Syndrome myéloprolifératifs Flashcards

1
Q

Syndrome myéloprolifératifs : généralités ?

A

= hémopathie maligne par hyperproduction de cellules myéloïdes matures
- Touche plutôt l’adulte dans la 2nd moitié de vie, mais peut se voir chez l’adulte jeune (thrombocytémie essentielle, LMC)

Présentation commune :

  • Splénomégalie (sans ADP)
  • NFS : augmentation des cellules circulantes
  • Risque accru de thrombose, de crise de goutte et de lithiase urinaire
  • Risque de transformation en leucémie aiguë ou myélofibrose secondaire à long terme
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2
Q

Syndrome myéloprolifératifs : physiopathologie ?

A

= Maladie acquise et clonale touchant une cellule souche hématopoïétique : anomalie génétique responsable d’une activation anormale de la signalisation intracellulaire et d’une dérégulation de la prolifération des cellules médullaires

  • Cellules sanguines produites en excès, morphologiquement normales (sans blocage de maturation)
  • Anomalie oncogénique impliquant généralement une protéine tyrosine-kinase : BCR-ALB (LMC), JAK2

Anomalie génétique

  • LMC : transcrit BCR-ABL dans 100% des cas
  • Maladie de Vaquez : mutation JAK2 dans 95% des cas
  • Thrombocytémie primitive : JAK2 dans 50% des cas, CALR dans 25% des cas, MPL dans 5% des cas
  • Myélofibrose : mutation JAK2 dans 50% des cas, CALR dans 35% des cas, MPL dans 10% des cas
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3
Q

Syndrome myéloprolifératifs : évolution ?

A
  • Risque initial (augmentation viscosité sanguine) : thrombose veineuse et artérielle
  • Risque à moyen/long terme : évolution vers une leucémie aiguë, généralement myéloblastique, de mauvais pronostic
  • Myélofibrose primitive : forme clinique la plus grave, mais la plus rare
    => Compatible avec une survie prolongée : maladie d’évolution lente, progrès thérapeutiques majeurs
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4
Q

Myélofibrose primitive : généralités ?

A

Myélofibrose primitive = splénomégalie myéloïde = fibrose primitive d’étiologie inconnue de la moelle osseuse, avec métaplasie myéloïde splénique et hépatique réactionnelle (retrouve leur fonction hématopoïétique fœtale) : rare
- Age moyen de survenue = 60 ans

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5
Q

Myélofibrose primitive : clinique ?

A
  • AEG
  • Fièvre prolongée
  • Douleurs osseuses
  • Splénomégalie majeure ± hépatomégalie dans 50% des cas, sans ADP associée
  • Cytopénie : anémie, hémorragie, infection
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6
Q

Myélofibrose primitive : examens complémentaires ?

A

NFS
- Anémie normochrome normocytaire arégénérative (ou rarement polyglobulie), avec érythromyélémie évocatrice
- Hyperleucocytose avec myélémie initialement, puis neutropénie à un stade avancé
- Plaquettes : thrombopénie, thrombocytose ou normale
- Frottis sanguin : anisocytose, poïkilocytose, dacryocytes caractéristiques (hématies en forme
de larme), érythroblastose circulante, myélémie

Examen de la moelle

  • Myélogramme : généralement impossible (os dur, ponction difficile, aspiration impossible)
  • Biopsie ostéomédullaire : indispensable au diagnostic

Caryotype et biologie moléculaire
= Généralement réalisé sur prélèvement sanguin (en raison de la myélofibrose)
- Elimine une LMC : absence de t(9:22), absence de protéine de fusion BCR-ABL
- Eliminer un autre syndrome myéloprolifératif : recherche de mutation JAK2, CALR ou MPL

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7
Q

Myélofibrose primitive : diagnostic différentiel ?

A

Myélofibrose secondaire :

  • Evolution d’un autre syndrome myéloprolifératif ou myélodysplasique
  • Leucémie aiguë (notamment LAM7)
  • Hémopathie lymphoïde
  • Métastase médullaire d’une tumeur solide

Splénomégalie avec hyperleucocytose et/ou myélémie : autre syndrome myéloprolifératif, notamment LMC

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8
Q

Myélofibrose primitive : traitement ?

A
  • Soutien transfusionnel en cas d’anémie sévère
  • TTT (variable selon les centres) : corticothérapie, chimiothérapie, androgènes, EPO…
  • Thérapie ciblé par inhibiteur de JAK2 = ruxolitinib : si résistance à la chimiothérapie
  • Splénectomie ou irradiation splénique : proposée en cas de gêne fonctionnelle ou d’hypersplénisme majeur
  • Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques : proposé chez les patients jeunes < 50 ans en bon état général
    => Evolution variable sous traitement symptomatique : médiane de survie = 2 à 10 ans
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9
Q

Leucémie myéloïde chronique : généralités ?

A

LMC = syndrome myéloprolifératif caractérisé par une anomalie oncogénétique toujours présente = translocation (9:22) et/ou son équivalent moléculaire = gène de fusion BCR-ABL : hyperproduction de la lignée neutrophile => hyperleucocytose à PNN, myélémie équilibrée, souvent associée à une basophilie, une hyperplaquettose et une splénomégalie (inconstante)

  • 600/an, survenue à tout âge, plus souvent chez l’adulte (âge médian = 55 ans), légère prédominance masculine, très rare chez l’enfant
  • Secondaire dans 5% des cas : exposition chronique au benzène ou aux radiations ionisantes
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10
Q

Leucémie myéloïde chronique : physiopathologie ?

A
  • Anomalie génétique spécifique, acquise : translocation équilibrée et réciproque des chromosomes 9 et 22 (t(9:22)), avec chromosome 22 raccourcit = chromosome Philadelphia
  • Formation d’un gène et d’un transcrit de fusion entre les gènes BCR (du chromosome 22) et ABL (« Abelson », du chromosome 9 : protéine tyrosine kinase cytoplasmique) : activation constitutive de la kinase, à l’origine de la prolifération excessive des cellules de la lignée granuleuse, avec perte de l’apoptose et de l’adhérence cellulaire
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11
Q

Leucémie myéloïde chronique : clinique ?

A
  • Découverte fortuite à la NFS le plus souvent (50%)
  • Splénomégalie : modérée à volumineuse, le plus souvent isolée, sans ADP
  • Asthénie, AEG plus rarement
  • Complication (rare, même en cas d’hyperleucocytose majeure) : crise de goutte, thrombose artérielle/veineuse
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12
Q

Leucémie myéloïde chronique : NFS ?

A
  • Hyperleucocytose constituée de PNN, basophiles et éosinophiles : souvent considérable > 50 ou 100 G/L
    => La basophilie est un signe important, devant évoquer une LMC, même pour une hyperleucocytose modérée
  • Thrombocytose : fréquente, généralement modérée
  • Anémie normochrome normocytaire : très légère, possible mais inconstante => jamais de polyglobulie
  • Myélémie abondante et équilibrée : cellules matures = métamyélocytes et myélocytes en proportions plus
    importantes que les cellules immatures (rares promyélocytes, absence de blastes)
    => Faible pourcentage de blastes circulants possible, sans hiatus leucémique
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13
Q

Leucémie myéloïde chronique : examens complémentaires ?

A

= Recherche d’un transcrit de fusion BCR-ABL ou d’une translocation (9:22)
- PCR ou cytogénétique moléculaire sur prélèvement sanguin : la détection du transcrit BCR-ABL associée à un hémogramme évocateur affirme le diagnostic de LMC

Myélogramme obligatoire :

  • Absence d’excès de blaste (phase chronique)
  • Examen cytogénétique complet : recherche d’anomalie complexe ou additionnelle

Bilan métabolique : uricémie, fonction hépatique, fonction rénale

Formes cliniques
= Rarement :
- Thrombocytose prédominante, voire isolée
- Hyperleucocytose à PNN sans myélémie
=> La recherche de BCR-ABL permet le diagnostic si elle est positive

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14
Q

Leucémie myéloïde chronique : diagnostic différentiel ?

A
  • Hyperleucocytose modérée ± myélémie : cause inflammatoire, infectieuse, iatrogène, régénération médullaire
  • Thrombocytose prédominante : thrombocytose réactionnelle ou thrombocytémie essentielle
  • Hyperleucocytose avec myélémie déséquilibrée (excès de blastes par rapport aux cellules matures) ± associée à d’autres éléments érythroblastiques circulants (érythromyélémie) : myélofibrose primitive, syndrome atypique
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15
Q

Leucémie myéloïde chronique : évolution naturelle ?

A

Phase chronique
= Dure 5 ans en moyenne : dans la majorité des cas au diagnostic

Phase d’accélération
= Blastes > 15% : dure 12 à 18 mois
- Amaigrissement, fièvre prolongée, douleurs osseuses, sueurs nocturnes, augmentation splénomégalie
- NFS : basophilie, blastes sanguins, thrombopénie < 100 G/L

Phase de transformation aiguë
= Blastes > 20% :
- Leucémie aiguë myéloblastique (2/3 des cas)
- Leucémie aiguë lymphoblastique B (1/3 des cas)

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16
Q

Leucémie myéloïde chronique : traitement ?

A

Inhibiteurs de tyrosine- kinase
- Imatinib : largement utilisé en 1ère intention, 400 mg/j par voie orale
- ITK de 2nd génération = dasatinib, nilotinib, bosutinid : plus puissant, EI graves (2nd intention)
- ITK de 3ème génération = ponatinib (en dernière intention)
=> Arrêt possible en cas de très bonne réponse après plusieurs années, sans rechute de la maladie

EI

  • Communs : troubles digestifs, toxicité médullaire, éruption cutanée
  • Imatinib : œdème périorbitaire, OMI, arthralgie, myalgie, crampes
  • Dasatinib : HTAP
  • Nilotinib : AVC ischémique, atteinte pancréatique
  • Risque d’échappement thérapeutique par mutation acquise : changement d’ITK

Surveillance régulière

  • Disparition de la splénomégalie
  • NFS : disparition de l’hyperleucocytose et des autres anomalies
  • Décroissance du taux de transcrit BCR-ABL : tous les 3 mois, tous 6 mois puis à vie
  • Caryotype sur moelle tous les 6 mois, jusqu’à ce que la t(9; 22) soit indétectable (réponse cytogénétique complète)

Allogreffe
= N’est presque plus utilisée : transformation aiguë, résistance à la thérapie ciblée ou chez l’enfant

17
Q

Maladie de Vaquez : généralités ?

A

= polyglobulie primitive = syndrome myéloprolifératif prédominant sur la lignée érythroblastique, avec
hyperplasie myéloïde globale et progéniteurs hématopoïétiques autonomes vis-à-vis de l’EPO
- Survenue généralement > 50 ans, légère prédominance masculine
- Associé dans 95% des cas à une mutation de la protéine tyrosine-kinase JAK2 (mutation JAK2 V617F) : entraîne une activité constitutive anormale du récepteur à l’EPO (± du récepteur à la TPO)

18
Q

Maladie de Vaquez : clinique ?

A
  • Découverte fortuite sur une NFS
  • Erythrose cutanéo-muqueuse : d’apparition progressive, plus visible au niveau du visage et des mains
  • Erythromélalgie : acrosyndrome avec rougeur, douleur, par crises déclenchées au chaud, sensible à l’aspirine
  • Prurit aquagénique
  • Splénomégalie (sans ADP)

Hyperviscosité sanguine :

  • Céphalées, vertiges, troubles visuels, paresthésies
  • Thrombose veineuse ou artérielle
19
Q

Maladie de Vaquez : NFS ?

A
  • auhmentation proportionnelle de l’Hb et de l’hématocrite :
  • Hb > 16,5 g/dL et hématocrite > 54% chez l’homme
  • Hb > 16 g/dL et hématocrite > 47% chez la femme
  • Vitesse de sédimentation faussement nulle, ou très basse

Associé dans 2/3 des cas :

  • Thrombocytose : modérée, généralement < 600 G/L, parfois élevée
  • Hyperleucocytose modérée à PNN ± hyperbasophilie et éosinophilie modérée
20
Q

Maladie de Vaquez : démarche diagnostique ?

A

=> La démarche repose sur la présence ou non de la mutation du gène JAK2 (95% des cas)
- Recherche de mutation JAK2 par biologie moléculaire sur sang périphérique

Mutation JAK2 présente

  • Dosage de l’EPO sérique (réalisé avant toute saignée)
  • Culture des progéniteurs érythroblastiques in vitro (à partir de cellules sanguines ou médullaires) : recherche d’une « pousse spontanée » (sans adjonction d’EPO)
  • Biopsie ostéomédullaire en dernière intention : hyperplasie des 3 lignées myéloïdes ± myélofibrose

Mutation JAK2 absente => Retenir le diagnostic de maladie de Vaquez en dernière intention
1. Affirmer la polyglobulie vraie
- Détermination isotopique du volume globulaire (par technique de dilution isotopique d’hématies autologues marquées au chrome 51 ou au technétium 99) : polyglobulie vraie si volume globulaire > 125% du volume théorique
=> Non nécessaire si hématocrite > 60% chez l’homme ou > 56% chez la femme
2. Recherche de polyglobulie 2ndr
- Dosage de l’EPO sérique : augmenté ou non adapté (normal)
- Echographie abdominale à la recherche d’une tumeur
- GDS (ou saturation artérielle au minimum avec GDS si saturation < 95%)
3. Recherche de critères
- Dosage de l’EPO sérique
- Culture des progéniteurs hématopoïétiques
- Biopsie ostéomédullaire

21
Q

Maladie de Vaquez : critères diagnostiques ?

A

Critères majeurs
Obligatoire : Hb > 16,5 g/dl chez l’homme ou > 16 g/dl chez la femme ou Hématocrite > 49% chez l’homme ou > 48% chez la femme ou augmentation masse sanguin > 25%
- Présence de la mutation de JAK2 (V617F ou exon 12)
- Biopsie ostéomédullaire : hyperplasie des lignées myéloïdes ± myélofibrose

Critères mineurs
- EPO sanguine basse

Diagnostic si :
- 3 critères majeurs : aug. Hb + mutation JAK2 + BOM
- En l’absence de mutation JAK2 : augmentation Hb et BOM + chute EPO
- Si Hb > 18,5 g/dl chez l’homme ou > 16,5 g/dl chez la femme : diagnostic possible sans BOM si augmentation Hb et mutation JAK2 + chute EPO
=> La BOM reste utile dans tous les cas pour détecter une myélofibrose débutante chez 10 à 20% des patients, de mauvais pronostic

22
Q

Maladie de Vaquez : diagnostic différentiel ?

A

Fausse polyglobulie

  • Hémoconcentration (augmentation Hb, Ht et GR) : grande déshydratation, brûlé, diurétiques, réanimation
  • Etat de pléthore = syndrome de Gaisböck : homme jeune, sédentaire, en surcharge pondérale, FdRCV
  • Syndrome thalassémique hétérozygote :augmentation isolée des GR, avec microcytose et Ht et Hb normales

Polyglobulie secondaire

  • Hypoxie chronique
  • Insuffisance respiratoire chronique, SAOS
  • Polyglobulie d’altitude
  • Shunt artério-veineux, cardiopathies cyanogènes
  • Tabagisme important
  • Sécrétion d’EPO para-néoplasique
  • Tumeur rénale principalement maligne, ou kyste, PKRAD
  • Tumeur hépatique maligne ou parfois bénigne
  • Fibrome utérin ou autre tumeur utérine ou ovarienne
  • Hémangioblastome du cervelet : exceptionnel

Polyglobulie constitutionnelle
= Polyglobulie congénitale, parfois héréditaire : mutations du récepteur de l’EPO ou de gènes impliqués dans la réponse à l’hypoxie, Hb hyperaffine pour l’O2

Syndrome myéloprolifératif
- Mutation V617F de JAK2 retrouvée dans 50% des cas de thrombocytémie essentielle ou de myélofibrose primitive : sans polyglobulie associée

23
Q

Maladie de Vaquez : complications ?

A
  • Survie diminuée par rapport à la population générale : 75% de survie à 10 ans

Thrombose veineuse et artérielle
= AVC, TVP, EP ou de localisation inhabituelle (syndrome de Budd-Chiari, thrombose porte…)
- Principales complications à redouter : 1ère cause de morbidité et mortalité
- Liées à l’hyperviscosité engendrée par la polyglobulie, l’hypervolémie, l’hyperplaquettose et des
anomalies intrinsèquement liées au syndrome myéloprolifératif
=> En cas de thrombose porte ou de Budd-Chiari : l’hypersplénisme peut masquer la polyglobulie

Hémorragie
= Risque hémorragique surtout en cas de thrombocytose importante
- Hémorragies digestives à bas bruits : possible carence martiale, masquant la polyglobulie

Complication à long terme
= Généralement après 10 à 20 ans d’évolution, touche une minorité des patients
- Myélofibrose secondaire
- Acutisation en leucémie aiguë myéloblastique

24
Q

Maladie de Vaquez : traitement ?

A

= Le but principal est la prévention des accidents thromboemboliques : maintien de l’hématocrite < 45%
- Prise en charge des FdRCV : obésité, tabac, HTA, sédentarité
=> Urgences médicales : hématocrite > 60% au diagnostic ou signes cliniques d’hyperviscosité

Saignées
= Ponction veineuse de 300 à 400 mL de sang, répétée 2 à 3 fois/semaine en traitement d’attaque, jusqu’à obtention d’un hématocrite < 45%, puis tous les 1 à 3 mois selon l’hématocrite
- Traitement d’urgence en cas de maladie symptomatique : aucune contre-indication
- Induit une carence martiale à respecter (freine l’érythropoïèse)
- Favorise l’hyperplaquettose : arrêter les saignées si plaquettes > 800 G/L

Aspirine
- A dose antiagrégant plaquettaire (100 mg/jour) : systématique

Anticoagulant
- Indiqué en prévention secondaire en cas de thrombose veineuse

Myélosuppresseur
= Indication :
- Sujet âgé > 60 ans
- Antécédent de thrombose
- Non tolérance des saignées au long cours
- Développement d’une thrombocytose importante

*Hydroxy-urée, Hydroxy-carbamide
= 500 mg x 2 à 4/jour en traitement d’attaque, puis adapté à la NFS
- EI : Risque leucémogène, macrocytose, sécheresse cutanée, ulcère de jambe, tumeur cutanée

  • Alternative
  • Pipobroman = alkylant : risque leucémogène plus important
  • Busulfan : chez le sujet âgé peu observant avec espérance de vie réduite
  • Phosphore 32 : très efficace, hautement leucémogène, n’est plus utilisé
  • Interféron α : chez le sujet jeune ou la femme enceinte

Roxulitinib
= Inhibiteur de tyrosine-kinase a effet anti-JAK2 : par voie orale
- Indication : myélofibrose primitive ou 2ndr avec JAK muté
- Effets indésirables : toxicité hématologique, effet rebond à l’arrêt

25
Q

Thrombocytémie essentielle : généralités ?

A

= syndrome myéloprolifératif prédominant sur la lignée méga-caryocytaire : le moins grave des syndromes myéloprolifératifs, avec une espérance de vie identique à la population générale si bien prise en charge
- Sans anomalie cytogénétique : caryotype médullaire normal

Lié à une mutation :

  • Du gène JAK2 dans 50% des cas
  • Du gène CALR (calréticuline) dans 25% des cas)
  • Du gène MPL (récepteur TPO) dans 5% des cas
26
Q

Thrombocytémie essentielle : clinique ?

A
  • Découverte fortuite sur une NFS
  • Erythromélalgie (très évocatrice) : douleurs des extrémités, très intense, à type de brûlure, associée à une rougeur de peau, disparaissant immédiatement après la prise d’aspirine
  • Thromboses artérielles (cérébrale, coronaire, des membres) ou veineuse
  • Rarement syndrome hémorragique
  • Splénomégalie discrète
27
Q

Thrombocytémie essentielle : NFS ?

A
  • Thrombocytose > 450 G/L : le plus souvent isolée, parfois très importante (jusqu’à 2000-3000 G/L)
  • Discrète hyperleucocytose à PNN parfois associée
28
Q

Thrombocytémie essentielle : démarche diagnostique ?

A
  • Nature chronique de la thrombocytose : répétition de la NFS ou examen antérieur
  • Eliminer un diagnostic différentiel : syndrome inflammatoire, carence martiale
  • Recherche de mutation JAK2, CALR ou MPL sur prélèvement sanguin
29
Q

Thrombocytémie essentielle : critères diagnostiques ?

A

=> 4 critères majeurs ou les 3 premiers majeurs + critère mineur

Critères majeurs :

  • plaquettes > 45 G/L
  • BOM : prolifération de la lignée mégacaryocytaire +/- minime augmentation de la réticuline (rare)
  • absence de diagnostic différentiel
  • mutation JAK2, CALR ou MPL

Critère mineur :
- présence d’un marqueur de clonalité ou absence d’étiologie de thrombocytose réactionnelle

30
Q

Thrombocytémie essentielle : diagnostic différentiel ?

A

Thrombocytose secondaire ou réactionnelle
Thrombocytose aiguë passagère : régénération médullaire, sortie d’aplasie
Thrombocytose secondaire chronique : dépasse rarement 600 à 800 G/L
- Carence martiale : circonstances favorisantes, anémie microcytaire ou microcytose isolée
- Inflammation : maladie inflammatoire, contexte infectieux ou néoplasique, augmentation VS/CRP
- Splénectomie : thrombocytose chronique modérée avec corps de Jolly au frottis sanguin

Autres syndromes myéloprolifératifs

  • LMC : très rarement révélée par une thrombocytose franche au 1er plan, avec hyperleucocytose et myélémie modérée => recherche du transcrit BCR-ABL
  • Maladie de Vaquez : possible thrombocytose prédominante, notamment en cas d’hémorragie induisant une carence martiale masquant la polyglobulie, ou de forme particulière de thrombose (thrombose splanchnique, syndrome de Budd-Chiari)
  • Myélofibrose primitive (splénomégalie myéloïde) : possible présentation par une thrombocytose avec mutation JAK2 ou CALR, associé à une érythromyélémie et une splénomégalie franche, et une fibrose médullaire à la BOM

Syndrome myélodysplasique
- Parfois accompagné de thrombocytose : diagnostic à l’analyse cytologique sanguine et médullaire, et au caryotype médullaire

31
Q

Thrombocytémie essentielle : complication ?

A

Thromboses veineuses et artérielles
= Risque principal, à redouter tout au long de l’évolution
- Lié à l’hyperplaquettose, mais risque possible avec une thrombocytose modérée (par anomalies
qualitatives intrinsèques liées au syndrome myéloprolifératif)

Hémorragies

  • Risque hémorragique lié à la thrombopathie (défaut de fonction plaquettaire)
  • Risque plus important en cas de thrombocytose extrême > 1500 G/L => arrêt de l’aspirine

Complications à long terme
= Risque inférieur aux autres SMP : minorité de patient, après plusieurs dizaines d’années
- Acutisation leucémie aiguë myéloblastique
- Myélofibrose secondaire

32
Q

Thrombocytémie essentielle : traitement ?

A
  • Surveillance au long cours
  • Prise en charge des FdRCV : tabac, diabète, HTA, dyslipidémie…

Aspirine
- A dose antiagrégant (75-100 mg/j), sans bénéfice formellement démontré

Anticoagulant
- En prévention secondaire en cas de thrombose

Myélosuppresseur
=> Indication : âge > 60 ans, antécédent de thrombose ou hémorragie ou plaquettes > 1500 G/L
- Hydroxy-urée ou hydroxy-carbamide : le plus utilisé
- Anagrélide = action spécifique sur la lignée méga-caryocytaire, utilisé en 2nd intention (intolérance ou résistance à l’hydroxyurée) ou chez le patient jeune : non leucémogène, sous surveillance cardiologique (risque d’insuffisance cardiaque et de troubles du rythme)
- Interféron α : sujet jeune et femme enceinte
- Ruxolitinib (inhibiteur de tyrosine-kinase anti-JAK2)