Cours 11 - Évolution des pratiques aux 20e et 21e siècles Flashcards
La psychochirurgie est une des alternatives à la psychothérapie. Nommer et expliquer différents types de psychochirurgie.
Lobotomie :
-Pratiquée depuis la préhistoire (trépanation), réactualisée par Gottlieb Burckhardt, en 1890
-Section ou altération d’une partie des lobes frontaux (forme d’intervention très peu précise qui détruit certaines zones des lobes frontaux)
-Souvent le terme utilisé pour désigner toute forme d’intervention au cerveau pour traiter qqun qui a une maladie
-Peu de résultats intéressants, surtout pour la personne qui reçoit l’intervention
Leucotomie :
-Mise au point par Egas Moniz, vers 1935, pour le traitement de certaines psychoses, pour traiter aussi l’homosexualité
-Section de certaines fibres de la substance blanche (intervention plus précise que la lobotomie)
-Remporté un certain succès à une certaine époque, il a remporté un prix Nobel. Mais son intervention est vite tombée en désuétude, et ce qui a contribué à son déclin est l’arrivée des médicaments psychiatriques
Lobectomie :
-Retrait d’un lobe ou d’une partie d’un lobe
-Le plus souvent, quand on entend lobectomie, c’est davantage pour le retrait d’un lobe du poumon.
-Souvent chez les personnes épileptiques, enlever le foyer épileptique.
*Les interventions au cerveau sont très rares au 21e siècle
Quelles sont les caractéristiques de l’électroconvulsivothérapie (ECT)?
- Premier essai sur un humain effectué en 1938 par Ugo Cerletti et Lucio Bini. Ça ne s’est pas tellement bien passé. Aujourd’hui on en garde l’image d’une technique punitive.
- Traitement par l’électricité, choc induit par voie extra-cutanée
- Prescrit comme traitement de dernière instance pour les dépressions et les psychoses sévères
- Taux de succès autour de 80% pour la dépression, mais bcp moins évident pour les psychoses sévères.
- La personne qui reçoit le traitement est sous anesthésie générale, elle est endormie et on fait passer le courant pendant 10s. La procédure dure environ 2h. Et après, la personne ne peut conduire, car elle peut vivre des désorientations et l’effets encore des médicaments. Mais une fois que la personne reprend ses esprits, généralement, elle observe des bénéfices assez rapidement (après 6 à 10 séances, 3 séances/sem).
- On ne comprend pas encore vraiment ce qui se passe pour que ça amène autant de bénéfices au gens chroniquement déprimés, ce n’est vraiment pas une intervention spécifique.
- Effets secondaires possibles: perte de mémoire, perte de concentration, maux de tête, acouphènes
Quelles sont les caractéristiques de la psychopharmacologie? Quelle a été le tournant majeur?
-Tournant majeur : l’arrivée de la chlorpromazine, en 1952
Jean Delay et Pierre Deniker ont montré que la chlorpromazine avait des effets sur les psychoses chroniques
Médicament encore utilisé aujourd’hui sous les noms commerciaux de Thorazine et Largactil
D’autres molécules synthétisées par la suite, comme l’halopéridol (Haldol)
(Quand on a commencé à utiliser la chlorpromazine, c’était pour prévenir les chocs postopératoires car c’est un tranquillisant (neuroleptique). Delay et Deniker ont utilisé ce médicament sur des patients psychotiques chroniques et ont observé un effet favorable sur les symptômes (moins d’idées délirantes, d’hallucinations). On s’est alors mis à en prescrire beaucoup.)
-Les premiers antidépresseurs efficaces sont apparus dès 1957
-Les benzodiazépines (anxiolytiques modernes) sont apparus eux aussi dans les années 1950 (médicaments susceptibles d’entraîner la dépendance)
-Lithium et autres thymorégulateurs: développement en plusieurs étapes après la Deuxième Guerre mondiale (on s’est aperçu que le lithium permet de calmer la manie, mais par la suite qu’il pouvait être toxique, donc on les a retiré du marché puis remis. Les soldats allemands prenaient des psychostimulants pour les tenir éveillés, qu’ils restent courageux)
-Apparition des antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de recapture de sérotonine (ISRS) dans les années 1980 (= Boom immense, on s’est mis à en prescrire immensément et on pensait qu’ils étaient sans risque, mais ce n’est pas le cas)
-Apparition des antipsychotiques atypiques au cours des années 1990 (dernière grosse innovation en médication psychiatrique)
Aujourd’hui en psychiatrie, quelles sont les catégories de médication?
- Antidépresseurs (ils servent à traiter bcp bcp de conditions différentes, le terme n’est pas fiable. La plupart sont anxiolytiques et contribue à donner de l’É. Donc, oui ils peuvent amener une amélioration de l’humeur, mais ce n’est pas rapide, et souvent il faut d’autres traitements autour, notamment la psychothérapie pour avoir un effet antidépresseur. Aujourd’hui, on les prescript pour différentes raisons. Ce sont les premiers médicaments qu’on est supposé prescrire pour traiter l’anxiété, aussi pour gérer la douleur, pour aider à dormir, TOC, etc.)
- Antipsychotiques (tranquillisants majeurs) (mm chose que pour les antidépresseurs, affectent globalement la personne. On peut les prescrire pour presque n’importe quelle raison)
- Anxiolytiques (tranquillisants mineurs) (benzodiazépine) et hypnotiques (somnifères)
- Régulateurs de l’humeur (thymorégulateurs) (anticonvulsivants, lithium…)
- Psychostimulants (exemple : méthylphénidate -> Ritalin, Concerta
En psychiatrie aujourd’hui, on a également d’autres médicaments tels que…?
- Correcteurs des effets indésirables de certains psychotropes (mais faut faire attention car ces médicaments ont eux aussi des effets indésirables et faut faire attention de ne pas multiplier les médicaments)
- Réducteurs de l’appétence pour l’alcool (lorsqu’on les prend et qu’on consomme aussi de l’alcool, la personne est malade (nausées,…), l’alcool devient indigeste, voire toxique. Ne marche pas tjrs, car il y en a qui sont tellement addictes à l’alcool qu’ils vont persister et ça peut devenir très dangereux)
- Substituts pour le sevrage (méthadone, sevrage à l’héroïne)
Nommer quelques constats importants concernant la médication psychiatrique.
- Évolution lente (mm si c’est extrêmement payant la médication psychiatrique et qu’on investit bcp d’$ dans la recherche, les nouvelles molécules sont rares)
- Compréhension approximative des mécanismes d’action (ex: la dépression est dû à une carence en sérotonine. Pas aussi simple que ça, pas comme ça pour tous)
- Efficacité relative (certains auront pleins d’effets bénéfiques, d’autres vont s’empoisonner la vie…)
- Terminologie trompeuse
Qu’est-ce que l’antipsychiatrie?
- Apparu au début des années 1960
- Remise en cause de la psychiatrie traditionnelle et de la notion de maladie mentale
- Révolution
Qui sont les précurseurs de l’antipsychiatrie?
- Thomas Szasz : psychiatrie, il questionne la réalité même de la maladie mentale dans son ouvrage « Douleur et plaisir », en 1957 (selon lui, il n’y a pas de lésion repérable, on ne peut pas objectiver la maladie mentale, demeure un construit/définition subjective)
- Michel Foucault : philosophe, il publie sa thèse de doctorat, intitulée « Histoire de la folie à l’âge classique », en 1961 (on a tendance à isoler/exclure les personnes qu’on considère folles, à les condamner pour leur condition particulière)
Qui sont les fondateurs du mouvement antipsychiatrique? Qu’ont-ils chacun apporté?
David Cooper
-Diagnostic = source de stigmatisation
-Initiateur du Pavillon 21 (aile d’hôpital convertie pour une expérimentation, laisser les patients sans médication avec une certaine liberté dans le bâtiment. Bcp de controverses.)
-Prône le retrait de la médication
Ronald D. Laing
-La psychose porte sa propre solution
-Métanoïa (processus de transformation de soi à travers la psychose, la psychose porte sa propre solution)
-S’intéresse à la phénoménologie de la psychose
-Dirigea Kingsley Hall (pas de médication, les laisser vivre le processus de métanoïa, pas de relation entre soignants et soignés. Pas de conclusion radicales, mais il y a eu des belles histoires. Ça a ouvert la porte à de nouvelles ressources communautaires)
Aaron Esterson
-Fonda, avec Cooper et Laing, la Philadelphia. Association, en Grande-Bretagne en 1965, dont le but était de lutter contre la psychiatrie officielle
Nommer d’autres contributions au mouvement antipsychiatrique.
- Gilles Deleuze : La « création du malade » est imputable aux rapports sociaux (la maladie n’est pas une chose individuelle, c’est dû à qqch qui se passe dans le monde social)
- Maud Mannoni : À trop vouloir traiter le symptôme, on refuse le patient (on met trop d’accent sur la maladie de telle sorte qu’on oublie la personne qui la vit)
- Franco Basaglia : Opposition au traitement institutionnelle de la maladie
- Mary Barnes : Fit le récit de son expérience à Kingsley Hall dans son livre « Voyage à travers la folie »
Quels sont les jalons importants de l’histoire de l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ)?
-La Corporation des psychologues de la province de Québec (CPPQ) est fondée au cours de la Révolution tranquille
-Statut légal obtenu le 21 mars 1962, grâce à la loi 110
-Premier président : Gérald Mahoney
-70 membres en 1962
-Résistance initiale de la part de l’Association des psychiatres (justifiée car à notre époque, les gens qui pratiquent principalement la psychothérapie, ce sont les psychologues)
-Premier congrès en 1968 (rendu à 650 membres)
-Adoption du bill 250, en 1974 (visait une réorganisation des corporations professionnelles (ex: comité d’inspection professionnelle qui doit être créée à partir de là; la fct syndique remplace le comité d’éthique… Cette loi 250 prévoit 2 catégories de professions: 1) celle a exercice exclusif, 2) celle a titre réservé seulement (psychologues))
-Dès le début des années 80 apparaît le problème de la réglementation de la psychothérapie
-Concertations en vue d’en venir à une définition de ce qu’est la psychothérapie
-Débats autour de la formation requise (devait au départ, une maîtrise en psycho clinique)
-En 1995, la Corporation des psychologues de la province de Québec devient l’Ordre des psychologues du Québec
-Aujourd’hui :
Environ 9500 membres
Présidente actuelle : Christine Grou (depuis 2015)
Reconnaissance de la profession par rapport à la recherche et à la clinique
Implications de la Loi 21 (loi modifiant le code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines (donc de réglementer différentes professions et de définir aussi des actes réservés, notamment, la psychothérapie))
Quelle est la définition de la psychothérapie?
- Un traitement psychologique pour un trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser chez le client des changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé. Ce traitement va au-delà d’une aide visant à faire face aux difficultés courantes ou d’un rapport de conseils ou de soutien.
- Il existe d’autres interventions qui s’approchent dela psychothérapie mais qui n’en sont pas: la rencontre d’accompagnement, l’intervention de soutien, l’intervention conjugale et familiale, l’éducation psychologique, la réadaptation, le suivi clinique, le coaching et l’intervention de crise. (la loi 21 a pu régler certains problèmes, mais pas tous)
Faire un brève historique du DSM.
- 1952 : DSM-I ; 106 diagnostics (bcp de psychanalyse. On voyait la maladie comme une réaction à des facteurs de stress)
- 1968 : DSM-II ; 182 diagnostics (le fait que l’homosexualité se trouvait dans le manuel a beaucoup fait réagir)
- 1980 : DSM-III ; 265 diagnostics (on retire l’homosexualité)
- 1987 : DSM-III-R ; 292 diagnostics
- 1994 : DSM-IV ; 297 diagnostics
- 2000 : DSM-IV-TR ; 365 diagnostics
Quels sont les changements importants à partir du DSM-III?
-Nomenclature descriptive
-Disparition de la notion de névrose
-Retrait de l’homosexualité
-Adoption de l’approche multiaxiale :
Axe I : Comprend le ou les syndromes psychiatriques (les troubles mentaux comme tels)
Axe II : Comprend les troubles de personnalité chez les adultes et les troubles développementaux spécifiques chez les enfants
Axe III : Comprendre les troubles physiques concomitants et pertinents à la compréhension du cas clinique (hypothyroïdie, sclérose en plaques, etc.)
-Axe IV : Sert à coder les problèmes psychosociaux et environnementaux pouvant affecter le diagnostic, le traitement et le pronostic (stabilité financière, conjugale…)
-Axe V : Permet au clinicien de porter un jugement global sur le plus haut niveau de fonctionnement adaptatif au cours de la dernière année
Donner quelques informations générales sur le DSM-5.
- Préparé sous la direction de David Kupfer et Darrel Regier
- Publié en 2013 par l’American Psychiatric Association
- Abandon de la numérotation romaine (on doit donc écrire DSM-5 et non DSM-V) (chgts qui marquent la volonté de rompre avec la tradition)
- La classification comporte 22 catégories de troubles psychiatriques, et plus de 150 conditions psychiatriques, elles-mêmes divisées en plusieurs versions particulières; plus de 400 diagnostics au total
- Approche descriptive des caractéristiques cliniques
- Chaque trouble psychiatrique est caractérisé par des critères diagnostics
- Pour chaque trouble figure une description systématique en termes de spécificité pour l’âge, la culture, le sexe, la prévalence, l’incidence, les facteurs de risque, l’évolution, les complications, le caractère familial et le diagnostic différentiel
- La présence d’un trouble suppose la présence d’une souffrance ou d’une perturbation du fonctionnement dans les sphères importantes de la vie (mais il faut comprendre qu’il y a des gens qui souffrent significativement mais qui n’ont pas de troubles, leur souffrance est due à leur environnement dysfonctionnel. Aussi, il y a des gens qui n’ont pas de souffrance particulière mais qui vont faire souffrir leur entourage. Donc zones à débats dans le DSM)
- L’approche multiaxiale a été abandonnée