croyances, émotions, etc. (on n’est moins porté à vérifier ce qui est dit et on est plus dans la manipulation globale de l’opinion publique. Il va se dire plein de choses pour persuader/convaincre (deepfake))
  • Banalisation des mensonges (les gens vont dirent des âneries (Trump), ça a été prouvé faux, mais on continue à vivre avec)
  • Théorie du complot, conspirationnisme
  • Sur qui s’appuyer, qui a raison, qui dit vrai? Mm tout ce qui sera appuyé par la recherche, scientifiquement parlant, par une méthodologie rigoureuse, ça sera vu comme n’étant pas fiable… Malgré tous les processus à franchir, comme il y a des infiltrations, tout ce qui sort provenant du monde scientifique ne peut pas être considéré comme absolument vrai, faut rester critique.
29
Q

Vers quoi pourraient se diriger les transformations à venir de la psychologie?

A
  • La psychologie, comme son objet d’étude, l’être humain, est en constante transformation (tout le contact avec le monde extérieur, dans l’Antiquité, n’était pas pareil qu’aujourd’hui (ex: utilisation de la mémoire). Aujourd’hui on est bombardé d’infos, on partage nos attention de toutes sortes de manières, etc.)
  • Nous savons que, concernant l’être humain d’aujourd’hui, aucune approche n’est suffisante pour tout expliquer (justement, évitons, l’apport d’idéologies, cad que lorsqu’une approche domine, elle devient quasiment une religion, et ça c’est périlleux, qu’il n’y a pas lieu de penser différemment. Ça, ce n’est pas très scientifique, on est davantage du côté de l’idéologie.)
30
Q

Donner quelques questions pour accompagner notre réflexion sur ce dernier cours…

A
  • Dans quelle mesure des approches inconciliables sur le plan épistémologique peuvent-elle cohabiter sous la même bannière? (les différences entre les approches en psychologie sont magistrales, pourtant on dit que c’est de la psychologie. Dans l’OPQ, on a des gens d’approches variées qui ne font pas du tout la même pratique clinique. Peut-on tous continuer à les appeler de la psycho clinique ou faut-il les séparer?)
  • La recherche et la clinique sont-elles nécessairement complémentaires? (ex: bcp de recherche neurologique, biologique, mais comment peut-on faire le passage du microscopique au macroscopique?)
  • En regard aux plus récents développements scientifiques (notamment en ce qui concerne le clonage et l’intelligence artificielle), comment la psychologie, en tant que discipline, définit-elle l’être humain? (pourquoi ne parle-t-on pas plus du posthumanisme alors que c’est d’actualité? qu’est-ce qu’on a à dire des parts de matières synthétiques qui viennent s’ajouter?