Thrombopénie Flashcards
Thrombopénie : clinique ?
Syndrome hémorragique
‐ Lésion cutanée : purpura pétéchial, en petites taches (« tête d’épingle »), non infiltré, isolé ou ecchymotique, parfois associé à de larges hématomes
‐ Saignement (extériorisé ou non) : épistaxis, hématurie, gingivorragie, ménorragie, hémorragie digestive, hémorragie méningée, hémorragie rétinienne…
‐ Fréquemment asymptomatique : découverte fortuite dans 30% des cas
‐ Dépistage dans certains contextes : hépatopathie, MAI, grossesse, sepsis grave, héparine
‐ Manifestations thrombotiques (rare) : SAPL, PTT
=> Fond d’œil indiqué seulement en cas de signes hémorragiques ou ophtalmiques ± si thrombopénie < 50 G/L
Thrombopénie : NFS ?
Plaquettes < 150 G/L (quel que soit l’âge) : vérification par le laboratoire de l’absence d’agrégats plaquettaires sur lame, ou de satellitisme plaquettaire (adhérence des plaquettes aux polynucléaires)
‐ 20 à 50 G/L : signes hémorragiques rares, sauf en cas de facteur surajouté (médicament antiplaquettaire,
anomalie de coagulation associée, traumatisme même minime…)
‐ 50 à 150 G/L : habituellement asymptomatique (sauf thrombopathie associée)
=> Bilan étiologique seulement si thrombopénie < 100 G/L
Thrombopénie : diagnostic différentiel ?
= Fausse thrombopénie (par consommation in vitro) :
‐ Prélèvement sur tube inapproprié
‐ Activation induite par des difficultés de prélèvement
‐ Agrégation à l’EDTA en présence de certains Ac
=> À suspecter surtout en cas de thrombopénie profonde sans signes hémorragiques
‐ Vérification : recherche d’agrégats plaquettaire au frottis + 2e détermination sur tube citraté (ajouter 10%)
Thrombopénie : critères de gravité ?
Accident hémorragique grave (rare = 2%) : saignements cérébro‐méningés, hémorragie digestive ou génitale avec déglobulisation, généralement précédés d’hémorragies cutanéo‐muqueuses
Urgence :
‐ Présence d’un purpura cutanéo‐muqueux extensif, surtout nécrotique
‐ Bulles hémorragiques endobuccales ou gingivorragies importantes spontanées
‐ Apparition de signes neurologiques ou de céphalées intenses et persistantes
‐ Hémorragies au fond d’œil
‐ PTI résistant au traitement de 1re ligne
‐ Biologie : thrombopénie < 20 G/L
Thrombopénie : facteurs aggravants ?
- Age avancé > 65 ans
- Lésion viscérale associée : UGD, anévrisme
- Nécessité ou antécédent récent de geste chirurgicale ou d’exploration invasive
- Pathologie ou traitement associé : FdRCV (vasculopathie, HTA), antiagrégant, anticoagulant, thrombopathie, thrombophilie, CIVD
Thrombopénie : score de gravité de l’adulte ?
= utilisé principalement dans le PTI : sévère si > 8 => indication d’Ig IV
‐ Âge : > 65 ans (+2), > 75 ans (+5)
‐ Saignement cutané : purpura pétéchial localisé (+1), ecchymotique (+2), pétéchial avec localisations
multiples (+3), pétéchial généralisé (+4), ecchymotique généralisé (+5)
‐ Saignement muqueux : épistaxis unilatérale (+2), bilatérale (+3), bulle hémorragique, gingivorragie
(+5)
‐ Saignement gastro‐intestinal : sans anémie (+4) ou avec anémie et/ou choc (+10)
‐ Saignement urinaire : hématurie macroscopique sans anémie (+4) ou avec anémie (+10)
‐ Saignement cérébral ou avec mise en jeu du pronostic vital (+15)
Thrombopénie : bilan étiologique clinique ?
‐ Contexte : thrombopénie familiale, voyage récent, infection virale ou bactérienne récente, vaccination, cancer connu, grossesse, transfusion récente
‐ Prise médicamenteuse : notamment débuté 1 à 2 semaines avant la thrombopénie
=> Arrêter toute prise médicamenteuse si possible, notamment des médicaments récemment introduits
‐ Syndrome tumoral : ADP, splénomégalie, hépatomégalie
‐ Malformation chez l’enfant : anomalie squelettique (anémie de Fanconi), dysmorphie faciale (syndrome vélo‐cardio‐facial), fente palatine (syndrome de DiGeorge), cataracte/surdité (syndrome MYH9)…
Thrombopénie : bilan étiologique paraclinique ?
‐ PTI : thrombopénie isolée ou avec anémie par saignement
‐ Pathologie médullaire maligne : thrombopénie exceptionnellement isolée, avec bi/pancytopénie
‐ Bilan de coagulation (TP/TCA) systématique : recherche de CIVD
‐ Biologie standard : EPS, dosage pondéral des Ig, bilan hépatique, sérologie VIH, VHC, VHB
Myélogramme (réalisable même si thrombopénie sévère) si :
‐ Bi/pancytopénie (dont macrocytose)
‐ Syndrome tumoral : ADP, splénomégalie
‐ Chez le sujet âgé > 60 ans
‐ PTI résistant au traitement
‐ Biopsie ostéomédullaire (seulement si plaquettes > 50 G/L) si myélogramme non contributif
Thrombopénie : traitement ?
=> Selon la profondeur de la thrombopénie, son mécanisme (risque hémorragique plus élevé en cas de thrombopénie centrale), la présence d’un syndrome hémorragique, l’âge et le terrain
‐ En cas de saignement : geste local (méchage d’épistaxis, suture chirurgicale d’un ulcère gastrique…)
‐ Thrombopénie profonde < 20 G/L, symptomatique, avec anomalies des autres lignées = suspicion de thrombopénie centrale : transfusion plaquettaire
‐ Signes de consommation = CIVD ou microangiopathie thrombotique => urgence hématologique extrême : transfert en réanimation spécialisée pour traitement étiologique (CIVD) ou échange plasmatique (MAT)
‐ Thrombopénie isolée, sans organomégalie = PTI probable : aucune indication de transfusion de plaquette, sauf exceptionnelle complication hémorragique mettant en jeu le pronostic vital
Thrombopénie : gestes autorisés ?
> 100 G/L : Neurochirurgie majeure ou chirurgie ophtalmologique complexe
80 G/L : Rachianesthésie, chirurgie majeure
50 G/L : Chirurgie mineure, ponction/biopsie transcutanée, PL, traitement antiagrégant ou anticoagulant, activité sportive ou professionnelle à risque traumatique
30 G/L : Anesthésie dentaire régionale ou extraction dentaire
20 G/L ‐ Détartrage dentaire
Thrombopénie : cause centrale ?
= Insuffisance de production médullaire : généralement pancytopénie, exceptionnellement thrombopénie isolée (sauf dans certaines myélodysplasies)
‐ Aplasie médullaire
‐ Hémopathie maligne : leucémie aiguë, myélodysplasie, syndrome myéloprolifératif, lymphome
‐ Envahissement médullaire par un cancer solide
‐ Atteinte médullaire d’origine médicamenteuse ou toxique
‐ Mégaloblastose : carence en folate ou vitamine B12, origine toxique ou médicamenteuse
=> Diagnostic au myélogramme, voire à la biopsie ostéo‐médullaire
Thrombopénie : PTI ?
= Purpura thrombopénique idiopathique (PTI) : 1er diagnostic à évoquer devant une thrombopénie isolée (sans signe associé à l’interrogatoire, à l’examen clinique et sur la NFS) => diagnostic d’exclusion
‐ Recherche d’Ac anti‐plaquette : peu d’intérêt
‐ Myélogramme : peu contributif, indication discutable (sauf pour éliminer une hémopathie maligne, en particulier avant l’instauration de corticoïdes ou chez le sujet âgé)
‐ PTI de l’enfant (forme la plus fréquente) : d’apparition brutale, évolution habituellement favorable (spontanément ou sous traitement), hémorragies rares
Thrombopénie : maladie auto-immune ?
‐ Lupus érythémateux disséminé
‐ Syndrome d’Evans (thrombopénie immunologique + AHAI)
Thrombopénie : allo-anticorps ?
= Allo‐immunisation post‐transfusionnelle ou maternofœtale
Thrombopénie médicamenteuse ?
‐ Thrombopénie induite par l’héparine (type 1 ou 2) : risque hémorragique et thrombotique
‐ Autre : anti‐arythmique, antiépileptique, vancomycine, pénicilline, rifampicine, quinine, sulfamide, abciximab… => thrombopénie sévère < 10 G/L, risque hémorragique seulement