Max Weber Flashcards
L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1905)
4 étapes:
Position du problème (objet étudié) à partir du recueil de données statistiques et d’éléments historiques permettant d’établir un lien de corrélation entre protestantisme et essor du capitalisme. Un phénomène social à contribué à l’essor du capitalisme.
Il spécifie quel est son objet d’étude en le présentant précisément. Il construit un idéaltype qu’il met en avant, celui du capitalisme moderne: «l’esprit du capitalisme».
Etude de la prédication calviniste et mise en évidence de ce que l’on appelle des homologies (correspondances, affinités électives) existantes entre l’esprit du capitalisme et la notion de «Beruf».
Etude historique du développement de la religion réformée et notamment du passage de l’ascétisme religieux à l’ascétisme économique et à l’esprit du capitalisme.
Comment l’ascétisme religieux a-t-il contribué au développement de l’ascétisme économique et au développement du capitalisme.
Il se propose de comprendre les raisons pour lesquelles l’apparition du capitalisme n’a concerné que les pays d’Europe occidentale au XVIe, XVIe et XVIIIe siècle (créant les conditions de la révolution industrielle) alors que les conditions technologiques et techniques pour l’essor du capitalisme étaient réunies dans d’autres régions et d’autres époques.
La méthode de WEBER:
Il présente un certain nombre de faits tirés d’enquêtes menées dans plusieurs régions allemandes où coexiste des religions différentes:
Les protestants occupent des positions dominantes dans la vie économique: plus souvent chefs d’entreprises, cadres commerciaux et techniques les plus qualifiés
Les enfants des protestants réalisent plus souvent que ceux des catholiques des études scientifiques et techniques. A priori, les ambitions sont supérieures.
La proportion de protestants quittant l’artisanat pour des postes d’encadrement dans l’industrie est plus élevée que celle des catholiques.
A partir de ces constants, il tente de montrer pourquoi les croyances religieuses des protestants auraient engendré des attitudes particulières à l’égard des activités économiques en Europe occidentale. Pour construire cette démonstration, il construit l’idéaltype de l’esprit du capitalisme. Ce qui caractérise le capitalisme c’est l’existence d’entreprises dont le but est de réaliser le maximum de profit à partir d’une organisation rationnelle de la production et du travail. Ce profit étant pour l’essentiel réinvesti dans les activités économiques sans gaspillage dans une consommation de luxe. L’entrepreneur est un individu rationnel. Le trait singulier du capitalisme occidental réside dans la jonction entre le désir de profit et la discipline rationnel. L’entrepreneur est donc guidé par le désir d’accumulation du capital. Il n’hésite pas à prendre des risques calculés.
Les protestants sont des calvinistes mais également des piétistes, méthodistes et de certaines sectes baptistes. A partir de leur vision du monde et des conceptions religieuses, les protestants vont adopter à l’égard de l’activité économique conforme à l’esprit du capitalisme qui va favoriser l’essor du capitalisme. C’est la thèse d’une affinité élective entre éthique protestante et esprit du capitalisme.
Comment les individus guidés par des motivations vont conduire à un phénomène macroéconomique réel?
La doctrine calviniste est originale par rapport au catholicisme: elle repose sur l’hypothèse de l’existence d’un Dieu transcendant qui a crée le monde pour sa propre gloire et le gouverne. Il est insaisissable à l’esprit des individus. Ce Dieu qui apparait dans ces conditions de puissance et de mystère prédestine chaque individu au salut ou à la damnation dès sa naissance. L’individu ne peut changer son destin. L’individu ignore son sort mais «Dieu à crée le monde pour sa propre gloire, l’individu sauvé ou damné se doit se travailler à la gloire de Dieu et créer le royaume de Dieu sur la terre.» Chaque fidèle doit se considérer comme un élu de Dieu et faire la preuve de sa foi. Il s’agit d’acquérir et d’entretenir la confiance en soi, pour cela il faut dissiper cette anxiété en se lançant dans un travail méthodique (au sens de Beruf) et le pratique avec persévérance et efficacité. Il va réussir socialement et économiquement et cela va balayer ses doutes pour le persuader qu’il a contribué à la gloire de Dieu et qu’il appartient aux élus. La doctrine conduit à une véritable ascèse c’est-à-dire le fait de mener une vie rationnalisée, fondée sur une moralité ascétique. Les choses terrestres, la nature humaine, le plaisir de la chair appartiennent à l’ordre du péché et de la mort. Le salut n’est qu’un don totalement gratuit de la grâce divine, il ne faut pas gaspiller le temps dans des futilités. Le travail évite de sombrer dans des activités malsaines. La richesse est le résultat de l’accomplissement d’un devoir professionnel efficace. L’épargne et donc l’accumulation est favorisée au contraire de la consommation au-delà de ce qui n’est pas nécessaire. Il faut réinvestir le profit dans les moyens de production. L’éthique protestante fournit donc une explication à l’action des entrepreneurs capitalistes. Ces protestants conduiront à l’essor du capitalisme.
Le catholicisme au contraire, par leurs actions et conduites seront sauvés ou non: en cas de mauvaises actions, ils peuvent se racheter en se confessant. D’autres peuvent racheter leurs pêchés.
Ethos:
Un système de valeur intériorisé
Conduite de vie
Morale Pratique
Démarche
L’ouvrage principal: «Economie et société» (1922). Le projet sociologique et méthodologique de WEBER s’enracine dans le contexte de l’Allemagne du XIXe, affrontement entre 2 conceptions:
Positivisme: toutes les sciences sur le modèle des sciences de la nature.
Historiste: qui oppose la méthode philosophique dite «généralisante», propre aux sciences de la nature et visant à dégager des lois et la méthode historique dite «individualisante» propre aux sciences humaines qui vise à comprendre l’individu et son comportement. Cette deuxième conception va inspirer WEBER qui va affirmer la nécessité pour toutes les sciences humaines d’approcher son objet en décelant les motivations individuelles sous-jacentes à la production de cet objet.
WEBER considère qu’il n’existe pas de faits sociaux par essence ou nature. Ce sont le regard et la démarche du sociologue qui le créent en s’aidant d’une conceptualisation et d’une méthodologie adaptée à son point de vue.
Toutes les formes sociales supra-individuelles ne sont pas faits sociaux qui s’imposent aux individus mais le produit des actions sociales des individus, de la coopération entre individu. Il s’agit de comprendre l’activité sociale de l’individu en interprétant les comportements humains et leurs fondements.
Causes, motivations»_space; Individu A, individu B …»_space; phénomène social
Il est influencé par l’historisme mais prend une version différente, l’intuition qui pousse les individus à agir, ne peut consistuer le mode exclusif de compréhension des motivations et les activités humaines. Il préconise de conjuguer explication et compréhension. Son objectif est de mettre à jour des rapports concrets de causalité entre deux phénomènes en s’appuyant sur des statistiques.
«Essais sur la théorie de la science» (1904-1917), il écrit: «la compréhension d’une relation demande toujours à être contrôlée, autant que possible, par les autres méthodes de l’imputation causale avant qu’une interprétation, si évidente soit elle, ne deviennent «une explication compréhensible» valable.»
Distinction entre neutralité axiologique, jugement de valeur et rapport aux valeurs:
Neutralité axiologique: le savant et le professeur doivent s’interdire de confondre jugement de fait et jugement de valeur.
Jugement de fait: énoncé qui vise à décrire, expliquer la réalité objective.
Jugement de valeur: prise de position normative qui repose sur des jugements moraux, éthiques, politiques ou religieux.
Le savant doit savoir où il se contente d’émettre des jugements de fait et des jugements de valeur. La neutralité axiologique suppose une vigilance épistémologique à l’égard de leurs jugements et croyances.
Rapport aux valeurs: tout chercheur en sciences sociales à des valeurs, convictions qui vont même jusqu’à guider le choix de ces recherches. Il doit être conscient de ce rapport aux valeurs qui ne doit pas le conduire à mettre en cause la neutralité axiologique.
Le sociologue ne doit pas se contenter de valider, de prendre tel quel les motivations qu’avancent les acteurs eux-mêmes. Il doit dévoiler les motivations et intérêts sous-jacents d’une action sociale et, pour cela, il doit utiliser un instrument qui est: l’idéaltype. Cet instrument l’aide à sélectionner à accentuer les traits les plus significatifs d’un phénomène social, à relier à travers un modèle théorique les observations concrètes et la théorie sociologique. L’idéal type ne repose pas sur une approche psychologique des phénomènes sociaux mais sur des apports historiques et comparatives même si les dimensions psychologiques des actions n’est pas ignorée.
Exemple: domination charismatique.