Chapitre 6. Croissance, création de valeur et gouvernance Flashcards
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Quelle est la différence entre la croissance d’une entreprise et la création de valeur pour cette entreprise ?
Une entreprise peut connaître une croissance en termes de volume ou de chiffre d’affaires sans nécessairement créer de la valeur. La création de valeur implique une croissance du profit et des flux de trésorerie, qui est ce qui crée réellement de la valeur pour les actionnaires.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Pourquoi une entreprise diversifiée comme General Electric ou Vivendi peut-elle être plus difficile à évaluer pour les investisseurs ?
Ces entreprises sont plus difficiles à évaluer car elles sont impliquées dans de nombreuses activités avec des perspectives de rentabilité économique différentes. Le coût du capital et le potentiel de rentabilité peuvent varier considérablement d’une industrie à l’autre et d’une zone géographique à l’autre.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Quels sont les deux principaux types de gains accessibles aux actionnaires ? Qu’est-ce que le TRS (Total Return to Shareholders) ?
- Les actionnaires ont accès aux dividendes versés par l’entreprise et aux gains en capital, qui sont les plus-values résultant de l’augmentation de la valeur des actions qu’ils détiennent.
- Le TRS est la somme des dividendes et des gains en capital. Pour maximiser la richesse des actionnaires, une entreprise doit chercher à maximiser le TRS.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Comment est déterminée la valeur d’une entreprise ?
La valeur d’une entreprise est égale à la somme de sa capitalisation boursière et de sa dette nette. Elle correspond aussi à la valeur actualisée des flux de trésorerie que l’entreprise va générer dans le futur, car ce sont ces liquidités qui reviendront aux actionnaires sous forme de dividendes et de plus-values.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Comment les attentes des actionnaires influencent la valeur d’une entreprise sur le marché boursier ? Sur quelles informations reposent-elles ?
La valeur d’une entreprise sur le marché boursier dépend des attentes des actionnaires en matière de rentabilité future de l’entreprise. Ces attentes sont basées sur les informations dont disposent les actionnaires sur la capacité de l’entreprise à générer de la trésorerie dans le futur. Cela peut impliquer des prévisions sur la stratégie de l’entreprise, les conditions du marché, les facteurs macroéconomiques et autres informations pertinentes.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Qu’attendent les actionnaires de leur investissement dans une entreprise ?
Les actionnaires attendent de leur investissement une rentabilité économique au moins égale au coût du capital. Le coût du capital est plus élevé lorsque le risque est plus fort, donc les actionnaires n’acceptent de courir un risque plus élevé que s’ils peuvent espérer des gains plus importants.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Qu’est-ce qui détermine le coût du capital d’une entreprise ?
Le coût du capital est déterminé principalement par le niveau de risque de l’investissement, qui dépend en grande partie des caractéristiques économiques du secteur d’activité de l’entreprise. Les secteurs plus sensibles à la conjoncture économique, moins prévisibles, et ayant un taux de croissance des résultats plus élevé, ont généralement un coût du capital plus élevé.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Qu’est-ce que le WACC et comment est-il calculé ?
Le WACC (Weighted Average Cost of Capital) est la moyenne pondérée du coût des capitaux propres et du coût de la dette pour une entreprise donnée. Ce coût du capital moyen est déterminé par la structure financière de l’entreprise, c’est-à-dire le ratio dette sur capitaux propres, mais il ne peut être modifié en changeant simplement ce ratio.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Comment peut-on évaluer le coût des capitaux propres ?
Le coût des capitaux propres, ou cost of equity, est évalué en tenant compte du niveau de risque pour les actionnaires. Le modèle CAPM (Capital Asset Pricing Model) estime ce coût en ajoutant une prime de risque spécifique à l’activité au taux de rendement sans risque. Cette prime de risque est déterminée par le risque non diversifiable (β), qui est mesuré par la volatilité du cours de Bourse de l’entreprise par rapport au marché boursier dans son ensemble.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Qu’est-ce que le β et comment affecte-t-il le coût du capital ?
Le β, ou risque non diversifiable, est un indicateur de la volatilité du cours de Bourse de l’entreprise par rapport au marché boursier dans son ensemble. Un β plus élevé indique que l’activité est plus risquée, ce qui augmente le coût du capital. Un β plus faible, en revanche, indique une moindre exposition au risque. Certaines entreprises peuvent avoir un β plus fort ou plus faible que celui de leur secteur, en fonction de facteurs tels que les pays où elles opèrent ou le type de contrats qu’elles ont avec leurs clients.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Quelle est la principale contrainte pour les dirigeants d’entreprise concernant le coût du capital? Quelles sont certaines des actions que les dirigeants d’entreprise peuvent prendre pour réduire le coût du capital à la marge? Comment l’internationalisation affecte-t-elle le coût du capital?
- Les dirigeants d’entreprise ont peu de contrôle sur la réduction significative de leur coût du capital. Ils peuvent l’augmenter par une mauvaise gestion, par exemple, en accumulant trop de dettes, ce qui augmente le risque.
- Ils peuvent limiter le risque de leur entreprise par rapport au reste de l’industrie, par exemple en signant des contrats à long terme dans une industrie très cyclique, ou en développant une forte part de business récurrent avec des clients fidèles. Ils peuvent également réduire les coûts fixes en externalisant certaines activités de leur modèle économique.
- L’internationalisation peut augmenter le coût du capital car un investissement dans un pays étranger est généralement plus risqué. Par exemple, un investissement d’une entreprise française en Russie ou en Chine est plus risqué que le même investissement en France.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Qu’est-ce que le profit économique ou l’EVA?
Le profit économique ou EVA est le profit qui reste une fois que tous les coûts ont été couverts, y compris le coût du capital. Il est nul lorsque la rentabilité économique est égale au coût du capital. Il devient positif lorsque la rentabilité dépasse le coût du capital, et négatif dans le cas opposé.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Quel est le lien entre la valeur et le profit économique?
Il y a une corrélation frappante entre l’évolution des capitalisations boursières, représentée par l’indice Eurostoxx 600, et l’écart entre le ROCE et le coût du capital, qui retrace l’évolution du taux de profit économique moyen des mêmes entreprises. Le profit économique influence bien la capitalisation boursière, et donc la valeur des entreprises.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Quelles sont les trois lois fondamentales à retenir sur la création de valeur ?
- La valeur d’une entreprise est la somme de ses cash-flows futurs actualisés au coût du capital.
- Une entreprise ne crée de la valeur sur une période donnée que si son profit économique est positif, c’est-à-dire si sa rentabilité des capitaux investis est supérieure à son coût du capital (ROCE > WACC).
- Pour qu’il y ait création de valeur pour l’actionnaire, le TRS généré par l’entreprise doit dépasser le coût des capitaux propres.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Qu’est-ce que la stratégie “Jeff Bezos” et comment contribue-t-elle à la croissance des entreprises ?
La stratégie “Jeff Bezos” est une approche où une entreprise peut avoir un ROCE (Return On Capital Employed) inférieur au WACC (Weighted Average Cost of Capital) sur plusieurs années, mais reste attractive pour les actionnaires grâce à des taux de croissance très élevés. L’entreprise priorise la croissance en acceptant des pertes à court terme, avec l’objectif de générer d’importants bénéfices économiques futurs. Cette stratégie nécessite de convaincre constamment les investisseurs de la sous-estimation des bénéfices futurs, permettant une augmentation continue de la valeur de l’entreprise.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Comment la pression des marchés financiers influence-t-elle la stratégie d’entreprise ?
La pression des marchés financiers oblige les entreprises à réfléchir à leur stratégie d’entreprise, notamment en termes de croissance en dehors de leur secteur et marché de base. Les investisseurs poussent à la diversification pour trouver de nouvelles sources de création de valeur, mais ils peuvent être méfiants à l’égard de la diversification, car elle peut rendre la performance de l’entreprise moins lisible et il n’est pas garanti que l’entreprise sera en mesure de créer des synergies significatives entre ses différentes activités.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Quels sont les enjeux de la valorisation des groupes diversifiés ?
La valorisation des groupes diversifiés peut être complexe car le coût du capital peut varier considérablement d’une activité à l’autre. Il est nécessaire d’effectuer une analyse spécifique pour chaque division du groupe. Le coût du capital moyen ne peut pas être appliqué à toutes les divisions si celles-ci ne présentent pas le même niveau de risque. De plus, des disparités importantes peuvent exister entre les activités, masquant la véritable création de valeur.
[Section 1. La création de valeur, objectif fondamental de la corporate strategy]
Quel est le rôle des dirigeants et des actionnaires dans la stratégie d’entreprise ?
Le rôle des dirigeants est de gérer l’entreprise, tandis que les actionnaires devraient avoir la liberté de diversifier leur portefeuille d’investissements sur la base d’une appréciation du coût d’opportunité du capital. Les dirigeants peuvent parfois prendre des décisions de diversification en lieu et place des actionnaires, ce qui peut entraîner des conflits. La business strategy est généralement du ressort des dirigeants de l’entreprise, tandis que la corporate strategy, ou l’allocation des ressources entre les activités, peut être contestée par les actionnaires.
[Section 2. La gouvernance d’entreprise]
Qu’est-ce que la gouvernance d’entreprise ? Pourquoi la gouvernance d’entreprise est-elle nécessaire ?
- C’est l’ensemble des organes et mécanismes qui fixent les droits et les obligations des différentes parties prenantes à l’entreprise afin de maximiser la valeur créée et d’assurer sa répartition de manière équitable.
- Sans des mécanismes appropriés de gouvernance, les dirigeants pourraient gérer l’entreprise en fonction de leurs intérêts propres, qui peuvent sensiblement différer de ceux des actionnaires. Les bonnes pratiques de gouvernance visent donc à établir des mécanismes de contrôle et d’incitation qui alignent l’action des dirigeants avec les intérêts des actionnaires.
[Section 2. La gouvernance d’entreprise]
Comment l’identité entre la famille actionnaire et les dirigeants gestionnaires affecte-t-elle la gouvernance de l’entreprise ?
Quand il y a identité entre la famille actionnaire et les dirigeants gestionnaires, la distance entre les deux parties est fortement réduite du fait de l’implication de l’actionnaire familial dans le contrôle de la stratégie et de la gestion de l’entreprise.
[Section 2. La gouvernance d’entreprise]
Quels sont les trois types principaux d’investisseurs institutionnels ?
Les trois principaux types d’investisseurs institutionnels sont les banques et les assurances, les fonds d’investissement et les fonds de pension.
[Section 2. La gouvernance d’entreprise]
Quelles sont les deux stratégies principales que peuvent utiliser les investisseurs institutionnels pour exercer leur influence sur les dirigeants des entreprises dont ils sont actionnaires ?
Les deux stratégies principales sont l’exit strategy (vendre leurs actions, faisant ainsi baisser le cours du titre lorsqu’ils sont mécontents des dirigeants et de la stratégie suivie) et la voice strategy (faire pression sur le management en s’assurant que ce dernier respecte bien leurs intérêts).
[Section 2. La gouvernance d’entreprise]
Qu’est-ce que l’activisme actionnarial ?
L’activisme actionnarial se réfère aux actions prises par les actionnaires pour influencer la direction d’une entreprise. Cela peut impliquer une variété de tactiques, y compris la publication de « listes noires » des entreprises ou des dirigeants les moins performants, les contacts directs auprès des dirigeants, le vote et les propositions de résolutions soumises à l’assemblée générale des actionnaires, etc.
[Section 2. La gouvernance d’entreprise]
Quelles réformes ont été mises en place suite aux scandales financiers de la fin du 20e siècle ?
Suite aux scandales financiers, des réformes ont été mises en place pour améliorer la gouvernance d’entreprise. Ces réformes concernent:
- le rôle du conseil d’administration, sa composition, l’organisation de ses travaux ;
- la clarification des responsabilités au sommet de l’entreprise à travers la séparation des fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général exécutif ;
- l’amélioration de la transparence de l’information envers les actionnaires, notamment en matière de rémunération des dirigeants ;
- et le renforcement des moyens de défense et d’intervention des actionnaires.