Lithiase urinaire Flashcards
Généralités sur la lithiase urinaire ?
= maladie multifactorielle qui aboutit à la formation de calculs dans la voie excrétrice urinaire
- incidence x3 depuis le début du XXe : habitudes alimentaire (sel, sucre, protéines animales), insuffisance d’apport hydrique
- 2 millions en France, prédominance masculine (2/1)
- âge médian = 35 ans chez l’homme, 40 ans chez la femme
Etapes de la lithogenèse ?
- sursaturation urinaire ++
- germination cristalline
- croissance cristalline
- agrégation des cristaux
- agglomération cristalline
- rétention des particules cristallines
- croissance du calcul
Définition d’un calcul coralliforme ?
= calcul occupant la totalité des cavités pyélocalicielles
Terrains favorisant la lithiase urinaire ?
- Diurèse faible par insuffisance des apports liquidiens
- Facteurs alimentaires : produits laitiers, protéines animales, sel, aliments riches en oxalate (chocolat, fruits
secs, épinards, oseille, thé, rhubarbe…), purine (abats, charcuterie…), sucres rapides (fructose), manque de fibres - Facteurs familiaux : 1/3 des cas
- Maladie lithiasique héréditaire : lithiase cystinique (la plus fréquente), hyperoxalurie primaire (oxalate de calcium monohydraté), acidose tubulaire distale héréditaire (phosphocalcique)
- Infection urinaire à activité uréasique (stuvite) : Proteus mirabilis, Klebsiella, Pseudomonas
- Acide (pH < 5,8) : acide urique, cystine, oxalate de calcium
- Alcalin (pH > 5,8) : infectieuse, phosphocalcique
- Anomalie anatomique (favorisant la stase urinaire) : RVU, syndrome de jonction pyélo-urétéral, diverticule
caliciel, rein en fer à cheval, maladie de Cacchi et Ricci (ectasies tubulaires pré-calicielles), méga-uretère - Médicament lithogène : vitamine D, laxatif, acétazolamide => calculs radiotransparents
- Médicaments précipitant à pH alcalin : atazanavir, indinavir
Généralités sur la colique néphrétique aiguë ?
= 120 000/an : mode de révélation le plus fréquent, due à un calcul dans 90% des cas
- CNA simple : résolutive dans la majorité des cas sous traitement antalgique symptomatique
- CNA compliquée (5%) : rare, peut engager le pronostic vital, selon le terrain ou les signes de gravité
Facteurs favorisants la CNA ?
= Voyage récent et prolongé, séjour en pays chaud, travail en ambiance surchauffée, immobilisation prolongée, déshydratation, activité sportive, modification de l’alimentation
Crise typique de CNA ?
- Douleur lombaire : unilatérale, brutale et intense, irradiant vers la fosse iliaque et les OGE, parfois vers l’angle costo-vertébral, avec agitation ou anxiété
- SFU : pollakiurie, brûlure mictionnelle, hématurie (microscopique ou macroscopique), mictions impérieuses
- Iléus réflexe : nausées, vomissements
- Fosse lombaire sensible à la palpation et la percussion, sans défense
Crise de CNA atypique ?
- CNA avec signes digestifs prédominant : tableau pseudo-occlusif
- CNA non lithiasique (10%) : tumeur rénale (caillotage), sténose urétérale ou compression extrinsèque (tumeur du petit bassin, ADP, dextrorotation de l’utérus lors de la grossesse…)
Formes de CNA compliquée ?
- terrain : grossesse, insuffisance rénale chronique, rein transplanté, rein unique, uropathie connue, patient VIH traité par anti-protéase
- CNA fébrile
- CNA anurique
- CNA hyperalgique
CNA fébrile ?
= Pyélonéphrite aiguë obstructive : urines infectées en amont d’un calcul obstructif
- Fièvre > 38°C, frissons, BU positive, voire sepsis grave/choc septique
- ECBU et hémoculture : obligatoire devant toute CNA fébrile
CNA anurique ?
= IRA fonctionnelle septique ou obstructive sur calculs bilatéraux (rare) ou sur rein unique
- IRA obstructive avec élévation très importante de la créatinine
- Troubles ioniques fréquents : hyperkaliémie, acidose
CNA hyperlagique ?
= Douleur non calmée par le traitement antalgique bien conduit (AINS IV et morphine IV)
- Cessation brutale de la douleur = rupture de la voie excrétrice ou rupture du fornix, pouvant entraîner un urinome péri-rénal important => drainage en urgence
Diagnostics différentiels de la colique néphrétique aiguë ?
- Infarctus rénale segmentaire ou total : contexte emboligène, fébricule, hématurie minime, scanner injecté = absence de perfusion rénal avec cortex corticis (liseré en périphérie de la corticale du rein irriguée via la capsule)
- Nécrose papillaire (rare) : patient diabétique ou drépanocytaire
- Pathologie mimant une CNA : lithiase biliaire, infarctus mésentérique, appendicite, hernie inguinale étranglée, GEU, torsion de kyste ou d’annexe, fissuration d’un anévrisme de l’aorte ou de ses branches..
- Syndrome de la jonction pyélo-urétérale.
Syndrome de la jonction pyélo-urétérale ?
= Malformation d’un segment de l’uretère à la jonction entre bassinet et uretère proximal : obstacle transitoire puis permanent, le plus souvent du à un pédicule rénal supplémentaire du pôle inférieur, responsable de crises de coliques néphrétiques (< 5% des causes de CNA)
- primaire : achalasie de la paroi
- secondaire : fibrose
- Uroscanner : dilatation des cavités pyélocalicielles avec uretère fin
- Diagnostic confirmé à la scintigraphie au MAG3 avec test au furosémide
- TTT chirurgical : pyéloplastie
Autres manifestations de la lithiase urinaire que la CNA ?
- Hématurie = résulte de l’irritation de l’urothélium : le plus souvent microscopique,
- Infection urinaire (association fréquente) : bactériurie asymptomatique, cystite récidivante ou PNA récidivante
- Insuffisance rénale : calculs bilatéraux, généralement coralliformes
- Asymptomatique : découverte fortuite à l’ASP, l’échographie ou au scanner
- calcul vésical
Cas particuliers de la grossesse lors d’une lithiase urinaire ?
- Risque augmenté par : hypotonie des CPC (surtout à droite), hypercalciurie, glycosurie
- Privilégier l’échographie des voies urinaires au scanner
- TTT antalgique simple (AINS strictement contre-indiqué au 3ème trimestre)
- TTT curateur après la grossesse (LEC formellement contre-indiquée)
Calcul vésical ?
= Sur obstacle sous-vésical (HBP, sclérose du col…) ou CE intra-vésical (fils, ballonnet de sonde)
- SFU : hématurie, brûlure mictionnelle, pollakiurie
- Très fréquente chez les patients avec vessie neurologique sévère (tétraplégie, SEP évoluée…)
=> fragmentation à la cystoscopie
=> chirurgie conventionnelle (taille vésicale) si taille trop importante
Bilan biologique complémentaire en urgence de la CNA ?
- Bilan standard en urgence : créatininémie ± NFS, ionogramme
- BU systématique en urgence : hématurie microscopique, recherche d’infection urinaire
=> Une BU positive (leucocyturie ou nitrites +) a seulement une valeur d’orientation - ECBU systématique si la BU est positive ou si suspicion de pyélonéphrite obstructive
- Hémocultures systématique et répétée si fièvre > 38,5°C lors d’une pyélonéphrite obstructive
Examens paracliniques en urgence dans la CNA ?
- Diagnostic positif : dilatation de la voie excrétrice supérieure, visualisation du calcul
- Gravité : rein unique, urinome…
- Estimation des chances d’expulsion spontanée : taille, localisation et morphologie du calcul
=> En urgence, la CNA simple requiert le couple ASP + écho ou un scanner non injecté dans les 12 à 48h
=> La CNA compliquée impose la réalisation d’un scanner non injecté voire un uroscanner si fébrile
=> En cas de doute diagnostique : scanner sans injection, souvent complété d’une injection
ASP dans la CNA ?
Facile à réaliser en urgence (+ suivi) : ne visualise que les calculs radio-opaque
Echographie réno-vésicale dans la CNA ?
- Visualisation du calcul (surtout à la jonction pyélo-urétérale et urétéro-vésicale, et si réalisée à vessie pleine) : image hyperéchogène avec cône d’ombre postérieur
- Confirmation diagnostique : dilatation des CPC et/ou de l’uretère
=> La dilatation peut n’apparaître qu’après quelques heures (20-30% des cas)