CM 10 - La psychologie de gérontologie Flashcards
Pourquoi est-il important de s’intéresser au vieillissement?
Le vieillissement de la population entraîne une augmentation de la prévalence des maladies neurodégénératives, telles que la maladie d’Alzheimer. Cette situation engendre une demande accrue pour des soins spécialisés.
Depuis 2008, des institutions spécialisées ont été créées pour identifier et diagnostiquer plus précocement les troubles neurodégénératifs. L’objectif est également de mieux comprendre les effets du vieillissement sur les fonctions cognitives et de repérer les signes pathologiques afin d’améliorer les diagnostics et la prise en charge.
Qu’est-ce que l’approche bio-psycho-sociale du vieillissement et pourquoi est-elle utilisée ?
L’approche bio-psycho-sociale du vieillissement consiste à évaluer les aspects biologiques (fragilités physiologiques), psychologiques (fonctions cognitives, émotions) et sociaux (isolement, soutien familial) du vieillissement. Cette approche globale permet de mieux comprendre la complexité des besoins liés au vieillissement et de proposer des interventions adaptées qui tiennent compte de ces différents facteurs.
Quels sont les principaux lieux d’exercice d’un psychologue spécialisé en neuropsychologie et en gérontologie ?
Les psychologues spécialisés peuvent travailler :
- À l’hôpital, dans des services tels que la gériatrie, la neurologie ou la gérontopsychiatrie, pour évaluer et prendre en charge les troubles neurocognitifs.
- Dans des institutions comme les EHPAD, pour offrir un accompagnement aux résidents.
- En cabinet libéral, pour réaliser des consultations mémoire et des évaluations neuropsychologiques.
- Dans le domaine de recherche clinique, pour contribuer à l’avancement des connaissances sur le vieillissement cognitif.
Pourquoi parle-t-on de stimulation cognitive plutôt que de remédiation ou de rééducation chez les personnes âgées atteintes de troubles neurocognitifs ?
Le terme “remédiation” suggère une amélioration ou un retour à un état antérieur, ce qui est rarement possible dans le cadre des maladies neurodégénératives. À la place, on parle de stimulation cognitive, qui vise à ralentir la progression des symptômes et à maintenir les capacités cognitives restantes en mettant en place des stratégies compensatoires paliatives, adaptées au stade de la maladie.
Quelles sont les spécificités de l’anamnèse chez les personnes âgées lors d’une consultation neuropsychologique ?
L’anamnèse doit être particulièrement approfondie et inclure :
- Le contexte socio-culturel et migratoire : niveau d’éducation, langue maternelle, contexte d’immigration, etc.
- Le contexte générationnel : par exemple les guerres.
- L’histoire de vie : événements marquants comme des traumatismes, des deuils ou des conflits majeurs.
- Les antécédents personnels et familiaux, en particulier les maladies neurologiques ou psychiatriques et la présence des comorbidités.
- Les habitudes de vie : qualité du sommeil et l’alimentation (indiateurs importants de la dépression).
- Le degré d’autonomie : ex. prise des médicaments.
- La conscience au trouble en comparant la plainte du patient et celle de son entourage pour identifier d’éventuelles divergences.
Quels sont les défis spécifiques de l’évaluation neuropsychologique des sujets âgés? Quels sont les outils adaptés souvent utilisés chez les patients âgés?
Lors de l’évaluation, il faut tenir compte des limites liées à l’âge :
- Fatigue rapide pendant les tests.
- Ralentissement psychomoteur pouvant affecter les performances.
- Troubles sensoriels (audition, vision) qui peuvent interférer avec les résultats.
Il est donc crucial de choisir des outils adaptés, tels que :
- Le Mini Mental State Examination (MMSE) pour évaluer les fonctions cognitives globales.
- Le test des 5 mots de Dubois pour dépister les troubles de la mémoire épisodique.
- La Geriatric Depression Scale pour évaluer la dépression.
- L’Instrumental Activities of Daily Living (IADL) pour évaluer le degré d’autonomie.
Quels sont les objectifs du bilan neuropsychologique auprès des personnes âgées?
Le bilan est important pour connaître les capacités altérées et préservées pour ensuite orienter la prise en charge. Un autre objectif est de distinguer le vieillissement normal du vieillissement pathologique et de distinguer les troubles venant d’une origine psychiatrique vs neurologique.
L’examen de suivi/contrôle permettra de vérifier l’évolution des maladies liées à l’âge et les troubles associés.
Quels sont les critères diagnostiques d’un trouble neurocognitif majeur selon le DSM-5?
Un trouble neurocognitif majeur (TNC) est diagnostiqué si :
- Présence d’une atteinte cognitive objectivée par des tests neuropsychologiques.
- Altération de l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne.
- Début insidieux et évolution progressive.
- Impact sur au moins deux fonctions cognitives supérieures (mémoire, langage, fonctions exécutives, etc.).
Les symptômes ne sont pas expliqués par une autre pathologie, comme un AVC ou une dépression sévère.
Comment distingue-t-on un vieillissement normal d’un trouble neurocognitif (TNC) mineur ou majeur?
Vieillissement normal :
- Plainte mnésique légère.
- La mémoire est préservée lors du rappel indicé.
- Autonomie préservée
TNC mineur :
- Performances cognitives en dessous de la norme.
- Autonomie conservée, mais avec des difficultés.
TNC majeur (ex. Alzheimer) :
- Déclin cognitif important.
- Autonomie réduite, impact significatif sur la vie quotidienne.
Pourquoi fait-on une distinction un trouble de récuperation d’un trouble mnésique authentique?
Même si beaucoup de personnes âgées ont des plaintes mnésiques, cela reflètent souvent des difficultés d’accessibilité, où la mémoire totale est préservé mais nécessite d’un indiçage. Normalement, on obtien un score normal suite d’un rappel indicé. Si la personne ne bénéfice pas d’un indiçage, alors on parle d’un trouble au niveau de la disponibilité de la mémoire.
Qu’est-ce qu’une pseudo-démence et pourquoi est-elle un sujet important dans la gérontologie?
La dépression est un diagnostic différentiel fréquemment associé avec la maladie d’alzheimer et induit souvent des troubles cognitifs exécutifs et mnésiques plus ou moins sévères. En effet, cette dépression peut mimiquer une démence, dont le nom pseudo-démence.
Quelle est la principale différence dans les plaintes des patients atteints de dépression vs. maladie d’Alzheimer?
Les patients dépressifs ont des plaintes détaillées et sévères, avec un retentissement majeur sur leur quotidien, souvent accompagnées de symptômes somatiques.
Les patients atteints d’Alzheimer ont des plaintes peu précises ou inexistantes (anosognosie), et un retentissement mineur.
Quelle est la différence dans l’effort fourni lors d’un bilan neuropsychologique entre patients dépressifs et ceux atteints d’Alzheimer?
Les patients dépressifs font souvent peu d’efforts pendant le bilan neuropsychologique.
Les patients atteints d’Alzheimer font généralement un effort réel malgré leurs difficultés cognitives.
Pourquoi est-il important de considérer la temporalité des troubles dans la relation entre dépression et démence?
Il est important de vérifier si la dépression précède ou succède aux symptômes cognitifs, car elle peut être le premier symptôme ou une conséquence d’une maladie neurodégénérative.
Quels sont les principaux types de troubles neurocognitifs (TNC)?
dégénératifs et non-dégénératifs
TNC dégénératifs :
- Maladie d’Alzheimer
- Maladie de Huntington
- Maladie de Parkinson
- Maladie à corps de Lewy
- Démence fronto-temporale
- Démence sémantique
- Paralysie supra-nucléaire progressive
- Dégénérescence cortico-basale
TNC non-dégénératifs :
- Maladies infectieuses (VIH, maladie de Creutzfeldt-Jacob)
- Maladies toxiques (alcoolisme chronique, intoxication au monoxyde de carbone)
- Maladies inflammatoires (sclérose en plaques)
- Maladies post-traumatiques (traumatismes crâniens, hémorragie intracrânienne)
- Maladies tumorales
- Maladies vasculaires