209- Anémie Flashcards
Définition de l’anémie :
= diminution de l’hémoglobine contenue dans les globules rouges du sang au-dessous des valeurs de référence à l’hémogramme.
=> Le nombre d’hématies et l’hématocrite n’entrent pas dans la définition d’une anémie.
Valeur de l’hémoglobine définissant une anémie chez l’homme adulte :
= Hb < 130 g/L
Valeur de l’hémoglobine définissant une anémie chez la femme adulte :
= Hb < 120 g/L
Valeur de l’hémoglobine définissant une anémie chez l’enfant entre 6 et 14 ans :
= Hb < 120 g/L
Valeur de l’hémoglobine définissant une anémie chez le jeune enfant < 6 ans :
= Hb < 110 g/L
Valeur de l’hémoglobine définissant une anémie chez le nouveau-né :
= Hb < 140 g/L
Valeur de l’hémoglobine définissant une anémie chez la femme enceinte à partir du 2eme triemstre :
= Hb < 105 g/L pour tenir compte de l’hémodilution
Causes de “fausse anémie” :
=> la définition de l’anémie n’est valable que si le volume plasmatique total (VPT) est resté stable.
Si le VPT est augmenté, l’hémogramme va montrer une « fausse anémie » ou « anémie par hémodilution ». De telles situations sont facilement identifiables :
- grossesse, à partir du second trimestre ;
- splénomégalie volumineuse ;
- certaines dysglobulinémies monoclonales à taux élevés (myélome IgA, macroglobulinémie de Waldenström) ;
- insuffisance cardiaque sévère.
+ À l’opposé, une baisse du VPT peut minimiser une anémie vraie (hémoconcentration, panhypopituitarisme, insuffisance surrénale chronique, hypothyroïdie).
Symtomes les plus fréquents de l’anémie :
=> Les plaintes les plus fréquentes sont :
- faiblesse
- diminution de la tolérance à l’exercice
- fatigabilité accrue au travail
- essoufflement
- palpitations (ou d’autres signes d’ajustement cardiorespiratoire à l’anémie).
=> Les signes cliniques sont peu spécifiques et il n’est pas rare que l’anémie soit découverte lors de la réalisation de l’hémogramme.
Signes cliniques liées à la baisse de l’hémoglobine circulante :
- Pâleur
- Généralisée, cutanée et muqueuse.
- Surtout nette au niveau de la coloration sous-unguéale et des conjonctives.
- Très variable d’un patient à l’autre pour un taux d’hémoglobine identique.
- Manifestations fonctionnelles hypoxiques : souvent révélatrices
- asthénie ;
- dyspnée d’effort puis de repos ;
- vertiges, céphalées, acouphènes, mouches volantes ;
- tachycardie, angor d’effort ;
- souffles cardiaques anorganiques.
=> L’anémie peut par ailleurs provoquer la décompensation ou l’aggravation d’une pathologie cardiaque ou respiratoire préexistante
Tolérance clinique de l’anémie = signe de gravité :
La tolérance dépend :
- de l’intensité de l’anémie, définie par le taux d’hémoglobine ;
- de l’existence de pathologies antérieures, en particulier cardiovasculaires, souvent liées à l’âge ;
- de la rapidité d’installation.
=> Ainsi, pour une valeur d’hémoglobine identique, une anémie d’installation rapide sera moins bien supportée qu’une anémie d’installation progressive : dans cette seconde situation, l’organisme a le temps de développer les mécanismes d’adaptation à l’hypoxie tissulaire.
Signes cliniques associées à l’anémie à rechercher pour évoquer une cause étiologique :
- d’une fièvre, évoquant une symptomatologie infectieuse ou inflammatoire ;
- d’une insuffisance rénale ;
- d’une insuffisance hépatique (hépatomégalie, signes d’hypertension portale) ;
- d’une _endocrinopathi_e ;
- d’un cancer ;
- d’une m_aladie hématologique_ (splénomégalie, adénopathies)
- d’un ictère, etc.
=> NB : L’anémie n’est pas un diagnostic, mais un symptôme imposant une recherche étiologique.
Examens complémentaires devant un syndrome anémique :
1) Prescription d’un hémogramme, avec étude de la morphologie des globules rouges par analyse cytologique du frottis sanguin après coloration au May-Grünwald-Giemsa est INDISPENSABLE.
2) La numération des réticulocytes (qui doit être prescrite spécifiquement car non incluse dans l’hémogramme standard) est indispensable à l’exploration d’une anémie normocytaire et macrocytaire,
=> mais non nécessaire dans les anémies microcytaires par carence martiale évidente car toujours arégénérative.
+ Selon le contexte, on prescrira quelques examens complémentaires :
- bilan inflammatoire ;
- bilan hépatique ;
- bilan d’hémolyse ;
- bilan martial ;
- groupage sanguin si une transfusion est envisagée.
2 grands groupes d’anémie selon leurs mécanismes :
- les anémies d’origine centrale sont arégénératives : conséquence d’une insuffisance de production médullaire, elles s’accompagnent d’un taux de réticulocytes ;
- les anémies d’origine périphérique sont régénératives : conséquence d’un raccourcissement de la durée de vie dans le compartiment circulatoire, elles s’accompagnent habituellement d’un n_ombre élevé de réticulocytes (>_ 120 giga/L).
=> NB : Il existe des anémies « mixtes », multifactorielles, non régénératives : cirrhoses, insuffisances rénales, cancers, endocrinopathies…, fréquemment rencontrées en médecine courante.
Définiton de la la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (= CCMH) :
= elle correspond au ratio hémoglobine/hématocrite et définit les anémies normochromes (CCMH entre 32 et 36 g/dl) et hypochromes (CCMH
Principales étiologies des anémies d’origine centrale : (8)
- aplasie médullaire = disparition des cellules souches hématopoïétiques de la moelle osseuse, idiopathique ou secondaire (chimiothérapies, autres). Dans ce cas, l’anémie arégénérative est accompagnée d’une baisse des autres lignées sanguines dans un tableau de pancytopénie puisque la cellule souche hématopoïétique est à l’origine de tous les éléments figurés du sang ;
- érythroblastopénie pure : disparition isolée des progéniteurs érythroblastiques de la moelle osseuse, les autres précurseurs étant préservés : l’anémie est profondément arégénérative et isolée ;
- dysmyélopoïèse secondaire à un manque de vitamine B12 ou de folates, ou de fer ;
- dysmyélopoïèse primitive : syndromes myélodysplasiques (états préleucémiques) ;
- envahissement de la moelle osseuse par des cellules hématopoïétiques anormales (leucémies, lymphomes, myélome, etc.) ou extra-hématopoïétiques (métastases d’un cancer) ;
- anomalie de la structure de la moelle osseuse (myélofibrose) ;
- stimulation hormonale diminuée (déficit en érythropoïétine, insuffisance endocrinienne (thyroïdienne par exemple) ;
- présence d’inhibiteur(s) de l’érythropoïèse (TNF, par exemple, dans les inflammations).
3 principales étiologies des anémies d’origine periphérique :
- Après pertes sanguines aiguës : hémorragies digestives…
- Régénérations après anémie centrale post chimiothérapie lors de la phase de régénération (chimiothérapies).
- Hémolyses pathologiques (destruction trop précoce des hématies dans l’organisme) :
– cause extra-corpusculaire (extérieure à l’hématie), comme la présence d’anticorps anti-érythrocytaires (situation la plus fréquente) ;
– cause corpusculaire (fragilité intrinsèque excessive de l’hématie) : anomalies de la membrane, du système enzymatique ou de l’hémoglobine, presque exclusivement d’origine constitutionnelle (« anémies hémolytiques constitutionnelles »), à l’exception d’une cause acquise : l’hémoglobinurie paroxystique nocturne.
Cause la plus fréquente des anémies :
+ prévalence
= anémie par carence martiale
=> elle touche un quart de la population mondiale
Défintion et physioaptholgie d’une anémie microcytaire :
= À la baisse de l’hémoglobine s’associe une diminution du VGM, en pratique :
=>Elles témoignent TOUJOURS d’un déficit de synthèse de l’hémoglobine dans les érythroblastes médullaires, quel que soit le mécanisme.
3 principales causes d’anémie microcytaire :
- anémie par carence martiale ;
- anémie des états inflammatoires chroniques ;
- hémoglobinopathies.
=> La réalisation d’un bilan biologique de carence martiale lors de la découverte d’une anémie microcytaire est indispensable.
Physiopathologie de l’anémie par carence martiale :
Elle est secondaire à la diminution de la synthèse de l’hème dans les érythroblastes de la moelle osseuse par défaut de fer.
=> NB : Chez le sujet sain, il y a peu d’absorption et peu de perte (1 mg par jour chez l’homme, 2 mg chez la femme non ménopausée), car la majorité du fer utilisé par l’érythropoïèse provient du recyclage du fer contenu dans les globules rouges sénescents
Signes cliniques d’anémie par carence martiale :
- Anémie souvent bien tolérée car d’installation très progressive.
- Révélée par le syndrome anémique : on recherche des signes de sidéropénie (perte de cheveux, perlèche, anomalies des ongles : koïlonychie).
- Pas d’autre symptomatologie d’ordre hématologique : ni purpura, ni fièvre, ni adénopathies.
- Troubles du comportement alimentaire (PICA) qui disparaissent avec le traitement de la carence
=> Parfois, carence martiale découverte lors d’un hémogramme systématique.
Signes à l’hémogramme d’anémie par carence martiale :
- Anémie souvent marquée (avec hémoglobine parfois
- Microcytaire, avec un VGM diminué, parfois nettement.
- Hypochrome
- Le nombre des leucocytes est normal (avec formule leucocytaire normale), mais la numération des plaquettes sanguines est parfois modérément augmentée.
=> NB : La numération des réticulocytes n’est pas utile (anémie arégénérative).
Signes au bilan martial d’une anémie par carence martiale :
Il est très anormal, car l’anémie est un processus tardif dans la carence martiale.
=> Ce bilan doit être réalisé avant tout traitement.
- Le fer sérique (sidérémie) est diminué ou effondré (
- Ce résultat ne peut être interprété qu’en association avec :
- soit la capacité totale de fixation de la transferrine (augmentée) ou le coefficient de saturation de la transferrine (diminué) ;
- soit le dosage de la transferrine ou sidérophiline (augmentée) ;
=> En pratique, le meilleur reflet des réserves en fer de l’organisme est la ferritine = EXAMEN DE 1ER INTENTION
La ferritine sérique est diminuée (
La ferritine est donc le premier paramètre à diminuer en cas de sidéropénie, bien avant les anomalies hématologiques, mais aussi le dernier à se normaliser après traitement.
Donc une diminution de la ferritine est suffisante pour poser le diagnostic de carence martiale +++ (les autres paramètres ne sont alors pas nécessaires). Cependant, une ferritinémie normale n’exclut pas une carence martiale, lorsqu’il existe un syndrome inflammatoire associé, en raison de l’augmentation non spécifique de la ferritine qui en résulte.
=> C’est dans cette situation que les autres paramètres et le bilan inflammatoire sont nécessaires.



