Démarche clinique (2ème partie) Flashcards
Stétoscope
- Embouts auriculaires assez gros pour s’adapter étroitement aux oreilles afin d’empêcher d’entendre les bruits provenant de la pièce. Ils doivent être introduits vers le bas et en avant pour s’adapter au conduit auditifs. Tension du ressort doit être suffisante pour que les embouts restent en place confortablement.
- Tubes du stéto épais et courts, longueur optimale du tube = 30,5 cm. Longueur accrue assourdit proportionnellement les sons.
- Membrane/diaphragme: appuyée fortement sur la peau, facilite écoute des bruits aigus
- Cloche ou coupole (pas toujours sur nouveaux stéto): appuyé légèrement sur la peau, permet de mieux percevoir les bruits de bases fréquences
Courbe de pressions dans les oreillettes
Reflet clinique = pulsation veineuse de la jugulaire -Contraction O engendre un pic d'élévation de la tension (onde a), suivi d'un creux puis d'une 2e onde d'élévation (onde v) qui est engendrée par les mvts du coeur. ONde v survient tout juste avant le B2 et l'ouverture de la valve mitrale. Ces modifs de P dans les O sont à l'origine de la morphologie du pouls veineux en doubles pics et doubles creux.
Premier bruit cardiaque: B1
Produit par la fermeture des valves auriculo-ventriculaires
Marque début systole
Mieux entendu à l’apex qu’à la base du coeur
Augmenté lorsque la systole se produit alors que la valve est largement ouverte (ex: sténose mitrale)
Assourdissement du B2 (ex: insuffisance mitrale qui empêche valve de se fermer avec une tension normale)
Deuxième bruit cardiaque: B2
Produit par la fermeture des valves sigmoïdes
Marque fin systole et début diastole
B2 se dédouble de façon tout à fait normale lors de l’inspiration en ses 2 composantes: aortique et pulmonaire. Survient en raison d’une qté accrue de sang faisant son entrée au coeur D lors de l’inspi, ce qui retarde l’éjection dans le ventricule D. La fermeture de la valve pulmonaire, donc de la composante P2 du 2ème bruit, se voit légèrement retardée, ce qui dédouble B2.
Double composante de B1 et B2
À la fois B1 et B2 ont une double composante qui correspond à la partie D et G du coeur. La plupart du temps, les 2 composantes se foncent en 1 seul bruit. Cependant, dans certaines conditions physio ou patho, il arrive qu’un bruit se dédouble en ses 2 composantes
Dédoublement physiologique de B2
- À l’inspiration
- S’entend de façon optimale au 2e espace intercostal G chez de jeunes personnes
- Phénomène physiologique peut être exagéré (dédoublement durant tout le cycle respi) lorsqu’il y a un retard dans l’éjection du sang au niveau du VD, comme lors d’un BBD ou chez un enfant avec sténose pulmonaire congénitale.
Dédoublement paradoxal de B2
Contrairement à la normale, c’est la composante aortique A2 qui survient plus tardivement (après P2), durant la phase EXPIRATOIRE = contraire du dédoublement physio qui survient en inspi
-Dédoublement paradoxal survient en présence d’un BBG ou d’une sténose aortique. Composante A2 se prolonge en expi en raison d’une éjection prolongée ou retardée du côté G du coeur
Foyers d’auscultations (5)
Auscultation se fait où l’on trouve des valves
- Foyer aortique: 2e espace intercostal D à proximité du sternum
- Foyer pulmonaire: 2e espace intercostal G à proximité du sternum
- Foyer tricuspidien: para-sternal G, près de l’appendice xiphoïde
- Foyer apexien (mitral): ligne médio-claviculaire au 5e espace intercostal
Si on n’entend pas grand chose à l’auscultation ou que l’on entend seulement la contamination sonore engendré par la respiration du patient…
Demander au pt de gonfler ses poumons puis d’expirer complètement pour bloquer sa respiration en fin d’expiration. De cette façon, on rapproche le coeur et la paroi thoracique et élimine les bruits respiratoires gênants. Auscultez attentivement sans craindre que le patient souffre de l’apnée induite. Au bout de qqs secondes, pt aura réflexe de respirer.
B3
- Bruit du galop
- Bruit sourd entendu en diastole qd sang provenant de l’oreillette vient rencontrer résidu de sang encore présent dans le ventricule. Cela survient principalement en défaillance cardiaque ou bien lors d’une insuffisance valvulaire. Ce bruit est mieux entendu avec la cloche chez le pt en décubitus latéral G
B4
Il se produit juste avant B1 et résulte de la contraction auriculaire sur un ventricule rigide (peu compliant). Il peut parfois être confondu avec dédoublement du B1
Souffles physiologiques
Souffle bénin, voire physiologique, se produit lorsqu’il y a une augmentation du flux sanguin dans le coeur en raison d’une hyperdynamie cardiaque qui amène de la turbulence. Ces souffles varient souvent dans le temps ou en fonction du cycle respi ou de la position et n’ont aucune signification physiologique. Ne pas énerver le pt en présence de trouvailles physiologiques.
Avec l’âge, se produit aussi couramment une sclérose de la valve aortique chez les pts hypertendus. Ces changements physio peuvent amener perturbation du flot sanguin à travers la valve aortique ou immédiatement en aval lors de la phase d’éjection à l’origine du souffle dit d’éjection. Ces souffles sont fréquents chez la personne âgée et surviennent en début systole.
Souffles pathologiques
Surviennent lorsqu’il existe un rétrécissement significatif d’une valve cardiaque ou encore d’un vaisseau sanguin par une obstruction (souvent plaque athérosclérose). Souffle peut également survenir en présence d’une fuite provenant d’une valve qui ne se ferme plus de façon étanche. Les autres souffles patho sont causés par des anomalies morphologiques artérielles rares, comme la coarctation aorte ou CIV.
Gradation des souffles (6 grades)
Grade 1: Souffle discret qui demande une attention de la part de l’examinateur
Grade 2: Souffle audible immédiatement
Grade 3: Souffle fort, facilement audible, mais non palpable
Grade 4: Souffle fort produisant un frémissement palpable au niveau du thorax (un thrill)
Grade 5: Souffle fort, audible même avec le stéto partiellement relevé
Grade 6: Souffle très fort, audible avec le stéto complètement relevé ou dans certains cas, sans stéto
Après avoir repéré un souffle…
- Il faut le localiser dans le cycle cardiaque (cela aidera à trouver cause du souffle, d’autant qu’il peut être entendu dans + qu’un foyer auscultation)
- Si souffle très évident, se demander s’il ne masque pas d’autres trouvailles comme second souffle de régurgitation aortique
- Pas certain nature du souffle cardiaque: auscultation dynamique qui correspond à tester ce souffle en le soumettant à diverses manoeuvres qui permettent de modif le retour veineux ou la R périphérique.
Auscultation dynamiques (3 méthodes)
- Inspiration
- Le Valsalva
- L’accroupissement/squatting/hand-grip
Auscultation dynamique - Inspiration
Inspi diminue la P intrathoracique et augmente le retour veineux à l’intérieur coeur D. Cette manoeuvre permet d’accroître le volume du coeur en augmentant son remplissage veineux. L’inspiration permet d’exacerber les souffles en provenance du coeur D (insuffisance tricuspidenne ou sténose pulmonaire)
Auscultation dynamique - Valsalva
Cette manoeuvre produit l’inverse de l’inspiration, car elle augmente la P dans la cavité thoracique, ce qui diminue le retour veineux et le volume du coeur. Permet d’intensifier le souffle du prolapsus mitral ou d’augmenter le souffle engendré par une cardiomyopathie hypertrophique.
Auscultation dynamique - Accroupissement/squatting/hand-grip
Manoeuvres augmentent le retour veineux et les R périphériques, ce qui exacerbe les souffles de régurgitation (aortique ou mitral). Chez sujet incapable de procéder à ces manoeuvres, le gonflement de brassards à pression au-dessus de la T artérielle systolique simultanément aux 2 bras permet d’obtenir une élévation des résistances périphériques suffisantes pour augmenter les souffles de régurgitation. Le souffle engendré par une cardiomyopathie hypertrophique se verra diminué par cette manoeuvre.
Auscultation pathologies cardiaques courantes - sténose aortique
- Patho valvulaire la + courante
- Rétrécissement de valve aortique produit obstruction au passage du sang du VG à l’aorte, ce qui amène une augmentation de P au niveau ventriculaire. En réponse à cette surcharge de P, le VG va s’hypertrophier de façon concentrique, ce qui élargira le choc apexien.
- Sur plan auscultatoire, ouverture valve sténosée encore mobile produira claquement d’éjection. Ce clic d’éjection sera absent chez pt âgé ou dans les cas + sévères en raison de l’immobilité de la valve.
- Passage de sang à travers orifice rétréci produit souffle systolique qui commence après B1 et termine avant B2. Plus sténose sévère, + maximum du souffle deviendra tardif en systole. Souffle irradie généralement au cou.
- En fonction de la sténose, B2 pourra se dédoubler paradoxalement ou devenir absent, ce qui est un critère de sévérité de la sténose aortique
- Dessin du souffle: Après B1, en losange, termine avant B2 (qui est diminué)
Auscultation pathologies cardiaques courantes - Insuffisance aortiques
- Produit un reflux de sang de l’aorte au VG lorsque la valve aortique se ferme. Régurgitation de sang dû à valve incompétente et est à l’origine d’un souffle qui survient en début de diastole, juste après fermeture valve aortique (B2). Souffle est doux et de haute tonalité.
- Souffle coexiste toujours avec un souffle d’éjection systolique plus fort et plus facile à entendre.
- Comme sang revient de région aortique vers V, souffle est souvent mieux entendu en parasternal G avec le pt penché vers l’avant. On peut aussi entendre un B3.
- Augmentation qté sang dans VG distend fibres myocardiques, ce qui augmente l’inotropie et volume d’éjection. Ces 2 phénomènes à l’origine du souffle d’éjection ainsi que d’une augmentation de la P systolique.
- En réponse à P syst élevée, chute de TA diastolique, donc P différentielle élargie et pouls ample (bondissant)
- À force de se distendre pour accommoder volume accru sang, VG se dilate et choc apexien se déplace vers la gauche.
- Dessin du souffle: Après B1: souffle en losange qui termine avant B2 / après B2: souffle decrescendo qui fini avant B3
Auscultation pathologies cardiaques courantes - Insuffisance mitrale
- Survient par dégénérescence de la valve, prolapsus des feuillets, dilatation de l’anneau mitral ou rupture de pilier. Elle est à l’origine d’un régurgitation de sang qd valve mitrale se ferme, soit en début de systole au moment du B1 (peut être diminué car qté sang accrue dans le VG amène fermeture prématurée valve, donc - grande incursion de cette dernière au moment fermeture)
- Pendant systole, partie du sang ventriculaire déviée vers OG par incompétence valve mitrale, ce qui engendrera un souffle égal pendant toute la systole suivi d’un B2 normal, mais qui peut se dédoubler largement.
- OG devra contenir à la fois sang régurgité par le ventricule et le sang qui provient de la circulation pulmonaire. Pour ce faire, elle va se distendre + s’hyeprtrophier pour accomoder volume accru. EN diastole, remplissage passif exagéré produira B3 et parfois un roulement diastolique provoqué par augmentation du flux à travers valve mitrale. En cas de prolapsus mitral, vous entendrez un clic mésodiastolique qui est augmenté par les manoeuvres qui induisent augmentation retour veineux au coeur.
- Dessin du souffle: Après B1 (diminué): souffle rectangulaire jusqu’à B2 (normal). Peut y avoir un B3 et un roulement diastolique
Auscultation pathologies cardiaques courantes - Sténose mitrale
- Valve calcifiée a de la difficulté à s’ouvrir normalement lors de la diastole et produit claquement d’ouverture qui sera suivi d’un roulement diastolique causé par turbulence du flot sanguin à travers l’orifice mitral. Souffle mésodiastolique de basse tonalité possédera un renforcement présystolique lorsque l’OG se contractera pour essayer de vaincre l’obstruction.
- Si valve mitrale encore mobile, ses feuillets seront encore largement ouverts au moment de la contraction ventriculaire, ce qui produira une augmentation de B1. Si la valve est calcifiée et immobile, donc plus sévèrement atteinte, B1 sera diminué.
- Dessin du souffle: B1, B2, Claquement d’ouverture suivi d’un roulement diastolique (qui commence fort, diminuer et remonte)
Tests supplémentaires - Auscultation des carotides
- But: mettre en évidence un souffle qui témoignerait d’une obstruction carotidienne par athérosclérose. Sténose carotidienne peut être à l’origine d’une embolie artérielle au cerveau (AVC).
- Pt doit retenir sa respiration. L’avertir de ne pas parler pendant que vous appliquez le stéto sur carotides. Si vous entendez souffle, assurez-vous qu’il ne s’agit pas d’un souffle cardiaque aortique.