Infection à VIH Flashcards
Quelles sont les manifestations cliniques et biologiques possibles de la primo-infection VIH ?
Signes cliniques (grande variabilité ++, 10-15 jours après contamination, durée médiane 2 semaines) :
- Syndrome pseudo-grippal > 7 jours avec fièvre 38-39,5 °C (90%), sueurs, asthénie, malaise général, arthralgies et myalgies, céphalées, douleurs pharyngées (énanthème du palais osseux), douleurs rétro-orbitaires
- PolyADP (75%), ferme et indolore, symétrique
- Pharyngite, angine, toux
- Exanthème maculopapuleux (60-70%) :
- entre J1 et J5 des signes généraux, durée 5-10 jours
- +/- généralisé : principalement tronc, racine des membres et cou +/- visage, paumes et plantes
- habituellement morbilliforme mais tout type de rash doit faire évoquer une PI VIH
- prurit rare et modéré
- Énanthème et/ou ulcérations de 5-10 mm de la muqueuse buccale (douleurs à la déglutition) +/- œsophagienne, génitale ou anale
- Signes digestifs : diarrhée aiguë, nausées, vomissements, DA
- Manifestations neurologiques (10-20%) : syndrome méningé avec méningite lymphocytaire, méningo-encéphalite, troubles du comportement, crises convulsives, mononévrite (PFP ++) ou PRN (forme motrice prédominante et réaction cellulaire dans le LCS), autre NP, myélopathie vacuolaire
Signes biologiques (aspécifiques) :
- Thrombopénie (75%)
- Leucopénie (50%)
- Lymphopénie ou hyperlymphocytose avec syndrome mononucléosique
- Cytolyse hépatique
Quelles sont les principales manifestations dermatologiques devant faire proposer une sérologie VIH ?
- Exanthème de la PI (cf. question spécifique)
- Dermatite séborrhéique d’apparition récente, floride et/ou résistante au TTT
- Psoriasis d’apparition récente, floride et/ou résistant au TTT
- Porphyrie cutanée tardive, surtout en cas d’association à une infection par le VHC
- IST
- Zona de l’adulte jeune
- Candidoses et dermatophytoses florides et/ou multirécidivantes
- Maladie de Kaposi
Quelles sont les principales infections opportunistes possibles dans l’infection à VIH selon le taux de CD4 ?
- 200-500/mm3 :
- candidose orale
- tuberculose
- 100-200/mm3 :
- candidose œsophagienne
- pneumocystose
- toxoplasmose cérébrale
- < 100/mm3 :
- infections à CMV
- cryptococcose neuroméningée
- infections à mycobactéries atypiques
- LEMP (JC virus)
- < 50/mm3 : cryptococcose
Quelles sont les principales complications tumorales possibles de l’infection à VIH (classant SIDA ou non) ?
- Classant SIDA :
- LMNH : type Burkitt principalement ganglionnaire et associé à EBV dans 40% des cas au stade précoce avec CD4 > 200/mm3) ; immunoblastique principalement extra-ganglionnaire (digestif, cérébral) et presque toujours lié à EBV au stade avancé avec CD4 < 100/mm3
- maladie de Kaposi (virus HHV8)
- cancer du col utérin (HPV oncogène)
- Non classant SIDA (mais fréquence plus élevée, présentation initiale plus agressive, évolution clinique plus péjorative) :
- lymphome de Hodgkin
- CBP
- cancer du canal anal à HPV
- CHC (si co-infection VHB/VHC) -> échographie hépatique semestrielle ou annuelle + dosage de l’AFP (au cas par cas)
Quels sont les différents marqueurs virologiques plasmatiques de l’infection à VIH ainsi que leur délai d’apparition ?
- ARN-VIH (charge virale) : détectable dès J10 (indétectable si < 50 copies/mL)
- Ag p24 du VIH-1 : détectable vers J15, persiste 1-2 semaines avant de se négativer (réponse Ac)
- Ac anti-VIH : détectables en moyenne à J20
Quelle est la stratégie diagnostique de l’infection à VIH chez l’adulte ?
Stratégie en 2 temps :
- Dépistage par test ELISA de détection combinée (recherche d’Ac anti-VIH-1 et VIH-2 et de l’Ag p24) à lecture objective de 4ème génération
* si négatif : absence d’infection (sauf exposition < 6 semaines, dans ce cas nouveau test 6 semaines plus tard)
* si positif -> 2. - Test de confirmation (Western-Blot) :
* si négatif ou indéterminé -> recherche de l’ARN plasmatique VIH : négative = probable réaction non spécifique, absence d’infection VIH (contrôler sérologie et WB à 6 semaines), positive = PI probable (contrôler sérologie)
* si positif -> second prélèvement (ELISA) : négatif = erreur d’identification (contrôler sérologie), positif = infection VIH confirmée
NB : chez l’enfant < 2 ans pas de tests sérologiques jusqu’à 18-24 mois (passage transplacentaire des Ac maternels) -> diagnostic par recherche d’ARN plasmatique (2 PCR successives) à la naissance, M1, M3 et M6 chez le nouveau-né né de mère vivant avec le VIH
Quel est le pourcentage de co-infection VIH avec VHB et VHC ?
- VHB : 7% des patients VIH+
- VHC : 20% des patients VIH+
NB : l’infection VIH aggrave l’histoire naturelle et le pronostic des hépatites B et C
Quel est le traitement de la candidose œsophagienne chez un patient infecté par le VIH ?
Fluconazole (200 mg/j) PO pendant 14 jours
Quels sont les éléments du diagnostic de la pneumocystose pulmonaire chez un patient infecté par le VIH ?
- Présentation clinique :
- toux sèche et fièvre puis dyspnée d’intensité croissante et anomalies auscultatoires parfois très pauvres (installation sur plusieurs semaines), hypoxémie plus importante que ne le laisse supposer le tableau clinique
- pas d’atteinte extra-pulmonaire
- pneumopathie interstitielle ne répondant pas à une ATB thérapie classique
- Mise en évidence de Pneumocystis jirovecii dans les prélèvements respiratoires (LBA, ECBC) par examen direct ou PCR
- RP : syndrome interstitiel ou alvéolo-interstitiel bilateral diffus sans épanchement pleural ni ADP
Quelles sont les indications et modalités de prévention de la pneumocystose pulmonaire chez un patient infecté par le VIH ?
- Prévention primaire : cotrimoxazole si CD4 < 200/mm3 et/ou < 15% des lymphocytes totaux
- Prévention secondaire : cotrimoxazole jusqu’à ce que CD4 > 200/mm3 et > 15% à 2 reprises à au moins 3 mois d’intervalle
Quel est le traitement de la pneumocystose pulmonaire chez un patient infecté par le VIH ?
- Cotrimoxazole :
- IV (80/400) : 4 ampoules 3 fois/j
- PO (160/800) dans les formes modérées : 2 comprimés 3 fois/j
- CTC thérapie PO (prednisone 1 mg/kg/j) si PaO2 < 70 mmHg
- Durée du TTT d’attaque 3 semaines
Quels sont les éléments du diagnostic de la toxoplasmose cérébrale chez un patient infecté par le VIH ?
- Présentation clinique :
- déficit neurologique focal (50% des cas)
- évoquer le diagnostic devant tout tableau neurologique central dans ce contexte d’ID (céphalées tenaces, épilepsie,…)
- fièvre inconstante
- rares formes extra-cérébrales notamment oculaires
- TDM/IRM cérébrale sans et avec injection en urgence :
- abcès cérébraux souvent multiples
- aspect typique en cocarde après injection, entouré d’un halo hypodense d’œdème
- Sérologie : diagnostic peu probable si négative, non contributif si positive
- PCR dans le LCS (peu sensible mais très spécifique)
- Test thérapeutique puis biopsie cérébrale stéréotaxique pour diagnostic de certitude si absence d’amélioration clinique ou radiologique après 15 jours de TTT
Quelles sont les indications et modalités de prévention de la toxoplasmose cérébrale chez un patient infecté par le VIH ?
- Prévention primaire :
- si IgG anti-Toxoplasma + et CD4 < 200/mm3 : cotrimoxazole (160/800 mg/j) jusqu’à ce que le taux de CD4 soit > 200/mm3 pendant > 6 mois
- si IgG anti-Toxoplasma - : RHD + contrôle annuel de la sérologie
- Prévention secondaire : mêmes molécules que TTT curatif (cf. question spécifique) mais à mi-dose, jusqu’à ce que CD4 > 200/mm3 pendant au moins 6 mois sous ARV efficaces
Quel est le traitement de la toxoplasmose cérébrale chez un patient infecté par le VIH ?
- Pyriméthamine (100 mg à J1 puis 50-75 mg/j) + sulfadiazine (4-6 g/j en 4 prises) ou clindamycine si allergie aux sulfamides (2,4 g/j) PO pendant 3-6 semaines
- Acide folinique (25 mg/j) et alcalinisation des urines
- Cotrimoxazole IV (12 ampoules/j) possible si troubles de la conscience
Quels sont les éléments du diagnostic de la cryptococcose chez un patient infecté par le VIH ?
- Présentation clinique :
- méningite ou méningo-encéphalite d’installation progressive : céphalées, fièvre inconstante, syndrome méningé, syndrome d’HTIC
- parfois atteinte disséminée (pulmonaire, urinaire, cutanée)
- LCS : cellularité faible (prédominance de lymphocytes), hyperprotéinorachie modérée et hypoglycorachie inconstantes, mise en évidence du champignon à l’examen direct (coloration à l’encre de Chine) puis culture
- Ag cryptococcique dans le sang et le LCS
- IRM cérébrale le plus souvent normale