Sciences PO, L1 Flashcards
Qu’est ce qu’une action collective ? Comment s’incarne-t-elle ?
L’une des conditions pour qu’elle existe est l’agir ensemble = un agir ensemble caractérisé par une action concertée autour d’une cause commune, intentionnelle et collective menée par un ensemble d’individus, partageant des mêmes convictions et croyances s’exprimant tant dans le projet défendu que dans leur vision du monde. L’action collective a pour objectif d’établir un nouvel ordre de vie, et pour ce faire, elle identifie un adversaire commun, s’inscrit dans un rapport de pouvoir et essaie généralement de stimuler l’opinion publique pour qu’elle la soutienne.
Erik Neveu : “un agir ensemble intentionnel, autrement dit une action concertée d’un ensemble d’individus autour d’une cause commune” qui suppose donc d’agir ensemble.
Herbert Blumer : Cette action s’incarne en “une entreprise collective visant à établir un nouvel ordre de vie”
Qu’est ce que la “contre-démocratie” (Pierre Rosanvallon) ?
C’est la démocratie dite participative illustrée par une action collective, c’est-à-dire des actions menées hors des urnes, qui ne sont pas moins légitimes que le vote exprimé dans le cadre de la démocratie représentative.
Quels sont les 3 moyens d’actions de l’action collective ?
- la médiatisation (manifestation de papier): obtenir l’intérêt des journalistes pour davantage diffuser la cause qu’ils défendent pour obtenir davantage de soutien auprès de l’opinion publique.
- la publiscisation : rendre publique la cause défendue, toucher les autorités publiques notamment les gouvernants pour qu’ils tiennent compte de l’objet de l’action collective dans leurs politiques publiques.
- la mobilisation : former un groupe portant la cause défendue lors d’actions de contestations : manifestations, sit-in, kiss-in, happening, freez-in…
=> généralement les modes d’actions sont à l’image des groupes qui se mobilisent et de la nature de la cause défendue.
EX : grève de la faim pour les prisonniers républicains en Irlande en 1981
Quelle tendance a pu montrer Charles Tilly concernant l’action collective ?
Qu’il existe, à partir du 19è siècle, une tendance à la politisation des mouvements sociaux à mesure que l’Etat s’est progressivement construit et rationalisé, ce pourquoi les individus focalisent leur revendications sur la responsabilité et la capacité d’agir de l’Etat.
Par quoi s’est traduit la tendance évoquée par Charles Tilly ?
La tendance à la politisation des mouvements sociaux à mesure que l’Etat s’est progressivement construit et rationalisé, s’est traduit par la nationalisation, le désenclavement et la délocalisation des conflits.
Quels sont les deux types de répertoires d’actions ?
- répertoire localisé et patronné
- répertoire national et autonome
Comment s’illustre le répertoire localisé et patronné ?
- échelle de la mobilisation : locale = à proximité de là ou vivent les mobilisés
- cadre de mobilisation : communautés constituées = villages recherchant le soutien des patrons puissants (notables locaux : prêtre, châtelains).
- modes d’actions : protestations s’inscrivant dans des rites sociaux détournés : carnavals, charivari…
Comment s’illustre le répertoire national et autonome ?
- échelle de la mobilisation : coordination nationale des mouvements de protestation visant le pouvoir central
- cadre de la mobilisation : organisations spécialisées = syndicats, et d’autres groupes d’intérêt
- mode d’action : actions visant spécifiquement à porter des revendications = grève, manifestation, réunions électorales.
Concernant l’l’action collective, qu’est ce que le modèle économiciste, aussi dénommé modèle utilitariste de l’action collective ? A quel modèle s’oppose-t-il ?
- un phénomène social résulterait de l’agrégation des intérêts individuels, ie, de l’ensemble des phénomènes individuels (individualisme méthodologique).
=> si ce phénomène social existe, c’est que les individus ont eu un intérêt individuel à porter une cause et se sont retrouvés avec d’autres individus partageant ce même intérêt. - Il s’oppose au Holisme d’Émile Durkheim.
Concernant l’action collective qu’est ce que le Holisme ? Qui l’a théorisé ?
Emile Durkheim : un phénomène social à dans une certaine mesure une existence propre et se retrouve ancré dans la conscience des individus. Cela dépasse la seule agrégation d’intérêts individuels car le phénomène social résulterait des interactions entre individus qui produisent une somme qui agit sur eux en retour.
Concernant l’action collective, quel type d’individu est -t-il identifié au travers du modèle Olsonien de l’action collective ?
Mancur Olson : il existe des free-rider (passager clandestin) qui ne participent pas à la mobilisation mais en profitent autant que ceux s’étant mobilisés.
Selon Mancur Olson, à-t-on intérêt à se mobiliser ? Pourquoi ?
Non, car un individu réalise un calcul coût avantage avant d’agir, c’est-à-dire qu’il ne s’engage que si les bénéficies qu’il en retire sont supérieures au coûts de l’engagement. Par ailleurs, l’engagement serait indépendant de la volonté d’améliorer collectivement la situation, autrement dit, il ne s’engage que pour bénéficier des avantages que peut procureur l’action collective. De telle sorte qu’il peut bénéficier d’une mobilisation à laquelle il ne participe pas ou peu (free-rider) et par conséquent, l’avantage tiré de la mobilisation est bien supérieur au coût (notamment en temps) de la mobilisation (ex: avoir simplement signé une pétition sans avoir participé à la manifestation qui s’en est suivie).
=> en bref, car on a tous intérêt à ne pas se mobiliser et être un free-rider
Qu’est ce que le paradoxe de l’action collective selon le modèle Olsonien (utilitariste) de l’action collective ?
Quelles sont les types d’incitations sélectives ?
- Il y a des mobilisations en dépit de l’intérêt de chacun à ne pas se mobiliser (intérêt car possibilité d’être un free rider donc calcul coût avantage = avantage > coût). Les individus trouvent un intérêt à se mobiliser car les actions collectives apportent des intérêts spécifiques = incitations sélectives.
- incitations sélectives matérielles (obtenir des aides pour un logement) , symboliques (renforce les liens faibles : renforce le capital social) ou érotiques (symbolique : trouver l’amour)
Qu’est une incitation sélective (aussi dite rétribution) ?
C’est l’avantage, d’ordre matériel, symbolique voire érotique, dont tire un individu uniquement en participant (devenant membre de) à l’action collective.
Quelles sont les 2 critiques formulées à l’encontre du modèle olsonien de l’action collective ?
- critique n°1 : les croyances, l’intérêt, la socialisation peuvent faire que l’on ne réalise pas toujours un calcul coût avantage, que l’on intègre l’action collective non pas pour bénéficier d’incitations sélectives mais seulement pour l’intégrer, obtenir gain de cause.
- critique n°2 : Olson explique qu’un individu s’engage dans l’action collective pour bénéficier d’incitations collectives. Or, comment peux-t-on savoir quelle rétribution l’on va obtenir en intégrant une telle action sans même s’y être engagé.
=> En d’autres termes, l’individu, avant qu’il intègre une action collective sait qu’il est susceptible d’obtenir une rétribution par l’institution matérialisée par l’action collective mais il n’en a pas la garantie d’une part, et ne sait pas quelle peut être sa nature avant d’avoir intégré l’action collective d’autre part : il ne sait pas s’il va tomber amoureux, s’il va s’y plaire, s’il va se faire des amis….
=> De ce fait, l’intégration à l’action collective semble étrangère aux avantages qu’elle peut procurer.
C’est seulement une fois devenu membre de l’action collective que l’on sait de quels types de rétributions dont on bénéficie, ce qui permet ensuite de savoir si l’on va y rester ou non.