CM 2 - L’entretien en neuropsychologie et l'anamnèse Flashcards
Quelles sont les différentes phases du bilan neuropsychologique?
- Entretien d’anamnèse du patient
- Passation de tests (bilan “de base” et épreuves complémentaires)
- Analyse et l’interprétation des résultats
- Entretien de restitution et la rédaction du compte-rendu
Le bilan neuropsychologique contient l’entretien d’investigation/anamnèse et l’entretien de restitution, mais il y a d’autres types d’entretiens utilisés par le neuropsychologue. Lesquels? Expliques-les.
L’entretien de restitution : se passe suite de la passation aux tests, vers la fin du bilan neuropsychologique, où on discute les échecs du patient et valorise les habiletés qui sont préservées. C’est un étape utile pour mieux comprendre la métacognition du patient ; est-il capable d’estimer et évaluer correctement ses propres capacités? Si non, on peut considérer une anosognosie. Il n’y a pas de tests cliniques qui permettent d’évaluer la métacognition, alors l’importance de l’entretien.
L’entretien d’écoute ou de soutien : C’est un temps d’échange où le patient peut raconter de ces vécus de ses troubles et ses angoisses par rapport à ses difficultés.
L’entretien d’orientation : Il nous permet de discuter les possibilités de prise en charge, de réadaptation et les choix possibles de rééducation. L’objectif est ici de comprendre les besoins spécifiques du patient et ses possibilités en fonction de sa situation (sociale, financière et familiale, etc).
L’entretien de suivi : Il nous permet de guider le patient au fur et à mesure de la prise en charge et suivre l’évolution de son trouble. Cet entretien peut chevaucher avec l’entretien d’orientation.
L’entretien d’investigation / anamnèse
C’est notre premier contact avec le patient. Sauf d’être le premier recueil d’informations sur le patient, elle permet d’établir une relation d’aide/de confiance. C’est un entretien de type semi dirigé où on s’intéresse à des questions ouvertes et parfois des questionnaires complémentaires.
Les objectifs principaux de l’entretien d’anamnèse est de récolter les raisons de la demande, l’histoire du patient, l’histoire de la maladie, l’histoire des déficits cognitifs, la prise en conscience des troubles (insight, anosognosie, etc), établir un inventaire des handicaps et des difficultés d’adaptation et faire une première évaluation cognitive.
Le patient peut être accompagné mais c’est préférable de voir le patient seul dans un premier temps. Les proches ne sont pas toujours fiables. S’il y a un désaccord entre le proche et le patient, cela ne renvoie pas nécessairement à une anosognosie, même si c’est majoritairement le cas.
Raisons à l’origine de l’examen
Informations à recolter lors de l’anamnèse
Qui demande l’examen? Et pourquoi? Savoir qui a demandé le bilan peut changer le but de ce dernier.
Si c’est un médecin qui a demandé le bilan, il sera pertinent de connaître sa spécialité (ex. neurologue, pédiatre, etc). Si c’est un _médecin de famille _qui a demandé le bilan, ce dernier peut nous donner des informations pertinentes de ses antécédents.
La demande peut également venir d’autres professionnels de santé (ex. orthophoniste), de l’école dans le contexte de trouble d’apprentissage, de la famille qui observe des difficultés chez le patient ou même le patient lui-même.
Si c’est le patient lui-même qui fait la demande, on peut conclure qu’il est au moins conscient qu’il y a un trouble.
Par contre, il faut être vigilant. Il est possible qu’un patient vienne en pensant qu’il a un trouble d’alzheimer mais à la fin possède de fonctionnements normaux. Dans tous les cas, il faut demander au patient s’il connaît le motif de la demande et les objectifs du bilan neuropsychologique. Cela nous permet de comprendre dans quel contexte on se situe et si le patient est conscient de ses difficultés ou pas.
Histoire du patient
Quelles informations à recolter lors de l’anamnèse?
L’âge, le sexe et la latéralité du patient sont des informations importantes pour le choix des tests. Il est également pertinent de demander les trajectoires scolaires et professionnelles.
Les antécédents médicaux et familiaux sont pertinents pour orienter les hypothèses diagnostiques. En outre, l’état moteur et sensoriel du patient a un impact sur le choix des tâches.
On veut également connaître les activités de la vie quotidienne. Les déficits affectant les conduites sociales et les modifications de personnalité peuvent passer plus facilement inaperçus, dont l’importance d’un entretien avec un proche.
La présence de traitements médicamenteux sera également pertinente comme ils impactent le niveau d’éveil et le fonctionnement cognitif du patient.
Histoire de la maladie
Quelles informations à recolter lors de l’anamnèse?
On veut également connaître la chronologie des évènements et la date d’apparition des premiers symptômes.
On veut aussi savoir la nature de l’atteinte cérébrale (connue ou supposée). Quelle est l’étendue et localisation des lésions et a-t-il un caractère évolutif ou non (neurodégénérative ou non)? Est-ce qu’il y a des diagnostics différentiels?
Certaines informations peuvent être déjà connues à partir du dossier médical, mais c’est instructif d’interroger le patient. Est-ce qu’il y a un accord entre les deux sources d’information? Si non, est-ce qu’il s’agit d’inexactitudes dans le dossier ou d’un confabulation ou d’un anosognosie, etc?
Histoire des déficits cognitifs
Quelles informations à recolter lors de l’anamnèse?
Ici on fait un recueil des plaintes cognitives (si présente). Si le patient n’émet aucun problèmes, on suppose une anosognosie.
On veut recueillir des informations sur les contextes d’apparition des déficits, la durée et la fréquence des troubles et l’évolution depuis le début de la maladie ou de l’incident.
Anosognosie, anosodiaphorie et le déni
L’anosognosie renvoie à une prise de conscience inadéquate de troubles cognitifs ou de déficits sensori-moteurs acquis après une lésion cérébrale. Le patient signale-t-il des troubles? Il y a différents degrés de prise de conscience.
Une anosodiaphorie se trouve lorsque patient perçoit le problème mais cela ne semble pas l’affecter émotionnellement.
Le déni n’est pas à melanger avec l’anosognosie. Il s’agit ici d’un mécanisme de défence qui peut susciter de l’aggressivité, colère, ou de résistance chez le patient.
Pourquoi l’entretien d’anamnèse sert-il comme une première évaluation cognitive? Quelles capacités cognitives tente-on à observer?
Car le patient se met dans une situation où il doit utiliser différentes capacités cognitives.
L’anamnèse donne une première idée de l’état mental du patient. Est-ce que ses pensées sont désorganisées? Est-il confus? Est-ce qu’il a des hallucinations ou des fabulations?
Au point de vue des relations et du comportement du patient durant l’entretien. Est-il coopérant ou hostile? Passif ou attitude critique par rapport aux tests? Anxieux? Fatigible?
Quelles sont les compétences langagières du patient? Observe-t-on des paraphasies? De quel type? Néologismes? Le volume verbal est-il fluent ou réduit ou logorrhée, rapide ou lent? Changement de la prosodie ou de rythme? Est-ce qu’on trouve une articulation anormale? Comprend-il ce qu’on lui dit?
Sur le plan des compétences mnésiques, on veut observer l’orientation temporo-spatiale du patient et son évocation de souvenirs anciens et récents. On doit être vigilant aux fausses reconnaissances ou de confabulations. Sont ses connaissances sémantiques préservées? Le patient présente-t-il une difficulté à suivre une conversation (→ oubli à mesure)?
Au niveau des compétences attentionnelles, a-t-il un ralentissement moteur/psychique? A-t-il une distractibilité importante?
Au niveau des compétences neurovisuelles, est le patient conscient des erreurs visuelles? A t-il des difficultés de poursuite visuelle (fluide ou saccadique)? Déviation des yeux/tête (héminégligence)? A-t-il des difficultés perceptives (agnosies)?
Sur le plan des compétences gestuelles, sont les gestes coordonnés ou maladroits? Est-ce qu’on trouve une hésitation? Peut-on établir un trouble praxique ou plutôt de comportements gestuels frontaux (imitation, utilisation d’objet sans consigne, syndrome de dépendance environnementale)?