WHO 5th-Mammaire-Chapitre 2-Lésions lobulaires non-invasives Flashcards
À quoi réfère le terme néoplasie lobulaire?
- Au spectre de lésions épithéliales atypiques originant de l’unité ductulo-lobulaire terminale et caractérisée par une prolifération de cellules monotones non-cohésives et généralement de petites tailles
- Peut être associé ou non à la présence d’atteinte pagetoïde des canaux terminaux
- Comprend l’hyperplasie lobulaire atypique (ALH) et le carcinome lobulaire in-situ (LCIS)
Définissez ce que représente l’hyperplasie lobulaire atypique?
- Processus épithélial néoplasique non-invasif
- Caractérisé par la prolifération de petites cellules dyscohésives originant des unités ductulo-lobulaires terminales
- Présence ou non d’atteinte pagetoïde des canaux terminaux
- Moins que la moitié des acini d’une unité ductulo-lobulaire terminal sont remplis et augmentés de taille par la population néoplasique
Où se localise habituellement l’hyperplasie lobulaire atypique?
- Souvent multicentrique et bilatérale
Quelle sont les manifestations cliniques associées à l’hyperplasie lobulaire atypique?
- Absence de signes cliniques ou mammographiques
- Trouvailles histologiques incidentelles
Quelle est l’épidémiologie associée à l’hyperplasie lobulaire atypique?
- Âge variable (moyenne de 50 ans)
- Présent dans 1% des biopsies autrement bénignes
- Souvent associée à d’autres lésions (comme les changements à cellules cylindriques
Quelle est la pathogenèse moléculaire de l’ALH?
- Prolifération clonale avec inactivation du gène E-cadhérine
- Pertes/gains de matériel génétique au-niveau de plusieurs chromosomes
- Les mêmes altérations sont retrouvées dans l’ALH que dans le LCIS ou le carcinome infiltrant associé
Quelle est la principale fonction du gène E-cadhérine?
- Médie l’adhésion cellules-cellules et maintient l’intégrité tissulaire
- Agit comme un suppresseur de tumeur
Où se situe l’ALH dans l’oncogenèse mammaire?
- Précurseur non-obligatoire de la voie du carcinome lobulaire
Quelles sont les aspects microscopiques retrouvés dans l’ALH?
- Prolifération discohésive monotone de cellules épithéliales associée à une distension de <50% des acini d’une unité ductulolobulaire terminale avec/sans extension pagetoïde dans les canaux adjacents
- Parfois présence d’extension pagetoïde sans atteinte ductulolobulaire notable
- La prolifération peut être associée à la présence de 2 types cellulaires différents (associés ou non)
- Type A : cytoplasme peu abondant et uniforme, noyau rond petit/légèrement augmenté de taille (1-1.5 fois la taille d’un lymphocyte) et nucléole inapparent
- Type B : cytoplasme plus abondant et noyau de plus grande taille (2 fois la taille d’un lymphocyte, avec plus de variabilité en taille/forme et nucléoles proéminents
Quels sont les deux types cellulaires retrouvés dans l’hyperplasie lobulaire atypique?
- Type A : cytoplasme peu abondant et uniforme, noyau rond petit/légèrement augmenté de taille (1-1.5 fois la taille d’un lymphocyte) et nucléole inapparent
- Type B : cytoplasme plus abondant et noyau de plus grande taille (2 fois la taille d’un lymphocyte) avec plus de variabilité en taille/forme et nucléoles proéminents
Quels sont les critères pouvant être utilisés pour décider si un acini est distendu par une prolifération lobulaire?
- Présence de 8 cellules ou plus dans un acinus
- Comparaison avec les acini adjacents
Quel type de marquage (positif) est attendu avec l’immunohistochimie pour le marqueur E-cadhérine?
- Marquage membranaire
Quel pourcentage des lésions lobulaires présentent un marquage pour l’E-cadhérine?
- 15%, mais ce marquage est aberrant
Quels sont les critères histologiques permettant le diagnostic d’hyperplasie lobulaire atypique?
Critères essentiels :
- Présence de petites cellules discohésives avec un noyau hyperchromatique (type A) ou augmenté en taille (type B)
- Qui remplissent et distendent <50% des acini d’une unité ductulolobulaire terminale
Critères non-essentiels :
- Perte de marquage pour l’E-cadhérine
Quel est le pronostic associé à l’hyperplasie lobulaire atypique?
- Lésion précurseur témoignant d’une prédisposition à développer un carcinome mammaire lobulaire ou non-lobulaire (risque augmenté pour les deux seins, mais surtout pour le sein ipsilatéral) avec un RR de 4-5
- Très faible risque de trouver une lésion de plus haut grade à l’exérèse chirurgicale lorsque la concordance radio-pathologique est adéquate
Définissez brièvement ce que représente le carcinome lobulaire in-situ?
- Néoplasie épithéliale non-invasive
- Prolifération de cellules discohésives originant de l’unité ductulolobulaire terminale avec/sans atteinte pagetoïde des canaux terminaux
- >50% des acini d’une unité ductulolobulaire terminale sont atteints par la prolifération néoplasique
Quels sont les principaux sous-types de carcinome lobulaire in-situ?
- Carcinome lobulaire in-situ classique
- Carcinome lobulaire in-situ pléomorphe
- Carcinome lobulaire in-situ floride
Où se localise principalement le carcinome lobulaire in-situ?
- Atteinte multicentrique dans le sein ipsilatéral dans 80% des cas et bilatéral dans 50% des cas
- Les lésions de LCIS pléomorphes ou florides ont tendance à être unifocale et continue en distribution
Quelles sont les manifestations cliniques associées au carcinome lobulaire in-situ?
- La variante classique n’est pas associée à des aspects cliniques particuliers et est le plus souvent une trouvaille microscopique incidentelle
- Peut rarement être associé à la présence de calcifications amorphes regroupés ou d’un rehaussement non-masse hétérogène
- Les variantes pléomorphes et florides sont habituellement associées à la présence de microcalcifications et détectées par mammographie de dépistage
Quelle est l’épidémiologie associée au carcinome lobulaire in-situ?
- Le LCIS est retrouvé dans 2% des biopsies mammaires autrement bénignes
- La variante classique est surtout diagnostiquée avant la ménopause (<50 ans)
- Les variantes pléomorphes et florides sont surtout diagnostiquées après la ménopause (60 ans en moyenne)
Quels sont les facteurs de risques associés au développement du carcinome lobulaire in-situ?
Mêmes facteurs de risques que le DCIS et le carcinome invasif
- Historique familiale de carcinome mammaire
- Nulliparité
- Âge avancé au premier enfant
- Ménopause tardive
- Ménarche précoce
- Densité mammographique élevée
- Thérapie de remplacement hormonal
Quel est le gène encodant la protéine E-cadhérine et sur quel chromosome est-il situé?
- Le gène CDH1 sur le chromosome 16
À quels néoplasies sont associées les mutations germinales du gène CDH1?
- Adénocarcinome gastrique diffus
- Néoplasies lobulaires (LCIS et carcinome lobulaire)
Quelle est la pathogenèse du carcinome lobulaire in-situ?
- L’inactivation du gène CDH1 mène à une perte de fonction de la protéine E-cadhérine
- Perte d’adhésion cellulaire et altération de l’organisation des lobules
- Autres altérations :
- Gains 1q et pertes 16q (voie des carcinomes mammaires de bas grade)
- Mutations de PIK3CA
- Mutations de CBFB
Vrai ou faux, le carcinome lobulaire in-situ est une lésion précurseur obligatoire du carcinome lobulaire et de certaines formes de carcinome canalaires infiltrants?
- Faux, c’est une lésion néoplasique précurseur non-obligatoire du carcinome lobulaire infiltrant
Qu’est-ce qui distingue les variantes de carcinome lobulaire in-situ en ce qui a trait aux altérations moléculaires?
- Les LCIS pléomorphe et floride sont associés à davantage d’instabilités génomiques avec altérations du nombre de copie et amplification de certains gènes
- Fréquentes mutations/amplifications du gène HER2 dans LCIS pléomorphe
Quels sont les aspects macroscopiques retrouvés dans le carcinome lobulaire in-situ?
- Aucun aspect reconnaissable à la macroscopie
Quels sont les aspects microscopiques retrouvés dans le carcinome lobulaire in-situ variante classique?
- Proliférations discohésives de cellules épithéliales de type A ou B (isolée ou mixte)
- >50% des acini d’une unité ductulolobulaire terminale sont distendus par la prolifération
- Pas d’architecture glandulaire
- Activité mitotique et microcalcifications peu fréquentes
- Peut rarement présenter de petits foyers de nécrose et de rares cellules apoptotiques
- Peut être associée à un patron pagetoïde de prolifération dans les canaux et être retrouvé au-sein d’autres lésions (UDH, adénose sclérosante, cicatrice radiaire, lésions papillaires, fibroadénomes et sphérulose collagénique)
Quels sont les aspects microscopiques retrouvés dans le carcinome lobulaire in-situ variante pléomorphe?
- LCIS composé de plus grandes cellules avec pléomorphisme nucléaire marqué (noyaux > grands que 4 lymphocytes)
- Les cellules sont équivalentes à celles retrouvées dans le DCIS de haut grade +/- aspects apocrines
- Souvent associé à des foyers de nécrose comédo et de calcifications
- Souvent associé à des foyers de carcinomes invasifs
Quels sont les aspects microscopiques retrouvés dans le carcinome lobulaire in-situ variante floride?
- LCIS composé de cellules ayant le même aspect cytologique que dans le LCIS classique
- Distension marquée des unités ductulolobulaires terminales/canaux créant une architecture confluente
- Pour faire le diagnostic, il faut retrouver au-moins 1 des 2 patrons suivants :
- Peu/Pas de stroma entre des acini très distendu
- Distension des acini/canaux sur une zone correspondant au diamètre de 40-50 cellules
- Souvent associé à des foyers de nécrose comédo et de calcifications
- Souvent associé à des foyers de carcinomes invasifs
Comment doit-on classifier un cas mitoyen entre un LCIS composé de cellules de type B et un LCIS pléomorphe?
- On doit le classer en LCIS classique avec cellules de type B
Comment doit-on classifier un cas mitoyen entre un LCIS composé de cellules de type B et un LCIS floride?
- On doit le classer en LCIS classique
Dans quel pourcentage des cas de carcinome lobulaire in-situ variante pléomorphe/floride retrouve-t-on un carcinome infiltrant, et quel est le type du carcinome?
- 85%
- >90% sont des carcinomes lobulaires infiltrants
Quel % des cas de carcinomes lobulaires in-situ présentent un marquage pour l’E-cadhérine?
- Environ 15%, mais le marquage est aberrant
Qu’est-ce qui caractérise le marquage aberrant retrouvé dans l’hyperplasie lobulaire atypique ou le carcinome lobulaire in-situ?
- Marquage membranaire fragmenté
- Marquage cytoplasmique
Quels autres marqueurs immunohistochimiques sont utiles pour distinguer le LCIS du DCIS?
- Marquage cytoplasmique fort pour le p120-caténine dans le LCIS
- Perte de marquage membranaire pour la β-caténine dans le LCIS
Quel est la différence entre les 3 sous-types de carcinome lobulaire in-situ en ce qui a trait à leur immunomarquage?
- Le LCIS classique/floride est typiquement diffus positivement pour l’ER, présente un marquage faible pour le Ki-67 et ne surexprime que rarement le HER2 ou le TP53
- Le LCIS pléomorphe est plus souvent ER négatif, peut-être AR positif, présenter un marquage modéré/fort pour le Ki-67 peut surexprimer le HER2 et présenter une amplification TP53 (10% des cas pléomorphes sont triples-négatifs)
Quels sont les critères histologiques permettant le diagnostic de LCIS classique?
Critères essentiels :
- Petites cellules discohésives avec noyau uniforme hyperchromatique (type A) ou au gros noyaux vésiculaires (type B)
- Expansion de >50% d’un acini
Critères non-essentiels :
- Perte de marquage membranaire complet pour l’E-cadhérine
Quels sont les critères histologiques permettant le diagnostic de LCIS pléomorphe?
Critères essentiels :
- Présences de grandes cellules discohésives avec un pléomorphisme nucléaire marqué, >4 fois la taille d’un lymphocytes, équivalente aux cellules d’un DCIS de haut grade
- +/- aspect apocrine
Critères non-essentiels :
- Perte de marquage membranaire complet pour l’E-cadhérine
Quels sont les critères histologiques permettant le diagnostic de LCIS floride?
Critères essentiels :
- Cellules ayant la cytologie d’un LCIS classique
- Architecture avec formation d’une masse confluente
- Peu/Pas de stroma entre les acini distendus et/ou distension sur une zone équivalente à 40-50 cellules
Critères non-essentiels :
- Perte de marquage membranaire complet pour l’E-cadhérine
Vrai ou faux, contrairement au LCIS classique qui n’est pas inclus dans le stade pTis, le LCIS pléomorphe est inclus dans la catégorie des pTis.
- Faux les LCIS classique, floride et pléomorphes ne sont pas inclus dans la classification pTis
Quel est le pronostic associé au carcinome lobulaire in-situ?
- Représente à la fois un facteur de risque et un précurseur non-obligatoire du carcinome invasif
- La présence de LCIS classique est associée à un RR de 8-10 de développer un carcinome lobulaire ou canalaire (risque bilatéral, mais à prédominance ipsilatérale)
- Le risque de trouver une lésion invasive à l’exérèse chirurgicale est faible si la corrélation radio-pathologique est adéquate
Vrai ou faux, il n’est pas nécessaire de préciser l’état des marges chirurgicales en ce qui concerne le LCIS (classique, pléomorphe ou floride)
- Vrai